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samedi 5 avril 2014

Une enquête du commissaire Missaire

Il est, nous dit-on, de mauvaises langues qui se plaisent à faire croire que la "théorie du genre" est enseignée dans les écoles par les instituteurs de la République. Qu'on y incite les petites filles à devenir viriles et qu'on y effémine les petits garçons. C'est le gouvernement bolchevique qui dirige la France qui en serait à l'origine et en aurait intimé l'ordre aux enseignants.
Rien n'est plus faux.
C'est un ami breton qui m'a mis sur la voie, me faisant remarquer que derrière l'appellation d'un instrument traditionnel breton, on pouvait trouver un appel au changement: be new! N'est-ce pas là une invitation claire à se renouveler, c'est-à-dire à changer de sexe? 
Plus encore, ce camarade relevait l'étonnante proximité dans la consonance entre les termes kouign-amann et l'expression queen, a man! Ainsi donc, en vendant leur gâteau traditionnel, les pâtissiers bretons laisseraient entendre que la reine est un homme. Voilà qui donne à réfléchir.
Poursuivant donc les réflexions de mon ami breton, j'en vins à penser au terme kenavo. A vo, me dis-je, ne peut être qu'une forme d'abréviation de a woman. Ainsi donc, quand ils se saluent, les Bretons suggèrent que Ken, l'ami de Barbie, est une femme. Déjà, dans les écoles de la République, on apprend aux garçons à jouer à la Barbie et aux filles à jouer au Ken.
Tout s'éclaire.
Mon enquête amène ainsi à croire que la théorie du genre serait portée par ceux qu'on appelle incorrectement les Bonnets rouges. Mais qui sont en réalité les Beaux nez rouges. Je n'arrivais pas à comprendre la cohérence de leurs positions et de leur(s) mouvement(s). A présent, je comprends mieux: ce sont des clowns qu'il faut prendre aussi au sérieux que le Joker.
Quelqu'un a le numéro de téléphone de Christine Boutin?

mercredi 5 février 2014

La fabrique de l'hystérie

La mode est à l'hystérie. Elle fait des ravages en France en ces temps venteux, sans reposer sur grand-chose. Des fantasmes. La théorie du genre en est un. Qui peut dire ce qu'elle est. Aucune école ne l'enseigne. C'est la théorie du genre fumeux. Comment?, s'écrie la fille à papa Le Pen, mais tout le monde sait que des gays et lesbiennes l'enseignent dans des classes. Ah bon! Lesquelles?, lui demande un journaliste de France 5. Mais tout le monde le sait, ah! ah!, répond-elle. Oui, mais lesquelles?, insiste le journaliste. Y a qu'à taper "LGBT en classes" sur Google et vous le saurez, dit-elle. Et elle ajoute "coucou", histoire de montrer que ce journaliste est décidément trop bête. Yann Barthes (1) a vérifié sur Google. La seule référence qu'il ait trouvé, c'est le renvoi vers une émission d'itélé où Eric Zemmour, l'homme qui pense en arrière, affirme que les LGBT interviennent dans les classes pour enseigner la théorie du genre. J'ai les preuves, dit-il. Lesquelles? Il n'en dira rien. Pour le FN et sa présidente Madame Jesaistout, "tout le monde", c'est eux. Ils se citent eux-mêmes. N'ont pas d'autres références. Ils lancent des bobards et les présentent comme la vérité. Il y a un mot pour cela: intoxication. Si le FN veut lancer un nouveau magazine d'info, on peut lui suggérer un titre: la Pravda.
On voit par là qu'il faut toujours se méfier des gens qui disent "tout le monde sait que" et "y a qu'à". Ils sont souvent toxiques.
Et ça marche: voilà que des parents retirent leurs enfants d'écoles publiques qui voudraient transformer les garçons en filles et vice versa. Et, en plus, leur enseigner l'homosexualité. Et la masturbation. Et la sodomie. Les fantasmes galopent. Et les extrêmes droites chrétienne et islamique les font courir. Comme le souligne Zineb El Rhazoui (2), la promotion de l'égalité homme-femme et la déconstruction des clichés sur les sexes ne sont "manifestement pas du goût de tous, pas plus que la théorie de l'évolution, plus difficile à réfuter avec des arguments scientifiques".

P.S.: Un numéro spécial de Charlie Hebdo cette semaine, hommage à Cavanna. François Morel l'incite à changer d'avis, à revenir à la vie: "vous mourez alors que la connerie fait florès, alors que le repli sur soi, le racisme, l'arrogance reviennent à la mode, alors qu'on ne se gêne plus pour écrire sur les calicots des slogans vomitifs".

(1) Le Petit Journal, Canal +, 4 février 2014.
(2) "Hold-up des fachos sur l'école", Charlie Hebdo, 5 février 2014.