lundi 31 octobre 2016

En français dans le texte

A écouter certains journalistes et présentateurs télé, on se dit que la langue française se simplifie. Les mots se forment maintenant comme en anglais.
Quelques exemples entendus ces derniers temps:
- "une dépression va tangenter l'ouest du pays";
- "un terrain piscinable";
- "vous pouvez candidater sur le site";
- "l'économie a été impactée";
- "le cheval va ainsi mieux performer";
- "le photographe animalier prédate des images".
J'ai découvert ces merveilles de la langue française en télévisant les informations.
Tant qu'on baigne dans la délicatesse, voici un nom de salon de coiffure découvert récemment, à ajouter à ma liste (1) et dans la droite ligne de l'humour si particulier des coiffeurs: "Coiff' Emoi".
Voilà qui nous procure effectivement un certain émoi. "Mais pas que".

(1) sur ce blog, "Humour de coiffeur", 17 novembre 2014.

lundi 24 octobre 2016

Cachez cette femme que je ne saurais voir

On relit l'article deux fois plutôt qu'une, pas sûr d'avoir bien compris ce qu'écrit Ali Al-Saqa dans Al-Modon (Beyrouth) (1). Et pourtant, oui, c'est bien ce qui se passe: dans la campagne  pour les élections municipales palestiniennes (finalement reportées),  "on a vu des affiches (de candidates) avec des bouquets de fleurs à la place des visages, et avec de simples initiales assortis d'un épouse d'untel, fille d'untel ou sœur d'untel, à la place de leurs noms". C'est que montrer le visage d'une femme serait aussi "impudique" qu'afficher publiquement son nom. Les électeurs pourraient donc choisir des candidates réduites à l'état de fantômes. La démocratie des mâles. Heureusement, des femmes palestiniennes se sont mobilisées sur les réseaux sociaux "pour s'insurger contre le fait qu'on puisse dire que les noms des femmes sont quelque chose de honteux qu'il convient de cacher." L'une d'elles, ironiquement, propose une solution: créer des villes séparées pour les hommes et pour les femmes, ce qui éviterait les problèmes de mixité. Les Territoires palestiniens ne détiennent pas le monopole du sexisme: "la même chose existe en Egypte, où beaucoup d'hommes jettent eux aussi un voile pudique sur le nom de leur mère, de leurs sœurs et de leur épouse".

Nous voilà donc au-delà du burkini, de la burqa et du voile, de "ces vêtements politiques" (comme le dit Abnousse Shalmani) qui disent la honte que constitue, dans l'idéologie islamique, le corps féminin qui doit impérativement être caché. C'est la femme en son essence même qui est niée.
"Ce qui distingue essentiellement et avant tout les pays occidentaux d'un pays musulman, sans même qu'il y ait un régime islamo-fasciste, c'est la place du corps féminin à l'intérieur de la structure familiale et dans la société, affirme l'écrivaine d'origine iranienne Chahdortt Djavann (2). Que représente-t-il, ce corps? A qui, à quoi sert-il? Que symbolise-t-il?
Le corps féminin, celui de la mère, de la sœur, de l'épouse, de la fille, est le garant de l'honneur de la famille, de la communauté. Car ce corps appartient à tous, sauf à la femme qui l'habite. Le corps de la femme n'est pas à elle, alors même qu'elle est réduite à ce corps inférieur et infériorisé. Un objet sous tutelle masculine: telle est la place du corps féminin dans l'islam en 2016."

L'avocate tunisienne Maya Ksouri pense de même (3): "Lisez les mémoires d'un des plus éminents dirigeants de la Nahda (le parti islamiste tunisien vendu comme le parangon de l'islam modéré), Abdelhamid Jelassi (...) et vous verrez que le voile et ses pendants ne sont pas des vêtements comme les autres. Il le dit clairement. Le voile et la volonté insidieuse de sa généralisation, sous toutes ses formes, dans l'espace public, est aujourd'hui, dans un contexte d'islam politique florissant, un élément de propagande, de démonstration de force et de victoire... Victoire remportée sur le modèle social caractérisé par la libération des femmes arabes et leur émancipation à partir des années 30 sous l'impulsion d'Atatürk, Bourguiba et Nasser."

Récemment, une des ses concitoyennes, l'écrivaine et journaliste tunisienne Fawzia Zouari, dans un "quart d'heure de colère", affirmait qu'il y a des jours où elle regrette d'être née arabe, et fustigeait l'islam, ses pseudo martyrs, ces nababs insensibles à la pauvrété et à la violence, "et ces gourdes qui se voilent et se courbent au lieu de flairer le piège, qui revendiquent le statut de coépouse, de complémentaire, de moins que rien! Et ces niqabées qui, en Europe, prennent un malin plaisir à choquer le bon Gaulois ou le bon Belge comme si c'était une prouesse de sortir en scaphandrier! Comme si c'était une manière de grandir l'islam que de le présenter dans ses atours les plus rétrogrades". (4)

