jeudi 28 août 2014

Il ou elle

Au Jeu des Milles euros, sur France Inter, cette candidate se présente comme "pharmacien". "Vous dites pharmacien parce que la pharmacienne est l'épouse du pharmacien?", lui demande le présentateur. Elle acquiesce.
Je ne connais pas les chiffres, mais je suis prêt à parier qu'il y a aujourd'hui en France bien plus de femmes que d'hommes qui exercent le métier de pharmacien. La plupart de ces femmes vivent sans doute en couple. Comment convient-il d'appeler leur conjoint? Si on dit "monsieur le pharmacien", on laisserait entendre qu'il occupe la fonction.  "Monsieur la pharmacien" alors? Ou "Monsieur la pharmacienne"? On voit par là qu'il serait temps d'en finir avec ces appellations obsolètes qui datent de cette époque où les femmes (de la bourgeoisie) n'avaient pas d'autre activité que celle d'épouse ni d'autre fonction qu'ombre de leur mari. Il faut pour cela accepter (oui, c'est dur pour certains) qu'aujourd'hui la grande majorité des femmes travaillent et occupent des fonctions traditionnellement réservées aux hommes. Pourquoi peut-on parler d'une infirmière mais pas d'une pharmacienne?
Il convient d'appeler un chat un chat, une directrice une directrice et une pharmacienne une pharmacienne. Les Suisses, les Belges et les Québecois le font depuis longtemps. Les Français ont juste pris (ici aussi) un peu de retard.

Post-scriptum: pour tout le monde, il est bien clair que si Elisabeth II est appelée reine d'Angleterre c'est bien parce que c'est elle qui règne et pas parce qu'elle serait l'épouse du roi (comment l'appelle-t-on celui-là d'ailleurs?). Pourquoi ce qui est évident pour les reines ne le serait pas pour les pharmaciennes? Il est vrai qu'Elisabeth porte de beaux chapeaux. Peut-être les pharmaciennes devraient-elles en faire autant.

Dans le même domaine, voir aussi
www.lalibre.be/light/societe/le-petit-mot-sexiste-envers-une-pilote-de-ligne-531880cc357024dca8541746

mardi 26 août 2014

Di una cosa di sinistra

La politique est décidément bien complexe. Plus le gouvernement français dérive sur sa droite, plus il est critiqué. Il n'a plus de soutien suffisant, entend-on dire de toutes parts. Alors même que l'opinion publique française est aujourd'hui très majoritairement à droite.
Ceci dit, on ne peut qu'appeler le président Hollande à remettre la barre à gauche. Lui crier ce que Nanni Moretti criait, face à son écran de télé, à Walter D'Alema, candidat de la gauche italienne, dans son film Aprile (1998): "Dis une chose de gauche! Dis quelque chose! Réagis!". 

lundi 25 août 2014

Monstres

Tout récemment, répondant au point de vue du FN, je rappelais que l'Occident chrétien versa parfois dans la  barbarie et je citais notamment l'Inquisition et le régime nazi (1).
Et voilà que, dans ma lecture de l'étonnant et extraordinaire roman Confiteor de Jaume Cabré (2), je tombe sur ces pages terrifiantes où l'on suit un même personnage, à la fois prédicateur espagnol grand inquisiteur et Obersturmbannführer à Auschwitz. C'est le même qui torture et tue au nom de Dieu, au XVe comme au XXe siècle, sûr de sa vérité et de la justesse de ses condamnations. "Plus affreux (que d'être tué par le feu) est d'être blasphème et relaps dans l'erreur", dit-il.
Les combattants de l'EIIL sont dans la même logique aveugle et assassine. "Nous possédons et nous sommes la vérité, et aussi dur que puisse vous paraître le châtiment que nous infligeons à l'hérétique, que ce soit dans son corps ou dans ses écrits (...), sachez que nous appliquons le droit et la justice, ce qui n'est aucunement démérite, mais grand mérite. De plus, je vous rappelle que nous ne sommes responsables que devant Dieu et non devant les hommes", dit le personnage de Cabré.
Tous ces obscurantistes ont quitté le monde de la raison pour celui de la violence. "Le sommeil de la raison engendre des monstres", disait le peintre Goya (3).
"Il est prêt à attendre, avec les élus, le moment de récupérer la Terre quand celle-ci sera redevenue plate, quand la charia se sera étendue dans le monde entier et que seuls les fidèles auront le droit d'y vivre au nom du Miséricordieux. Alors, la limite du monde sera une brume mystérieuse et nous pourrons à nouveau gérer ce mystère et tous ceux qui en dérivent. Ainsi soit-il." (2)

