samedi 30 janvier 2010

Signer pour s'opposer à un projet des années '60

Le projet de "Centre de Loisirs Nature et Sports" de Maubray (d'abord baptisé Centre européen des Sports de Glisse) poursuit son parcours administratif.
Ce projet (dont j'ai déjà beaucoup parlé ici), déconnecté des réalités du 21e siècle, a été sévèrement critiqué par tous les citoyens et quasiment toutes les instances officielles belges et françaises qui se sont exprimées lors de l'enquête publique.

Bonne nouvelle: le Ministre wallon de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, Philippe Henry, considère que le projet n'est "pas acceptable en l'état". Il vient de consulter les différents acteurs du dossier et appelle les promoteurs à faire évoluer leur projet de manière plus cohérente: "plus réduit, plus respectueux des zones sensibles et moins générateur de nuisances".

La décision finale de modifier ou non le plan de secteur appartiendra cependant à l'ensemble du Gouvernement wallon. Les réponses ou les absences de réponse aux courriers envoyés par la CIAO (voir www.c-i-a-o.eu) à d'autres ministres wallons ne sont pas de nature à rassurer les opposants.

C'est pourquoi a été lancée une pétition, sous le titre "Non à un projet des années '60", que vous pouvez trouver à l'adresse suivante:
http://6161.lapetition.be
Cette pétition sera remise au ministre-président de la Région wallonne.
N'hésitez pas à la signer et à diffuser ce message largement autour de vous.

samedi 23 janvier 2010

La Wapi roule-t-elle en marche arrière?

Le monde à l'envers (voir billet précédent) réjouit l'ambassadeur de Rudy Demotte.
Le Courrier de l'Escaut (ce 23 janvier) nous apprend que pour Philippe Luyten, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Wallonie picarde et représentant personnel de Rudy Demotte (?) à l'Eurométropole, « si 2009 fut marqué par de mauvais indicateurs, des projets réjouissants devraient voir le jour en 2010 ». Il relève, parmi d'autres projets positifs dont la liaison Seine-Nord, le parc de loisirs de Péronnes-lez-Antoing. Je ne sais si monsieur l'ambassadeur connaît ce dossier et l'avalanche de critiques de toutes origines qu'il a suscitée, mais je ne saurais trop lui en conseiller la lecture. Si la Wallonie picarde veut vraiment s'inscrire dans le peloton de tête des régions qui s'inscrivent dans une logique de développement durable, on ne peut qu'espérer que ce dossier ne verra pas le jour en l'état.
Si ce devait être le cas, j'ai une proposition à formuler. Je sais que la région est à la recherche d'un événement fédérateur à son échelle. Certains ont suggéré un festival consacré à Bach. Je propose un festival de l'hypocrisie et de la langue de bois. Ce pourrait être un festival permanent. En fait, ça fait bien longtemps qu'il a commencé.

jeudi 21 janvier 2010

Le monde à l'envers

La poste tournaisienne va fermer deux de ses bureaux. L'un se trouve actuellement dans la zone commerciale de Froyennes, l'autre à cinquante mètres de la gare. Un seul bureau remplacera ces deux-là, au milieu de l'avenue de Maire, soit à l'extérieur de la ville. La direction de la Poste a-t-elle des intérêts dans le commerce automobile? Sa décision est tout simplement stupide et scandaleuse. Récemment, je me suis rendu dans le bureau de poste de la gare. Nous y étions au moins vingt clients en permanence. Aujourd'hui, les appels se multiplient, dans toutes les villes, pour regrouper à proximité immédiate des gares, voire en leur coeur même, toute une série de services: par exemple, poste, crèche, teinturerie, épicerie, boulangerie, agence bancaire, etc. On l'a compris, il s'agit de pousser les navetteurs à délaisser leur voiture pour le train, en leur donnant la possibilité d'effectuer leurs courses en rentrant du travail. Dans le même temps, à Tournai, la Poste suit exactement le processus inverse. Les voies de la Poste sont impénétrables...

