mardi 28 juin 2022
Illégal toi-même
samedi 25 juin 2022
Ukraine : comment sortir de la guerre ?
La candidature de l'Ukraine à l'adhésion à l'Union européenne vient d'être acceptée par celle-ci. La procédure sera longue. L'UE exige des réformes sur sept points : réforme de la Cour constitutionnelle, poursuite de la réforme judiciaire, lutte contre la corruption, lutte contre le blanchiment d'argent, mise en œuvre de la loi anti-oligarchie, harmonisation de la législation audiovisuelle avec la législation européenne, modification de la législation sur les minorités nationales. "Nous devons être conscients, écrit Evropeïska Pravda, que nous ne pourrons entamer des négociations avant la fin de la phase active de la guerre, ce qui était connu. (...) La chose la plus importante, c'est que le processus est lancé." (1)
Le Groupe du 24 février fait état des violences, des tortures, des privations de droit, des humiliations, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des restrictions à la liberté d’association, d’expression, de religion et de mouvement, des enrôlements sous contrainte, des confiscations de biens, des transferts forcés de personnes vers la Russie subis par les Ukrainiens, même les enfants. "Certaines pratiques à l'œuvre en Ukraine rappellent celles mises en œuvre lors des deux guerres de Tchétchénie menées par la Russie : bombardements massifs, opérations dites de « nettoyage », usage systématique de la torture dans les camps de filtration, exécutions extra-judiciaires. Elles ont été documentées de façon très précise dans de nombreux rapports d'organisations de défense des droits humains. (...) On assiste en Ukraine à la transposition d'un système bien rodé." Tout cela se produit "dans un contexte où le pouvoir russe nie l’existence de l’Ukraine en tant que Nation et tente de mettre en œuvre sa destruction."
(2) https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/06/22/pour-retrouver-la-paix-lukraine-devrait-elle-ceder-des-territoires-a-la-russie-ALHYS22FMNE4FK54OHEH4ECCJE/
vendredi 24 juin 2022
Développement du râle
C'est une réunion consacrée au développement durable avec des gens qui ne développent pas grand-chose de positif.
mardi 21 juin 2022
Quel bazar !
Jamais, dans le plus fou de ses rêves, la fille à papa Le Pen n'avait imaginé avoir quatre-vingt-neuf députés, près de dix fois plus qu'en 2017. Elle a visiblement compris que son pire ennemi, c'est elle, que s'exposer dans des débats, c'est faire la démonstration de ses limites intellectuelles et de son incompétence. Dès lors, elle se contente de sourire, de serrer des mains, de se faire photographier aux côtés de ses aficionados et de promettre que demain, avec elle, on rasera gratis. Et voilà le parti des grognons, des rétifs au changement, des tenants de l'identité française sacré premier parti d'opposition.
"Alors, au lendemain de cette élection gueule de bois, que va donc donner l’arrivée massive du RN à l’Assemblée nationale ?, s'interroge Natacha Devanda dans Charlie Hebdo (1) Que vont faire ces nouveaux élus du peuple ? Sans doute, ce qu’ils savent faire de mieux. Éructer et imposer les thèmes politiques. Hier dans les médias, demain dans l’Hémicycle. C’est aussi pour le parti de Marine Le Pen, sacrément mal géré et complètement endetté, un souffle d’air et une arrivée massive de pognon sous forme de subventions publiques. Et encore des collaborateurs, des bureaux et des salles de réunion. Voilà pour l’aspect matériel. Pour le reste, c’est pire. C’est le pouvoir de nuisance qui va être décuplé par la force de nos règles constitutionnelles." (...) "Il y a plus sûrement un risque de voir l’extrême droite s’emparer d’un poste de vice-président de l’Assemblée nationale, ce qui semblait inimaginable jusqu’alors en France. Les commissions spéciales ou d’enquêtes vont aussi leur être ouvertes. Leur temps de parole, donc de bourrage de crânes sur leurs sujets de prédilection, va exploser et, une fois par mois, ils pourront carrément donner le « la » à l’Assemblée nationale en fixant les sujets à l’ordre du jour, qu’il s’agisse d’un débat ou d’une proposition de loi."
