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mercredi 14 octobre 2015

Au-dessus des lois

Qu'est-ce qui fascine donc chez la fille à papa Le Pen? Un Français sur trois serait aujourd'hui prêt à voter pour elle. Pour son arrogance? Son mépris des lois et des règles de la République? Son côté élite qui ne s'assume pas? Sa grande capacité - reconnaissons-le - à faire des bras d'honneur à tout le monde? Son culot monstre? Son côté putassier et populiste? Son sourire carnassier? Sa façon d'ouvrir les bras sur scène comme papa?
Aujourd'hui, elle a refusé de se rendre à une convocation de la Justice qui voulait l'entendre comme "témoin assisté" par rapport au financement du F.N. qui est mis en examen pour recel d'abus de biens sociaux et complicité d'escroquerie, et soupçonné d'avoir mis en place, via l'étrange micro-parti Jeanne (de Marine Le Pen), un système d'enrichissement frauduleux avec de l'argent public. Un représentant d'un autre parti aurait été soupçonné d'avoir agi de la même manière, elle lui serait tombé dessus à bras raccourcis, fustigeant, comme chaque fois, ces partis profiteurs, ces élus qui s'en mettent plein les poches. Mais dès qu'il s'agit d'elle et du parti qu'elle a hérité de son père, elle se positionne en victime. C'est son truc, ça: on lui en veut, elle fait peur et est donc victime d'un grand complot de la Justice, du Système. S'il y a bien quelqu'un qui a su profiter du système, c'est bien la princesse de Montretout, née avec une cuillère en argent dans la bouche, elle qui n'a jamais dû travailler pour arriver là où elle est, elle qui, comme son cher papa, figure parmi les plus mauvais élèves du Parlement européen. Elle a contre-attaqué en accusant les juges: ils ne seraient pas impartiaux. Elle adore faire des procès à qui a l'audace de se mettre en travers de sa route, c'est sa conception de la démocratie. Qu'est-ce qu'un juge impartial selon la fille à papa Le Pen? Un juge qui la laisse tranquille. On ne l'entendra jamais dire qu'elle fait confiance à la justice de son pays. Qui l'attaque a forcément tort. Sait-elle que les gens méprisants sont méprisables?

A relire sur ce blog:
- "Argent, famille, paillettes", 29 avril 2015;
- "Ce peu banal parti banalisé", 18 avril 2015;
- "Pauvre petite fille riche", 14 avril 2014;
- et beaucoup (trop) d'autres billets encore sur le FN et la fille à papa.

(1) http://www.lalibre.be/actu/international/quand-marine-le-pen-snobe-les-juges-561e51ae3570b0f19f601552
http://www.huffingtonpost.fr/2015/10/14/financement-fn-marine-le-pen-juges-partialite_n_8291780.html?utm_hp_ref=france

samedi 31 janvier 2015

Le sens de la famille

Près d'un Français sur trois a fait un choix cohérent. Selon un récent sondage, s'il devait aujourd'hui se choisir un nouveau président, ce serait une présidente. Quelqu'un qui est en parfait accord avec son programme qui se résume au bon vieux temps. On l'a compris, il s'agit de la fille à papa Le Pen, présidente d'un parti clanique. Celui de sa famille. Quoi de plus cohérent qu'une famille qui se partage un parti quand celui-ci voudrait en revenir au Moyen-Age? Les nobles ont toujours fonctionné de la sorte, se distribuant postes et pouvoir au sein de la famille. Les dictateurs en ont fait et en font tout autant. On comprend que la fille à papa a parfaitement raison quand elle affirme que son parti est très différent des autres. 
Résumons nous: Marine a hérité du parti de papa. Celui-ci, Jean-Marie, en est aujourd'hui le président d'honneur (ou de déshonneur, on ne sait plus très bien, tant la moindre de ses déclarations ressemble à un pet tonitruant et nauséabond). La nièce de Marine, Marion Maréchal - Le Pen, en est députée. Bon sang ne peut mentir: elle a, quand elle s'exprime, autant de délicatesse et de sens de la nuance que son grand-père (1). Louis Aliot, le compagnon de Marine, en est l'assistant parlementaire et le vice-président du parti (2). Yann, autre fille à papa, sœur de Marine donc et mère de Marion M.L.P., est "chargée de l'organisation des plus grands événements" au F.N. (3). On retrouve aussi, dans ce jeu des 7 familles qui n'en est qu'une, Marie-Caroline Le Pen, autre fille à papa et donc sœur des deux autres, qui n'est plus militante au F.N., mais "dirige National Vidéo qui produit les cassettes vidéo du Front national (4)". On voit par là que les cotisations des militants du F.N. et les subventions publiques que celui-ci perçoit servent, pour une part non négligeable, à faire vivre le clan.
Donc, ce parti n'est - en effet - pas comme les autres. Il l'a d'ailleurs encore prouvé lors des rassemblements de soutien à Charlie Hebdo le 11 janvier dernier, manifestant sur ses terres, à Beaucaire, se désolidarisant ainsi du reste du pays. On le comprend: quand on est habitué à fonctionner en famille, c'est difficile de se mélanger à d'autres. Et à n'importe qui. Surtout quand on ne l'est pas.
Marine Le Pen avait un grand projet en prenant le relais de son cher papa avec qui elle semble jouer un jeu d'amour-haine: banaliser le FN. Visiblement, elle y arrive puisque une majorité de Français considère que ce parti est un parti comme les autres. Ce qui ne fait pas son affaire, puisqu'elle ne cesse de dire qu'il est différent des autres. Et on voit bien, en effet, qu'il l'est. Quoique, tout aussi visiblement, il semble aussi empêtré dans les querelles internes et les affaires que certains autres partis. On le sait depuis un moment (5), le micro-parti de la fille à papa, "Jeanne", est soupçonné d'avoir joué un rôle plus financier que politique. Voilà aujourd'hui que Frédéric Chatillon "ami" de Marine Le Pen, en charge de sa communication, est mis en examen pour "escroquerie", "faux et usages de faux" et "abus de biens sociaux". Un système de prêt aux candidats du FN et de surfacturation d'outils de campagne aurait permis d'apporter dix millions d'euros à ce micro-parti de la présidente banalisée (6).
Que comprendre de tout cela? Qu'il est très difficile de se banaliser quand on veut être différent des autres. Et inversement. 
On voit aussi qu'un Français sur trois est prêt à voter pour soutenir une famille anti-système qui a tout mis en place pour profiter au maximum de celui-ci.

(1) www.lalibre.be/actu/international/marion-marechal-le-pen-a-un-journaliste-franchement-c-est-minable-on-va-vous-avoir-54ca113e35700d752244725f
(2) selon sa fiche Wikipedia.
(3) La famille Addams Le Pen, le Canard enchaîné, 28 janvier 2015.
(4) selon sa fiche Wikipedia.
(5) lire, sur ce blog, "Pauvre petite fille riche", 17 avril 2014.
(6) www.liberation.fr/politiques/2015/01/30/au-fn-des-boulets-en-batterie_1192463

A (re)lire aussi, sur ce blog (parmi tant d'autres) "Difficultés de la filiation", 27 février 2012 et "Vieilles marmites", 16 janvier 2012.