lundi 31 mai 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 4

Un peu débordé ce dimanche, je n'ai pas eu le temps de publier une citation. En voici deux, en ce lundi joyeux comme un dimanche d'élections.

"C'est parce que le peuple peut se tromper que les élites doivent avoir le courage de prendre des décisions impopulaires. Si vous ne prenez pas de décision impopulaire, vous ne gouvernez pas."
François de Closets, in "Le divorce français"


"Quand tu vois un ministre penser plus à soi qu’à toi et qu’en tous ses maniements et affaires il regarde à son profit, tel ministre ne vaudra jamais rien et ne t’y dois point fier."
Nicolas Machiavel : Le Prince

samedi 29 mai 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 3

"Souvenez-vous du succès de la formule de Michel Rocard, lorsqu’il était premier ministre : le parler-vrai ! Si cette formule est restée, c’est sans doute que nous pensons plus ou moins consciemment qu’ils parlent tous faux. En fait, les hommes politiques sont plurilingues : ils parlent le français, mais aussi la langue de bois, la langue de pute et la langue de vipère, sans oublier le politiquement correct qui consiste à changer les mots au lieu de s’attaquer aux choses."
Louis-Jean Clavet, linguiste - in Télérama – 18/06/2008

vendredi 28 mai 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 2

"Il faudrait que quelqu’un, un poids lourd politique (une espèce en voie de disparition), tonne devant les caméras que, si l’on veut faire face aux paiements des pensions, demain, il faut se résoudre à une cure d’amaigrissement, aujourd’hui. Mais les dirigeants capables de braver l’opinion publique sont aujourd’hui denrées rares."
Isabelle Philippon, journaliste: Au secours ! Les caisses sont vides ! - in Le Vif/l’Express – 20/06/2008

jeudi 27 mai 2010

Poisseux

Ce serait donc deux à trois millions de litres de pétrole qui se seraient échappés chaque jour, suite à la fuite de la plateforme au large de la Louisiane. Soit trois à quatre fois plus que ce que déclaraient jusqu'à présent les dirigeants de BP. En comptant juste, ce serait donc 70 à 100 millions de litres qui se seraient répandus dans l'océan depuis le 22 avril dernier. Les conséquences sur le plan économique (la pêche notamment) et écologique sont et seront catastrophiques. C'est surprenant: je n'ai entendu aucun défenseur des oiseaux réclamer la fermeture immédiate de toutes les plateformes pétrolières et du trafic pétrolier. Vous savez: ces gens qui s'opposent aux éoliennes parce qu'elles tuent des oiseaux.
En attendant, le pétrole gagne 4% sur le marché. On vit quand même une époque formidable!

Allez voter (pour un parti démocratique)! 1

A partir d'aujourd'hui, à J-17 des élections, une citation chaque jour pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.

"Si le public devait retenir quelque chose de mon film, ce serait peut-être que lorsqu’on va voter, mieux vaut laisser de côté sa fascination pour la face obscure des hommes de pouvoir. Les candidats qu’on trouve vraiment, profondément, ennuyeux dans la vie, voilà, c’est pour eux qu’il faut voter. "
Paolo Sorrentino, réalisateur italien, auteur de Il Divo, remarquable film consacré à Giulio Andreotti – in Télérama – 21/05/2008

Une réflexion personnelle, pour le plaisir: pourquoi la presse parle-t-elle toujours de "bourgmestre faisant fonction" et jamais de "parlementaire faisant fonction" ? On est dans le même cas de figure pourtant: celui d'un élu devenu ministre qui peut retrouver son siège et sa fonction s'il perd son poste de ministre.

jeudi 20 mai 2010

L'extrême centre

La presse belge et la presse française font la même analyse ces jours-ci d'une soi disant gauche et d'une soi disant droite.
La Libre Belgique de ce jour titre "Un duo plutôt qu'un duel" à propos du pseudo débat entre Reynders et Di Rupo sur RTL-TVI. hier soir "Après une heure de débat poli, policé, écrit Vd.W., on finirait par croire que les deux hommes avaient échangé leurs casquettes et leurs discours: Elio Di Rupo, président du MR et Didier Reynders, président du PS."
Dans Charlie Hebdo d'hier, Roger Lenglet et Olivier Vilain titrent: "Les cerveaux externalisés des politiques": "Plus ça va, plus les idées des leaders socialistes se confondent avec celles des libéraux. Logique: leur pensée ne provient plus de leur cerveau, elle est fabriquée en boîte."
Et pendant ce temps, chez nous, selon la Libre, certains leaders politiques (Javaux, Wathelet, Michel Jr) rêveraient de fondre leurs partis en un grand parti centriste. Et ils aimeraient y accueillir Demotte. Excellente idée: on n'aurait plus le choix entre quatre partis centristes, mais entre un seul. Belle avancée. Le parti des hommes gentils et lisses. Votez Savonnette. Ou Gendre idéal. On peut aussi voter Sans opinion. Vive la démocratie!

