mardi 28 novembre 2017

Un monde en noir et blanc

Créer une forme d'apartheid pour lutter contre le racisme. C'est la lumineuse idée d'un syndicat d'enseignants, Sud Education 93: travailler en ateliers non mixtes dans le cadre d'un stage d'antiracisme qui vise à déconstruire les discriminations raciales à l'école à travers une "analyse du racisme d'Etat" censé gangréner l'Education nationale (1). Et c'est elle, cette Education nationale raciste, qui paie ce stage organisé par des "identaristes racialisants". Au programme: des ateliers et "des conférences données par des tenants du communautarisme anti-républicain". 
Si plusieurs ateliers sont communs, quelques-uns sont en non-mixité. Les enseignants racisés vont partager des "outils pour déconstruire les préjugés de race, de genre et de classe". Faut-il entendre par là que ceux qui ont été contruits et pratiqués - y compris donc en matière de genre et de classe - par des enseignants blancs n'ont aucun intérêt? Et pourquoi aborder ces questions de genre et de classe en fonction d'un critère de race (notion que tout le monde semble d'ailleurs laisser à la seule vieille extrême droite qui n'a toujours pas compris qu'il n'y a qu'une seule race: la race humaine)? Dans la même logique, les ateliers devraient alors être non-mixtes, mais les critères de séparation étant alors ceux du sexe et des classes sociales et non de la couleur de la peau.
Que se passera-t-il si des enseignants classés dans un des deux groupes veulent participer aux travaux de l'autre? Les organisateurs s'opposeront-ils au dialogue, appeleront-ils la police?
Un autre jour, les enseignants racisés partageront leurs expériences dans un atelier intitulé "quelle vie professionnelle pour les enseignant-e-s racisé-e-s?" Pendant ce temps, les "enseignant-e-s blanc-he-s" vont "interroger nos représentations et nos postures dominantes". Etant entendu que tout blanc est forcément dans une posture dominante. Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa!, voilà ce que nous sommes censés, nous, salauds de blancs, dire chaque fois que nous assistons non pas seulement à un acte raciste mais à toute différence basée sur une prétendue race.
Le racisme existe, c'est une réalité que personne ne peut nier et qu'il faut combattre chaque instant. Mais recréer une forme d'apartheid, faire croire qu'il y a d'un côté de pauvres victimes et de l'autre de sombres coupables qui doivent se battre la coulpe n'apportera aucune solution et aucune nuance dans un monde qui en manque de plus en plus. Le Ministre de l'Education a, évidemment, condamné l'organisation d'un tel stage, qu'il considère comme "inconstitutionnel et inacceptable", estimant qu'on y "trie les membres sur base de leurs origines" (2).

Le syndicat va-t-il distribuer des certificats de racisés et de blancs? Comment définit-on un racisé? En fonction de son nom, de la couleur de sa peau? Met-on les blancs d'un côté, les autres de l'autre? Mais comment définir un "blanc"? Quelqu'un qui a des ascendants européens et africains, ou asiatiques et européens, ou antillais et européens est-il racisé ou blanc? Il y a dans les couleurs de peau tant de nuances. Un de mes amis, aux origines siciliennes, passe facilement pour un Arabe. Un autre, belgo-belge, passe aussi bien pour un Belge que pour un Arabe, un Iranien ou un Juif. Et je connais des personnes d'origine syrienne, iranienne ou marocaine qui ont l'air aussi "blanches" qu'un blanc. Mais je suppose qu'il s'agit là de questions et de réflexions de blanc qui prouvent simplement que je le suis.

Au programme du stage figure une critique des programmes d'histoire qui "servent le roman national", l'islamophobie, la romophobie, la négrophobie et un exposé sur la blanchité (3). Se pencheront-ils, les racisés, sur les racistes parmi eux? Parleront-ils de l'esclavagisme pratiqué aujourd'hui par des Arabes en Libye où des noirs qui fuient guerre et misère sont vendus comme du bétail? (4) Dénonceront-ils ces pratiques qui se poursuivent depuis toujours en Mauritanie (5) et dans les monarchies pétrolières? Rappeleront-ils le rôle de tribus arabes dans l'histoire de l'esclavage?
On est toujours le raciste d'un autre. Notre monde n'est pas en noir et blanc, en pauvres victimes et en méchants coupables. 

Il existe des stages permanents pour combattre le communautarisme, la séparation entre les citoyens et la bêtise. Ça s'appelle l'école de la République.
Qui peut croire qu'on peut progresser en réfléchissant chacun de son côté?
C'est moi qui ne comprends plus ou ce monde devient totalement fou?

