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lundi 6 février 2017

Le mur murant Paris rend Paris murmurant

Qu'attend-on des candidats aux élections, des élus, de leurs partis? Qu'ils amènent des idées neuves, regardent vers l'avenir, développent des projets.
Que proposent les populistes, qui ont le vent en poupe en ce moment? De déconstruire, d'exclure, de quitter, de détruire. Seuls projets constructifs à leur programme: des murs.
Fin 1989, toute l'Europe s'est réjouie de la fin du Mur de Berlin et de l'ensemble du Rideau de fer. Même si on dénombrait encore alors une quinzaine de murs à travers le monde. Aujourd'hui, selon la chercheuse québecoise Elisabeth Vallet, on en compte soixante-six (1). Ce qui n'empêche pas les populistes de hurler sur la mondialisation, la disparition des frontières, le village global
En Hongrie, en France, en Slovénie, en Israël, en Autriche, en Macédoine, en Bulgarie, aux Etats-Unis et dant tant de pays dans le monde, les murs et les projets de murs se multiplient. Mais, écrit La Montagne, "aucun mur n'est infranchissable. On dénombrerait même 150 tunnels sous la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique! Et quand on ne peut pas creuser en-dessous, il suffit de passer au-dessus ou de contourner la barrière. Mais plus les mesures se durcissent, plus les passages se révèlent dangereux. En clair, devant la détermination des migrants, l'érection d'un mur favoriserait l'économie souterraine et les réseaux parallèles dont se plaignait justement le candidat Trump. Un cercle vicieux...".
Le président Trump a lancé la construction d'un mur de 1609 km entre son pays et le Mexique. Il en évalue le coût  de 4 "à environ 10 milliards" de dollars. Il se situerait plus problablement dans une fourchette entre 27 et 40 milliards de dollars, estime le MIT Technology Review (1). Les populistes ne cessent de crier au gaspillage de l'argent public, mais, visiblement, le populisme n'a pas de prix. 

(1) "Le monde s'emmure", Pauline Mareix, La Montagne, 27 janvier 2017.

lundi 9 novembre 2009

Tant de murs!

Vingt ans sans mur en Allemagne. C'est la fête d'un souvenir qui reste vivace et heureux. Mais il reste tant de murs. Jamais il n'y en eut autant. Dans un ouvrage de 2007 (1), Michel Foucher écrivait: "si les programmes annoncés de murs, clôtures et barrières électriques étaient menés à terme ils s'étireraient sur plus de 18 000 kilomètres". Des murs, il y en a entre les Etats-Unis et le Mexique, entre la Chine et la Corée du Nord, le Botswana et le Zimbabwe, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, l'Arabie saoudite et le Yemen, l'Inde et le Pakistan, le Bangladesh et la Birmanie, l'Ouzbekistan et le Kirghizistan, Israël et la Cisjordanie, l'Union européenne et l'Afrique du Nord (à Ceuta et Melilla).
Il aura fallu qu'on célèbre les vingt ans de la chute du mur de Berlin pour qu'on sache - ou qu'on se rappelle - que ceux-ci existent. Et, fait remarquer Catherine Portevin (Télérama, 28.10.09), il faut ajouter à ceux-là "les murs dans les murs", toutes ces clôtures entre quartiers riches et quartiers pauvres, entre gens du cru et gens d'ailleurs.
Le mur de Berlin a été dressé par le régime communiste pour arrêter l'hémorragie, le passage des habitants de l'est vers l'ouest. Les murs d'aujourd'hui, pour la plupart, ont pour fonction d'empêcher d'entrer. Ceux qui les bâtissent s'enferment pour se protéger de "l'autre" et - surtout - ne pas le voir. Les murs ne sont pas seulement honteux, ils sont aveugles. Et à être aveuglé, on va facilement... dans le mur.

(1) "L'obsession des frontières", éd. Perrin (cité par Télérama)