(1) "Barbarismes", 22 août 2014.
(2) Actes Sud, 2013.
http://www.telerama.fr/livres/confiteor,101604.php
http://www.magazine-litteraire.com/mensuel/537/confiteor-lecon-tenebres-05-11-2013-107205
(3) cité par le philosophe Jean-Christophe Bailly dans son interview à Télérama, 6 août 2014.

samedi 23 août 2014

Note bleue

Il arrive que le facteur dépose dans votre boîte aux lettres une merveille. J'ai eu cette chance hier, recevant l'album de Piers Faccini et Vincent Segal "Songs of Time Lost", édité par No Format (1).
Simple, paisible et beau, voilà comment qualifier ce disque réalisé par deux amis de longue date. Quelques compositions originales et des reprises qui ont du sens pour eux, en prennent vite pour nous et composent un univers cohérent. Elles nous baladent de Naples à l'île de la Réunion, en passant par Londres, Rome, Berlin, Paris et New Orleans. La voix et la guitare de Piers Faccini et le violoncelle de Vincent Segal, sans arrangement ni orchestration, produisent cet album qui vous réconcilie avec l'humanité.

(1) lire sur ce blog "Musique en coopérative", 27 mars 2013.

vendredi 22 août 2014

Barbarismes

A quoi servent les religions? A faire la guerre? A assujettir les autres? A les terroriser. A rendre fous leurs pratiquants? Apparemment, elles ont de multiples fonctions. Les djihadistes et notamment ces experts en barbarie que sont les militants de l'EIIL ne laissent passer aucune occasion de nous en donner des preuves. Ils ont même des imams pour les pousser, un peu plus encore, au crime. On les voit faire la prière. On s'interroge: qui prie-t-il et pourquoi? Que demandent-ils à leur dieu? De leur donner la force d'égorger des journalistes, de violer des femmes, de couper des mains?

En Belgique, les représentants de trois religions ont, enfin, condamné les violences commises "au nom de la foi"(1). 
Heureusement, face à la barbarie, il y a l'Occident chrétien, estime le parti de la famille Le Pen (2) qui a toujours eu une lecture obtuse de l'Histoire.
C'est cet Occident chrétien qui a produit l'Inquisition, les Croisades, la Saint-Barthélémy et tant d'épisodes si sympathiques de notre Histoire. Cet Occident auquel appartenaient les soldats nazis qui arboraient la devise "Gott mit uns" sur leurs ceinturons. Cette chrétienté dont les prélats, un peu partout dans le monde, se sont rendus coupables d'actes de pédophilie. Cet Occident chrétien qui célèbre des messes dans les arènes et bénit les toreros avant qu'ils mettent à mort des taureaux dans des mises en scène grotesques (3).
Les sympathisants du FN sont la preuve que l'Occident chrétien n'a rien à voir avec la barbarie. Sur la page Facebook d'un de ses maires, un militant du FN se dit "prêt pour une milisse" (sic) et un autre intervenant propose "une balle pour la racaille, la solution finale"(4). D'anciens militants du FN témoignent de propos tenus par d'autres: "Les communistes, une balle dans la tête... Les Juifs: tous dans le pré et le premier qui se lève, je canarde à vue!" (5).
On voit par là que l'Occident chrétien est aussi loin de la barbarie que le FN et l'EIIL le sont du fascisme.

