Une pétition circule en ce moment sur le net. Je l'ai reçue signée d' "un contribuable, au nom de tous les vacanciers". Je suis (entre autres qualités dans ma vie) vacancier, mais je me désolidarise de cet appel qui ne peut être lancé "au nom de tous les vacanciers"...
Il s'adresse au "Cher(e) CONtribuable" (on commence en finesse!) et dit ceci: "Le budget de notre gouvernement prévoit l’implémentation d’une nouvelle taxe sur les tickets d’avion.
Cette taxe remontera à environ 10 à 50 euros par personnes. Le contribuable (ndlr: lequel?) est d’avis que cette pression supplémentaire sur le budget de milliers des vacanciers est injustifiable. Tous ensemble, nous voulons faire comprendre au gouvernement qu’il est nécessaire de revenir sur cette décision afin que tout le monde puisse continuer à partir en vacances (ndlr: "le contribuable" est-il bien sûr que tout le monde part déjà en vacances, et en avion qui plus est?).
Dès lors, poursuit le message, nous vous invitons à signer cette pétition en ligne contre la taxe sur le site web ci-dessous : http://www.stoplataxesurlesbilletsdavion.be ".
En fait, quand on se rend sur ce site, on se rend compte que cette pétition (non argumentée - je n'ai jamais vu un texte de pétition aussi lapidaire !) est portée, non par des contribuables, mais par le secteur lui-même: les compagnies d'aviation et les aéroports. Les pauvres, voilà qu'une menace de taxe leur tombe dessus! Visiblement, ces gens ne savent pas ce que sont les taxes, ils n'en ont pas l'habitude, contrairement à nous, communs des mortels. Ils sont plutôt habitués à recevoir des subventions par paquets. Faut-il rappeler qu'il n'y a aucune taxe sur les billets d'avion ni sur le kérosène? En y échappant, le secteur aérien peut se permettre de pratiquer des tarifs qui ne permettent pas à d'autres modes de déplacement - bien moins polluants pour certains - de soutenir la concurrence. Un comble en cette période! Est-il acceptable qu'on continue à aller passer une journée à Pise, à des prix totalement écrasés, pour le simple plaisir d'y manger une excellente pizza ou d'aller passer deux jours à Carcassonne parce qu'on a besoin de soleil?
Pourquoi le secteur aérien échapperait-il aux taxes que paient tous les autres secteurs économiques?
Ceci dit, dans une page "Opinion" de la Libre Belgique de ce jour, Jean-Yves Saliez, secrétaire général d'Inter-Environnement Wallonie, se réjouit "qu'un premier pas soit fait pour permettre de mieux orienter le choix du consommateur volant", mais trouve regrettable "que cette attention portée au secteur aérien soit déconnectée de toute vision stratégique et utilise en sus le faux prétexte d'une fiscalité verte." "L'objectif premier, estime-t-il, doit être une modification de la consommation du bien concerné et l'orientation du consommateur vers des alternatives durables. Pour ce faire, l'effet sur le prix doit être suffisamment significatif. D'autre part, les sommes issues de ce prélèvement doivent servir au développement des alternatives et/ou à un transfert global de la fiscalité sur les ressources. Or, aucune de ces conditions n'est ici réunie." C'est pourquoi il plaide pour un développement de ces alternatives et pour une TVA à 21% sur les billets d'avion comme c'est le cas actuellement pour les autres modes de transport.
Il constate aussi que "la Wallonie connaît une véritable explosion des émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien, multipliées par 78 sur la période 1990-2005."
Au fond, le réchauffement climatique, ils en pensent quoi, les promoteurs de vols-à-tout-prix et les joyeux vacanciers lésés ? On a connu plus nobles combats! Le luxe avant l'avenir de la planète...? Ca vous a un petit air de "après nous, les mouches"...
Enfin, s'il est soutenu par le syndicat des vacanciers aériens, l'ultra-libéralisme souffrant a encore de beaux jours devant lui. Plus que la planète...?
