vendredi 27 juin 2025

Eliminer les penseurs

Boualem Sansal est à présent menacé d'une peine de dix ans de prison. On ne sait pourquoi. Pour être écrivain sans doute. Voilà 223 jours qu'il est emprisonné. En première instance, fin mars, il avait été condamné à cinq ans. En appel, le parquet de la cour d’Alger a requis dix ans de prison ferme (1). On lui reproche "une attaque contre la nation". Le voilà coupable de dérision. Les faits qu'on lui reproche sont, de fait, dérisoires.  Un nouveau chef de mise en examen est venu alourdir son dossier : celui "d’intelligence avec des parties étrangères".
"Dans le monde arabe, ceux qui écrivent peuvent facilement être éliminés par leur gouvernement, au nom de la sécurité nationale", écrivait en 2014 le journaliste saoudien Turki al-Jasser. En 2018, il était exécuté pour "haute trahison et conspiration contre la sécurité du royaume avec des éléments étrangers" (2). 
La député européenne Rima Hassan estime que l'Algérie est "La Mecque de la liberté". On rirait d'une de ses bêtises de plus si la situation n'était pas aussi dramatique pour tant d'intellectuels. Et pour qui ose la moindre critique.

(1) https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/24/proces-de-boualem-sansal-dix-ans-de-prison-requis-en-appel-contre-l-ecrivain_6615604_3212.html
(2) Charlie Hebdo, 25.6.2025.

lundi 23 juin 2025

Les dieux sont tombés sur la tête

Une émission de France Inter s'intitule "Quand les dieux rôdaient sur la terre" (1). La phrase peut se conjuguer au présent. Ils sont aujourd'hui nombreux les dieux violents et pervers à, bien plus que rôder, régner avec suffisance et cynisme sur le monde. Ceux que Romain Gary décrit dans "La Promesse de l'aube" (2).

"Il y a d'abord Totoche, le dieu de la bêtise, avec son derrière rouge de singe, sa tête d'intellectuel primaire, son amour éperdu des abstractions ; en 1940, il était le chouchou et le doctrinaire des Allemands ; aujourd'hui, il se réfugie de plus en plus dans la science pure, et on peut le voir souvent penché sur l'épaule de nos savants ; à chaque explosion nucléaire, son ombre se dresse un peu plus haut sur la terre ; sa ruse préférée consiste à donner à la bêtise une forme géniale et à recruter parmi nous nos grands hommes pour assurer sa propre destruction.
Il y a Merzavka, le dieu des vérités absolues, une espèce de cosaque debout sur des monceaux de cadavres, la cravache à la main, avec son bonnet de fourrure sur l'œil et son rictus hilare ; celui-là est notre plus vieux seigneur et maître ; il y a si longtemps qu'il préside à notre destin, qu'il est devenu riche et honoré ; chaque fois qu'il tue, torture et opprime au nom de vérités absolues, religieuses, politiques ou morales, la moitié de l'humanité lui lèche les bottes avec attendrissement ; cela l'amuse énormément, car il sait bien que les vérités absolues n'existent pas, qu'elles ne sont qu'un moyen de nous réduire à la servitude (...). 
Il y a aussi Filoche, le dieu de la petitesse, des préjugés, du mépris, de la haine - penché hors de sa loge de concierge, à l'entrée du monde habité, en train de crier "Sale Américain, sale Arabe, sale Juif, sale Russe, sale Chinois, sale Nègre" - c'est un merveilleux organisateur de mouvements de masses, de guerres, de lynchages, de persécutions, habile dialecticien, père de toutes formations idéologiques, grand inquisiteur et amateur de guerres saintes (...), c'est un des dieux les plus puissants et les plus écoutés, que l'on trouve dans tous les camps, un des plus zélés gardiens de notre terre, et qui nous en dispute la possession avec le plus de ruse et le plus d'habileté.
Il y a d'autres dieux, plus mystérieux et plus louches, plus insidieux et masqués, difficiles à identifier ; leurs cohortes sont nombreuses et nombreux leurs complices parmi nous (...)."