Aucun souci pour elle, la religion marchera
Tant qu' se sentiront spirituels grâce à elle
Trop d'types sans personnalité
J'crois qu' personne a idée
L premier commandement était:
Aimez-vous les uns les autres
On est tous frères
Pourtant la religion est la cause des plus grands massacres sur Terre.
Dooz Kawa ("Dieu d'amour")

(1) www.lalibre.be/actu/belgique/les-representants-de-trois-religions-en-belgique-condamnent-la-violence-au-nom-de-la-foi-53f6142e35702004f7e0a4d8
(2) Libération, 19.08.2014.
(3) sur la tauromachi(sm)e, ses messes, ses aumôniers et ses encenseurs, lire Charlie Hebdo de cette semaine (20.08.2014): "Notre-Dame des cons" (Bernard Maris) et "Béziers, ville occupée" (Charb).
(4) www.liberation.fr/politiques/2014/07/30/un-condense-de-haine-sur-la-page-facebook-du-maire-fn-d-hayange_1072883
(5) Nadia et Thierry Portheault: "Revenus du Front", Grasset, 2014.

samedi 16 août 2014

La messe est dite

Béziers vaut bien une messe, pense son maire Robert Ménard qui en a fait célébrer une dans les arènes de la ville en ouverture de la Feria locale (1). Histoire de "redonner du sens à la fête", dit-il (2). Ou la messe comme manifestation politique pour affirmer l'identité française. Même si le petit père Ménard (élu avec le soutien du FN) oublie du même fait le caractère laïc de la république.
L'esprit du seigneur (du saigneur?) aidera ensuite les toreros à mettre à mort les taureaux. Les religions aiment le sang.
C'est le même Ménard qui voudrait que les écoliers de Béziers portent une blouse, comme dans le bon vieux temps (3).
Pétain n'est pas tout à fait mort. Il a un petit-fils.

(1) http://rue89.nouvelobs.com/2014/08/14/menard-acclame-a-messe-faut-arreter-baisser-pantalon-254214
(2) www.lexpress.fr/actualite/politique/feria-de-beziers-menard-impose-une-messe-le-front-de-gauche-s-insurge_1566032.html
(3) www.liberation.fr/politiques/2014/05/27/a-beziers-robert-menard-veut-offrir-des-blouses-aux-ecoliers_1028391

mercredi 13 août 2014

Temps grincheux

Le temps qu'il fait actuellement - cet automne avant l'heure - ne convient pas aux professionnels français du tourisme. Ils se plaignent auprès des météorologistes: ceux-ci annoncent trop d'alertes d'orage. Ces messages sont anxiogènes, disent-ils, ils sapent le moral des touristes. Ils incitent les vacanciers à rester chez eux ou à aller voir ailleurs qu'en France, là où ils sont plus sûrs de trouver du soleil. Il ne faudrait pas annoncer les orages, laisser la surprise à chacun. Elle n'en sera que plus belle.
Globalement, quand on voit le temps qu'il a fait, on constate que 80% des alertes étaient justifiées, se défend un météorologiste (1).
Il y a quelques semaines, la météo annonçait des orages violents dans la région où je vis. A l'autre bout du village, un camping a été dévasté par une mini-tornade, sans faire de victime heureusement. Le patron du camping - un professionnel du tourisme donc - s'est plaint: il a été pris par surprise, il a autre chose à faire que de suivre la météo. "On" aurait pu le prévenir, dit-il.
Résumons-nous: le métier de météorologiste est difficile. Le professionnel du tourisme aussi.

(1) Journal, France 3, 12 août 2014, 19h30.

lundi 11 août 2014

On nous cache tout, on nous dit rien

Observons l'homme dans son sommeil. Il dort mal. Ce sont les orages. Et la chaleur. Et puis aussi les questions existentielles qui l'assaillent. Qui est-il? Que peut-il faire? Qui a la maîtrise de son existence? Qui dirige le monde? Vers où va celui-ci? Autant de questions qui le tiennent éveillé. Pour s'endormir, il a besoin qu'on lui raconte des histoires.
Les religions en ont créées de jolies. Elles le rassurent.
S'il n'y croit pas ou plus, il n'en manque pas. Elles se bousculent sur Internet.

