dimanche 24 mai 2015

Vision de l'Europe

L'Eurovision a un côté rassurant. Elle existe depuis soixante ans et ne se démode pas. Elle conserve un côté kitchissime tout en s'adaptant à son temps. Elle sonne parfois un peu faux et fait un peu toc, mais peut aussi être actuelle. Elle est en fait à l'image de nombreux pays et de quantité d'artistes. Johnny Hallyday aurait pu gagner chaque année l'Eurovision. En la regardant, on ne se sent pas vieillir. C'est une cure de jouvence.
Elle illustre à merveille la devise de l'Union européenne: "unis dans la diversité". Ce qui nous apparaît ringard ou désuètement exotique n'est que culture nationale. Bien sûr, elle donne dans l'excès. C'est sa marque de fabrique. Elle est toujours dans le trop: trop de notes, de cuivres, de volume sonore, d'aigus, de paillettes, de tissu dans les robes, de lumières, d'images de fond, de cheveux qui volent au vent, de drapeaux nationaux, de visées géopolitiques dans certains votes. De mauvais goût aussi, qui le dispute parfois au pire. Mais, encore une fois, le bon goût de l'un peut être le pire de l'autre. C'est ainsi que s'exprime la diversité.
L'Eurovision est aussi rassurante parce qu'on sait qu'à la fin c'est la Suède qui gagne. Et la langue anglaise aussi. Même la chanteuse russe la pratique, à l'heure où la Grande-Bretagne menace de quitter l'Union européenne. Ainsi va l'Europe.

2 commentaires:

gabrielle a dit…

La France ou la Belgique sont rarement gagnantes. Peut-être pour ne pas avoir à organiser un jour ce machin hystérique et beuglant, comble du mauvais goût, qui est à la chanson ce que le fast food est à la cuisine :-)

Michel GUILBERT a dit…

Quand Sandra Kim a gagné en 1986, ce fut la consternation à la RTBF, obligée de prendre en charge l'événement l'année suivante, avec le coût qu'il entraîne...