lundi 16 avril 2007

Le Pen comme alternative?

Entendu ce matin au Journal Parlé de la RTBF, un électeur de Le Pen expliquer que s'il vote pour le vieux facho (il ne l'a pas dit comme cela), c'est parce qu'il est opposé au permis à points: on empêche de rouler d'honnêtes gens qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler, alors qu'on laisse courir les délinquants!
La veille, au JT de la RTBF, un ancien mineur du Nord expliquait que s'il va voter Le Pen c'est parce que la droite a créé une situation sociale déplorable. La gauche? On l'a déjà eue, c'était pas mieux. Reste l'alternative Le Pen. Ruquier fait des dégâts avec son émission "On a tout essayé". Mais, quand les français auront tout essayé, que restera-t-il d'eux et de la France? Se le demandent-ils?
Dans son programme, Le Pen place en tête le dossier immigration: les aides sociales et les allocations familiales seront réservées aux seuls français, le regroupement familial sera supprimé, la France sortira de l'espace Schengen. Au hasard (ou presque) des autres dossiers: rétablissement de la peine de mort, construction de nouvelles prisons, présomption de légitime défense pour la police, remise en question de la dépénalisation de l'avortement, refus du mariage homosexuel, sanctuarisation (sic) de l'école (suppression des "heures de vie de classe"), suppression des allocations sociales et famialiales pour les familles d'enfants perturbateurs, rétablissement de l'autorité à l'école et des mérites de la sélection, refus de la coopération policière et judiciaire européenne, libération au maximum des entreprises des contraintes qu'elles subissent, libération du travail et de l'entreprise de l'étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme. Restons-en là. Pétain est encore vivant.
Mais c'est bien Le Pen qui est invité sur toutes les chaînes télé et radio. Le vieux néo-fasciste (comme on l'appelait encore en 2002 et comme on ne l'appelle plus aujourd'hui) peut aujourd'hui développer comme et où il l'entend ses discours de peur, de haine, de rejet de l'autre, de populisme, de poujadisme, de réaction, de nationalisme et de démagogie. Il est loin le temps où sa venue générait des manifestations de protestation. Les médias et l'opinion publique l'ont banalisé (jusqu'à en faire un "candidat érotique"? , comme l'écrit Jean-Baptiste Thoret dans Charlie Hebdo du 11 avril).
Le voilà donc comme une alternative pour les déçus, les beaufs, les râleurs, les individualistes forcenés, les cyniques, les je-m'en-foutistes, les je-les-emmerde-tous.
Aux royaume des aveugles, les borgnes sont rois...
(Et tant pis si ce royaume est - pour l'instant...- une république.)

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