Aujourd'hui, ces dieux se sont incarnés en Poutine, en Netanyahou, en Khamenei, en Trump, en Xi Jinping, en Kim Jong-un, en Lukachenko. On reconnaît en eux Totoche, Merzavka, Filoche. On les voit suffisants et cyniques, fiers de leur brutalité, méprisants pour qui n'est pas eux. Ils s'érigent en sauveurs d'une humanité qu'ils piétinent. Pour réelle qu'elle soit, leur toute-puissance les rend petits. Mais ils règnent malgré tout, parce que, oui, nombreux sont leurs complices parmi nous. 

Les dragons pondent leurs œufs dans d'innombrables nids, mais plus nombreux encore sont les fous qui s'y précipitent pour les couver.
Extrait du spectacle "Ici sont les dragons", Théâtre du Soleil.

(1) Chaque samedi de 11h à 12h.
(2) Ed. Gallimard, 1960.

vendredi 20 juin 2025

Tsar du culot

On a déjà écrit ici combien apparaît étrange l'humour de Vladimir Poutine. Voilà que Culotté Ier se propose en médiateur entre Israël et l'Iran. C'est ce qu'il a dit au président iranien Massoud Pezeshkian à qui il a présenté ses condoléances. Il a aussi condamné auprès de Netanyahou les frappes israéliennes qui constituent une « dangereuse escalade » pouvant avoir « des conséquences désastreuses » (1). Qui donc expliquera à ce brave homme, si empli de compassion, les conséquences désastreuses que les frappes russes ont sur la population ukrainienne ?
"Sa priorité déclarée, écrit Le Monde (2) : mettre fin aux hostilités pour assurer à la fois le droit de l’Iran à une énergie nucléaire civile et celui d’Israël à sa sécurité." « Il me semble, a-t-il dit, qu’il serait bon que tout le monde cherche à mettre fin aux hostilités et à trouver des moyens pour que toutes les parties à ce conflit parviennent à un accord ». Avec l'Ukraine cependant, il n'a toujours aucune intention de rechercher un accord. S'il existait un Prix Nobel de l'hypocrisie et du cynisme, Vladimir Poutine l'emporterait haut la main.

(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/16/moscou-condamne-israel-et-s-inquiete-de-l-affaiblissement-de-son-allie-iranien_6613575_3210.html?search-type=classic&ise_click_rank=1
(2) https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/19/conflit-israel-iran-vladimir-poutine-se-veut-un-acteur-credible-au-moyen-orient-pour-jouer-un-role-de-mediation_6614361_3210.html?search-type=classic&ise_click_rank=4

mercredi 18 juin 2025

Religions suicidaires

Certaines personnes restent convaincues que les religions vont sauver le monde. Elles le mettent à feu et à sang. La guerre des religions bat son plein actuellement. Entre le Hamas et le gouvernement israélien et entre ce dernier et le gouvernement iranien.
"Les sionistes religieux sont persuadés qu'Israël est entré dans une période eschatologique (1), affirme le journaliste Charles Enderlin, ancien chef de bureau de France 2 à Jérusalem. Pour eux, tous les évènements auxquels on assiste ont été décidés par Dieu. Le Messie va arriver." (2) Charles Enderlin préfère parler de messianiques plutôt que de suprémacistes. "En miroir, les djihadistes sont tout autant dans l'eschatologie. Le cheikh Ahmed Yacine, le fondateur du Hamas, avait établi une théologie fondée sur la sourate 17 du Coran et conclu qu'Israël disparaîtrait d'ici à 2027. C'est sur la base de cette vision que les chefs du Hamas ont commis l'attaque terroriste du 7 octobre. Les fondamentalistes musulmans et juifs ont bel et bien lancé une guerre de religion."
Des deux côtés, le grand rêve, c'est l'anéantissement de l'autre et la création d'un Etat théocratique. "L'actuel gouvernement (israélien) transforme le pays en un Etat quasi théocratique, discriminant les non-Juifs", constate Charles Enderlin. "Benyamin Netanyahou suit l'idéologie de son père, l'historien Benzion Netanyahou, qui était opposé à tout accord avec les Arabes et à toute concession aux Palestiniens. Il était l'ennemi juré de Ben Gourion et des socialistes juifs. Ce sont les raisons pour lesquelles son fils a fait alliance avec les sionistes religieux messianiques, le mouvement raciste dirigé par Itamar Ben Gvir et les ultraorthodoxes opposés à la laïcité. Et oui, selon moi, ce gouvernement représente un danger existentiel pour Israël." Par sa violence excessive, ce gouvernement est en train de se faire mettre au ban de la société mondiale, ce que cherchait visiblement le Hamas avec les réactions attendues à son attaque barbare du 7 octobre et ce qu'il cherche toujours en refusant tout cessez-le-feu et la libération des otages.
Le Hamas et le gouvernement théocratique iranien ne sont animés que par leur haine des Juifs et d'Israël. Le sort des Palestiniens n'est pas leur souci, seul compte leur objectif de jeter à la mer tous les Israéliens.
Finalement, ces obsessions aveuglantes mènent les uns et les autres à une attitude suicidaire.