Le burkini a fait beaucoup parler de lui cet été en France. Excessivement sûrement. Mais c'était bien le but recherché par celles qui le portaient et ceux qui les y poussaient. "Le burkini, c'est de l'exhibitionnisme de la plus belle espèce, estime Chahdortt Djavann (5), qui ne doit rien à l'inattention ou à la distraction". (...) "Si le but de ces femmes et de leurs mentors était de préserver leur pudeur , elles seraient allées dans des plages isolées, comme les nudistes. Il faut savoir que la morale islamique interdit tout autant à une femme de montrer son corps et sa chevelure aux hommes que de regarder le corps nu des hommes: les plages mixtes sont interdites en Arabie saoudite ou en Iran, où la charia fait office de loi! Leur souci n'était nullement de protéger leur pudeur, mais bel et bien de proclamer leur rejet des modes vie occidentaux, d'exacerber les tensions et de jouer donc in fine le jeu du Front national."

Ici ou là, aujourd'hui bien plus qu'hier, les forcenés de l'islamisme veulent nier le corps, jusqu'à son image. "Sur le campus de l'Institut indonésien des Arts (ISI) de Yogyakarta, certains mènent des opérations de propagande et cherchent à interdire toute représentation d'êtres vivants", écrivent Prihandoko et Shinta Maharani dans Tempo (Jakarta) (6). Ces censeurs sont membres d'un groupe qui considère la démocratie comme "satanique". Rien de moins. Ils veulent "transformer l'Indonésie en un pays soumis à la charia". Pour eux, l'art doit se limiter à la calligraphie. Ils refusent d'ailleurs d'enseigner l'anatomie plastique des êtres humains et des animaux. Le corps humain doit disparaître. C'est dans le même pays, qu'au nom de cette même charia, treize jeunes, six femmes et sept hommes, ont été récemment châtiés à coups de canne. Leur crime: s'être touchés ou embrassés. (7)
On voit par là que la charia n'a rien à voir avec l'intelligence et la raison. Juste avec la terreur. 

Le corps est la manifestation de la vie. Quel peut bien être l'intérêt d'une religion qui hait à ce point la vie?

Post-scriptum: sur le corps en général, à écouter l'excellente chronique de François Morel sur France Inter ce vendredi 28 octobre à 8h55 - https://www.franceinter.fr

(1) "Des candidates sans nom ni visage", Al-Modon, 29.9.2016, in le Courrier international, 13 octobre 2016.
(2) Chahdortt Djavann, "Intrégrez-vous, immigrés!", Charlie Hebdo, 12 octobre 2016.
(3) http://www.marianne.net/agora-tunisie-burkini-insulte-au-combat-mene-chaque-jour-les-femmes-arabes-100245556.html
(4) dans Jeune Afrique, récemment. Voir le texte ci-dessous.
(5) "Un voile sur la république", Charlie Hebdo, 14 septembre 2016.
(6) "Drôle de fatwa contre les arts", Tempo, 16 septembre 2016, in Le Courrier international, 22 septembre 2016.
(7) http://www.lalibre.be/actu/international/coups-de-canne-infliges-a-des-couples-qui-se-touchaient-ou-s-embrassaient-en-indonesie-58050620cd70cd5761cbd682


Fawzia Zouari, écrivaine et journaliste tunisienne, docteur en littérature française et comparée de la Sorbonne.
A publié dans « Jeune Afrique » cet article:

" Il y a des jours où je regrette d’être née arabe.

Les jours où je me réveille devant le spectacle de gueules hirsutes prêtes à massacrer au nom d’Allah et où je m’endors avec le bruit des explosions diffusées sur fond de versets coraniques.

Les jours où je regarde les cadavres joncher les rues de Bagdad ou de Beyrouth par la faute des kamikazes; où des cheikhs manchots et aveugles s’arrogent le droit d’émettre des fatwas parce qu’ils sont pleins comme des outres de haine et de sang; où je vois des petites filles, les unes courir protéger de leur corps leur mère qu’on lapide et les autres revêtir la robe de mariée à l’âge de 9 ans.

Et puis ces jours où j’entends des mamans chrétiennes confier en sanglotant que leur progéniture convertie à l’islam refuse de les toucher sous prétexte qu’elles sont impures.

Quand j’entends pleurer ce père musulman parce qu’il ne sait pas pourquoi son garçon est allé se faire tuer en Syrie. À l’heure où celui-ci parade dans les faubourgs d’Alep, kalachnikov en bandoulière, en attendant de se repaître d’une gamine venue de la banlieue de Tunis ou de Londres, à qui l’on a fait croire que le viol est un laissez-passer pour le paradis.

Ces jours où je vois les Bill Gates dépenser leur argent pour les petits Africains et les François Pinault pour les artistes de leur continent, tandis que les cheikhs du Golfe dilapident leur fortune dans les casinos et les maisons de charme et qu’il ne vient pas à l’idée des nababs du Maghreb de penser au chômeur qui crève la faim, au poète qui vit en clandestin, à l’artiste qui n’a pas de quoi s’acheter un pinceau.

