vendredi 7 juillet 2017

Gaspillage olympique

Paris est candidate à l'organisation des jeux olympiques de je ne sais quelle année. Seule en lice avec Los Angeles. Quel intérêt auraient ces deux villes à accueillir les Jeux? Pas à se faire connaître, c'est fait depuis longtemps. Alors? A faire vivre leurs hôtels et leurs commerces? Mais à quel prix? "Les cités ne se battent plus pour installer des équipements dispendieux qui serviront uniquement à bloquer la ville pendant quinze jours, puis moisiront au soleil pour les archéologues du futur. Reste un mystère: pourquoi s'acharne-t-on?", s'interroge Guillaume Erner (1). 
Dans quasiment toutes les villes olympiques, effectivement, les infrastructures sportives restent sous-utilisées ensuite; certaines ne servent même plus du tout. Les J.O. participent à la société du jetable, de l'inutile, de l'obsolescence programmée. Si le gaspillage était une discipline olympique, la ville organisatrice gagnerait la médaille d'or.
Une idée: revenir aux sources des Jeux et organiser tous les quatre ans les J.O. en Grèce. Les infrastructures auraient une réelle utilité et seraient rentabilisées dans le temps et l'économie grecque - qui en a bien besoin - en bénéficierait. Mais il est vrai que le sport n'est pas, n'est jamais affaire d'argent...

(1) "Plus personne ne veut des JO, sauf nous", Charlie Hebdo, 28 juin 2017.

4 commentaires:

Grégoire a dit…

Pourquoi s'acharne-t-on? L'esprit de compétition, très probablement... Compétition entre les villes pour avoir l'honneur de... Compétition entre les peuples pour avoir le plus de médailles. Compétition entre les athlètes qui finiront usés avant l'âge.
Si la compétition humaine existe depuis fort longtemps, des jeux à Olympie, aux tournois moyenâgeux en passant par les jeux du cirque, elle a hélas depuis pas mal d'années, gagné des secteurs de la société épargnés jusque-là. Des objectifs professionnels à atteindre pour des postes autres que commerciaux (où on pouvait encore comprendre qu'il en faille), entraînant une compétition malsaine entre collègues; aux hôteliers, entre autres, se jugeant entre eux dans une émission télévisuelle; aux concours divers et parfois farfelus. L'évolution nous a appris que seul l'entraide nous a permis de survivre en tant qu'espèce... A part celle de la conquête "amoureuse", universelle dans le règne animal, aucune autre espèce que la nôtre ne perd son énergie à sauter le plus loin pour "l'honneur".
Bref, tout cela pour écrire que dispendieux ou pas, les jeux olympiques semblent évidents pour tous, et plus personne, si tant est que ce fut un jour le cas, ne penserait à les remettre en cause en temps de paix.

gabrielle a dit…

Montréal a mis quelque 30 ans à se remettre financièrement de l'organisation des J.0. de 1976.

Michel GUILBERT a dit…

Bien d'accord avec Grégoire: la compétition est maintenant partout et pas question d'applaudir l'autre. Il faut, par principe, le critiquer, voire l'injurier. C'est ce qu'on voit effectivement dans ces émissions télé qui n'ont pour but que de susciter de la concurrence et donc de la tension entre cuisiniers, entre mariés, entre "co-locataires" enfermés dans un loft, entre propriétaires de chambres d'hôtes, entre "aventuriers" à l'autre bout de la planète, etc. Pas de place pour la sympathie, la compassion, la solidarité, l'entraide.
Les gestes et les cris de guerriers hargneux d'auteurs d'exploits sportifs m'invitent toujours à éviter les compétitions sportives...

Jean a dit…

Aller se faire voir chez les Grecs tous les 4 ans ? Pas d’accord.

Les Jeux vont bien au-delà de la simple réputation d’une ville pour être la vitrine technologique et logistique d’un état. Ca, lorsque tout fonctionne bien, ça n’a pas de prix. Les retards ou les pannes dans l’avancement des travaux ou l’organisation dénotent un manque de maîtrise et nuisent gravement à l’image du pays tout entier, comme en témoignent la Grèce et le Brésil.
Il s’agit donc moins d’une rentabilité financière que d’une rentabilité économique.

Et puis, cette vitrine est très particulière : pas de publicité (dans les stades), quasiment tous les sports et tous les pays représentés, des cérémonies païennes (dont une due à Goebbels !) à portée universelle et à chaque olympiade de nouveaux dieux et, pour couronner le tout, la dernière manifestation internationale où le français soit obligatoire. Cocoricooo !

En fait, c’est juste histoire de taquiner car je ne regarde jamais le sport à la télévision et les embarras parisiens seront justes un peu plus longs que d'habitude. Alors, si mes impôts servent aux JO plutôt qu’à financer un nouveau porte-avions français ou le remplacement des F16 belges, ça m’est un peu égal.