samedi 12 avril 2008

Magnette et le plaisir

Gardons au plaisir ses droits! C'est en substance ce qu'a déclaré notre sémillant Ministre fédéral du Climat et de l'Energie, interrogé cette semaine à la Chambre sur sa position vis-à-vis du projet de centre de glisse de Maubray.
Le député Jean-Luc Crucke (MR) interpellait cette semaine le "ministre garant du caractère durable des choses, de l'Énergie mais aussi de la protection quant aux dégâts futurs sur le climat". "Ce type de mégaprojet, lui demandait-il, a-t-il un sens lorsque l'on parle de développement durable? Répond-il à ces critères?"
Le Ministre Magnette, prudentissime, a affirmé que "les meilleurs compromis possibles doivent être trouvés" en matière de développement durable, renvoyant la balle vers ses ex- et brefs collègues du Gouvernement wallon.
Pressé par Crucke à s'engager plus, le ministre a reconnu qu' "il y a dans l'idée même de ce type d'infrastructure quelque chose de choquant. La reproduction d'un climat de type tropical ou de microclimats contraires à notre propre climat et le bilan énergétique et carbone de ce type de projet présentent des éléments choquants. Néanmoins, a-t-il ajouté, je me pose la question de principe: devons-nous, dans notre effort de développement durable aller jusqu'à une forme de jansénisme en interdisant ou refusant tout ce qui serait contraire? De même, lorsqu'on mange et qu'on essaie d'avoir une alimentation équilibrée, cela ne peut empêcher certains jours de se taper "un bon vieux satcho andalouse". Le principe de plaisir doit, à certains moments, pouvoir autoriser certaines formes sans oublier les retombées économiques."
La messe était ainsi dite. Le droit au plaisir et le soutien au (à un certain type de) développement économique doivent primer. (On notera au passage que cette nouvelle figure du PS a rapidement intégré les valeurs premières de son parti!) Comme si n'existaient pas des formes de plaisir respectueuses des principes du développement durable. Comme si le plaisir devait "fatalement" en passer par des consommations gigantesques d'eau, d'énergie, d'espaces naturels. Comme s'il n'était de plaisir que consommatoire.
La grand messe du Printemps de l'Environnement, que le même ministre entend lancer dès la semaine prochaine, apparaît, un peu plus, comme une belle opération de communication, déjà vide de toute volonté politique. Ce Printemps s'annonce très éolien: il ne produira que du vent. Les participants potentiels feraient mieux d'aller skier ou nager en piscine tropicale, bref, prendre du plaisir. De facto, avec ses propos, le ministre en a ôté toute crédibilité. Au moins, fera-t-il ainsi de substantielles économies d'énergie (gesticulatoire notamment)...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pourquoi les « socialistes » serrent-ils les fesses quand ils nous parlent maladroitement « d’écologie à visage humain » ? Pour ne pas faire de vent…Compliments, Michel pour tes analyses ! Luis Güell-Jornet de Leers-Nord