(1) "Stage raciste", Marianne, 24.11.2017.
(2) http://www.huffingtonpost.fr/2017/11/20/jean-michel-blanquer-condamne-le-stage-antiracisme-non-mixte-dun-syndicat_a_23283106/?utm_hp_ref=fr-homepage
(3) "Des réunions de SUD séparent les profs blancs et les racisés", Le Figaro, 20.11.2017.
(4) http://www.lemonde.fr/international/article/2017/11/19/libye-cinq-questions-sur-les-centres-de-detention-de-migrants-et-les-conditions-de-vie-qui-y-regnent_5217123_3210.htm
(5) "Bien que l’esclavage ait été officiellement aboli en 1981 et qu’il soit reconnu comme un crime dans le droit national, des organisations de défense des droits humains, dont SOS Esclaves et l’IRA, ont régulièrement dénoncé la persistance de cette pratique." (Rapport d'Amnesty International sur la Mauritanie - https://www.amnesty.org/fr/countries/africa/mauritania/report-mauritania/

Post-scriptum:
- lire "Cultiver son racisme", Gérard Biard, Charlie Hebdo, ce mercredi 29 novembre.
- et les réflexions de Jean-François Kahn sur les dérives d'une certaine gauche: http://www.huffingtonpost.fr/jeanfrancois-kahn/sur-l-emergence-d-une-gauche-neo-reactionnaire-et-neoraciste_a_23296523/?utm_hp_ref=fr-homepage


mardi 21 novembre 2017

Non (encore une fois)!

(suite des billets "Non!", 18 novembre, et "Gourouphilie", 14 novembre 2017)

Il ne faut jamais tenter de tourner les autres en ridicule. On y tombe alors soi-même facilement. C'est ce qui vient d'arriver à l'humoriste Guillaume Meurice. Il vient de publier un billet se moquant du conflit qui oppose Charlie Hebdo à Mediapart, le présentant comme "un clash à deux balles", une querelle de gamins dans une cour de récré. Gnagnagna, fait-il dire aux protagonistes, c'est pas moi qui ai commencé, gnagnagna, c'est lui (1). Et d'inviter les deux médias de gauche à se consacrer à ce qui est vraiment important: la lutte contre le pouvoir de l'argent, le vivre ensemble (2).
L'importance du conflit échappe visiblement à l'humoriste qui le ridiculise sans avoir compris (ou sans vouloir comprendre) les enjeux. "Ce n'est pas une simple querelle d'ego ou un règlement de comptes dans la gauche qui ne concerneraient qu'un petit milieu parisien, comme on l'entend parfois, estime le chercheur en théorie politique Laurent Bouvet (3). Des principes fondamentaux sont en jeu (...). Et ce, dans un contexte très particulier qui ne doit jamais être oublié: celui des attentats islamistes que l'on connaît depuis près de trois ans (et même un peu plus si l'on y ajoute ceux de Merah en 2012)."
Et Laurent Bouvet de pointer trois dimensions dans l'emballement pour cette opposition entre deux médias: "la plus immédiate est celle qu'il faut bien appeler par son nom: l'indécence et l'ignominie des propos d'Edwy Plenel. Riss a entièrement raison quand il dit que Plenel condamne à mort la rédaction de Charlie Hebdo lorqu'il affirme que celle-ci et ses soutiens mèneraient une guerre aux musulmans. C'est d'une gravité extrême, après ce qui a eu lieu le 7 janvier 2015 et quand on voit les menaces de mort qui se sont multipliées contre Charlie ces dernières semaines. L'équipe de Charlie vit sous protection policière permanente simplement parce qu'elle veut continuer à faire son travail. Une liberté d'expression sous protection policière, il ne faut jamais l'oublier quand on aborde le débat actuel."
La deuxième dimension pour le professeur en sciences politiques tient aux soutiens dont bénéficient Plenel et Mediapart: "l'aveuglement ou la complaisance face aux propos de Plenel sont là encore totalement sidérants". Tout comme, dit-il, le renvoi dos-à-dos des deux médias. Ce qui en dit long, selon lui, "sur le point de non-retour où l'on en est arrivé dans la société actuelle, tant en termes de déontologie journalistique que de compréhension, dans des milieux pourtant informés et éduqués, des enjeux qui la traversent."
La troisième dimension, il la situe sur le long terme, entre deux gauches irréconciliables, sur le rapport à la République, à l'Etat, à la laïcité, à l'islam.

"La rhétorique de Mediapart, écrit Thierry Keller dans Usbek & Rica (4), serait complètement insignifiante si autant d'individus de bonne volonté ne tombaient pas dans le panneau, sous l'œil paniqué de politiques qui, pour une fois, n'ouvrent pas leur caquet. Pourtant elle est facile à démonter:  être musulman et a fortiori intégriste n'est pas un état biologique ni ethnique. C'est une conviction, un choix de l'esprit. De plus, ceux qui vivent sous le joug des islamistes, ceux qui meurent sous leurs bombes, ce sont les musulmans eux-mêmes, en très large majorité. L'islam politique est donc une idéologie que l'on peut et doit combattre. (...) Mais non: en essentialisant et en dépolitisant le débat, bref, en jouant sur notre culpabilité à tous (de blancs, d'occidentaux, de harkis, les chefs d'accusation sont sans limite), Plenel décourage la lutte pour la liberté, abandonne les musulmans à la menace permanente des salafistes et autres Frères musulmans, il s'arroge le droit de parler au nom de tous les musulmans laïcs, libéraux, ou défroqués qui aimeraient pourtant qu'on leur foute la paix (...)."