P.S.: n'empêche, j'aimerais quand même savoir qui est "un contribuable" qui signe le premier message... Courage! Courage!
Il s'adresse au "Cher(e) CONtribuable" (on commence en finesse!) et dit ceci: "Le budget de notre gouvernement prévoit l’implémentation d’une nouvelle taxe sur les tickets d’avion.
Cette taxe remontera à environ 10 à 50 euros par personnes. Le contribuable (ndlr: lequel?) est d’avis que cette pression supplémentaire sur le budget de milliers des vacanciers est injustifiable. Tous ensemble, nous voulons faire comprendre au gouvernement qu’il est nécessaire de revenir sur cette décision afin que tout le monde puisse continuer à partir en vacances (ndlr: "le contribuable" est-il bien sûr que tout le monde part déjà en vacances, et en avion qui plus est?).
Dès lors, poursuit le message, nous vous invitons à signer cette pétition en ligne contre la taxe sur le site web ci-dessous : http://www.stoplataxesurlesbilletsdavion.be ".
En fait, quand on se rend sur ce site, on se rend compte que cette pétition (non argumentée - je n'ai jamais vu un texte de pétition aussi lapidaire !) est portée, non par des contribuables, mais par le secteur lui-même: les compagnies d'aviation et les aéroports. Les pauvres, voilà qu'une menace de taxe leur tombe dessus! Visiblement, ces gens ne savent pas ce que sont les taxes, ils n'en ont pas l'habitude, contrairement à nous, communs des mortels. Ils sont plutôt habitués à recevoir des subventions par paquets. Faut-il rappeler qu'il n'y a aucune taxe sur les billets d'avion ni sur le kérosène? En y échappant, le secteur aérien peut se permettre de pratiquer des tarifs qui ne permettent pas à d'autres modes de déplacement - bien moins polluants pour certains - de soutenir la concurrence. Un comble en cette période! Est-il acceptable qu'on continue à aller passer une journée à Pise, à des prix totalement écrasés, pour le simple plaisir d'y manger une excellente pizza ou d'aller passer deux jours à Carcassonne parce qu'on a besoin de soleil?
Pourquoi le secteur aérien échapperait-il aux taxes que paient tous les autres secteurs économiques?
Ceci dit, dans une page "Opinion" de la Libre Belgique de ce jour, Jean-Yves Saliez, secrétaire général d'Inter-Environnement Wallonie, se réjouit "qu'un premier pas soit fait pour permettre de mieux orienter le choix du consommateur volant", mais trouve regrettable "que cette attention portée au secteur aérien soit déconnectée de toute vision stratégique et utilise en sus le faux prétexte d'une fiscalité verte." "L'objectif premier, estime-t-il, doit être une modification de la consommation du bien concerné et l'orientation du consommateur vers des alternatives durables. Pour ce faire, l'effet sur le prix doit être suffisamment significatif. D'autre part, les sommes issues de ce prélèvement doivent servir au développement des alternatives et/ou à un transfert global de la fiscalité sur les ressources. Or, aucune de ces conditions n'est ici réunie." C'est pourquoi il plaide pour un développement de ces alternatives et pour une TVA à 21% sur les billets d'avion comme c'est le cas actuellement pour les autres modes de transport.
Il constate aussi que "la Wallonie connaît une véritable explosion des émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien, multipliées par 78 sur la période 1990-2005."
Au fond, le réchauffement climatique, ils en pensent quoi, les promoteurs de vols-à-tout-prix et les joyeux vacanciers lésés ? On a connu plus nobles combats! Le luxe avant l'avenir de la planète...? Ca vous a un petit air de "après nous, les mouches"...
Enfin, s'il est soutenu par le syndicat des vacanciers aériens, l'ultra-libéralisme souffrant a encore de beaux jours devant lui. Plus que la planète...?
P.S.: n'empêche, j'aimerais quand même savoir qui est "un contribuable" qui signe le premier message... Courage! Courage!