mardi 16 avril 2024

Déréglés

C'est une étrange mode. Il est de bon ton de faire la guerre. Vladimir Poutine n'a jamais vécu que pour cela. Chef de guerre, c'est son destin. Depuis vingt-cinq ans qu'il est au pouvoir, il provoque des conflits armés. S'il devait parvenir à conquérir l'Ukraine, ce sont d'autres territoires voisins qui craignent pour leur indépendance : la Moldavie, les Etats baltes, la Pologne...
Les Iraniens, eux, ne menaient la guerre que par milices interposées : le Hezbollah, le Hamas, les Houthis. Voilà qu'en attaquant Israël ils renouent directement avec une pratique qu'ils avaient abandonnée depuis 1988 et la fin de la guerre qui les opposaient à leurs voisins irakiens. Le Hamas est en guerre contre Israël et réciproquement. Après la Syrie, c'est le Yemen qui depuis des années se déchire, tout comme le Soudan où la guerre des généraux - qui a débuté il y a exactement un an - a déjà provoqué 15.000 morts et déplacé 8,4 millions de personnes. Dans l'indifférence du reste du monde. Il y a des guerres qui révoltent et mobilisent l'opinion publique et il y a celles qu'on préfère ignorer.
Et puis, c'est la Chine qui menace Taïwan, la Corée du nord celle du sud, le Venezuela  qui aimerait faire main basse sur l'Essequibo au Guyana voisin, les guerres qui se poursuivent, dans la même indifférence mondiale, dans l'est de la République démocratique du Congo.
Partout les budgets militaires sont revus à la hausse. C'est qu'il faut se préparer si pas à une attaque, du moins à une défense éventuelle. Tous les moyens devraient être mobilisés pour lutter contre le dérèglement climatique, mais certains préfèrent les consacrer à dérégler les rapports humains. On pensait que le sens de l'Homme était de devenir plus intelligent de siècle en siècle. On se trompe.  
Sur les réseaux prétendument sociaux, tant de gens mènent leur guerre, verbale cette fois, vouent aux gémonies qui ne pense pas comme eux et pousse chacun à choisir son camp contre l'autre. La nuance et le doute n'ont pas plus de place que l'analyse dans leurs vies si sûres d'elles. La guerre et la haine avancent de concert. Avec la bêtise.

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