Et tous ces croyants qui se prennent pour les inventeurs de la poudre alors qu’ils ne savent pas nouer une cravate, et je ne parle pas de leur incapacité à fabriquer une tablette ou une voiture.

Les mêmes qui dénombrent les miracles de la science dans le Coran et sont dénués du plus petit savoir capable de faire reculer les maladies.

Non ! L’Occident, ces prêcheurs pleins d’arrogance le vomissent, bien qu’ils ne puissent se passer de ses portables, de ses médicaments, de ses progrès en tous genres.

Et la cacophonie de ces « révolutions » qui tombent entre des mains obscurantistes comme le fruit de l’arbre.

Ces islamistes qui parlent de démocratie et n’en croient pas un mot, qui clament le respect des femmes et les traitent en esclaves.

Et ces gourdes qui se voilent et se courbent au lieu de flairer le piège, qui revendiquent le statut de coépouse, de complémentaire, de moins que rien !

Et ces « niqabées » qui, en Europe, prennent un malin plaisir à choquer le bon Gaulois ou le bon Belge comme si c’était une prouesse de sortir en scaphandrier ! Comme si c’était une manière de grandir l’islam que de le présenter dans ses atours les plus rétrogrades.

Ces jours, enfin, où je cherche le salut et ne le trouve nulle part, même pas auprès d’une élite intellectuelle arabe qui sévit sur les antennes et ignore le terrain, qui vitupère le jour et finit dans les bars la nuit, qui parle principes et se vend pour une poignée de dollars, qui fait du bruit et qui ne sert à rien !

Voilà, c’était mon quart d’heure de colère contre les miens... Souhaitons que l'Occident ouvre les yeux.... " Fawzia Zouari


lundi 17 octobre 2016

Ceux qui n'aiment pas les autres

C'est le club des imbéciles malheureux qui sont nés quelque part. C'est leur marque de fabrique. Ils sont comme ça au Front national: ils n'aiment pas les autres. Et ils aimeraient que tout le monde (donc, les autres) partage leurs goûts. Ou plutôt leurs dégoûts. Alors, ils déposent dans les conseils municipaux où ils sont présents un vœu (qu'on appellerait motion en Belgique) intitulé Ma commune sans migrants.
Au Conseil municipal de Châteauroux, les deux élus FN l'ont déposé (1), demandant que "Châteauroux s'engage à s'opposer par tous les moyens légaux à l'installation de centres d'accueil et à l'extension d'un centre de demandeurs d'asile". Ils ont heureusement été les seuls à voter ce vœu indigne qui revient, dans les faits, à vouloir maintenir "la Jungle" de Calais.
On a connu voeux plus positifs et plus enthousiasmants. Plus intelligents aussi. Le maire FN de Hénin-Beaumont, dans le Pas de Calais, a créé une association des maires anti-migrants. Steve Briois semble mal connaître sa commune où vivent des descendants de migrants belges, allemands, algériens, polonais, espagnols et sans doute bien d'autres. Que serait cette commune sans ses migrants? Que signifie fermer sa commune aux migrants, sinon s'opposer à tout apport extérieur et ainsi, lentement mais sûrement, tuer cette commune? Elles sont nombreuses ces régions de France qui se dépeuplent. S'opposer à toute force à l'arrivée de migrants, c'est non seulement nier l'Histoire, c'est aussi s'empêcher tout futur en contribuant à la mort des communes rurales.
C'est aussi refuser la réalité présente: les (ir)responsables du FN regardent-ils, entendent-ils les témoignages des Irakiens, des Syriens, des Erythréens, qui fuient des situations d'une violence sans pareil (2)? Sont-ils incapables de toute compassion? Il faut ne jamais regarder les journaux télévisés, ne jamais lire la presse, avoir le cœur totalement desséché pour tenir de telles positions.
Le maire d'Hayange, en Moselle, s'en prend, lui, à toute personne en détresse, quelle que soit son origine, puisqu'il met fin au prêt d'un local municipal au Secours populaire. L'association est tenue d'en rendre les clés, mais fait de la résistance (3). Le parti qui prétend représenter "le peuple de France" n'aime pas qu'on le secoure.
En attendant, quel que soit le résultat des élections présidentielles et législatives du printemps 2017 en France, le FN les a déjà gagnées. Son venin s'est répandu autour de lui. Le parti qui s'est rebaptisé Les Républicains l'est bien peu, républicain. Il ressemble de plus en plus au FN., hurlant avec les loups contre les candidats réfugiés. Dans l'extrême droite et la droite extrême, on appelle à rejeter des gens qui ne partageraient pas les valeurs françaises. Mais que sont-elles, qu'en restent-ils? La fraternité, n'est-ce pas là un mot à effacer des frontons de trop nombreuses mairies? En tout cas, les aficionados de Sarkosix le Gaulois se révèlent bien incapables de citer les valeurs de la droite. Interviewé par Guillaume Meurice (4), un militant affirme qu'une des valeurs de la droite consiste à lutter contre l'immigration massive. N'est-ce pas là le programme de Marine Le Pen, demande Meurice. C'est un peu ça, répond le militant.