Les braves gens et les logements sociaux

Vus au JT de France2 ce soir des habitants du 7e arrondissement de Paris qui se battent tant qu'ils peuvent (et ils y mettent les moyens!) contre des projets d'immeubles sociaux dans leur quartier. L'architecte déclare n'avoir jamais rencontré une telle opposition. On est ici dans le nymbisme pur. "Des logements sociaux, tant que vous voulez, ce n'est pas ce qui me dérange, mais la manière dont ils seront construits. Quelle horreur, ma chère! Dans ce quartier!"
"Entre guillemets, c'est un certain type de population qui vit ici", déclare un jeune habitant du quartier. Qui a peur, comme tous ses voisins, du choc culturel et d'avoir des pauvres ou ce qui devrait y ressembler comme voisins. Et haro sur Delanoë qui fait rien qu'à les embêter exprès!
"Les bourgeois, c'est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête", chantait Brel. Et il n'y a pas d'âge pour être vieux.

Une attention touchante

C'est un peu tard, je sais, mais je tenais à vous livrer ce texte que je viens de découvrir.

"Maman, mère, source de lumière et de bonheur. Elle est notre premier sourire, notre premier mot, notre première caresse, notre premier baiser. Joyeuse fête à toutes les mamans..."

Sous ce texte posent bras dessus, bras dessous, dans le Nord Eclair du 9 mai dernier, à côté de fleurs jaunes et roses, Rudy Demotte et Daniel Senesael.
J'en ai les larmes aux yeux. Allez savoir de quoi.

lundi 17 mai 2010

Les braves gens et la prison

De braves gens ont conçu un power point (non signé - les braves gens oublient souvent de signer, il ne faut pas leur en vouloir, ce sont de braves gens, ils croient bien faire) que je viens de recevoir et qui compare une prison d'Arizona et une prison française. Le propos, en gros, est le suivant: le shériff qui gère la prison américaine est un vrai shériff. Un vrai de vrais, un brave. Entendez par là que, pour lui, les détenus sont en prison pour en baver au maximum et pas pour vivre à l'hôtel. Tout le monde sait que les détenus vivent en prison comme à l'hôtel. Cela se sait dans le premier café du commerce venu. Donc, pas de cadeau pour tous ces salauds. Les travaux forcés, ils les exécutent sous le soleil brûlant, juste vêtus d'un caleçon rose. Ils l'ont bien cherché. Par contre, nous explique le power point, en France, à Nancy plus précisément, les prisonniers vivent dans un établissement ultra moderne construit grâce à nos deniers de cochons de contribuables. Ils ont le cul dans le beurre.
Le propos est aussi bête que populiste. Ce qui est, on en conviendra, un pléonasme.
C'est oublier quel est le rôle de la prison: punir, mais aussi protéger la société et le prisonnier contre lui-même. Ce qui passe par la rééducation. Ou l'éducation tout court.
C'est oublier que sévit aux Etats-Unis une justice de classe (ou de race) et que dès lors, dans ce grand pays de liberté, il vaut mieux être un brave blanc qu'un brave noir si on veut éviter la prison. C'est oublier que bien des procès y sont expédiés comme lettres à la poste.
La journaliste Florence Aubenas, très connue depuis qu'elle a été détenue en otage durant plusieurs mois en Irak, est présidente de l'Observatoire international des prisons, section française. Voici ce qu'elle déclarait au Vif/l'Express (édition du 9 octobre 2009): "Aujourd'hui la plupart des citoyens considèrent qu'un détenu doit aller en prison pour en baver. Il faut leur expliquer qu'il existe d'autres sanctions que la prison, que les aménagements de peine ne sont pas une preuve de laxisme mais une façon de punir qui permet de ne pas abîmer davantage la société." (...) "L'opinion doit comprendre qu'humilier quelqu'un en prison n'est bon pour personne. Quel bénéfice la société a-t-elle d'enfermer des gens s'ils sortent comme ça, à part de se dire que c'est bien fait pour leur gueule? La prison doit se donner des moyens, il faut embaucher du personnel. Avant, on comptait un gardien pour quarante détenus; maintenant c'est un pour quatre-vingt. Au gardien qui prend un peu de temps pour parler avec les détenus, on demande de quel côté il est. Il faut donner du travail aux détenus qui le souhaitent et leur permettre de faire du sport, sans qu'ils doivent attendre des mois pour cela."
Le député Ecolo Fouad Lahssaini déclarait à la Libre Belgique (du 7 novembre 2009) que "plus une prison est sécurisée, plus il y a de violence due au manque de liens personnels entre surveillants et détenus". Il dénonçait l'abus de détention préventive: sur les 10400 prisonniers que comptait alors la Belgique, 5450 n'avaient pas encore été jugés. Le taux le plus élevé d'Europe occidentale. Et il rappelait que l'ordre des barreaux flamands estimait que 50% des détenus en préventive ne sont jamais poursuivis ou ne sont pas condamnés. Il propose aussi de mettre à profit la période de détention pour aider les détenus à se réinsérer. Un pari sur l'être humain, sur la possibilité de changer, de se racheter. Une position radicalement opposée à celle d'un shériff.
Jean-Marc Mahy a commis un meurtre à dix-sept ans: il a tué un policier qui l'avait surpris en plein braquage. Puis un deuxième meurtre lors d'une tentative d'évasion. Il sera jugé en cinq heures en allemand et en luxembourgeois et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Aujourd'hui, il est éducateur et témoigne dans un spectacle ("Un homme debout" - voir LLB, 05.03.10) de l'enfer carcéral, à mille lieues de la prison dorée qu'imaginent les braves gens.
Aux Etats-Unis, Robert Clark a clamé son innocence pendant vingt-quatre ans. Condamné à perpétuité à l'âge de 21 ans, pour un viol qu'il a toujours nié avoir commis, il est sorti de prison en 2005, à l'âge de 45 ans, innocenté par des tests ADN. Il témoigne lui aussi de l'enfer de la prison: "j'ai trop vu, en prison, d'hommes hantés par leur colère, contre leur victime, contre la justice. L'amertume les enferme plus encore que les murs de leur prison. Elle dévore leur énergie, chaque minute de leur vie. Elle les conduit à aggraver leur cas au lieu de travailler à la seule chose qui compte: retrouver leur liberté." (Le Vif, 10.02.2006)
Les braves gens croient-ils en l'homme? Et si oui, lequel?

