lundi 28 novembre 2022

Barbarie du crocodile

Peut-on être autre chose qu'un barbare quand on provoque et mène une guerre ? Les mercenaires mandatés par Poutine l'assument. Evgueni Prigojine, patron du groupe Wagner, s'est montré très fier d'une vidéo dans laquelle on voit un de ses ex-combattants, un criminel condamné à vingt-quatre ans de prison, assassiné à coups de masse sur le crâne. Une horrible vidéo digne de Daech. L'homme avait échappé à la prison en devenant mercenaire dans la guerre d'Ukraine. Mais il s'était rendu aux forces ukrainiennes. Renvoyé en Russie, à l'occasion d'un échange de prisonniers, il a été sauvagement massacré par les hommes de Prigojine. Assumant jusqu'au bout sa barbarie, ce dernier, ancien truand devenu oligarque, s'est vanté d'avoir envoyé une masse ensanglantée au Parlement européen. Et ce en réaction à la décision du Parlement de considérer le groupe Wagner comme une organisation terroriste et de qualifier la Russie d’Etat voyou et “parrain du terrorisme”. "Dans une vidéo postée sur le réseau social Telegram, écrit La Libre (1), on peut voir la masse, transportée dans un étui à violon. Sur la masse, tachée de faux sang le long du manche, on peut lire l’inscription “PMC Wagner” sur le dessus, qui ne laisse guère de doute sur son origine". Avec cet envoi glaçant, Prigogine (même s'il s'est depuis lors rétracté par rapport à la vidéo) assume fièrement : oui, il est bel et bien terroriste.

Son mentor et ami, Poutine le serpent, n'est pas capable d'assumer. Cette guerre, il ne l'a jamais voulue, continue-t-il à siffler. Lors d'une rencontre avec des mères de soldats déployés en Ukraine, il a dit "partager la douleur" de celles qui ont perdu leurs fils, en les appelant à ne pas croire les "mensonges" sur l'opération militaire. "Je veux que vous sachiez que moi, personnellement, tous les dirigeants du pays, nous partageons cette douleur. Nous savons que rien ne peut remplacer la perte d'un fils", a-t-il déclaré (2).
Qui peut croire à ses larmes de crocodile ? D'autant qu'il apparaît que cette rencontre n'aurait été qu'une mise en scène (3). C'est en tout cas ce qu'affirme le NewYork Times ou encore l’historien militaire et président de l’Institut Action Résilience, Cédric Mas. Ils ont reconnu plusieurs femmes présentes à la rencontre avec Vladimir Poutine : Nadeszhda Uzunova, présidente d’une association pro-Kremlin et pro-guerre appelée la Confrérie des combattants, financée par le Kremlin ; Olga Belsteva, membre du même parti de Poutine, Russie Unie ; une proche du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov ; ou encore Yulia Belekhova, ancienne candidate à la Douma au sein du parti du président russe. Par contre, selon Olga Tsukanova, dirigeante du Conseil des mères et des épouses, importante organisation populaire de parents de militaires russes, aucune des mères de l’organisation n’a été conviée, alors qu'elles avaient réclamé une audience.
Poutine est bien le tsar, le tsar de l'hypocrisie, de la lâcheté et du cynisme.

A partir du 1er décembre, sera publiée sur le site internet du Ministère russe de la Justice la liste complète des "agents de l'étranger" et des "traitres"à la nation. Les noms de quelque 250 journalistes, avocats, opposants, militants des droits de l'homme ou écolos, responsables d'ONG seront offerts à la vindicte populaire, pointés comme des personnages nuisibles à la nation russe, des infidèles, des apostats. La même logique que Daech.
Oui, la Russie est un Etat voyou qui s'appuie notamment sur une organisation terroriste pour mener sa sale guerre.

(2) https://www.lalibre.be/international/europe/guerre-ukraine-russie/2022/11/25/poutine-partage-la-douleur-des-meres-de-soldats-tues-et-les-appelle-a-ne-pas-croire-aux-mensonges-sur-loffensive-en-ukraine-IQFH4UTPKFFSREXVM7ZOK7MRCM/
(3)  https://www.lalibre.be/international/europe/guerre-ukraine-russie/2022/11/27/vladimir-poutine-a-t-il-mis-en-scene-sa-rencontre-avec-des-meres-russes-en-colere-A55HJMTV7BER7PQXVNAPF4DM6U/

mercredi 23 novembre 2022

Esclavage choisi

"Nous n'avons pas changé en nous mettant sous les drapeaux de Poutine, nous sommes juste rentrés chez nous, et c'est le principal. Il n'y a eu aucune métamorphose, nous avons tout simplement fait marche arrière vers notre passé soviétique récent. Poutine a juste effleuré notre point sensible... Quel est ce point sensible ? C'est notre servilité. Cet état nous est cher... Tel est notre pays, l'esclavage est notre fatalité, mais aussi notre fétiche. Nous aimons être des esclaves. La majorité écrasante rêve de cela comme de la forme la plus commode de l'existence."
Ces mots de la journaliste Anna Politkovskaïa (1), assassinée en 2006 par le régime de Poutine, résonnent comme un écho antérieur (ils datent de 2003) des plus récents d'Iegor Gran dans "Z comme zombie" (2). 