A Wambrechies, au nord-ouest de Lille, des promoteurs veulent créer un complexe de "surf indoor" sur un terrain au départ destiné au logement.
Tiffany Hus, conceptrice de l' Indoor Beachsports and Surf Center Lille (!), déclare sur Internet qu'en 2010, "nous sommes à l'aube d'une nouvelle décennie, annonciatrice de nouveautés. Nous ne sommes pas là pour apprendre chaque jour, mais pour créer chaque jour! Les mots, les pensées, les rêves tout est création.. Prenons conscience, dit-elle, que nous sommes les créateurs de nos vies, responsables de ce que nous faisons chaque jour, que nous pouvons changer les choses! Imaginez 365 jours par an les pieds dans un sable blanc , une température de 25°C, un cocktail.... Bientôt tout cela à moins de 15 minutes de Lille, pour pratiquer tous les sports de sable, pour vous essayer au surf, et vous évader au coeur d'un complexe ..."

A Maubray, malgré toutes les critiques extrêmement lourdes qu'essuie leur projet, les promoteurs du centre de loisirs Nature, Sports et Beauf n'ont pas encore jeté l'éponge.

Je sais que nous sommes à l'aube d'une nouvelle décennie (ce sera pour l'an prochain), mais je sais aussi que les promoteurs sont bien conscients qu'ils peuvent changer les choses... pour qu'elles ne changent surtout pas. Et qu'ils ont un sens des responsabilités aussi limité que leur imagination. C'est quand qu'on va où?, demandait Renaud.

Wapitale

Je ne comprends plus rien à la Wallonie picarde. Ce n'est pas faute d'efforts, ce blog en témoigne. J'avais cru comprendre que c'était le nouveau nom du Hainaut Occidental. Donc que la Wapi (j'arrive à l'écrire sans rire! Quel progrès!) s'étendait de Comines à Enghien, de Rumes à la (future-ex-) capitale culturelle du H.O., Flobecq.
Il y a un an s'est créé le C.H.Wapi. Une appellation déjà évoquée ici, qui a fait s'escaffer les journalistes de la région. Derrière cet acronyme pétillant se cache le Centre hospitalier de Wallonie picarde. Entendez par là les cliniques et hôpitaux tournaisiens et la clinique de Péruwelz. Soit, on en conviendra, une partie assez réduite de cette Wapi que le monde entier nous envie. Et voilà que nous apprenons que l'implantation péruwelzienne, à peine absorbée, est supprimée. Voilà donc le C.H.Wapi résumé à Tournai.
La Wapi vire-t-elle à la Monaco: un "Etat" réduit à sa capitale? Rudy de Eerste, double ministre-président, futur-ex bourgmestre de Flobecq, bourgmestre auto-proclamé (quoiqu'encore putatif-mais-on-sait-ce-que-c'est) de Tournai, sera-t-il le prince Albert de la Wapi? Allez savoir pourquoi, je ne peux m'empêcher de penser qu'il en rêve chaque nuit. Et qu'il n'est pas le seul. Et c'est bien cela le pire. Le retour de l'opérette en quelque sorte. De l'Elysette à l'opérette, il n'y a qu'un pas.

Trompettes de la renommée

Ne dites plus RTBF, dites RTBF point B.E. Pourquoi faire simple quand on peut faire redondant?
Le nouveau nom est donc celui de la Radio-Télévision belge francophone de Belgique. Il paraît que cette signature et le logo qui l'accompagne expriment la stratégie plurimédias de la RTBF. De la RTBF.be, je veux dire.
Chez nous, on aime compliquer les noms. La Communauté française de Belgique (dont l'appellation est impropre, il est vrai: elle peut laisser croire qu'il s'agit d'une association des Français de Belgique) est devenue un moment officieusement Communauté Wallonie-Bruxelles. Plus récemment, certains se sont mis à parler de Fédération Wallonie-Bruxelles. La RTBF.be va-t-elle désormais nous parler de la Communauté française Wallonie-Bruxelles de Belgique?
Puisque l'heure est à la modernité (même si elle sent déjà le réchauffé), ne dites plus Albert II, roi des Belges, mais Albert II.be.