dimanche 2 mai 2010

Petites musculations

Le 1er mai est traditionnellement le jour où le Ps sort de sa maladie d'Alzheimer et (se) rappelle qu'il est de gauche. Il faut absolument créer de l'emploi. Et des emplois durables, ajoute-t-il, histoire de dire qu'il a intégré le souci écologique. Et bardaf, sa mémoire lui fait aussitôt défaut: il oublie qu'il est au pouvoir, à tous les niveaux, depuis plus de vingt ans. Qui donc appelle-t-il à créer les conditions favorables à la création d'emploi, sinon lui-même?
A Liège, ce 1er mai est jour de renouveau: Michel Daerden cèdera la tête de liste à Alain Mathot. Mathot, voilà bien un nom totalement nouveau à Liège!
A Liège, à Mons, à Tournai, les "travaillistes" (*) s'en prennent aux libéraux du MR et surtout au libéralisme. A croire que les ventes d'armes à la Lybie et un projet comme Citta Verde, défendus par le Ps, n'ont rien à voir avec le libéralisme.
Pendant ce temps-là, le MR précisément tente comme chaque année de récupérer le 1er mai et fait défiler ses élus à cravate bleue, sans craindre le ridicule. Louis Michel éructe come un lion fatigué. Il voudrait se donner des allures de Churchill, mais a des allures du Clarence de Daktari.
On ne peut s'empêcher de penser que, du côté francophone en tout cas, tout le monde, avance fatigué vers les élections.
Ceci dit, il faudra évidemment aller voter. De nombreuses personnes m'interpellent: ne faudrait-il pas boycotter les élections? C'est sûr que la chute du gouvernement est ridicule et n'a servi strictement à rien. Personne n'y gagne quoi que ce soit. Juste le VLD qui se présente comme un parti de gamins capricieux. En attendant, il faudra, qu'on le veuille ou non, aller voter. Au risque de laisser un boulevard aux extrêmistes toujours en embuscade et prêts à profiter des errements de la démocratie.

(*) j'ai cru apercevoir au JT que c'est désormais l'appellation nouvelle, en tout cas en Wallonie picarde