(1) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/anna-politkovskaia-1958-2006-le-prix-de-la-verite-4926292
(2) https://moeursethumeurs.blogspot.com/2022/11/zombies-russes.html

(Re)lire sur ce blog : "Relire Anna Politkovskaïa" : 
https://moeursethumeurs.blogspot.com/2022/04/relire-anna-politkovskaia.html

mardi 22 novembre 2022

Traditions mortifères

La COP27, énième grand raout dont on n'espérait pas de grandes décisions à même de sauver la planète, ne nous a pas surpris. Les hommes continuent et continueront leurs jeux dangereux. Le vieux monde est toujours bien vivant. Les industries pétrolières et gazières y comptaient 636 représentants, 25 % de plus qu'à la COP précédente (chiffres de l'ONU). Au point qu'on en arrive à se demander quel est l'objectif de pareil rassemblement : lutter contre le réchauffement climatique ou sauver les producteurs d'énergie fossile ? Ceux-ci ont gagné. Ils ne risquent rien. D'autant qu'ils savent pouvoir compter sur la grande majorité des pays pollueurs et des citoyens qui ne peuvent envisager modifier leur confort et leurs habitudes.
Pendant que se clôturait sans passion et sans gloire la COP27 s'ouvrait la Coupe du monde de football au Qatar, immense pied de nez à l'humanité. Toutes les dix minutes un avion y amène des supporters depuis les pays voisins pour assister à des matchs dans des stades climatisés.
Les projets d'exploitation de gaz et de pétrole continuent à se multiplier à travers la planète, comme si on était toujours dans les années '60. En Allemagne, on continue(ra) à extraire du charbon jusqu'en 2036 en détruisant des milliers d'hectares de nature. La forêt amazonienne continue à brûler. Les routes et autoroutes sont et seront toujours plus nombreuses. Il faudra bien faire rouler tous les véhicules électriques qui devront remplacer les thermiques. En Belgique, les ventes de Porsche ont explosé. Les entreprises de transport n'ont aucun souci à se faire : les gigantesques centres de logistique continuent à pousser au milieu des champs.

Les courses de moto se pratiquent en forêt (en Creuse, par exemple) et les rallyes de voitures dans les campagnes (dans le Condroz) avec la bénédiction des autorités publiques qui jurent leurs grands dieux qu'elles veulent lutter contre le réchauffement climatique mais qu'on ne peut remettre en question des pratiques anciennes. (Et de toute façon, les motos, dès qu'elles roulent en forêt, deviennent vertes...)
Le maire de Nevers veut une ligne aérienne entre Dijon et sa ville pour faire venir travailler quotidiennement des médecins. (Journal, France 3, 15.11.2022, 19h30)
Le Black Friday s'annonce, portant bien son nom, nous invitant à consommer en masse des produits dont nous n'avons nul besoin.

En France, la première ministre ne peut envisager de réduire les vitesse sur les autoroutes de 130 à 110 km/h, car il y a « des gens qui ont besoin de se déplacer sur autoroute et qui peuvent avoir des contraintes de temps ». La tradition veut qu'on roule vite (vers plus de pollution encore) et il faut respecter la tradition.
La nature se meurt et des espèces disparaissent chaque jour. Mais il est hors de question de réglementer plus sévèrement la chasse. On ne touche pas à cette tradition.
Pas question non plus de toucher à la corrida, tradition qui consiste à jouer avec un taureau jusqu'à ce que mort s'en suive. Interdire cette pratique barbare serait de l'écoterrorisme ou - ça vient de sortir - de l'écototalitarisme.
Les repas dans les collectivités doivent rester basés sur la viande, c'est la tradition. On a toujours mangé comme ça, pourquoi faudrait-il changer ?
(C'est étonnant de voir le nombre de gens qui se prétendent révolutionnaires et ne sont que de vieux conservateurs - de tous âges. Souvent, l'homme n'est guère autre chose qu'une moule accrochée à son rocher.)

Alors qu'il faudrait changer radicalement de culture et d'attitude, Poutine n'a rien trouvé de mieux que de raviver une tradition qu'il affectionne : la guerre avec tous les ravages qu'elle entraîne en termes de mort, de misère, de pollution, de pénurie énergétique et alimentaire, de dépenses publiques inconsidérées, de mépris pour la vie humaine. Et voilà qu'Erdogan relance la guerre contre les Kurdes, vieille tradition turque, tandis que les barbus iraniens emprisonnent et tuent les femmes qui rejettent le voile traditionnel qui les empêche de vivre.