Heureusement, il reste des maires, des associations, des citoyens qui savent faire vivre la valeur humaniste, en accueillant et en venant en aide à ceux qui recherchent tout simplement à vivre en sécurité. Exemple (et exemplaire) parmi d'autres, la petite commune de Peyrelevade en Corrèze accueille depuis un an et demi une soixantaine de réfugiés. Visiblement dans une certaine harmonie (5). Les fantasmes sont vite levés quand population locale et réfugiés se rencontrent, explique un responsable de France Terre d'asile (3).
Il y a aussi ce maire, celui d'Arcueil en région parisienne, qui répond vertement au vœu du F.N.
Tous ces gens nous permettent de continuer à croire en l'Humanité.

Conseil municipal du 29 septembre 2016
lntervention de Daniel Breuiller, maire d’Arcueil, en réponse au vœu du Front National intitulé «  ma ville sans migrants ».
  
"Ce vœu est une insulte à l’histoire de notre pays et de notre commune. Je vais vous rappeler la Constitution de 1793 :
« Tout étranger âgé de 21 ans, qui domicilié en France, y vit de son travail, ou acquiert une propriété ou épouse une française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard, tout étranger enfin, qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité, est admis à l’exercice des droits des citoyens français. » Voilà plus de deux siècles, la République se définissait ouverte et accueillante. Votre pensée est moyenâgeuse.  

Arcueil a accueilli bien des migrants : Marie Curie par exemple, Antoine Marin dont un prix d’art contemporain porte le nom… Combien de familles venues d’Italie ou d’Espagne fuyant le fascisme, combien de familles juives d’Europe de l’Est dont plusieurs, hélas, livrées par la police de Pétain au régime Nazi.
Des gens célèbres mais aussi des maçons, des carriers, des ouvriers, des instituteurs, des réalisateurs, des commerçants.
Dulcie September, luttant en France contre le régime de l’apartheid jusqu’à son assassinat. Des réfugiés chiliens fuyant Pinochet et même sans doute des réfugiés roumains fuyant la dictature Ceausescu.
 Si nous avions fermé la porte aux migrants, vous ne trouveriez guère de médecins à l’accueil des urgences de l’hôpital, les poubelles ne seraient plus ramassées dans nos rues, votre colistière ne serait peut-être pas à vos côtés ce soir et Picasso n’aurait pas rencontré Julio Gonzalez ici même.
Votre vœu est une honte à propos des réfugiés  alors qu’en ce moment même des enfants meurent sous les bombes à Alep, des familles sont affamées, les opposants politiques assassinés en Syrie, au Soudan ou en Erythrée.  Votre voeu est une honte parce que plus de 11 000 personnes ont péri en Méditerranée au cours des deux dernières années.
Notre ville s’est déclarée prête voilà un an à participer à l’accueil de réfugiés car Calais, les bidonvilles qui fleurissent  sont une indignité.  A ce jour nous n’avons pas été sollicités, mais je réitère au nom de la majorité municipale notre disponibilité à accueillir les deux ou trois familles que les engagements internationaux nous demanderaient d’accueillir.
Il y a 36 000 communes en France, les engagements internationaux de la France parlent de 30 000 réfugiés, l’évacuation de Calais et des autres camps concerne 12 000 personnes. Cela ne fait même pas une famille par commune ! Et nous ne pourrions-pas ?
A Arcueil, des particuliers se sont portés volontaires pour accompagner ces migrants dans leur insertion  et même plusieurs pour les loger. Une famille syrienne vit depuis 3 ans dans un logement de 30m² avec 3 enfants. Elle est avocate, lui ingénieure et ils vivent en faisant des ménages et des traductions. 
Beaucoup de familles françaises ont un parent ou un aïeul étranger. Ici même dans le conseil nous avons des parents, grands-parents venus de Belgique, de Guinée, du Cameroun, de Pologne, d’Algérie, du Maroc, de Roumanie, de Serbie, du Portugal, d’Espagne… Ils forment notre nation par leur adhésion aux valeurs de la République.
Votre vœu cultive le fonds de commerce de votre parti, la peur, la haine de l’étranger. Marion Maréchal Le Pen parle des migrants comme la « poussière » que l’on disperse. Elle dit « ça » pour qualifier des humains.
 Ces discours, cette attitude ressemblent énormément aux années 1930 lorsque, la crise économique s’aggravant, des gouvernements ont fait des juifs le bouc émissaire de la colère de leurs peuples.