C'est précisément ce que réclame l'un d'eux, Hamid Zanaz, journaliste et essayiste qui dit à Plenel: "ne parlez pas à ma place!" (5). "Je suis de culture islamique et universelle, algérien résidant en France depuis plus d'une vingtaine d'années. En vous lisant et en vous écoutant depuis un certain temps sur le sujet de l'islam et des musulmans en France, je me demande, Monsieur Plenel, si nous vivons dans le même pays!". Le journaliste algérien s'insurge virulemment contre les propos réducteurs de Plenel, "avocat autoproclamé des pauvres musulmans" présentés comme "des victimes passives d'un racisme inhérent à la société française". Il lui reproche son "incitation insidieuse à la haine", son "discours essentialiste", ses "messages dangereux et irresponsables". "Sachez, Monsieur le défenseur d'une cause fictive, que je ne me reconnais absolument pas dans votre discours de victimisation, alors que je ne vous ai rien demandé. Ne me défendez pas, je n'ai pas besoin de vous ni d'aucun autre tuteur. Le temps du paternalisme est révolu".

On est en droit de se le demander: quelle vision de la société et des rapports humains a Mediapart, quel type de régime soutient-il? On ne peut défendre à la fois la démocratie et la théocratie, le pouvoir du peuple et celui des barbus, même ceux qui pérorent en costume-cravate. A s'opposer de manière aussi irresponsable à ceux qui défendent la liberté de penser, la liberté d'expression, le droit d'être critique, Mediapart semble avoir basculé du côté sombre de la pensée, risquant d'entraîner dans sa dérive des jeunes (ou moins jeunes d'ailleurs) naïfs et, sous prétexte de lutter contre le racisme, d'augmenter celui-ci (puisque Mediapart confond sciemment musulmans et islamistes) et de faire le jeu de l'extrême droite et du populisme. Et pourtant, comme le dit Thierry Keller, en (quasi) conclusion de son article (4), "Humanisme, laïcité, universalisme. Ce camp-là n'est pas si difficile à choisir, si? Vous verrez, on se sent mieux après".

(1) http://speech.konbini.com/news/dans-une-courte-tribune-guillaume-meurice-fait-passer-la-polemique-charlie-hebdoplenel-pour-du-pipi-de-chat/
(2) En enjoignant à Charlie Hebdo et à Mediapart de parler de la défiscalisation et de l'optimisation fiscale plutôt que de l'islamisme, Guillaume Meurice, toujours prompt à dénoncer la langue de bois des politiques, tombe dans le même piège, utilise les mêmes vieilles techniques de diversion: "vous ne parlez pas de ce qui intéresse les gens, de ce qui est important. Moi, je sais ce qui est important". En plus, ils en parlent tous les deux... Il ne semble pas se rendre compte que c'est la liberté d'expression, de critique qui est en jeu. Et donc la sienne. Il a perdu une occasion de se taire.
(3) http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/11/17/31003-20171117ARTFIG00116-l-impasse-de-la-gauche.php
(4) https://usbeketrica.com/article/charlie-il-n-y-a-plus-de-mais
(5) http://www.lalibre.be/debats/opinions/monsieur-edwy-plenel-ne-me-defendez-pas-opinion-5a130b7acd707514e8d68649


lundi 20 novembre 2017

Aux Petits Plaisirs

"Aux Petits Plaisirs", c'est le titre que j'ai donné au nouveau blog que je viens d'ouvrir.
J'y ai compilé des textes divers rédigés dans des circonstances qui le sont tout autant: nouvelles, histoires, chansons, souvenirs, textes de spectacle, etc. J'y ai publié aussi des photos, surtout de nature, d'animaux, de sculptures. 
Quelques exemples: "Les oiseaux de la Brenne", "L'écume des jours atlantiques", "Moi et Dieu", "Les Misters des Voix picardes", "L'Affaire du 22 janvier", "La Folie du prince Georges-Albert"...
Je continuerai évidemment à alimenter ce blog de temps à autre, en fonction de mon inspiration, de mes balades, de mes découvertes. 
Un autre blog donc, plus léger que celui-ci, moins énervé, plus serein...
Son adresse: https://michelguilbert.blogspot.fr

samedi 18 novembre 2017

Non!