(1) Le Larousse définit l'eschatologie comme les "doctrines et croyances relatives aux fins dernières de l'homme et de l'Univers".
(2) "Les fondamentalismes musulmans et juifs ont bel et bien lancé une guerre de religion", Charlie Hebdo, 14.5.2025.

lundi 9 juin 2025

Des suicides assassins

Le gouvernement israélien n'a visiblement plus aucune limite. La vengeance compréhensible des attaques barbares du 7 octobre semble inextinguible et ne prendra fin que quand les habitants de Gaza seront tous morts ou exilés. De son côté, le Hamas n'exprime aucune envie de voir cesser le massacre des siens, pas plus que de libérer les otages israéliens. Tout cela doit s'arrêter immédiatement, comme l'affirment de nombreuses personnalités françaises qui appellent l'Union européenne à agir et exhortent le président français à l'organisation d'un congrès mondial pour la paix, ouvert à la société civile, dont les objectifs seraient les suivants (1).

"1. Les Israéliens et les Palestiniens ont le droit les uns et les autres à un Etat souverain, constitué selon les normes démocratiques, respectueux de l’Etat de droit et dont la sécurité est garantie. Ils doivent l’accepter les uns et les autres et se reconnaître mutuellement.
2. Tous les otages vivants et les dépouilles de ceux qui sont morts doivent être rendus. L’intervention militaire d’Israël à Gaza doit s’arrêter immédiatement. Le Hamas doit rendre les armes. Gaza doit être administrée par une autorité palestinienne ou arabe à laquelle l’organisation terroriste ne participe pas. Ce sont les concours financiers des pays arabes qui assureront sa reconstruction. De nouvelles élections doivent être organisées en Israël.
3. Les négociations doivent s’engager entre Israéliens et Palestiniens sur la base, entre autres, des « paramètres Clinton » de 2000, de l’initiative arabe de 2002, de l’initiative de Genève de 2003, des propositions Nasser al-Qidwa/Ehoud Olmert de 2024 qui, les unes après les autres, ont permis de préciser les contours possibles des solutions à apporter aux différents problèmes épineux que sont le tracé des frontières, le sort des colonies israéliennes dans une Cisjordanie qui doit évidemment faire partie de l’Etat palestinien, le statut de Jérusalem, la question du droit au retour… Il devra sans doute être envisagée une démilitarisation provisoire de l’Etat palestinien avec des garanties internationales pour sa sécurité.
4. Les pays démocratiques doivent lutter de toutes leurs forces pour combattre chez eux l’antisémitisme et la haine contre les musulmans. Etre sioniste n’est pas un crime, être pro-palestiniens non plus. L’un et l’autre points de vue doivent pouvoir s’exprimer librement dès lors qu’ils ne recourent pas à un discours de haine, ne nient pas le droit à l’existence de l’autre ni ne le déshumanisent. Les Palestiniens ne sont pas des nazis et les Israéliens non plus. Les musulmans ne sont pas comptables des crimes du Hamas ni les juifs responsables de l’extrême droite israélienne. Les juifs et les musulmans ont droit à une existence normale et sûre dans les pays où ils vivent quoi qu’il arrive au Proche-Orient. (...)
5. Les forces politiques qui instrumentalisent le conflit, exacerbent les tensions entre les juifs et les musulmans, jettent de l’huile sur le feu par des propos excessifs et des anathèmes inutiles doivent être combattues et mises au ban du débat public."

