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dimanche 12 février 2017

Bruxelles ma belle

Un dimanche avec un pâle soleil nous laisse espérer l'arrivée du printemps. En tout cas nous permet de croire qu'il arrivera dans les prochaines semaines. Voilà qui nous met de meilleure humeur en ces temps assombris. Et nous donne envie de partager de belles découvertes. Celles que permet le site Bruxelles Ma Belle: http://www.bruxellesmabelle.net
Des chanteurs et des groupes de tous styles y chantent, acoustiquement, dans différents lieux de Bruxelles qui constituent autant de découvertes.
Petite sélection personnelle parmi beaucoup d'autres: Camille (dans l'église Notre-Dame du Finistère), Lisa Leblanc (dans le tram), Blick Bassy (dans un site archéologique au pied de la Bourse ), Vieux Farka Touré (à la Bourse), le Taraf des Haïdouks (à la Fleur en papier doré), ALA.NI (au pavillon des Passions humaines), Hippocampe fou (dans une piscine). Mais il y en a tant d'autres à découvrir encore: plus de 130 artistes sont actuellement présentés sur le site. 



lundi 19 octobre 2015

De l'art ou du cochon?

"Dieu hait Renoir", "Renoir ne sait pas peindre", ses œuvres sont du "terrorisme esthétique". Voilà quelques-uns des griefs que des manifestants ont affichés devant le Musée des Beaux-Arts de Boston, exigeant le retrait des peintures d'Auguste Renoir (1). Bien sûr, en ces temps de renversement des valeurs et d'avancée triomphante des réactionnaires, tout est possible. Mais à voir l'âge et la tête de ces quelques manifestants, on a du mal à croire au sérieux de leurs attaques et on sourit des réactions outrées que l'on entend en France et ailleurs (2). Est-ce de l'art ou du cochon? "Dans la vraie vie, les arbres sont magnifiques", estime le porte-parole du groupe. Tandis que chez Renoir, ce ne sont que "collection de gribouillis verts". Que dire alors des œuvres de Van Gogh, de Klimt, de Picasso, de Munch, de Dix, de Pollock et de tant d'autres? Et que penser des photos en noir et blanc qui nous montrent des arbres gris ou noirs?
Et si ces pseudo manifestants ne faisaient que souligner la bêtise des discours du Tea Party, des intégristes catholiques, juifs ou islamistes pour qui quasiment toute forme d'art doit être contrôlée, censurée, si pas interdite ou même détruite? Pour les déclinistes, qui se disent convaincus que "c'était mieux avant", jusqu'à quand ou à qui la peinture fut-elle acceptable? Jusqu'à l'impressionnisme, ou avant? Avant l'apparition de la perspective? Et la musique? Est-elle acceptable jusqu'à l'arrivée de Stravinsky? Ou de celle du jazz?
Pour un imam de Brest, c'est toute musique qui est condamnable. "Un péché, c'est ce qu'on est gêné de faire", dit-il dans un long speech aux allures de sketch (3). "Accepterait-on qu'Allah nous surprenne en train d'écouter de la musique? Non!" Donc, CQFD: la musique est un péché. Elle est excitante, dit-il encore et le diable s'exprime en chansons. "Combien sont morts en train de chantonner? Il n'y a pas de place pour l'amour d'Allah si ton cœur est plein de musique." C'est le même imam autodidacte, Rachid Abou Houdeyfa (4), qui affirme que les femmes doivent être voilées, rester à la maison et "ne pas se prendre pour des savantes". Voilà pourquoi il enjoint à leurs maris de leur interdire l'accès à Internet (5). On nous dit que, tout en étant rigoriste et fondamentaliste, il est cependant opposé au djihad, qu'il a appelé au calme après le massacre de Charlie Hebdo, condamnant "avec la plus grande fermeté des actes terroristes et lâches" (4). On veut bien le croire, mais quand on apprend que la police française a arrêté il y a plusieurs semaines, un jeune islamiste qui voulait commettre un attentat dans une salle de concert, on se demande s'il n'aurait pas pris au pied de la lettre cet imam en s'attaquant à un des repaires du diable.
Donc, Dieu hait la musique, Dieu hait Renoir. Heureusement que Dieu est amour.

Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes.
A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur.
Victor Hugo (dans "Choses vues")

(1) http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/etats-unis-des-militants-anti-renoir-manifestent-devant-un-musee-contre-le-terrorisme-esthetique-de-l-impressionniste_1118415.html

mercredi 15 juillet 2015

On est peu de choses

Situations vécues:
- Vous êtes sur scène dans un chapiteau, le public vous suit et semble apprécier votre récital. Mais, après une bonne demie-heure, il se fait de plus en plus nombreux et les nouveaux venus s'agglutinent au bar. Ce public-là n'est pas venu pour vous et le bruit augmente. Au point que vos trois comparses et vous ne vous entendez plus, malgré la bonne sonorisation dont vous disposez. Vous terminez votre récital au plus vite et quittez la scène avec l'impression de fuir, dans un brouhaha insupportable.
Le groupe qui vous suit est bien connu dans le coin et a son public de fidèles qui lui fait un accueil chaleureux. Mais, autour du bar, s'accrochent toujours de nombreux festivaliers qui sont venus pour se voir, pas pour écouter le récital. Et quand les morceaux se font plus intimistes, le bruit des conversations ne permet pas d'entendre la chanteuse.
- Vous êtes dans la rue, au premier rang devant un podium où un groupe de type fanfare donne tout ce qu'il a. Ce qui est beaucoup. Juste derrière vous, trois jeunes femmes discutent entre elles. Sans s'arrêter une seconde durant les quarante-cinq minutes du concert.
Situation lue dans la presse:
Benjamin Clementine chante, dans un festival à Liège, ses balades calmes et un peu mélancoliques. Au-delà du troisième rang, écrit un critique, personne ne l'écoute. Les festivaliers sont venus pour se retrouver entre amis, discuter, rire, boire un coup (et quelques autres).
Combien de ces festivaliers seraient prompts à réagir, à pétitionner, parce que des pouvoirs publics retirent des moyens à une organisation? Ils seraient les premiers à stigmatiser le manque de respect de ces pouvoirs publics vis-à-vis des artistes.
Qu'est-ce qu'un artiste dans un festival? Une occasion de se voir, un bruit de fond dans les conversations, un arrière-fond sympa pour les selfies.

Post-scriptum: dans un dossier de Siné Mensuel (juillet-août 2015) intitulé "Ces festivals qui nous éclatent", un dessin de Mix et Remix nous montrent deux festivaliers qui discutent, un verre à la maison. L'un d'eux crie "Moins fort!", l'autre "On ne s'entend plus discuter!". Ils s'adressent à un chanteur.

mercredi 27 mars 2013

Musique en coopérative

"On ne sait jamais à l'avance ce que l'on désire". C'est le slogan du label de disques indépendant "No Format!". Un slogan et un nom qui indiquent bien l'idée de découverte, d'ouverture, d'exploration.
C'est ce label qui a produit le superbe (le mot est faible) album de Ballaké Sissoko et Vincent Segal "Chamber Music". C'est lui aussi qui a produit des albums de Gonzales, de Nicolas Repac,  de Lokua Kanza, de Richard Bona (pour ne citer que les plus - un peu - connus).
Sur le plan économique, le label fonctionne sur le modèle coopératif: on s'abonne pour 50 € par an (1) et on reçoit les productions de l'année (trois au minimum). No Format repose donc sur la confiance que lui accordent ses coopérateurs, qui soutiennent ainsi des artistes que, la plupart du temps, ils ne connaissent pas. Mais sont assurés de faire de belles découvertes.
Tel le dernier cd de Melissa Laveaux, arrivé hier dans ma boîte aux lettres: "Dying is a wild night". La chanteuse canadienne, à la voix légèrement fêlée, développe une belle énergie dans un univers entre pop et soul. Si on cherchait des comparaisons, on penserait à Neneh Cherry, à An Pierlé, à Sophie Hunger. Mais en fait on pense surtout à Melissa Laveaux. Parce qu'elle est hors format.

(1) www.noformat.net