Merci qui ? Merci, Macron qui avait promis de réduire les extrêmes lors de son premier mandat et de renouveler la démocratie, mais a gouverné en monarque. Merci à la droite dont certains élus ont banalisé l'extrême droite en la trouvant parfaitement fréquentable. Merci à la gauche qui semble avoir définitivement abandonné les classes populaires pour se perdre dans des combats communautaristes et obscurantistes qui font le jeu de cette extrême droite. Merci, les médias qui ont eux aussi banalisé les idées de l'extrême droite quand ils ne se transforment pas carrément en porte-voix de cette dernière. Il serait bon pour l'avenir de la démocratie que chacun s'interroge sur le rôle qu'il a joué dans cette ascension pas aussi inattendue qu'on veut le croire. (2)
En attendant, comment Macron II pourra-t-il gouverner la France ? "Les Français ne sont d’accord entre eux que pour dire non à Emmanuel Macron, pas pour dire oui à une alternative. Alors comment on fait ?, demande l'éditorialiste de France Inter Thomas Legrand (3). Dans une démocratie parlementaire, ailleurs en Europe, au vu de ces résultats, les forces politiques qui pensent pouvoir partager l'essentiel se réuniraient pour former une majorité après de longues semaines de négociations." Oui, mais la France n'est pas un pays où l'on a l'habitude de négocier, le mot coalition y est inconnu. "Forgés par des décennies d'affrontement, de tout ou rien, nos partis confondent toujours deux mots étymologiquement proches, mais en fait si éloignés : compromis et compromission. Un compromis, de toute façon, ne peut procéder honnêtement que d'une assemblée élue à la proportionnelle dans laquelle chacun sait que ce qu'il pèse dans l'hémicycle correspond à son poids réel dans le pays. Notre système électoral montre ses limites."
Certains observateurs font remarquer que le résultat des élections de dimanche place enfin le parlement au centre. Les élus vont devoir sortir d'un jeu stérile qui opposait jusqu'à présent majorité toute-puissante et méprisante et opposition coincée dans le rejet systématique. Il va falloir construire ensemble, au cas par cas. Les députés en seront-ils capables ? Certains annoncent déjà qu'ils n'aideront en rien le gouvernement, n'attendant qu'une chose : le voir tomber et revenir à de nouvelles élections. Avec une abstention encore plus forte ?
(1) https://charliehebdo.fr/2022/06/politique/rn-ne-rien-faire-rien-dire-mais-simplanter-bien-profond/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=QUOTIDIENNE_20062022_-_ABONNES&utm_medium=email
(2) Lire à ce propos la tribune de Dominique Sopo, président de SOS Racisme :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/06/20/politique-a-vouloir-surfer-sur-les-coleres-et-en-esperant-les-recuperer-sur-un-malentendu-on-contribue-a-banaliser-toutes-les-coleres_6131264_3232.html
(3) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique/l-edito-politique-du-lundi-20-juin-2022-1808509
Post-scriptum : https://www.huffingtonpost.fr/entry/macron-sans-majorite-a-lassemblee-peut-il-sinspirer-de-nos-voisins-europeens_fr_62b073ade4b06169ca9c1ffa
samedi 18 juin 2022
Dernière ligne droite (ou gauche ?)
(1) Nadia Pantel, "Arrêtez de crier au loup, M. Macron !", Süddeutsche Zeitung (Munich), 13.6.2022, in Le Courrier international, 16.6.2022.
(2) Dorian de Meeûs, "Quel culot M. Mélenchon !", La Libre Belgique, 12.6.2022, in Le Courrier international, 16.6.2022.
(3) Paul Ackermann, "L'extrême droite, l'autre vainqueur", Le Temps (Genève), 13.6.2022, in Le Courrier international, 16.6.2022.
(4) François Brousseau, "La France face à un malaise démocratique", Le Devoir (Montréal), 13.6.2022, in Le Courrier international, 16.6.2022.
vendredi 17 juin 2022
L'avis de l'expert
jeudi 16 juin 2022
Passion triste
vendredi 10 juin 2022
Autant savoir
La NUPES, ce rassemblement des gauches françaises, le reconnaît : elle n'a pas réglé en son sein les questions internationales. Les partis qui la composent ont parfois des positions diamétralement opposées sur l'Union européenne, sur l'OTAN ou sur les régimes autocratiques. Ces derniers ont toujours été protégés par La France dite insoumise (mais pas à l'autorité).