Il faut se méfier des gens qui sourient constamment. Malgré son air angélique, Plenel est un salaud. J'ai hésité sur le terme, mais je n'en vois pas d'autre. Ses attaques contre Charlie Hebdo, contre Manuel Valls sont infâmes. Et assassines. Riss a raison de dire que ses déclarations ne sont rien d'autre qu'un appel au meurtre.
Un salaud et un imbécile. Il confond, sciemment, islam et islamisme. Par principe, il absout les musulmans de tout acte négatif, voire de toute pensée négative. Et ceux d'entre eux qui sombrent dans la violence ne seraient que de pauvres victimes du néo-colonialisme, de nous tous, crapules d'Occidentaux qui excluons systématiquement ces damnés de la Terre que sont les musulmans. (Et tant pis si nous sommes nombreux à nous mobiliser pour l'accueil de réfugiés, dont la plupart sont musulmans. C'est sans doute que nous sommes empreints de ce sale fond judéo-chrétien. Salauds de nous!) Sont-elles donc coupables de néo-colonialisme ces milliers de victimes des djihadistes en France, au Mali, au Pakistan, partout dans le monde? De quoi sont-elles coupables ces jeunes filles nigérianes forcées par Boko Haram de se faire exploser au milieu des leurs (1)? De quoi sont coupables ces chrétiens, ces musulmans, ces juifs, ces agnostiques, ces athées, tués, le plus souvent au hasard, par de jeunes névrosés qui ont basculé, parfois d'un jour à l'autre, dans le délire de l'ultra violence islamiste? Elles n'ont rien choisi, toutes ces victimes. Plenel, lui, a choisi son camp, celui de l'obscurantisme et de la violence. Et pour lui, un dessin peut parfaitement expliquer un meurtre. "En France, rappelle Fatiha Boudjahlat, co-fondatrice du mouvement Viv(r)e la République, les morts sont du côté des laïques et du côté de Charlie Hebdo. Les tueurs sont du côté des islamistes" (2). Ajoutons que les morts sont aussi du côté des juifs. Ce qui n'émeut en rien Plenel, ce grand moraliste. C'est sans doute qu'eux aussi l'ont bien cherché.

Tout a dérapé il y a une  semaine avec la une de Charlie Hebdo se moquant de Plenel qui ne savait rien du personnage Tariq Ramadan qu'il a toujours soutenu. Dans Mediapart, 130 personnalités ont signé une tribune de soutien à Plenel en accusant Charlie Hebdo d'attiser un climat de haine. Il y a là une totale erreur de cible. "Cette tribune, estime la journaliste Zineb El Razoui, refuse que la ligne éditoriale islamo-complaisante de Mediapart soit questionnée. Je me pose la question de l'opportunité de s'en prendre à Charlie Hebdo comme un porte-étendard de la haine une semaine après que cet hebdo ait été visé par une campagne de menaces de mort particulièrement violente. Mediapart fait d'ailleurs partie des organes de presse qui défendent l'idée selon laquelle les musulmans seraient de plus en plus des victimes depuis les attentats. Pour ma part, je fais partie d'une maison journalistique où le mot victime a une signification très réelle, sanglante, qui se vit dans la douleur de l'absence et dans la peur de la récidive. J'ai envie de dire aux signataires: vous ne remuez pas le petit doigt lorsque des confrères sont menacés de mort, en revanche vous faites bloc lorsque la moustache d'Edwy Plenel et surtout ses accointances avec Tariq Ramadan sont tournées en dérision?" (3)

"Charlie Hebdo ne mène aucune guerre contre les musulmans, mais condamne les extrémismes religieux d'où qu'ils viennent, affirme le président de la Licra, Mario Stasi. Edwy Plenel, avec sa rhétorique habituelle, fait semblant de confondre musulmans et intégristes musulmans. Lui et ceux qui le soutiennent sont dans un combat idéologique. A minima, c'est irresponsable dans une société où des drames humains, comme l'attentat contre Charlie Hebdo, ont été la conséquence d'écrits et de dessins. Mais je crois plus sûrement que c'est volontaire. Edwy Plenel a tort sur toute la ligne." (4)
La journaliste du Figaro, demande au président de la Licra si Riss, dénonçant un appel au meurtre et Manuel Valls accusant Plenel de complicité intellectuelle avec le terrorisme ont raison. La réponse de Mario Stasi est claire et nette: "oui, dans les deux cas".

Personnage sulfureux que ce Plenel. Cet anti-capitaliste qui, quand il dirigeait Le Monde, comme le rappelle Fabrice Nicolino (5), a transformé le quotidien en société anonyme, plaçant à sa tête quelques parrains du capitalisme français. Qui s'est aussi appuyé sur Dominique de Villepin, alors Premier ministre de droite, pour tenter, sans succès, de prendre le contrôle de Libération.
Un de ses anciens proches, Alain Rollat, alors leader de la section CGT du Monde, estime que "Plenel est expert en dialectique. Mis en accusation, il accuse à son tour. Mais il porte sa riposte sur le terrain où il est le plus à l'aise, celui de la réflexion affective, pas sur le terrain où il est attaqué, celui des faits objectifs."
Plenel, c'est un Staline souriant qui flingue qui ose critiquer l'islam. Fabrice Nicolino encore, s'adressant à lui: "Comme le moindre de votre pas est dans le chemin du Bien, il vous suffit d'énoncer. Critiquer une religion comme fait social, ainsi que l'ont fait des générations de penseurs critiques avec le christianisme, c'était parfait pour vous il y a quarante ans. (...) Attaquer un islam où le rôle des femmes, pour ne prendre que cet exemple, est d'être contraintes et soumises, c'est mal. Pis, c'est raciste." Deux semaines après le lâche massacre de l'équipe de Charlie Hebdo, Plenel déclarait à la télévision que "la haine ne peut avoir l'excuse de l'humour".  Pour lui, un dessin peut être un acte "de guerre aux musulmans", et il parvient ainsi à excuser ce qui s'apparente à des exécutions programmées.