Nous mourrons avec nos traditions, de nos traditions. La question, c'est quand ? Demain ou après-demain ? Le choix aujourd'hui, on l'a compris, c'est mourir à petits feux (inondations, sécheresses, incendies, tempêtes, typhons et ouragans, guerres pour l'eau, l'alimentation et l'énergie, etc.) ou à grand feu (guerre nucléaire). Poutine pourrait être celui qui mettra fin à la folie humaine. Pousser sur le bouton nucléaire pourrait être une forme d'aide à mourir. Comme l'écrivait en 2006 Yves Paccalet, l'humanité disparaîtra,  bon débarras !

Je répète : je suis pour l'humain. On ne s'ennuie pas avec lui. Il est le grand personnage du roman de la Terre. Rien d'un héros positif. Non, non, surtout pas. Qu'on arrête avec ça. Plutôt un beau salaud. Sera-t-il condamné ? Va-t-il s'en sortir ? Trouver l'issue ? Ou se suicider ? Surtout, surtout, ne pas raconter la fin. D'ailleurs, personne ne la connaît. Ne pas compter sur lui, l'humain. Sur l'humain, on ne peut pas compter. Se méfier de lui. Tout ça, je me le disais parfois.
Claudie Hunzinger, "Un Chien à ma table" (Grasset, 2022)

Ça fait moins peur
De mourir à plusieurs
Avec ardeur
Nous sommes nos fossoyeurs.
Arno

Post-scriptum : J'oubliais, parmi toutes ces traditions intouchables, celle de la patinoire. Il y en aura une à Châteauroux, nous disait ce soir (23.11) France 3 Centre Val de Loire. On ne peut imaginer Noël sans patinoire, affirment divers intervenants. Mais on peut imaginer janvier sans électricité, nous explique ensuite le journal national. On ne sait plus que penser : doit-on ou non être sobre, économe en eau et en énergie ? Allez, c'est la fête. Soyons fous ! Oui, fous...

mardi 15 novembre 2022

C'est la fête

Le sport, on le sait, ne s'embarrasse pas de politique. Les droits humains, l'avenir de la planète, la sécurité au travail ne le concernent pas. Ses grands rendez-vous internationaux, tels que les jeux olympiques, sont l'occasion de rapprochement entre les peuples, pas entre un peuple et un gouvernement qui l'oppresse, pas entre les peuples et leur avenir. 
Ainsi en est-il de la Coupe du monde de football qui débutera le week-end prochain au Qatar, une monarchie absolue où la charia est la base du droit. Les rapports des organisations de défense des droits de l'Homme constatent que les chantiers de construction des stades et des bâtiments accueillant les équipes et leurs entourages ont provoqué de très nombreuses morts parmi les travailleurs étrangers recrutés pour l'occasion (1). Certains avancent le chiffre de 6.500. C'est dommage, mais c'est la fête !
Vu les températures extrêmement élevées que connaît ce pays, inadaptées à la pratique du sport en plein air, les stades sont climatisés, une aberration totale en ces temps de sobriété énergétique. Mais c'est la fête qui veut cela !
Les autorités qataries ont établi une longue liste d'interdictions à destination des étrangers qui viendront pour cette grande fête : les couples non mariés ne pourront partager une même chambre, l'homosexualité y est condamnée, pas question de filmer les logements des travailleurs immigrés, pas plus que les bâtiments officiels, les universités ou les habitants chez eux. Bref, on est prié de ne regarder que le terrain et rien d'autre. Après tout, c'est la fête du ballon !

Le choix en 2010 du Qatar - pays minuscule (un tiers de la superficie de la Belgique) de 2,5 millions d'habitants où le football ne semble pas émouvoir les foules - fut surprenant et est soupçonné de magouilles. "Le rôle de Nicolas Sarkozy, écrit Le Monde (2) est au cœur des soupçons de la justice française, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte, en 2019, par le Parquet national financier pour « corruption active et passive », « blanchiment » et « recel » concernant l’attribution controversée (14 voix contre 8 pour les Etats-Unis) du Mondial 2022 au Qatar". (...) "De nombreux éléments du dossier pénal, véritable plongée dans une opération de lobbying d’Etat, dont Le Monde a pris connaissance, montrent que M. Sarkozy s’est personnellement impliqué pour favoriser la victoire dans les urnes du Qatar, un pays avec lequel il a tissé des liens étroits, tout en bénéficiant, à l’instar de son entourage, des largesses de l’émirat."