Les inondations catastrophiques qui ont touché la Serbie en mai dernier ont une explication: le système américain d'antennes Haarp (High Frequency Active Auroral Research Program), un programme scientifique et militaire sur les ondes à haute fréquence dans l'ionosphère, dont les activités scientifiques sont (ou plutôt étaient: le programme a été stoppé) gérées par l'Université d'Alaska. C'est Haarp qui, selon de nombreux Serbes, est responsable du dérèglement de leur climat. Hugo Chavez a imputé à Haarp la responsabilité du tremblement de terre qui a ravagé Haïti. Et, selon Ahmadinejad, Haarp serait à l'origine d'inondations au Pakistan et du manque de pluie en Iran. Un sénateur républicain affirme même que ce programme peut être utilisé pour provoquer "des perturbations mentales dans toute une région" (1). Apparemment, ils en sont tous la preuve. On se demande quand même pourquoi les Américains ont dépensé tant d'argent dans un tel programme pour manipuler nos esprits alors que les télés et le foot s'en chargent déjà parfaitement.

Les révolutions arabes, qu'on a regroupées sous l'appellation de "Printemps arabe", ont été fomentées par les Américains, c'est une évidence, clament des complotistes d'extrême gauche. Qui ne craignent pas de rejoindre ainsi dans leurs explications les dictateurs déchus ou contestés ni d'insulter tous ceux et celles qui ont donné leur vie ou leur santé pour tenter d'installer la démocratie dans leur pays. Une télé égyptienne a d'ailleurs trouvé la preuve de ce complot américain dans un épisode de la série Les Simpson diffusée en 2001 (2).

Quant à Michaël Jackson, dont la mort reste inacceptable pour nombre de ses fans, c'est clair: cet homme au corps si sain a été assassiné par les Illuminati dont il voulait dénoncer les agissements. Cette société secrète n'a pas été dissoute au XVIIIe siècle: elle vise l'établissement d'un nouvel ordre mondial et a provoqué la crise financière de 2008 et la guerre d'Afghanistan (3). Tout s'explique.

Des chercheurs américains ont étudié la diffusion des rumeurs et la manière dont des personnes adhèrent à de fausses idées. D'après eux, les théories du complot "semblent naître d'un processus au cours duquel une analyse satirique ordinaire ou un contenu manifestement factice finissent par être jugés crédibles. Ce processus semble apparaître parmi les groupes qui s'exposent délibérément à des sources d'actualités parallèles au courant majoritaire" (4).

On voit par là que l'homme a besoin d'explications rationnelles pour comprendre ce qui lui échappe. Et que faute d'en avoir il s'en invente d'irrationnelles. Il dort mieux. Ce qui est bien avec les théories du complot, c'est qu'il y a une explication à tout et qu'on n'est jamais responsable de rien. En fait, nous sommes tous des victimes des Américains. Et si ce n'est pas eux, ce sont les Juifs. Heureusement qu'ils sont là. Si on ne les avait pas, il faudrait les inventer.


(1) d'après le dossier "Les complots sont parmi nous", Le Courrier international, 10 juillet 2014:
"Serbie - la conspiration venue du ciel", Dusan Teleskovic, Politika (Belgrade) / "L'Alaska ne contrôlera plus l'atmosphère", Rebecca Boyle, Popular Mechanics (New York)
(2) "Une pluie de conspirations", Le Courrier international, 24 juillet 2014.
(3) "Hit parade des conspirationnistes", Le Courrier international, 10 juillet 2014.
(4) "Elle court, la rumeur", Technology Review (Cambridge, Massachussetts), in Le Courrier international, 10 juillet 2014

dimanche 10 août 2014

Tic ou Toc?