Ces objectifs semblent tomber sous le sens, mais la raison et la guerre ne font jamais bon ménage. La haine réciproque que se vouent le Hamas et l'actuel gouvernement israélien les entraîne dans une forme de suicide qui emporte tant de vies innocentes. 

 (1) https://www.nouvelobs.com/monde/20250603.OBS104551/israel-palestine-l-appel-de-152-personnalites-pour-un-congres-mondial-pour-la-paix.html

jeudi 5 juin 2025

Un progrès réactionnaire

Décidément, l'islamisme ne semble pas inquiéter une part importante de la gauche belge. La Région de Bruxelles est sans gouvernement depuis quasiment un an et voilà qu'on nous annonce, sans rire, qu'une majorité présentée comme progressiste pourrait gouverner Bruxelles en intégrant en son sein la Team Fouad Ahidar. En quoi celui-ci serait-il progressiste, lui qui est l'incarnation de la réaction ? Lui qui a déclaré : « Pour certains, les cultes doivent rester à la maison, pour moi c’est le contraire ».

Comme l'écrit le mouvement Les Universalistes, "la Team Fouad Ahidar, qui n’a rien d’humaniste, s’inscrit dans une démarche de fracture sociale et sociétale, entretenant de l'animosité entre les uns et les autres, et faisant appel à des réflexes archaïques pour appréhender les problématiques de société. Cette formation politique développe un projet fondé sur le repli religieux, identitaire et le communautarisme qui est l’exacte négation d’une vision humaniste de la société."

En octobre dernier, Le Monde décrivait ainsi Fouad Ahidar (1) : "Musulman pratiquant, ancien conseiller d’un ministre nationaliste flamand, passé au Parti socialiste flamand avant d’être exclu, en 2022, pour son refus de condamner l’abattage rituel des animaux, l’élu parfaitement bilingue traîne, il est vrai, une réputation sulfureuse alimentée par son discours décrit comme communautariste par ses adversaires, ses contacts avec un prêcheur radical de Molenbeek, son plaidoyer pour le port du voile, y compris pour les détentrices d’une fonction d’autorité, ou les propos qu’il a tenus en octobre 2023 sur les attaques terroristes du Hamas. Une « petite réponse » à la politique « génocidaire » menée depuis soixante-quinze ans par Israël à l’égard des Palestiniens, a-t-il dit, avant de s’excuser quelques jours plus tard et d’indiquer que « toute mort est une mort de trop ». Pour des représentants de la communauté juive, il n’est, en tout cas qu’« un antisémite forcené et un islamiste profondément ancré » ".

On s'interroge : où serait le progrès d'un gouvernement bruxellois qui s'allierait à ce personnage qui donne priorité à la religion par rapport à la politique ? "A l’inverse, écrivent encore Les Universalistes, le « progrès » consiste à affirmer la neutralité de l’État, à défendre inconditionnellement l’égalité entre les hommes et les femmes et à ne pas tolérer que la loi civile soit influencée par des considérations religieuses."

(1) https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/05/en-belgique-fouad-ahidar-un-elu-marginal-devenu-un-acteur-cle-dans-la-region-de-bruxelles_6344329_3210.html


mercredi 4 juin 2025

Belgique aveugle

Les Belges sont gentils, c'est ce qu'on dit, et tolérants. Peut-être un peu niais ? En tout cas trop laxistes. La Belgique apparaît, aux yeux de nombreux analystes, comme une terre d'accueil de l'islamisme le plus radical. Avec l'aide d'une partie de la gauche et de l'extrême gauche de plus en plus cul-bénit. 
Un récent rapport du Ministère français de l'Intérieur confirme ce que savent et disent depuis longtemps celles et ceux qui s'en inquiètent : il existe, en France, en Europe, et en Belgique particulièrement, une mouvance islamiste qui avance de plus en plus clairement avec l'objectif d'imposer dans la société ses croyances et ses modes de vie, pour, comme l'écrit Riss (1), "modifier le système politique actuel, basé sur la démocratie, pour le tirer vers un autre, théocratique, fondé sur la religion musulmane". Une bonne partie de la presse française dénonçait le danger que représentent les Frères musulmans et soulignait combien la Belgique apparaît comme permissive à l'entrisme islamiste. Un livre récent, rédigé par deux journalistes, témoigne des dérives dont est victime l'enseignement en Belgique francophone et de la solitude des profs abandonnés face à la montée de l'islamisme (2).