lundi 11 janvier 2010

Sinistres ministres

Michel Daerden s'est encore illustré. S'est encore donné en spectacle, au Sénat cette fois. En baragouinant en néerlandais, d'une voix pâteuse dont il a le secret, une réponse à une question sur l'avenir des pensions. Il fut fidèle à lui-même, jouant son rôle de mauvais clown qui lui réussit si bien, il le sait. Se moquant lui-même de ce qu'il dit, ou plutôt de ce qu'il lit, des notes que lui ont préparées ses collaborateurs. Et surtout de la langue dans laquelle il fait semblant de s'exprimer. Regardez comme je fais des efforts dans cette langue imprononçable!
Il ne semble plus faire de différence entre un plateau de télé, une arrière-salle de bistrot et une assemblée parlementaire.
Certains francophones font semblant de s'indigner des protestations flamandes. C'est son style, même s'il est particulier, disent-ils. On a connu Elio Di Rupo mieux inspiré, lui qui est venu soutenir son ministre à son xième show, lors de sa remise de voeux. Mais que diable allait-il faire dans cette galère? Il est vrai que l'homme est irrésistible: il fait des voix, fait rire le bon peuple. Et que demande le peuple...?
Dans le même temps, Berlusca fait sa rentrée. Plus bravache que jamais, roulant des mécaniques, déplorant un climat de violence qu'il ne cesse lui-même d'entretenir.
C'est fou ce que, face à ces exemples, un Van Rompuy apparaît séduisant.

2010, année internationale de la biodiversité

La chasse aux travailleurs africains, clandestins pour la plupart, a eu beaucoup de succès à Rosarno en Calabre. Ils sont tous remontés vers le nord. Ils étaient plus de mille à ramasser les oranges, payés une misère, logés comme des chiens. Quand ils se sont mis en colère, après que certains d'entre eux aient été victimes d'agression, ils se sont fait solidement rosser par les habitants du coin. L'un d'entre eux en parlaient comme de "bêtes sauvages à abattre".
Ils seraient quelque deux millions de travailleurs immigrés en Italie, assurant à eux seuls 10% du P.I.B., sans coûter bien cher. Tout ce qu'on leur demande là-bas, c'est de travailler, de ne pas coûter cher et d'accepter leur sort d'esclaves.
Aujourd'hui, les Dupont-Lajoie calabrais se demandent qui viendra ramasser leurs oranges. Personnellement, je me proposerais bien pour le faire, pour aller les porter aux employeurs, si j'étais sûr que ceux-ci se retrouveront en prison. Mais au pays de Berlusconi, les victimes de la mafia sont les coupables. Le Ministre de l'Intérieur (membre de la Ligue Xénophobe du Nord) estime que "les autorités locales ont été trop tolérantes pendant des années face à l'augmentation de l'immigration clandestine dans la région". Il faut donc s'en prendre aux nègres plutôt qu'aux négriers.
Les sans-papiers peuvent toujours remonter jusqu'en Belgique. A Dinant plus précisément. Là, la caserne a été, provisoirement, adaptée en centre d'accueil d'urgence pour demandeurs d'asile. Mais des voisins s'inquiètent fortement. "Imaginez, disait hier au JT l'une d'entre eux, que ne serait-ce que la moitié d'entre eux soient des méchants!" C'est vrai qu'on y avait pas pensé: si ces "méchants" tombent sur des voisins bêtes et méchants, il risque d'y avoir autant de grabuge qu'à Rosarno.
C'est sûr, comme disait Desproges, les étrangers sont nuls.