Bref, les raisons d'appeler au boycott de la Coupe du Monde ne manquent pas. Ces appels sont nombreux en Europe où de nombreuses communes ont annoncé qu'elles n'installeraient pas d'écran géant sur la place publique. (3)  Mais tout aussi - et sans doute bien plus - nombreux sont ceux pour qui ce boycott serait inutile. On les entend : ce choix fut une erreur dès le départ en 2010, il est trop tard à présent, une faible audience n'améliorera pas la situation des travailleurs, les stades sont construits et les laisser aux trois quarts vides ne changera rien à l'affaire. 
Peuvent-ils entendre le désespoir et la colère de familles indiennes qui sont extrêmement nombreuses à avoir perdu un des leurs au Qatar (4) ? Tous ces travailleurs, selon les autorités qataries, sont morts de mort naturelle. Travailler dans la poussière sous des températures atteignant les 50°C ne peut naturellement mener qu'à la mort. Heureusement, les footballeurs et leurs supporteurs vivront les matches dans des stades climatisés. C'est la fête !

Et elle a déjà commencé, la fête du foot au Qatar. On voit tous ces supporteurs heureux d'être là : des Français, des Argentins, des Brésiliens, des Espagnols, des Portugais, des Allemands, des Anglais. Etrangement, ils ont tous l'air d'être indiens (5). Ne nous posons pas de question : c'est la fête ! La fête de la honte, du ridicule, de l'argent, de l'indifférence, du cynisme.

Note : De nombreux groupes appelant au boycott et proposant parfois des activités alternatives les jours de matchs se sont constitués, tel Hérésie Qatar à Tournai. Voir ce groupe et les autres à l'adresse suivante : 

(1) "Renoncer à regarder le Mondial a-t-il un sens ?", Die Zeit, 30.10.2022, in Le Courrier international, 10.11.2022.
(2) https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/11/14/attribution-du-mondial-au-qatar-nicolas-sarkozy-michel-platini-et-le-rachat-du-psg-au-c-ur-de-l-enquete-de-la-justice-francaise_6149853_3224.html
(3) https://www.liberation.fr/sports/football/coupe-du-monde-en-belgique-des-communes-mettent-les-ecrans-geants-sur-la-touche-20220918_LFYNZP57QRDONFQGWYJBFF3OWY/
(4)  Mihir Vasavda, "Inde - Mon fils est revenu du Qatar dans une boîte", The Indian Express, 20.10.2022, in Le Courrier international, 10.11.2022.
(5) https://www.lalibre.be/sports/football/coupe-du-monde/2022/11/14/mondial-2022-le-qatar-soupconne-de-faire-defiler-de-faux-supporters-a-doha-4WTBCXEIGZACZHY4QDRPSQGHGI/

lundi 14 novembre 2022

And the loser is...

Le monde retient son souffle. Suffisant Ier doit annoncer demain une grande nouvelle, très vraisemblablement sa candidature à l'élection présidentielle américaine de 2024. On sait depuis longtemps que le cas de cet homme relève de la psychiatrie. Mais il continue cependant à nous étonner. Le doute lui est totalement étranger. Sauf quand il perd. Ce qui ne peut arriver. De mauvais président à mauvais stratège en passant par mauvais perdant, voilà le parcours (récent) du Donald. Son ego est tellement boursouflé qu'il n'imagine pas une seconde qu'il puisse être responsable de l'étroitesse de la victoire de son parti, qui a des allures de quasi-défaite, aux élections de mi-mandat. Il l'avait d'ailleurs annoncé : si c'est une grande victoire, ce sera grâce à moi ; si c'est une défaite, ne venez pas me le reprocher. Selon toute vraisemblance, les Républicains auront une courte majorité à la Chambre, tandis que le Sénat reste Démocrate. Les observateurs notent que la majorité des candidats soutenus par le Phare de la Pensée américaine ont été recalés.
Le soir des élections, mardi dernier, il était, selon son entourage, très en colère. Aujourd'hui, il dément :  "Je ne suis pas du tout en colère", affirme-t-il. "Souvenez-vous, je suis un génie stable", a encore péroré celui que son reflet éblouit chaque matin dans son miroir. "ON A GAGNÉ", a-t-il écrit. Il est le seul à le croire. Voilà que dans son propre parti, il se fait traiter de loser. De plus en plus nombreux sont ceux qui estiment qu'il a fait son temps, mais surtout que sa vanité a fait fuir de nombreux électeurs.