Il y a peu, la Cour de cassation de Belgique a donné raison à un prédicateur marocain que l'Etat belge avait pourtant chassé de son territoire en octobre 2021. En 2009, cet inquiétant personnage avait appelé à ce que "un feu ardent brûle les sionistes". Il avait aussi rejeté la fixation de l'âge du mariage à 18 ans pour les Marocaines, estimant que 9 ans suffisent (3). Ce pédophile islamiste va donc pouvoir revenir à Molenbeek encourager ses ouailles à des pratiques qu'on croyait révolues depuis longtemps. Lors de son procès, il a dû être aidé d'un interprète. Comment comprendre que des étrangers maitrisant bien le français et parfaitement intégrés soient expulsés alors que de tels individus soient réintégrés et obtiennent la nationalité belge ?  
Toutes celles et tous ceux qui hurlent à l'islamophobie quand des rapports et des témoignages de terrain s'inquiètent de la progression de moins en moins rampante de l'islamisme, tous ceux-là s'avèrent en fin de compte racistes, abandonnant les enfants, les femmes, tous les citoyens dits de culture musulmane à des règles dont eux-mêmes n'accepteraient pas un centième pour eux et leurs proches. 

(1) Riss, "Contre-révolution 2.0", Charlie Hebdo, 28.5.2025.
(2) Laurence D'Hondt et Jean-Pierre Martin, "Allah n'a rien à faire dans ma classe - Enquête sur la solitude des profs face à la montée de l'islamisme", Racine, 2024.
(3) J.-Y. C. "Créolisation", Charlie Hebdo, 28.5.2025.

mercredi 21 mai 2025

mardi 13 mai 2025

Le silence du Rambo russe

Comme tous les dictateurs, Vladimir Poutine a un sens de l'humour qui lui est propre. Il s'était dit prêt à un cessez-le-feu si les livraisons d'armes à l'Ukraine cessaient. Ainsi sont les tyrans, prêts à se montrer magnanimes avec ceux qu'ils ont mis à genoux et qui ne peuvent même plus se défendre.
Aujourd'hui, il déclare qu'il veut négocier directement avec l'Ukraine. Volodymyr Zelensky le prend au mot et lui propose de venir discuter directement avec lui en Turquie ce jeudi. Mais le chef mafieux se tait. On ne l'entend pas dans le bruit et la fureur qu'il continue à faire tomber sur l'Ukraine. Zelensky dénonce un "silence bien étrange". Il a déploré que "malheureusement, le monde n’a toujours pas reçu de réponse claire de la Russie aux nombreuses propositions de cessez-le-feu". Poutine, dit-on, malgré ses airs bravaches et ses roulements de mécaniques, a une peur panique qu'on attente à sa vie.  Le tueur en série aura-t-il le cran d'aller jusqu'en Turquie et de discuter avec son homologue ukrainien ?
Son porte-parole, lui, a rejeté toute idée de cessez-le-feu inconditionnel de trente jours : " ce langage d’ultimatums est inacceptable pour la Russie, il ne convient pas. On ne peut pas s’adresser à la Russie avec un tel langage", a déclaré Dmitri Peskov. Pour s'adresser à l'Ukraine, la Russie ne connaît que le langage des bombes. 
La Russie, championne de l'hypocrisie, s'est enfermée dans une fuite en avant : elle ne veut que la paix et ne fait que la guerre.

A voir ce soir à 21h sur Arte : "Zelensky", documentaire d'Yves Jeuland, Ariane, Chemin et Lisa Vapné.