"Plenel, écrit encore Fatiha Boudjahlat, donc Mediapart, dans un mélange des genres dont il est comptable, ont consacré à la défense et à la normalisation de l'islamisme une surface médiatique, un temps, un réseau intellectuel disproportionné avec ce que pèse en France ce courant politico-religieux d'extrême droite. C'est que Mediapart s'engage dans la lutte contre l'islamophobie. Sans vouloir comprendre que l'islamophobie (note: l'utilisation du terme - voir note au bas de ce billet) vise d'abord à coaliser les musulmans autour de leurs leaders les plus radicaux." (2)

Sur le site de Mediapart, dans une chronique immonde, un journaliste a présenté Manuel Valls comme l'héritier de ceux qui sont passés du socialisme au nazisme, de la SFIO au soutien aux occupants nazis. Ils seraient "les ancêtres idéologiques de Manuel Valls" qui s'inscrirait délibérément dans leur sillage.  Lourde et grave erreur d'analyse ici encore. "Les fascistes d'aujourd'hui, estime Rapahaël Enthoven, sont les islamistes, les ordures du 13 novembre, les terroristes qui salissent l'islam comme le nazisme a souillé l'Occident." Le philosophe dénonce "les socio-crétins qui par relativisme tendent la main aux Tartuffe (...), les lâches qui passent leur temps à voir de l'islamophobie dans la défense de la République, comme certains pacifistes voyaient en 1938 de l'anti-germanisme dans le refus de céder devant Hitler". Conclusion de Raphaël Enthoven: "les collabos d'aujourd'hui ne sont pas ceux qui se dressent contre l'islamisme, mais ceux qui lui tiennent la porte" (6).

Renaud Dély rappelle que Marianne, l'hebdomadaire dont il est rédacteur en chef, a aussi été accusé sur le site de Mediapart de faire "de la vulgarité antimusulmane son fonds de commerce", de s'être embarqué dans une "croisade islamophobe" menée par "les enragés de la réaction". Toutes ces insultes gratuites parce que l'hebdomadaire défend la laïcité. 
"On ne peut pas, écrit Renaud Dély (7), être Charlie, mais quand même... ou Charlie, oui, si... On ne peut qu'être Charlie tout court. Sans nuance. Sans restriction. Comme face aux assauts de l'islamisme, et de tous les intégrismes, on ne peut que prôner la laïcité tout court, sans adjectif, ni souple, positive ou stricte. On ne demande pas à Charlie Hebdo d'être drôle, ce que ce journal est très souvent, et encore moins de bon goût, ce qu'il est plus rarement. On lui demande d'être libre. Parce que sa liberté, c'est la nôtre. Alors oui, depuis le 7 janvier 2015, Charlie peut tout se permettre. Et même plus encore. Nos amis ont tous les droits. Parce qu'ils se battent pour les nôtres."


C'est fait!

Quelle est cette société où on n'ose plus lire Charlie Hebdo en public? Il y a quelques années encore, je me souviens des sourires en face de moi quand je lisais Charlie dans le train. Mes voisins jetaient un œil amusé sur "les couvertures auxquelles vous avez échappé cette semaine". Il y a trois jours, je me suis rendu compte que je n'osais pas le sortir de mon sac dans la salle d'attente de la gare. Peur d'être agressé parce que je lis, parce que je ris.


A lire sur ce blog: "Gourouphilie", 14 novembre 2017.
(1) "Elles ont dit non à Boko Haram", The New York Times, 25.11.2017, in le Courrier international, 16.11.2017.(2) http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/11/15/31003-20171115ARTFIG00185-les-islamistes-ne-sont-pas-les-musulmans-et-edwy-plenel-n-est-pas-leur-prophete.php
(3) http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/11/15/31003-20171115ARTFIG00372-zineb-el-rhazoui-les-collaborationnistes-du-fascisme-islamique-sont-nombreux-en-france.php
(4) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/11/15/01016-20171115ARTFIG00270-polemique-charlie-hebdo-mediapart-edwy-plenel-a-tort-sur-toute-la-ligne.php
(5) "A l'attention de Monsieur Edwy Plenel, l'homme qui n'était au courant de rien", Charlie Hebdo, 15.11.2017.
(6) http://www.europe1.fr/emissions/le-fin-mot-de-linfo/les-collabos-daujourdhui-ne-sont-pas-ceux-qui-se-dressent-contre-lislamisme-mais-ceux-qui-lui-tiennent-la-porte-3490874
(7) "Toujours Charlie!", Marianne, 10.11.2017.