Trump est par ailleurs convoqué devant la Commission de la Chambre des représentants qui enquête sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Mais, affirmant bénéficier d’une «immunité absolue», il conteste l'assignation à témoigner qu'il en a reçue. Il constate que les présidents américains, anciens et en exercice, qui, dans le passé, ont accepté de témoigner ou de remettre des documents après avoir reçu une assignation à témoigner du Congrès, l'ont fait volontairement, mais, dit-il, aucun «n’a jamais été contraint de le faire». Effectivement, parce quand un responsable refuse de prendre ses responsabilités, il ne reste qu'à le contraindre.  L'intelligence et le courage ne sont pas les qualités premières de ce génie.

https://www.huffingtonpost.fr/international/article/apres-les-midterms-trump-s-en-prend-violemment-a-ron-desantis-et-a-fox-news_210142.html
https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/12/donald-trump-confronte-a-l-etiquette-redoutable-de-loser-apres-les-midterms-2022_6149581_3210.
https://www.liberation.fr/international/amerique/assaut-du-capitole-donald-trump-fait-languille-pour-ne-pas-temoigner-20221112_5HSEBXPX35CX3BNZWG4IMIR6D4/

samedi 12 novembre 2022

Zombies russes

La Russie est devenue Zombiland, estime Iegor Gran, un Zombiland toxique qui a permis la guerre d'Ukraine. Ils sont (très) nombreux ces Russes qui ont cessé de penser, n'ont aucun sens critique et accordent une confiance ou plutôt une foi aveugle dans leur gouvernement et leur tsar.
"Aucune preuve, aussi concrète soit-elle, n'est capable d'ébranler leurs certitudes. Non seulement, ils ne croient pas ce qu'ils voient, ils préfèreraient perdre la vue plutôt que de douter."
Dans "Z comme zombie" (1), Iegor Gran - écrivain français d'origine russe, fils du dissident Andreï Siniavski - multiplie les exemples de cécité dont font les preuves les Russes qui veulent croire que les Ukrainiens sont tous des nazis et se bombardent eux-mêmes pour pouvoir accuser la Russie.
Des familles russes se déchirent entre ceux qui voient et ceux qui croient. "Comment continuer à vivre quand, sous leurs airs affables, ceux que l'on croyait proches et qu'on pensait connaître sur le bout des doigts ne désirent rien d'autre que la guerre, adhèrent aux élucubrations sur la chienlit nazie et l'Ukraine qui les menace, justifient le bombardement sauvage des hôpitaux et des écoles ?"

Les informations débitées par la zombocaisse, comme certains appellent désormais la télévision russe - "cette boîte qui sonne creux et rend bête" - sont avalées comme parole d'Evangile par quantité de citoyens qui les répercutent autour d'eux sans le moindre recul. Et qu'on n'excuse pas cette foi aveugle par le fait que la télé serait la seule source d'information. Youtube reste accessible et est suivi quotidiennement par un tiers de la population russe. Et quantité de médias étrangers sont consultables via Internet.
Iegor Gran est stupéfait de découvrir l'agressivité de proches, parfois surdiplômés, face à une autre version des faits. Exemple parmi d'autres : "il est impossible de vaincre le peuple russe, ni à l'époque (1945) ni maintenant, car on est tous pour la Russie, tous on se lèvera pour se battre pour notre Union soviétique, et on les vaincra comme on les a déjà vaincus, alors depuis 1947 ils veulent encore une fois déchirer et empiéter sur notre territoire riche, ils n'en ont jamais assez de territoire, mais nous on ne laissera jamais notre terre, la victoire sera toujours pour les soldats russes, qu'on soutient, soldats, on vous soutient, toute la Russie vous soutient !". 

Cette certitude d'avoir absolument raison amène ces Russes à passer "haut la main le test d'Abraham" qui permet de se prouver à soi-même la force de sa foi en sacrifiant pour cela son fils. Au point de ne pas même récupérer les corps de leurs soldats perdus. "Personne ne les réclamait. Les parents de ces disparus s'en foutaient autant que le commandement militaire. Les zombies avaient d'autres priorités - fêter la destruction de leur voisin et des normes de la morale. Pouvoir enfin exprimer ce désir de barbarie qui les consumait de l'intérieur. Célébrer en somme leur grandiose métamorphose." Certains Russes revendiquent fièrement la qualité de zombie. Telle cette jeune qui, sur le réseau TikTok déclarait : "Oui, nous sommes des zombies et nous aimons la Russie ! Oui, nous sommes des zombies depuis plus de mille ans ! Dans notre ADN coulent probité, honneur, justice - telle est notre mentalité. Nous n'offrons qu'amour à ce monde. Mais quand notre peuple est maltraité, notre sang ne fait qu'un tour."

Et puis, "pour que la messe noire soit complète, il y a le Z", ce signe de soutien et de ralliement à cette guerre qui ne veut pas dire son nom (Z, initiale de Zapad, grand corps d'armée qui participe à la guerre). Des enfants, des lycéens, des hockeyeurs, de jeunes danseuses sont photographiés disposés de manière à former la lettre Z. "La Russie, cette mère vicieuse et salope, est prête à donner ses enfants pour le triomphe du Z." Ce Z est à la fois signe de ralliement et marquage des "traitres", ceux qui osent se montrer critiques par rapport à la guerre. "Ainsi, en fonction de l'endroit où on le met, le Z peut aussi indiquer l'opprobre. Signe d'appartenance quand on le met soi-même, signe de marquage de l'ennemi quand on l'estampille sur les autres : la différence peut être subtile, à ceci près que partout, en toutes occasions, le Z est malveillance."

