Boualem Sansal est à présent menacé d'une peine de dix ans de prison. On ne sait pourquoi. Pour être écrivain sans doute. Voilà 223 jours qu'il est emprisonné. En première instance, fin mars, il avait été condamné à cinq ans. En appel, le parquet de la cour d’Alger a requis dix ans de prison ferme (1). On lui reproche "une attaque contre la nation". Le voilà coupable de dérision. Les faits qu'on lui reproche sont, de fait, dérisoires. Un nouveau chef de mise en examen est venu alourdir son dossier : celui "d’intelligence avec des parties étrangères".
"Dans le monde arabe, ceux qui écrivent peuvent facilement être éliminés par leur gouvernement, au nom de la sécurité nationale", écrivait en 2014 le journaliste saoudien Turki al-Jasser. En 2018, il était exécuté pour "haute trahison et conspiration contre la sécurité du royaume avec des éléments étrangers" (2).
La député européenne Rima Hassan estime que l'Algérie est "La Mecque de la liberté". On rirait d'une de ses bêtises de plus si la situation n'était pas aussi dramatique pour tant d'intellectuels. Et pour qui ose la moindre critique.
(1) https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/24/proces-de-boualem-sansal-dix-ans-de-prison-requis-en-appel-contre-l-ecrivain_6615604_3212.html
(2) Charlie Hebdo, 25.6.2025.
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