Note à propos du terme islamophobie: "A été (...) poussée à son paroxysme, dans un but non avoué de censure, l'accusation d'islamophobie. Qui tombe aisément sur tout un chacun osant émettre le moindre reproche à l'égard du dévoiement de la religion par des personnes extrémistes. Et qui tombe même sur des personnes de culture ou de confession musulmane se permettant de critiquer les intégristes gangrénant leur propre religion. Des esprits libres illico affublés de tous les noms d'oiseau (...), assauts perpétrés par des islamistes mais aussi - et surtout - par nombre des idiots utiles (...) n'ayant rien à voir avec l'islam." Mohamed Sifaoui, "Une seule voie: l'insoumission", Plon, 2017, p. 270.

mercredi 15 novembre 2017

Françoise Héritier

L'ethnologue et anthropologue Françoise Héritier vient de mourir. Son éditrice, Odile Jacob, la décrit comme "une femme d'exception, très profonde et modeste à la fois, une vraie écrivaine". L'anthropologue Philippe Descola ajoute que c'était "une femme d'une grande vivacité, primesautière, gaie, attentive aux plaisirs de la vie" (1). Malgré la maladie qui la rongeait ces dernières années.
Tout récemment interrogée sur la libération de la parole des femmes à propos du harcèlement sexuel, elle s'en était réjouie: "Je trouve ça formidable, disait-elle. Que la honte change de camp est essentiel. Et que les femmes, au lieu de se terrer en victimes solitaires et désemparées utilisent le #metoo d'Internet pour se signaler et prendre la parole me paraît prometteur. C'est ce qui nous a manqué depuis des millénaires: comprendre que nous n'étions pas toutes seules!" (2). Elle affirmait aussi que "il faut anéantir l'idée d'un désir masculin irrépressible". Qui sont, que sont en effet ces hommes incapables de maîtriser leur désir pour les femmes? Des spécialistes nous expliquent qu'aucun animal (à part le canard, semble-t-il) ne pratique le viol (3).

A l'heure où nous perdons Françoise Héritier, voilà qu'on apprend que le mensuel Causette, féministe,  vif, militant et plein d'humour (c'est rare mais les deux ne sont pas incompatibles), vient de publier ce qui risque fort d'être son dernier numéro. Continuer à le faire vivre serait, d'une certaine manière, permettre la poursuite d'un des combats que menait Françoise Héritier, celui de l'égalité des sexes, même si elle avait à ce sujet des espoirs mesurés: "je doute, disait-elle, qu'on arrive jamais à une égalité idyllique".

(1) Emission "La tête au carré", France Inter, ce mercredi entre 14 et 15h.
(2) http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/11/05/francoise-heritier-j-ai-toujours-dit-a-mes-etudiantes-osez-foncez_5210397_3224.html
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/11/15/l-ethnologue-et-anthropologue-francoise-heritier-est-morte_5215270_3382.html
(3) Il conviendrait dès lors de changer l'appel. Et non pas dire "balance ton porc", mais "balance ton canard". Pauvre réputation que celle des porcs.
A lire aussi, le témoignage de Patric Jean:
http://www.huffingtonpost.fr/patric-jean/francoise-heritier-n-etait-pas-une-revolutionnaire-c-etait-une-revolution_a_23278183/?utm_hp_ref=fr-homepage