Iegor Gran relève les interventions abjectes qui se sont multipliées sur les réseaux sociaux et même à la télévision appelant aux pires exactions contre les Ukrainiens. Même des femmes russes appellent leurs soldats à violer des Ukrainiennes.
Mais parfois on se surprend à rire face à l'amateurisme de ces grands professionnels que sont l'armée et les organismes de l'Etat russe. Par exemple, quand on découvre que le FSB (les service secrets russes) confond carte SIM et cartouche du jeu Les Sims, qu'il saisit chez de prétendus malfaiteurs des cocktails Molotov préparés dans des bouteilles en plastique (qui n'ont aucune chance d'exploser), où, pire - ou plus drôle, quand il prétend avoir trouvé de la "documentation nazie" avec la dédicace "Tue pour vivre, vis pour tuer" et qu'elle est signée en toutes lettres "signature illisible". On comprend que le faux document destiné à prouver la culpabilité des Ukrainiens devait être signé de manière illisible, mais l'agent du FSB ne l'a pas  compris de la même manière et a mis une application enfantine à exécuter les ordres. "On se croirait dans un film des frères Coen, et l'on se pince : qui peut gober une désinformation aussi mal dégoupillée ? Le zombie avale tout, et en redemande." 

Iegor Gran ne parvient pas à comprendre le pouvoir de Vladimir Poutine, "chaleureux comme une limace". Alors, "il faut bien l'admettre : notre zombie a choisi d'être zombie. Loin d'être une victime, il est le collaborateur actif de sa transformation, qu'il a désirée et fait mijoter juste ce qu'il faut pour que le processus devienne irréversible." (...) "La responsabilité du peuple russe dans les crimes en Ukraine est précisément celle-là : avoir patiemment construit d'immenses latrines à l'intérieur de leurs propres consciences, là où vivent d'habitudes raison et humanité, pour que les cyniques, les mafieux et les sadiques viennent s'y soulager."
L'analyse d'Iegor Gran est longue encore et sans pitié sur l'aveuglement, le cynisme et les contradictions de ces zombies qui permettent à Poutine, "ce leader absent et trouillard ", d'exercer ce pouvoir tyrannique et assassin. 

Tous les Russes ne sont pas, heureusement, des zombies. Les quelques centaines de milliers d'entre eux qui ont quitté, la mort dans l'âme, leur pays en témoignent. Et l'angoisse gagne de plus en plus de Russes : "Fin septembre, après l'annonce de la mobilisation, 70% des Russes se disaient "angoissés", un taux record jamais enregistré par l'Institut de sondage FOM, favorable au Kremlin. Un mois plus tard, le Centre Levada, un institut indépendant, rapportait que près de 9 Russes sur 10 se disaient "inquiets" de la situation autour de l'Ukraine." (2) Les dépenses pour les antidépresseurs ont augmenté de 70%, celles des calmants de 56 % depuis le début de la guerre. Les consultations psychologiques en ligne ont augmenté de 40% depuis la mobilisation et le nombre de personnes souffrant de dépression ne cesse d'augmenter.
Avec cette guerre, Poutine voulait rendre sa fierté au peuple russe, il en a fait, selon une psychologue, un pays qui "sera traumatisé pour longtemps".

(1) éditions P.O.L., 2022.
(2) https://www.lalibre.be/international/europe/guerre-ukraine-russie/2022/11/10/plus-rien-na-de-sens-les-russes-au-bord-de-la-crise-de-nerfs-a-cause-de-la-guerre-en-ukraine-HCK2IPOQFRDHDK2NISIMO24OGE/

dimanche 6 novembre 2022

Soupe à la grimace

Le dérèglement climatique a des effets qu'on ne soupçonnait pas. Il dérègle aussi les esprits de certains activistes qui veulent le défendre. La mode veut qu'ils projettent de la soupe sur des œuvres d'art pour dénoncer l'inaction des gouvernements dans la lutte pour sauver le climat. Cherchez le lien. Il n'y en a pas. Sauf qu'ils clament que nous devons aujourd'hui choisir entre la vie l'art et qu'ils préfèrent la première. Mais l'art, c'est la vie. Comme l'écrit Caroline Fourest (1), "depuis quand, à gauche, oppose-t-on l'art à la vie ? Comme jadis l'Eglise ou l'Empire (qui voulait décrocher les toiles de Manet), la génération offensée peut donc brûler des livres ou attaquer des œuvres d'art si la cause leur paraît juste. A force de se rendre au musée pour jeter de la purée, elle semble ignorer qu'une tradition millénaire sépare le happening du vandalisme. Qu'il existe une différence philosophique de taille entre blasphémer et briser des idoles."