Les êtres humains ont en eux, la capacité à s’élever, la capacité d’empathie et de fraternité.Ils ont aussi des pulsions de mort et de violence contre lesquelles la culture, l’éducation et l’amour de son prochain doivent former rempart.
Vous portez une très lourde responsabilité en appuyant sur ces tentations de haine et de xénophobie.
Nous ne vous laisserons pas dénaturer notre pays." 
Daniel Breuiller
Maire d’Arcueil

(1) "Un vote contre le vœu du FN", Nouvelle République, 24 septembre 2016.
(2) Voir notamment http://jungle-news.arte.tv/fr/
(3) FR3, Journal, 30 septembre 2016, 19h30.
(4) un grand moment de radio! https://www.youtube.com/watch?v=5fzrLoB2nsk
(5) http://france3-regions.francetvinfo.fr/limousin/correze/peyrelevade-en-correze-accueille-les-migrants-799491.html

jeudi 13 octobre 2016

Le temps des brutes

D'un candidat à l'élection présidentielle de son pays, on attend qu'il soit visionnaire, positif, nuancé, diplomate, enthousiaste, stable, respectueux, sérieux, intelligent. Mais en voilà un qui est l'exact contraire du modèle attendu. C'est Trump le dingue, Trump le grossier, Trump le sociopathe, Trump le vulgaire, Trump l'ignorant, Trump le sexiste, Trump l'autoritaire, Trump le menaçant, Trump le répugnant. Y aura-t-il assez d'adjectifs négatifs pour le qualifier? Robert De Niro le traite de "stupide", de "chien", de "porc", d' "arnaqueur", de "désastre national" (1).
L'homme qui espère devenir président des Etats-Unis confond cessez-le-feu et traité de paix, ne fait pas de différence entre le pouvoir d'un président et celui d'un tribunal, menace son adversaire de l'envoyer en prison, affirme qu'il fait ce qu'il veut des femmes que de toute façon il méprise, affiche ouvertement son racisme, traite les Mexicains de voleurs et de violeurs, veut fermer son pays aux musulmans, crache sur qui n'est pas et ne pense pas comme lui. Ce candidat arrogant, sans programme sérieux, est (parmi d'autres, c'est vrai) une honte pour le genre humain, une menace pour les Etats-Unis, pour le monde et surtout pour l'intelligence et la dignité. Il est le Café du Commerce fait homme, le Redneck érigé en modèle, la goujaterie diffusée planétairement.
Il fait partie de ces gens tellement imbus d'eux-mêmes, à l'ego tellement boursouflé qu'ils croient qu'ils peuvent tout dire. Jusqu'à ce qu'explose la grenouille gonflée qu'ils sont.
C'est aussi le cas d'un Eric Zemmour qui, recueillant un réel succès populaire à pleurnicher sur la France qui n'est plus ce qu'elle fut, se lâche un peu plus, affirmant qu'il y a des Français plus français que les autres, confondant sciemment islam et islamisme et allant jusqu'à déclarer, parlant des djihadistes, qu'il "respecte des gens qui meurent pour ce en quoi ils croient - ce dont nous ne sommes plus capables (2)". Il a même, dit-il, de l'admiration pour eux: "des gens qui meurent pour leur foi, on devrait plutôt être admiratifs que méprisants". Le parquet vient d'ouvrir une enquête à son égard pour apologie de terrorisme (3).
C'est aussi le cas d'un Robert Ménard qui ne peut laisser passer une journée sans cracher sa haine de l'étranger. Ces derniers jours, le maire de Béziers a fait placarder dans sa ville des affiches dénonçant "les envahisseurs" que sont les migrants et veut organiser une consultation populaire sur le refus (plutôt que l'accueil) de ceux-ci (4).
On pourrait parler parler aussi, à d'autres niveaux, d'un Orban, d'un Poutine, d'un Erdogan, d'un Duterte, chacun dans son style se présentant comme un mec qui sait s'imposer avec des méthodes brutales et ne supporte pas la contradiction. 
L'époque est aux grandes gueules arrogantes. Elles plaisent. Comme si les slogans stupides et haineux, les analyses et les solutions simplistes pouvaient améliorer un monde déboussolé. Ces grandes gueules populistes font essentiellement reposer leur discours sur la menace dont souffrirait leur identité. Finalement, ces machos suffisants sont de petits êtres bien fragiles.
"Cela me met tellement en colère, dit encore Robert De Niro, que ce pays soit arrivé à mettre cet idiot, ce crétin à la place qu'il occupe aujourd'hui". C'est là la question: comment expliquer que ces hommes aient autant d'électeurs, de délégués, de lecteurs, d'admirateurs pour les soutenir? L'intelligence collective recule-t-elle? Finalement, tous ces déclinistes ont peut-être raison: l'homme  régresse, il devient plus con. Mais c'est à cause d'eux.

Post-scriptum à propos de Trump: Richard Cohen, dans the Washington Post, estime qu'il est aussi taillé pour la fonction de président "que le cheval de Caligula pour devenir consul de Rome".
("Trump, le scandale de trop", 8.10.2016, in le Courrier international, 13 octobre 2016.
Post-scriptum bis: à lire à propos de Zemmour: http://filiu.blog.lemonde.fr/2016/10/16/zemmour-daech-et-nous/
Post-scriptum ter (dans "28 minutes" le 18.10.2016): Bertrand Badie parle de "trumpo-poutino-erdoganisme"...

