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mardi 30 septembre 2014

Ancien régime

Tout arrive. Voici qu'aujourd'hui en France les notaires, les pharmaciens, les huissiers, les greffiers et d'autres "plaques de cuivre" sont en grève. On veut bien entendre leurs arguments, leurs craintes que leur profession soit dévalorisée, que leurs revenus diminuent. Mais quand on engrange les revenus qui sont les leurs, un peu de décence et de retenue seraient de bon ton face aux gagne-petit et aux chômeurs, surtout en cette période. D'autant que selon des associations de consommateurs la réforme voulue par le Gouvernement permettrait précisément à ceux-ci de bénéficier de services et de produits à meilleur coût et à plus juste prix.
Les revenus moyens nets mensuels d'un pharmacien s'élèvent, nous dit-on, à 7.700 € (1), ceux d'un huissier de justice à 7.300, ceux d'un notaire à 13.300. Ceux d'un mandataire judiciaire et d'un administrateur judiciaire, on peine à le croire, à 25.700 €. Enfin, le pompon serait détenu par les greffiers de tribunal de commerce: ils gagnent 29.200 € (revenu mensuel net médian constaté).
"Toute peine mérite salaire, écrit Denis Daumin (2) et l'incontestable technicité de leur pratique ne saurait être bradée, font-ils valoir. Sans doute, mais les arguments poussés par le gouvernement ne manquent pas de pertinence. On attend juste qu'il persiste et persévère nous démontrant que la France ne souffre pas de cette maladie doublement incurable, l'immobilisme des égoïsmes et l'impossibilité de se réformer." (2)
Dans l'émission "28 minutes" de vendredi dernier (3), un chroniqueur (Jean Quatremer, me semble-t-il) affirmait que la pathologie dont souffre la politique française est le refus de toute réforme dans ce pays. La politique n'est pas la seule à en souffrir. C'est toute la société française qui n'avance que très difficilement.

(1) tous ces chiffres (source: IGF) sont tirés de l'article "Pharmaciens, kinés, notaires: aujourd'hui, n'y comptez pas", la Nouvelle République, 30 septembre 2014.
(2) la Nouvelle République, 30 septembre 2014.
(3) Arte, 26 septembre 2014, 20h.

lundi 30 janvier 2012

Syndicats - Gouvernement : 0,5- 0

Les syndicats ont mobilisé leurs troupes aujourd'hui. Leurs récriminations sont pertinentes. Ce gouvernement fédéral a pris des mesures (anti)sociales sans concertation. Ce qui n'est pas habituel en Belgique où tout se négocie. La tradition a été mise en échec, la mobilisation fut un succès. C'est indéniable. Mais pourquoi faut-il qu'elle soit forcée, obligée, contrainte? On sait qu'on tient là des propos qui ne sont pas politiquement corrects. Surtout quand on s'affirme de gauche. C'est qu'on se sent mal à l'aise quand on voit une vingtaine de personnes - parfois plus, parfois moins - obliger un petit indépendant à baisser son volet, obliger des travailleurs précaires à abandonner leur chantier, c'est-à-dire à en changer, à aller travailler ailleurs, discrètement, pour essayer de ne pas perdre, complètement, leur journée. Le leader syndical a alors la même morgue qu'un patron. Certains sont payés pour cette journée de grève, d'autres recevront une indemnité. D'autres encore y perdront un argent dont ils ont un cruel besoin. Les leaders syndicaux déclaraient hier au JT, la main sur le cœur, qu'il n'y aurait pas de blocage de routes. Il n'y aurait qu'une affirmation forte d'une opposition à ce gouvernement et à ses décisions antisociales. Il y en eut beaucoup, des blocages. Servent-elles la cause des syndicats? On ne le croit pas. La loi du nombre est plus terroriste que démocratique. Pendant que de petits travailleurs étaient empêchés de travailler, le Sommet européen se réunissait. Il y a erreur d'adversaire. Qui gagne, qui perd, à ce jeu perverti?

J'avais le dégoût / Le dégoût d'quoi? / J'sais pas, mais l'dégoût / Tout p'tit déjà, c'est fou comme tout m'foutait l'dégoût.
Alain Souchon