(1) Charlie Hebdo, 8.6.2022.
(2) https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-kiev-au-moment-de-voter-la-france-oublie-l-ukraine
jeudi 9 juin 2022
Pas dupes de la Nupes (ni des autres)
(1) "On a reçu ça", Charlie Hebdo, 18.5.2022.
(2) (Re)lire sur ce blog "Vieilles pratiques et faux espoirs", 15.6.2022 et "Une gauche suicidaire", 7.5.2022.
(3) https://www.huffingtonpost.fr/entry/legislatives-2022-manuel-bompard-qualifie-macron-bonhomme-mepris-repond-lrem_fr_629e3800e4b0b1100a6778fd?ncid=other_huffpostre_pqylmel2bk8&utm_campaign=related_articles
(4) https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/06/08/elections-legislatives-2022-le-risque-du-desinteret_6129345_823448.html
(5) https://www.huffingtonpost.fr/entry/aux-elections-legislatives-2022-ces-candidats-ne-pourront-pas-voter-pour-eux_fr_629f4221e4b090b53b89821a
lundi 6 juin 2022
Larmes de crocodiles
(0) https://www.huffingtonpost.fr/entry/etats-unis-une-fusillade-a-philadelphie-fait-3-morts-et-11-blesses_fr_629c7951e4b0b1100a65c6d0
(1) David Frum, "Les Américains ont les mains pleines de sang", The Atlantic, 24.5.2022, in Le Courrier international, 2.6.2022.
(2) Roxane Gay, "Armes, IVG : la révolte est légitime", The New York Times, 25.5.2022, in Le Courrier international, 2.6.2022.
(3) Jean-Yves Camus, "Tuerie d'Uvalde - Dieu reconnaîtra les siens", Charlie Hebdo, 1.6.2022.
(4) https://www.lalibre.be/international/amerique/2022/05/30/le-president-de-la-nra-ridiculise-il-fait-assez-pour-empecher-les-fusillades-il-prie-pour-les-victimes-X5HTHHWH2RHJTHGNKTLLS7MREA/
jeudi 2 juin 2022
L'urgence (à partir en vacances)
"Le mode de temporalité qui domine à l’intérieur de nos sociétés contredit le souci écologique non seulement parce que le temps y détient le monopole de la contrainte psychique légitime, mais aussi parce qu’en parlant d’urgence écologique, on pense en homologie avec ce que l’on condamne. L’urgence met sous pression. On agit en urgence devant la violence et la mort. L’urgence s’adapte donc parfaitement à la destructivité soft du consumérisme. Elle nous grise, mais ne rend pas le monde habitable." Voilà ce qu'écrit dans Libération Hélène L’Heuillet, psychanalyste et professeure de philosophie à l’université Paris-Sorbonne (3) L’idéologie fonctionnelle nous prive aussi de notre horizon mental, en rendant attractif un mode de vie seulement machinal. Elle s’oppose à toute évaluation normative des attentes à l’égard de l’existence personnelle et collective. La seule norme comportementale devient, dans ce contexte, de «bien fonctionner». La marginalité n’est plus tant déviance que dysfonctionnement. Dans cette logique de problem solving, l’écologie n’est qu’un «problème à résoudre» ; et c’est précisément ce qui empêche sa résolution. Un monde habitable n’est pas un monde fonctionnel, mais un monde où la vie vaut la peine d’être vécue." Il faudrait parvenir à "sortir de la culture de la consommation, qui avale tout", dit-elle encore.
Et pendant ce temps, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, respecte une de ses promesses de campagne des élections régionales : il achète les anti-éoliens. La région a accordé 170.000 euros à l'association Stop Eoliennes Hauts-de-France (4). Cette somme sera utilisée pour acter en justice contre des projets éoliens. Autant en emporte le vent. L’opposition de gauche dénonce le caractère opaque de l’association et ses accointances climatosceptiques. Le jour de la délibération, constate Le Monde, la page Facebook de Stop Eoliennes Hauts-de-France relayait une vidéo intitulée « Le GIEC vous ment ». Bertrand, lui, comme tant d'élus et tant de citoyens, se moque de la planète. Après lui les mouches. S'il en reste.