(1) http://www.huffingtonpost.fr/2016/10/08/lacteur-robert-de-niro-sen-prend-violemment-a-donald-trump/?utm_hp_ref=fr-homepage
(2) on notera que Zemmour ne parle que pour lui, ne faisant aucun cas de l'équipe de Charlie Hebdo massacrée pour avoir défendu la liberté d'expression, la laïcité, l'anti-racisme, l'humour.
(3)http://www.huffingtonpost.fr/2016/10/07/face-aux-envahisseurs-eric-zemmour-denonce-la-collaboration/?utm_hp_ref=fr-homepage
http://www.huffingtonpost.fr/2016/10/07/des-familles-de-victimes-du-13-novembre-accusent-eric-zemmour-d/?utm_hp_ref=fr-homepage
http://www.marianne.net/eric-zemmour-daech-je-respecte-gens-prets-mourir-ce-quoi-ils-croient-100246845.html
(4) http://www.huffingtonpost.fr/2016/10/11/robert-menard-veut-organiser-un-referendum-anti-migrants-a-bezie/?utm_hp_ref=fr-homepage

lundi 10 octobre 2016

A la mémoire de Zsuzsanna

Aîné d'une famille nombreuse, j'ai eu, durant quelques années, une grande sœur. Une très grande sœur puisqu'elle avait douze ans de plus que moi. Zsuzsanna avait quinze ans quand elle est arrivée en Belgique, dans notre famille, hébergée par nos parents. Les siens avaient voulu la mettre à l'abri de l'invasion soviétique qui mettait fin à une brève phase de libéralisation. C'était il y a soixante ans exactement. Ils furent quatre cent mille Hongrois à trouver asile en Europe de l'ouest où ils ont pu échapper à un régime autoritaire.
Mais les Hongrois ont la mémoire courte. Aujourd'hui, une bonne partie d'entre eux semble avoir oublié cet épisode de leur histoire nationale et s'oppose à l'accueil de 1294 demandeurs d'asile que leur imposent les quotas de répartition de migrants de l'Union européenne. Ils se sentent menacés dans leur identité, disent-ils. Dans ce pays de 9.900.000 habitants (à la démographie en baisse), 0,01 % de la population pourrait donc constituer un risque de déséquilibre. Certains ont l'identité très fragile. Dans le même temps, la Suède, qui compte autant d'habitants, a accueilli 160.000 réfugiés et connaît, de ce fait, une croissance économique inattendue (1).
L'autoritaire premier ministre Viktor Orban pensait emporter facilement un plébiscite en sa faveur en invitant ses concitoyens à une consultation populaire sur la question de l'accueil des migrants. Etant entendu qu'ils se prononceraient à une écrasante majorité contre leur arrivée. Ceux qui se sont déplacés se sont effectivement quasiment tous (98%) exprimés en ce sens. Mais ils n'étaient que 40% à participer au scrutin. Les autres ont préféré boycotter ce référendum piégé. Comme il fallait 50% de participation pour que la consultation soit validée, elle reste lettre morte. Mais les régimes autoritaires savent détourner les chiffres à leur avantage et pour le pouvoir seul doit être retenu celui des 98% qui s'opposent aux migrants (2).
"C'est, explique avec un humour amer le philosophe et ancien député Gaspar Miklos Tamas, seulement un symbole de notre victimisation et de la haine contre tous: contre l'Occident, contre l'Orient, contre le Nord, contre le Sud, contre les Etats-Unis, contre l'Union européenne, contre les peuples orthodoxes, contre les Russes, contre les migrants qui vont nous tuer dans nos lits. Tout le monde est notre ennemi, c'est un sentiment très chouette qui nous rend heureux. Nous sommes très heureux (3)."
Hier, la parution du principal quotidien d'opposition a été suspendue par Orban, le chef suprême et incontestable (4). Et ce n'est sans doute qu'un début: "les instituts de recherche, les programmes scientifiques, théâtres, musées, cinémas, lycées, tout est colonisé par la droite et l'extrême droite, constate encore Gaspar Miklos Tamas. Quand ce genre de structures soutenues par l'Etat sont dirigées par des démocrates, elles sont remplacées par des personnes d'extrême droite. Il y a des dizaines de milliers d'intellectuels de gauche limogés depuis six ans. Si vous êtes fasciste, toutes les carrières vous seront ouvertes."
Même l'école doit s'adapter: "dans les manuels scolaires, les grands auteurs européens sont peu à peu remplacés par des auteurs nationalistes, poètes, écrivains, et par des auteurs moyens, oubliés", explique la féministe Kata Kevehazi, qui constate aussi que "le féminisme n'a pas sa place dans la tradition intellectuelle hongroise. Ici, le féminisme, c'est une injure".
Viktor Orban est de ces populistes autoritaires à la mode aujourd'hui. On lui trouve des ressemblances, par exemple, avec la famille Le Pen: "il est resté très loin des milieux intellectuels, affirme l'historien Gyozo Lugosi, et a comme un sentiment d'infériorité. De revanche aussi, ce n'est pas par hasard s'il a acheté une grande maison dans un quartier chic dans laquelle il ne se sent pas très à l'aise."
La Hongrie d'aujourd'hui fait peur. Quand on demande (3) à Agnès, qui est rom, et à son mari Janos, qui est juif, comment se définissent leurs enfants, ils répondent: "nos enfants choisiront leur pogrom!".

