vendredi 4 janvier 2019

Se parler, se bouger

Et si ce qui manquait le plus aux Gilets jaunes c'était la convivialité?
On les voit heureux de s'être trouvés, sans aucune envie de se quitter. On en entend beaucoup, ici et là, affirmer qu'ils ont trouvé dans leur mouvement une famille. "On a tous créé des liens très forts", dit un GJ d'un rond-point de Châteauroux. On apprend même que six couples se sont formés sur celui du Blanc. (1) Voilà au moins une bonne nouvelle, mais qui renvoie à des constats d'isolement.
Tout récemment, dans un journal télévisé, le maire d'un village en pleine croissance, qui développe des quartiers pavillonnaires à sa périphérie, regrettait que les habitants n'aient rien mis en place pour créer du lien entre eux. Et les habitants de se plaindre de ne pas se connaître. Comme si cela ne dépendait pas d'eux, comme si c'était aux pouvoirs publics d'amener des voisins à se parler.
On repense à cet habitant d'un quartier résidentiel qui, avec ses voisins, tempêtait contre le projet, à côté de chez eux, d'un éco-quartier: jusqu'ici, on était bien tranquille, chacun chez soi. D'ailleurs, ajoutait-il, il a fallu ce projet et notre opposition pour qu'on se rencontre. Dans ce même quartier résidentiel, les promoteurs avaient laissé des espaces libres entre les propriétés, laissant la possibilité aux habitants d'y placer des bancs publics, d'y développer des activités collectives, aux enfants d'y construire des cabanes. Faute d'avoir été utilisées, ces zones communes ont finalement été supprimées.
Quand et comment les GJ arriveront-ils à quitter leurs ronds-points? La meilleure sortie serait qu'ils créent eux-mêmes des associations qui agissent dans les quartiers, dans les villages, dans les zones pavillonnaires pour se rencontrer, créer du lien, monter des projets solidaires. Pour cela, il faut sortir de l'attente, il suffit d'agir en citoyen adulte.

(1) La Nouvelle République - Indre, 2.1.2019.

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