C'était le mot à la mode dans tous les bulletins d'information en France il y a quelques jours: retoqué. Le Conseil constitutionnel a repoussé l'article 1er du Pacte de responsabilité du Gouvernement. Mais les journalistes, toutes chaînes confondues, ne connaissent plus les verbes "repousser", "recaler, "rejeter" ou "refuser". Ils n'en connaissent plus qu'un seul: "retoquer". Un néologisme (il ne figure pas dans le Petit Robert édition 1993, mais bien dans le Larousse de 2010) qu'il convient d'utiliser sans doute pour être de son temps, quitte à le citer trois fois dans la même minute. Les synonymes sont-ils retoqués?

jeudi 7 août 2014

Un manque criant

De l'intelligence et du courage. On ne peut s'empêcher de se dire que c'est ce qu'il manque pour mettre - vraiment - fin à la guerre qu'Israël mène à Gaza. N'y a-t-il donc personne au sein du gouvernement israélien qui se rende compte que cette guerre ne fera que renforcer les islamistes du Hamas et susciter de nouvelles vocations de terroristes, qu'on fait des victimes des héros et des résistants, personne qui soit capable d'entrer dans une vision dialectique de la situation? Personne qui soit capable de prendre un tout petit peu du recul nécessaire pour comprendre que, quoi qu'il arrive, il faudra bien, un jour ou l'autre, trouver une solution concertée?
Près de deux mille morts côté palestinien et un coût de reconstruction de quatre à six milliards de dollars. Tout cela pour rien. Pour que rien ne change, sinon que la haine augmente.
"On est condamnés à vivre ensemble et je le dis en un sens positif", affirme le réalisateur israélien Amos Gitaï (1). Il faudra bien trouver des accords, même imparfaits, dit-il, citant une amie de sa mère, une ex-parachutiste durant la seconde guerre mondiale: "il y a trop d'héroïsme et pas assez de courage", disait-elle.
Le courage, on l'attend aussi de la communauté internationale: elle devrait imposer des Casques bleus à Gaza, estime Jean-Paul Chagnollaud, professeur de sciences politiques (1). Mais pour cela, ajoute-il, "il faut des hommes politiques qui aient du courage".
Et de l'intelligence, a-t-on envie d'ajouter. Celle qui manque cruellement à un membre du CDV qui a écrit que "si Hitler n'a pas déporté tous les Juifs, c'est pour nous montrer pourquoi il voulait les exterminer" et qui se justifie en affirmant qu'il s'agit d'une provocation pour susciter la défense des Palestiniens (2). Pense-t-il alors qu'il faudrait appeler à supprimer les musulmans pour défendre les populations massacrées et terrorisées par les fous furieux de l'Etat islamique de l'Irak et du Levant?
Le courage et l'intelligence, c'est sans doute des femmes qu'ils viendront. Dans son dernier film, "Ana Arabia", Amos Gitaï "rend un hommage vibrant aux femmes", écrit Pierre Murat (3), "qui, au nom de sentiments qui leur servaient d'idéal, et au-delà des rebuffades et des haines, croyaient à une entente possible. Et si, à l'avenir, un espoir renaissait, il serait entre leurs mains".
Le courage et l'intelligence, on les trouvent chez les Bâtisseuses de paix (4), en France, qui tentent de rapprocher les femmes arabes, les femmes juives, les femmes musulmanes, par le dialogue et la tolérance: "apprendre à accepter l'autre afin qu'il m'accepte également".
La biologie prépare-t-elle la femme à l'ouverture vers l'autre? Delphine Horveilleur, femme rabbin en France, le pense: "la compassion n'est pas une prérogative exclusive du sexe féminin... , dit-elle, même si, me semble-t-il, rien ne l'illustre mieux qu'un événement précis de la vie d'une femme: sa grossesse, à savoir ce moment où il lui est donné de faire en elle de la place pour un autre qu'elle. Cette possibilité biologique d'accueillir l'autre, transposée au politique, est une voie à explorer dans la résolution de conflits. Il revient aux hommes et aux femmes de l'explorer" (4).
"Faire de la place en soi pour l'autre, c'est cela dont on a besoin aujourd'hui pour penser la sortie du conflit", affirme Delphine Horveilleur.

(1) Arte Journal, 6 août 2014, 19h45.
(2) www.lesoir.be/618954/article/actualite/fil-info/fil-info-belgique/2014-08-07/un-membre-du-cdv-derape-propos-des-juifs
(3) Télérama, 6 août 2014.
(4) www.batisseusesdepaix.fr
(5) Télérama, 23 juillet 2014.