jeudi 7 janvier 2010

Doornik, waar Rudy thuis is

Alleluia! Hosanna! Un sauveur nous est donné! Rudy Demotte descend sur Tournai. Le fils de Clovis va sauver cette ville qui, il l'a déclaré ce soir à No Télé, a besoin de sang neuf. Eh bien, ce sang, il nous l'offre, modestement, car "ce n'est pas une question d'homme, c'est une question de projet pour cette ville", a-t-il affirmé avec ce ton de componction sans égal qui fait son charme.
Une bonne partie de l'intelligentsia tournaisienne (s'il en est) frétille déjà d'un plaisir non dissimulé. Un tapis plus rouge que jamais lui est déroulé. Y compris par la presse.
On ne peut regretter qu'une chose, c'est que cette information nous arrive avec quatorze jours de retard. C'eût été tellement beau si elle avait été annoncée durant la nuit de Noël.
Mais ne boudons pas notre plaisir: elle est importante. Elle témoigne que Rudy Demotte, le candidat à tout (le candidat atout?) est un homme (politique) comme les autres, avide de pouvoir, toujours insatisfait. Voilà de quoi conforter ceux (peu nombreux, il est vrai) qui s'opposaient à sa canonisation. Trop tard, elle est déjà acquise. Demain (lisez: en octobre 2012), il sera bourgmestre de Tournai. Bourgmestre faisant fonction s'entend. Car il est inenvisageable que le grand homme de Flobecqtournai ne soit plus ministre à un niveau de pouvoir quelconque. Il déléguera la fonction de maïeur au candidat (socialiste) qui fera le plus de voix. Il a donc déjà gagné sa partie de polo.
Et pendant ce temps-là, la Région wallonne et son "Olivier" préparent un décret sur le non cumul de mandats. Seuls, 25% des parlementaires devraient être autorisés à cumuler mandat régional et mandat de bourgmestre ou d'échevin. C'est qu'il faut que les mandataires se donnent pleinement au mandat pour lequel ils se sont fait élire. Et la bonne gouvernance sera le fer de lance et blablabla. Rudy de Eerste et ses aficionados nous assureront bien sûr qu'il ne siègera pas au Collège communal tournaisien. Nous pouvons en convenir et parfaitement l'imaginer. Mais alors pourquoi se présenterait-il aux élections communales si c'est pour ne pas y siéger? L'électeur n'est-il pas pris pour un imbécile dans ce jeu de dupes? Pourquoi ce cumul à peine déguisé de mandats? Mais - bon sang, c'est bien sûr! by jove! - c'est pour redonner à Tournai une place que l'histoire lui a volée, c'est évident. Rudy l'irrésistible est à tu et à toi avec des Martine Aubry, des Stefan Declerck, des Pierre Mauroy. C'est l'homme qui tombe du ciel, l'homme providentiel. D'ailleurs, le JT de la RTBF en témoigne. La journaliste nous affirme que "du côté de la population, l'accueil est plutôt favorable". La preuve: la RTBF a interviewé un quidam qui passait devant la halle aux draps et qui trouve que la nouvelle est positive: Demotte est quand même quelqu'un de connu. CQFD. Merci, "la population", pour ce témoignage.
La Wallonie picarde est grande et Rudy est son prophète! Viva le grand mamamouchi!

P.S. (c'est le cas de le dire): ce qui m'inquiète, c'est Flobecq et son avenir. Sur son blog, Rudy Demotte ne cessait de nous dire tout le bonheur que représentait son village à ses yeux. Les Flobecquois n'ont plus que leurs yeux (à eux) pour pleurer. Ce que c'est qu'un destin!

lundi 4 janvier 2010

Une seule chaîne?

Ca y est! La RTBF est en train de gagner son pari: se confondre avec RTL-TVI. Voilà longtemps que les deux JT nous proposent les mêmes sujets, souvent dans le même ordre. (Je me souviens qu'un copain qui travaille au JT de la RTBF me racontait, il y a bien dix ans, qu'il avait vu un éditeur jeter les bras au ciel et pousser des cris de joie en voyant à 19h les titres du JT de la concurrence. "Super! On a les mêmes!", s'était-il écrié.)
Voilà longtemps maintenant que la RTBF produit son émission sur les têtes à claque * pour concurrencer "Place royale" de RTL.
Longtemps que la pub a envahi les programmes de ce qu'on appelait encore (il n'y a pas si longtemps) le service public. Depuis un certain temps, les séries se voient insérer de la pub dans les pauses pudiquement qualifiées de "naturelles". Entendez par là les pauses qui sont prévues pour y glisser de la pub. Même le Jeu du Dictionnaire en radio est entrelardé de pubs. (du lard ou du cochon?)
Restait un rare verrou: la RTBF ne pouvait interrompre les films de cinéma qu'elle diffuse. Ce verrou vient de sauter en ce début d'année 2010. Preuve que nous sommes entrés de plein pied dans la modernité.
D'ailleurs, depuis le 19 décembre, la pub peut entrer absolument où bon lui chante, à part les JT et les programmes pour enfants. Ainsi en a voulu l'Europe. On appelle cela du "placement de produit". La Communauté française de Belgique s'est alignée sur la volonté européenne. Elle est la première, avec la Roumanie et la Slovaquie, à appliquer la directive.
Mais le CSA a mis les choses au point: les chaînes devront signaler que tel ou tel programme contient "des placements commerciaux de produits, marques ou services". Ouf! nous serons prévenus! Notre conscience sera préservée!
Finalement, Le Lay, patron de TF1, avit vu juste avant tous les autres, quand il déclarait (c'était en 2004): « A la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »
Le mieux que nous puissions faire, c'est de ne plus regarder la télé. Est-il encore bien utile d'avoir autant de chaînes si c'est pour qu'elles nous phagocytent toutes le cerveau? La Boétie appelait cela " la servitude volontaire". C'était au XVIe siècle. Celui de la modernité.

* les têtes à chapeau claque s'entend. Bien sûr!