Suzanne, comme nous l'appelions,  a passé toute sa vie en Belgique, elle y a eu des enfants et des petits-enfants. Elle m'avait toujours promis de m'emmener un jour découvrir son pays natal. J'ai longtemps rêvé de Budapest et des steppes hongroises, comme d'un pays exotique qui serait aussi un peu le mien. Je n'y ai jamais mis les pieds. La vie nous a un peu éloignés, puis elle est décédée voilà douze ans d'une méchante chute dans son escalier. Aujourd'hui, la Hongrie ne m'a jamais paru aussi lointaine. Allez savoir pourquoi, elle a cessé de me faire rêver.

Laissez-moi vous parler des hommes de demain...

Ils seront force et douceur
Ils déchireront le masque de fer du savoir
Pour laisser lire enfin une âme sur son visage.
Ils embrassent le pain, le lait
Et de leurs mains caresseront la tête de leurs enfants.
Ils extrairont les minerais,
Le fer et tous les métaux.
Ils bâtiront des villes en mettant à contribution les montagnes;
Calmes et puissants, leurs poumons
Aspireront la tempête, l'ouragan
Et les océans s'apaiseront.
Toujours ils attendront l'hôte inattendu
Pour qui ils mettront la table
Et disposeront leur cœur.
Ils sont, comme nous tous, les frères cadets, les amants de Dieu.

Soyez semblables à eux,
Et que puissent vos frêles enfants
Sur leurs jambes sveltes comme lys,
Traverser la mer de sang qui demain nous sépare. 

Attila Jozsef, Leçons (extrait), traduction de Georges Kassai et Jean-Pierre Sicre, "Attila Jozsef, Aimez-moi", Œuvres poétiques, Phébus, 2005.
(Re)lire sur ce blog "Le sort du poète", 12 mars 2012.

(1) https://www.franceinter.fr/emissions/les-histoires-du-monde/les-histoires-du-monde-10-octobre-2016
P.S.: à examiner avec des nuances... (cf "28 minutes", 18.10.2016)
(2) http://www.lalibre.be/actu/international/hongrie-le-referendum-anti-refugies-invalide-orban-contre-attaque-57f13e71cd70e9985fe8c4aa
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/02/hongrie-le-manque-de-participation-au-referendum-sur-l-accueil-des-refugies-pourrait-invalider-la-victoire-du-non_5006966_3214.html
(3) "Hongrie, le pays de l'identité pleurnicheuse", excellent reportage en quatre pages d'Angélique Kourounis avec des dessins de Riss, Charlie Hebdo, 5 octobre 2016.
(4) http://www.lalibre.be/actu/international/hongrie-bruxelles-tres-preoccupee-par-la-situation-du-principal-journal-d-opposition-57fb77f4cd7004c05d087919


samedi 8 octobre 2016

Des nouvelles de la France profonde

Dans le village de R., ce dimanche, choucroute dansante, suivie d'un thé dansant. Dans ce coin du Berry, on peut supposer que la choucroute dansera la bourrée. Mais que dansera le thé? Une scottish? Les choucroutes ne tiennent pas en place par ici en ce mois d'octobre: on en annonce également à C. à O. et à St-G. La choucroute n'est plus que légèreté. Elle n'est pas la seule. A V., c'est le pot-au-feu qui sera dansant samedi prochain.
Dimanche dernier à A., Miss Centre-Val de Loire était attendue pour une "séance de dédicace". L'information était brève et intrigante. Que venait-elle dédicacer? Son écharpe? Sa couronne? Sa sympathie? Son sourire? En ces temps chagrins et inquiétants, on en fera quelque chose.

Voilà de bonnes nouvelles de la France profonde. Mais comment appelle-t-on l'autre France? La France légère, la France de surface, la France superficielle?

vendredi 7 octobre 2016

Ces regards éclairants

Il est des journalistes qui nous apportent la lumière, qui nous guident dans la nuit permanente dans laquelle nous vivons, nous qui restons aveugles à ce qui nous entoure. C'est pourquoi on ne parle pas d'eux comme de vulgaires journalistes: ce sont des "éclaireurs", ceux de la nouvelle émission Actuality de France 2 qui veut "prendre le temps d'expliquer et de comprendre l'actu qui vous concerne, l'actu de votre quotidien, avec nos éclaireurs". C'est ce que nous apprend Samuel Gontier (dans son excellent billet hebdomadaire En léger différé, dans Télérama (1) ). L'animateur de l'émission présente l'une de ces intervenantes: "notre éclaireuse Isabelle Saporta, spécialiste des sujets relatifs à notre vie quotidienne". Et là, on se dit qu'on doit vraiment avoir affaire à une descendante de Pic de la Mirandole qui entendait tout savoir sur tout. Cette spécialiste de la vie quotidienne doit donc tout connaître de l'alimentation, de la santé, de la mode, de la culture, de l'école, du travail, du commerce, des loisirs, des sports, du jardinage, du sommeil, de l'hygiène, de l'ameublement, des vacances (du moins pour ceux pour qui elles font partie du quotidien), des transports, des médias, de la décoration, de la téléphonie, de la météo, de l'informatique, de l'économie, des banques et des animaux. On comprend mieux alors son statut d'éclaireuse. Cette Miss Encyclopédie est un phare dans nos vies quotidiennes où nous ne sommes que des amateurs.