mardi 14 novembre 2017

Gourouphilie

Ce monde est désespérant. On pouvait penser que la levée des tabous sur les harcèlements sexuels, les agressions et les viols dont sont victimes les femmes allait enfin mettre fin à la brutale et imbécile domination masculine. Sauf qu'on ne peut en incriminer ni les gourous ni les musulmans. Surtout s'ils sont les deux. Ainsi une journaliste (oui, une) de Médiapart estime que les attaques contre le préd(ic)ateur Tariq Ramadan tiennent du "racisme d'Etat" et de l'islamophobie. Elle pense aussi que "l'islamisme en tant que tel n'est pas, en soi, une chose grave" (1). Les milliers de victimes et de familles de victimes de l'islamisme en France comme au Mali, en Irak comme en Grande-Bretagne, en Espagne comme en Syrie, au Nigéria comme aux Etats-Unis, au Pakistan, en Belgique, en Afghanistan, au Kenya, en Iran et dans tant d'autres pays apprécieront.
Défendant Tariq le gourou, elle constate que "comme par hasard, c'est sur lui que toutes les critiques et l'espèce de tambour médiatique résonnent le plus". Elle y voit de l'islamophobie. Le tambour médiatique a beaucoup plus résonné sur un certain Harvey Weinstein, mais, là, la journaliste ne semble pas y voir d'antisémitisme. On repense aux réactions outrées de certaines féministes par rapport à ce qui s'est passé à Cologne: elles s'indignaient qu'on puisse reprocher à des musulmans de peloter des femmes sans leur consentement (2). Ici encore, il était question de ce satané terme d'islamophobie qui empêche tout débat. Le relativisme culturel permettrait donc tous les excès et les droits des femmes passent après celui des hommes musulmans, et plus encore des gourous.
On notera que le point de vue de cette journaliste de Mediapart donne parfaitement raison au dessin de Coco en une de Charlie Hebdo dans l'édition de la semaine dernière: il montre un Edwy Plenel, fondateur et président de Mediapart, qui, tels les trois petits singes, se bouche yeux, bouche et oreilles et affirme "on ne savait pas". Edwy Plenel estime que ce dessin fait partie d'une guerre contre les musulmans. "Est-il devenu prophète de l'islam?", se demande Caroline Fourest (3). Oui, Mediapart savait sans doute ou en tout cas ne pouvait pas ne pas avoir entendu ce que tous ceux qui s'étaient intéressés à Ramadan avaient perçu (4), mais Mediapart préfère se taire, parce que dénoncer un gourou pervers serait de l'islamophobie. Même si les témoignages l'accusent de violence et de menaces graves (3).
Si on suit ce raisonnement, les musulmans auraient le droit de tout faire, même ce qui est contraire au respect, à la dignité de l'autre, aux règles et aux lois. Parce qu'ils auraient leurs propres règles et leur propre culture. Ce ne serait pas du racisme de penser comme cela? Ou juste de la bêtise, du mépris pour les femmes?

(1) https://www.marianne.net/societe/l-islamisme-n-est-pas-une-chose-grave-juge-une-journaliste-de-mediapart
(2) (Re)lire sur ce blog:
- "Le club international des sangliers", 25 javier 2016;
- "La sociologie de l'autruche", 16 janvier 2016;
- "La nuit des prédateurs", 6 janvier 2016.
(3) http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/tariq-ramadan-charlie-hebdo-est-dans-son-role-caroline-fourest-1000721.html
(4) http://www.lalibre.be/actu/international/affaire-tariq-ramadan-la-chute-d-un-guide-voire-d-un-gourou-5a0ae68acd707514e8be

dimanche 12 novembre 2017

Vive la pluie

Ce matin, sur France Inter, le présentateur météo nous annonçait une triste journée. Ailleurs, on nous annonçait un temps temps maussade. Ou chagrin. Ou une journée moche, voire sinistre. Tout ceci pour nous dire qu'il va pleuvoir. Ce qui, ici, est un vrai bonheur. L'Indre est en situation de sécheresse depuis dix-huit mois. En mai - juin 2016, les rivières débordaient. Depuis lors, nous avons connu deux étés extrêmement secs et très peu de pluie. Les épisodes pluvieux ont été rares et faibles. Les niveaux des étangs et des mares sont très bas et de nombreuses rivières sont à sec. 
Les agriculteurs, les maraîchers, les éleveurs, les pisciculteurs attendent impatiement la pluie. Alors, celle qui tombe - trop faiblement encore - depuis trois jours est la bienvenue. Quoi qu'en disent les présentateurs météo qui nous entretiennent dans l'idée que la pluie est toujours regrettable.
J'ai un jour entendu parler d'un collectif qui s'est donné pour nom "Le pays où le ciel est toujours bleu". Ses objectifs et ses activités sont sans doute intéressants, mais un pays où le ciel serait toujours bleu risque fort d'être aride et sec. Et donc peu productif. 
Il va falloir s'y habituer: avec le réchauffement climatique, les journées de pluie seront vues comme de belles journées. 
Elle est pas belle, la pluie?


mardi 7 novembre 2017

Rien à voir

Nouvelle tuerie aux Etats-Unis: dans une église texane cette fois. Elle a fait au moins 26 morts. Le tueur s'est servi d'un fusil d'assaut AR-15, l'arme préférée des Américains, nous dit-on, souvent utilisée dans des massacres (1). Trente-six mille personnes ont été tuées par des armes à feu aux Etats-Unis en 2016. C'est deux mille de plus que l'année précédente. La mort par arme à feu est la deuxième cause de décès des enfants américains (2).
Mais pour le golfeur américain Donald Trump, l'homme qui essaie d'être le président des Etats-Unis, la tuerie du Texas  n'est "pas une question liée aux armes". C'est selon lui la santé mentale du tireur qui est seule en cause (3).
On peut, selon la même logique, penser que les accidents de la route n'ont rien à voir avec les voitures, que les cancers du poumon n'ont rien à voir avec le tabac, que les cirrhoses du foie n'ont rien à voir avec l'alcool, que le réchauffement climatique n'a rien à voir avec l'activité humaine, que le racisme n'a rien à voir avec les racistes.
Si un jour Ubu Trump balance des missiles sur la Corée du nord (ou l'Iran, ou le Venezuela, ou tout autre pays qui ne lui plaît pas), il ne faudra pas mettre en cause l'armement nucléaire, mais la santé mentale du président des Etats-Unis. 