Que les activistes s'en prennent aux industries polluantes, celles de l'automobile, de l'aviation, de la chimie, de l'agro-industrie, est logique, simplement logique. Mais à l'art ? Les attaques contre l'art sont le fait des régimes autoritaires. "En démocratie, écrit encore Caroline Fourest, dégrader des œuvres d'art, décrocher des portraits de présidents élus, relève d'une subversion d'opérette, douteuse et capricieuse."

Des activistes britanniques ont été jusqu'à expliquer que s'ils avaient choisi de jeter de la soupe sur un tableau c'était pour faire comprendre que quantité de ménages britanniques n'auraient cet hiver pas les moyens de se réchauffer une brique de soupe vu l'augmentation des coûts de l'énergie. Le dérèglement climatique crée décidément une grande confusion.

(1) "L'écologie pour les nuls", Franc-Tireur, 2.11.2022.

vendredi 4 novembre 2022

Make America worst again

Le président américain est inquiet de la tournure que pourraient prendre les élections de mi-mandat mardi prochain. Plus de trois cents candidats ont déjà annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas le résultat de l'élection. Dans le cas où ils ne seraient pas élus, bien sûr. Donc, s'ils devaient perdre, on doit comprendre que les élections auront été truquées. Tandis que s'ils l'emportent, c'est qu'elles auront été correctement organisées. Ils se situent ainsi dans la lignée de leur gourou Donald. La vanité et le complotisme les emportent.
En fait, s'ils partent du postulat que ces élections sont truquées, ils doivent en refuser le résultat quel qu'il soit, même s'il est en leur faveur. Ils laissent entendre que s'ils perdent ce sera parce qu'il y a eu un tripotage des votes. Mais s'ils gagnent le même soupçon délégitimera leur élection. Ces candidats qui ne saisissent pas bien comment fonctionne la démocratie (ou au contraire l'ont très bien compris) font ici preuve de leur grande stupidité.

Stupides mais retors. Comme l'écrit Le Monde, "le courant négationniste républicain ne s’est pas contenté d’entretenir la théorie du complot qui permet d’éviter de s’interroger sur les raisons de la défaite de Donald Trump. Il a pivoté depuis des semaines vers les élections de mi-mandat. Ces dernières ont été précédées par l’adoption d’un nombre record de lois restrictives pour l’exercice du vote, qu’il s’agisse du vote par correspondance ou des registres électoraux, soumis à de véritables purges dans les Etats républicains, qui visent selon les démocrates les zones qui leur sont favorables. Loin de restaurer la confiance des électeurs, cette débauche de textes, ajoutée à un conspirationnisme devenu endémique, visant aussi bien le vote par correspondance que les machines à voter, a au contraire renforcé la suspicion, comme une tragique prophétie autoréalisatrice. Au point de susciter désormais la création stupéfiante de véritables milices prétendant garantir l’intégrité des opérations de vote en dehors tout cadre légal."

Joe Biden a raison de s'inquiéter. La démocratie américaine est en danger, comme elle l'est dans de plus en plus d'Etats dans le monde. L'homme est un animal stupide et Trump reste chef de meute.

mercredi 2 novembre 2022

Une gauche qui coulions

La déconstruction semble sans limite. Voilà qu'une de ses grandes prêtresses, Sandrine Rousseau, déconstruit la conjugaison. "Nous avions la gorge qui grattions, nous avions les yeux qui brûlions", a-t-elle déclaré sur un plateau de télévision récemment (1). Visiblement, les gaz lacrymogènes ont sur ses capacités oratoires un pouvoir aussi puissant que, selon elle, le barbecue sur la virilité.

C'est cette même députée verte, érigée en Grande Inquisitrice, qui a rendu publique la vie privée de Julien Bayou, ex-secrétaire général d'EELV, dévoilant les confidences d'une de ses ex-amoureuses (2). Haro sur le baudet. Et voilà que Reporterre, le média de l'écologie, va plus loin encore, soulevant les draps du lit de Bayou, en un article interminable, qui ne nous épargne rien des aventures sexuelles et sentimentales du Casanova vert. Cette gauche devenue folle lance des anathèmes sur un homme qui n'aurait pas avec les femmes une attitude qui sied. Sophia Aram, lisant cet article, s'est dit (3) : " La terre brûle et Reporterre regarde… la quéquette de Bayou". Ce n'est plus Reporterre, c'est Détective "Vous ne mesurez pas le niveau de détails avec lesquels l’échotière de Reporterre recycle la vie privée de Bayou pour l’humilier, le salir et le mettre à terre. À ce niveau de détails, on est moins dans l’atteinte à la vie privée que dans la destruction de l’intime." Si tout est permis pour attaquer quelqu'un en politique, qui s'y risquera encore ? "Pour ceux qui, comme moi, restent attachés à l’idée que la vie privée doit rester… privée justement, qu’est-ce qui peut justifier de tirer ce portrait en érection d’un responsable politique ? C’est quoi l’idée, éclairer son “rapport aux femmes“ ? Mais dans ce cas, où placer le curseur ? "