(1) Télérama, 14 septembre 2016.

mardi 4 octobre 2016

Ne regarde pas la paille qu'il y a dans l'œil de ton voisin

Sacré François! Toujours le mot pour rire. Voià que le Pape dénonce la théorie du genre qui serait, selon lui, enseignée dans les écoles françaises. Ce qui représente, toujours d'après lui, une "colonisation idéologique". Voilà donc le chef de la principale religion au monde qui dénonce la colonisation idéologique. Autant mordre la main qui le nourrit. Qu'est-ce qui mieux qu'une religion peut coloniser les esprits?
La théorie du genre constiterait, d'après ceux qui en propagent la rumeur, en une incitation à pousser les enfants et les ados à changer de sexe. En fait, ce qui est enseigné, c'est le respect des choix sexuels de chacun, le refus de l'homophobie et du sexisme, l'égalité hommes-femmes. En cette matière l'église catholique n'a de leçon à donner à personne. Elle devrait plutôt en prendre.

http://next.liberation.fr/sexe/2016/10/03/la-declaration-mauvais-genre-du-pape-francois_1519249

Post-scriptum: il paraît qu'on ne peut pas critiquer le Pape. C'est de la suffisance.
Et laisser dire n'importe quoi, ça s'appelle comment?
http://www.huffingtonpost.fr/2016/10/04/najat-vallaud-belkacem-pape-francois-theorie-du-genre_n_12327138.html?utm_hp_ref=france

dimanche 2 octobre 2016

Alep, notre honte

Où sont-ils tous ces candidats aux élections qui appellent au respect des valeurs de la République? A la liberté, à l'égalité, à la fraternité? Où sont les partis politiques démocratiques, les syndicats? Où sont les organisations de défense des droits de l'homme? Où est l'ONU? Où sont les militants de Nuit debout? Où sommes-nous? Où suis-je? Nous devrions être jour et nuit devant l'ambassade de Russie, devant le siège de nos gouvernements qui font aveu d'impuissance, nous devrions hurler pour dire notre colère, pour appeler au respect de la vie, à l'humanité. Alep ne sera demain plus que ruines et visiblement Assad et son complice Poutine ont décidé de la rayer de la carte syrienne, elle et tous ses habitants. Allant jusqu'à bombarder les hôpitaux, massacrer les sauveteurs, tuer indisctinctement enfants, hommes, femmes, vieillards. Nos gouvernement condamnent "avec la plus grande fermeté" ces agressions barbares et nous, nous sommes désolés.
Tout comme il faudra bien qu'un jour George W. Lying Bush soit traduit devant un tribunal international pour la guerre qu'il a menée conre l'Irak (avec les conséquences que l'on sait), il faudra aussi que Bachar el Assad et Vladimir Poutine répondent de crimes contre l'humanité. Et nous de notre silence gêné.

Post-scriptum: une manifestation ce mardi à Bxl:
http://www.lalibre.be/debats/opinions/alep-pourquoi-je-manifeste-ce-mardi-a-bruxelles-57f377b6cd70e9985fe99aac

http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/10/01/syrie-le-plus-grand-hopital-d-alep-a-nouveau-touche-par-des-bombardements_5006660_1618247.html
http://www.liberation.fr/planete/2016/10/02/a-alep-mourir-de-soif-vaut-il-mieux-qu-etre-tue-par-les-bombardements_1518234

samedi 1 octobre 2016

Complètement à l'ouest

L'émission voulait démonter les clichés sur la France. C'est raté. Elle a démontré ce que de nombreux Français reconnaissent volontiers: la géographie n'est pas leur fort. On vient d'en avoir la preuve dans l'émission de jeux de France 2 "Tout le monde joue avec la France" (mardi 27 septembre). Sur une carte, l'Allemagne prend purement et simplement la place de la Belgique et du Luxembourg et sa frontière glisse tout le long du Nord de la France pour s'arrêter à Dunkerque (1). Peut-être faudrait-il le signaler à certains responsable de l'émission: en 1945, ces deux pays ont été libérés du joug nazi, tout autant que la France et le reste de l'Europe. Stéphane Bern, l'un des deux présentateurs de l'émission, s'en est heureusement rendu compte en direct et a rappelé qu'il manquait la Belgique et le Luxembourg. Ouf! Il n'aurait plus été bien en cour auprès des familles royale et grand-ducale qu'il affectionne tant.



(1) http://www.programme-tv.net/news/tv/95063-l-enorme-boulette-geographique-de-france-2-dans-tout-le-monde-joue-avec-la-france/
http://www.lalibre.be/light/insolite/france-2-oublie-la-belgique-sur-une-carte-57ece15acd70871fc422a5d2