(1) http://www.huffingtonpost.fr/2017/11/06/fusillade-au-texas-le-tireur-a-utilise-un-fusil-ar-15-larme-de-nombreuses-tueries-aux-etats-unis_a_23267769/?utm_hp_ref=fr-homepage
(2) Arte, Journal, 6.11.2017.
(3) http://www.lesoir.be/122846/article/2017-11-06/fusillade-au-texas-ce-nest-pas-un-probleme-lie-aux-armes-selon-donald-trump


lundi 6 novembre 2017

Guerre sainte et satané humour

La dernière une de Charlie Hebdo m'avait fait rire. Mais visiblement, tout le monde n'a pas le même humour. On y voit Tariq Ramadan avec, partant de son entrejambe, une bosse de la forme d'une batte de base-ball. "Je suis le 6e pilier de l'islam", dit le prédicateur. Quand on sait que le sixième pilier de l'islam est, pour certains groupes musulmans, le djihad, on se dit que c'est cela même qui devrait justifier la colère de certains musulmans. Ceux qui serinent qu'il ne faut pas faire d'amalgame. Mais non, c'est un dessin qui se moque de leur gourou et de ses perversions qui amène certains d'entre eux à menacer de mort les dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo. Au point d'amener la direction de celui-ci à déposer plainte.
On voit par là que religion et humour sont incompatibles, mais que religion et violence vont, trop souvent, de pair.

http://www.lalibre.be/actu/international/une-sur-tariq-ramadan-plainte-du-journal-charlie-hebdo-a-la-suite-de-menaces-de-mort-5a003f39cd70fa5a06196e41



Post-scriptum: à écouter, l'éditorial de Thomas Legrand, ce mardi matin sur France Inter (7h45):
https://www.franceinter.fr/programmes
La campagne de haine et d'appel à la violence bat son plein. Ceux qui ne comprennent rien à l'humour se déchaînent. Au premier degré et toujours anonymement.
https://www.marianne.net/politique/une-sur-tariq-ramadan-charlie-hebdo-croule-sous-les-menaces-de-mort
Saine et heureuse réaction du permier ministre et de l'ensemble de l'Assemblée nationale:

vendredi 3 novembre 2017

Les chiens aboient

Ils sont les gardiens des vieux vieux temps, ceux où l'homme, marchant encore à quatre pattes, traînait sa compagne par les cheveux avant de la prendre par derrière comme une bête. Les hommes de Neandertal sont des bêtes. Ce qui les amène aujourd'hui à se déchaîner contre la journaliste Nadia Daam. Elle a eu le culot de s'en prendre, sur Europe 1, aux auteurs d'attaques contre la ligne téléphonique "anti-relous" dont l'objectif était de décourager les harceleurs sexuels. La ligne n'aura pas tenu trois jours. Les attaques dont elle a été victime viennent d'un pseudo forum que la journaliste a qualifié de "poubelle à déchets non recyclables", estimant que les commentateurs concernés devraient "léguer leur cerveau à la science pour qu'on sache un jour comment il est possible de rester en vie en étant aussi con". Le directeur du site Internet duquel sont parties toutes ces attaques considère qu'il s'agit là d' "expression de la jeunesse". Les jeunes apprécieront d'être ainsi considérés comme des hommes préhistoriques. Alors ces hommes, pour donner raison à Nadia Daam, se manifestent. Comme ils peuvent. Comme des chiens. Ils courent en meute, ils jappent, ils aboient, ils montrent les dents, ils tentent de mordre. Ils ne sont que chiens. Les commentaires haineux se multiplient contre elle, avec appel au viol, injures porno, menaces de mort, menaces sur son enfant, tentatives d'intrusion à son domicile.
Une pétition de soutien à Nadia Daam circule, signée par de nombreuses personnalités et des rédactions. Elle ne suffira sûrement pas à calmer tous ces hommes effrayés de voir des femmes réclamer l'égalité des droits et (tenter de) les remettre à leur place. Dans leur niche, ils auront peut-être moins peur. Couchés!

http://www.lalibre.be/actu/international/harcelement-sexuel-nadia-daam-denonce-les-trolls-sexistes-de-jeuxvideo-com-et-se-fait-lyncher-59fae3cacd705114f0126f20
http://www.huffingtonpost.fr/2017/11/03/europe-1-porte-plainte-apres-les-menaces-de-jeuxvideo-com-contre-sa-journaliste-nadia-daam_a_23265677/?utm_hp_ref=fr-homepage
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/blabla-18-25-ans-un-forum-de-jeuxvideo-com-peu-a-peu-noyaute-par-des-trolls_1957448.html