Hier, le chercheur, membre du GIEC et enseignant en sciences politique François Gemenne était l'invité de France Inter (4). Le journaliste Jérôme Cadet rappelait que lors de la dernière campagne présidentielle, François Gemenne a présidé le conseil scientifique de Yannick Jadot, candidat d'EELV. En mai, après la campagne, il déclarait ceci : "Je déconseille à tous mes collègues du GIEC l'engagement en politique. Ne mettez pas les pieds là-dedans. C'est un monde d'une médiocrité infinie. J'ai passé toute la campagne à me faire insulter, agresser, menacer par les Insoumis. J'en sors laminé, je ne crois pas que la démocratie soit capable aujourd'hui de mettre en œuvre les changements nécessaires à la transformation." Les coups sont aussi venus de l'intérieur du parti. "Aujourd'hui, dit-il, on a des polémiques qui vont se focaliser sur des sujets symboliques, qui vont monopoliser l'attention de la presse et des politiques, qui vont entretenir le débat public pendant des jours et des jours et les industries fossiles vont regarder tout ça en se frottant les mains parce qu'on oublie avec ça l'éléphant qui se trouve au centre de la pièce."

A propos d'éléphant, Jean-Luc le Grand Timonier s'est évidemment réjoui de la victoire de son ami Lula au Brésil et veut croire que son heure à lui aussi arrivera bientôt. Mais, rappelle le journaliste de France Inter Maxence Lambrecq (5), il y a une différence fondamentale entre Lula et celui qui rêve de marcher dans ses pas : "Lula a gagné avec le centre. Vous voyez Jean-Luc Mélenchon s’allier à François Bayrou ? Qui a choisi Lula pour être son vice-président ? Son adversaire du second tour de 2006, un médecin conservateur et libéral, ex-gouverneur de Sao Paulo. Et qui a soutenu Lula ces dernières semaines ? L’ancien président de centre-droit, qu’il avait affronté en '94 et '98. Ce qui est frappant, c’est qu’après trois échecs successifs, Lula, lui, a changé de stratégie, a laissé de côté sa radicalité. « J’ai perdu parce que le peuple avait peur de moi ». Pour pouvoir gouverner le Brésil, « Jésus lui-même aurait dû s’allier à Judas ». « Si vous connaissez une personne d’un certain âge encore de gauche, c’est qu’elle a un problème » a-t-il aussi lancé." 
Pendant ce temps, le MélenChe continue à clamer son refus de tout dialogue, il fustige ses « adversaires internes » au sein de la NUPES parce qu'ils n’ont pas voté la troisième motion de censure du mois. Il dénonce « l’aile Hollande du PS, l’aile Jadot chez Les Verts  » et Fabien Roussel, le patron du PC, qu’il accuse même « de soutenir le budget de la Sécurité sociale de Macron ». Contrairement à Lula, le Lider maximo français ne veut pas entendre parler d'union.  « L’union, c’est la confusion, répétait-il pendant toute la campagne. De quel prix paierait-on de renoncer à tout pour m’entendre avec les autres ? »

Quand la bêtise le dispute au ridicule, le simplisme à la vanité, quand le sens de la nuance est considéré comme une faiblesse, quand la délation devient un outil de conquête du pouvoir, nous sommes de plus en plus nombreux, (anciens ?) militants de gauche, à nous désoler de voir le monde partir à vau-l'eau sans une classe politique à la hauteur des gigantesques enjeux auxquels nous sommes confrontés, et à ne plus savoir pour qui voter. Mais à nous rendre compte que le monde court à sa perte et qu'à cause de cette folie furieuse qui s'est emparée de cette gauche, le RN en profitiont pour avancer, lentement mais sûrement. A pas de loup.

(1) https://www.ladepeche.fr/2022/10/31/nous-avions-la-gorge-qui-grattions-sandrine-rousseau-moquee-apres-ses-fautes-de-francais-en-direct-a-la-television-10774115.php
(2) https://www.marianne.net/agora/humeurs/affaire-bayou-un-parti-de-gauche-et-feministe-doit-il-proteger-ses-militantes-contre-elles-memes
(3) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-du-lundi-31-octobre-2022-8882320
(4) à l'occasion de la sortie de son livre "L'écologie n'est pas un consensus - dépasser l'indignation".
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-01-novembre-2022-7920330
(5) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique/l-edito-politique-du-mercredi-02-novembre-2022-4940189