En s'alliant avec Z. le Haineux, Marion Maréchal-Le Pen a choisi le mauvais cheval. Elle espérait sans doute dépasser sa tantine par la droite. C'est raté. A présent exclue de Reconquête, par un Z. qui s'isole un peu plus, elle tente de revenir au bercail. Un peu déconfite, mais à peine contrite, elle proclame sa proximité avec le RN. Et voilà que Marie-Caroline Le Pen, sœur de Marine et belle-mère de Jordan Bardella, annonce qu'elle est candidate aussi. Pour le RN bien sûr. Ce parti, ce n'est pas le Rassemblement national, mais le Rassemblement familial. Et il a le culot de s'opposer au regroupement familial.
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jeudi 20 juin 2024
vendredi 11 septembre 2015
Les masques tombent
L'arrivée massive de réfugiés témoigne de drames humains considérables. Qui a vraiment envie d'entreprendre un voyage long et dangereux en quittant sa maison, ses proches, son village, son pays, ses racines, s'il n'y est obligé pour sauver sa peau et celle des siens? Cet exode révèle aussi le vrai visage de tant de personnes. Il y a ceux qui ouvrent leur porte et leurs bras. Et il y a ceux qui crachent. Le F.N. est en train de démontrer que son opération de dédiabolisation n'était que ravalement de façade. Père et fille tiennent le même discours et à l'intéreur de la maison F.N. règne toujours la même odeur fétide. Le parti des Le Pen n'y peut rien, c'est plus fort que lui, la haine exsude par tous ses pores. En Bretagne, un candidat du parti d'extrême droite renoue avec cette belle tradition vichyste de la délation: il prévient qu'il dénoncera les communes bretonnes qui accueilleront des réfugiés. Le maire de Carhaix s'est déjà dénoncé lui-même: oui, il est humaniste et accueille déjà deux familles syriennes (1).
Nicolas Sarkozy ne sait plus comment (tenter d') apparaître comme un humaniste sans lâcher d'une semelle la fille à papa Le Pen. Il propose un nouveau statut pour les réfugiés de guerre: ils devraient automatiquement rentrer chez eux quand le conflit qui les a fait fuir est terminé. Son père, lui-même et toute sa famille auraient-ils dû rentrer en Hongrie quand le régime communiste a disparu? Il affirme aussi que l'espace Schengen est totalement ouvert et permet à tout réfugié qui y est accueilli de s'installer n'importe où, ce qui les attirera inévitablement tous en France. Ce qui est évidemment totalement faux (2), mais qu'importe? Il en restera toujours quelque chose dans les esprits qui ne demandent qu'à se fermer.
Heureusement, il y a ceux qui sont, aussi naturellement que culturellement sans doute, du côté de la lumière et témoignent de solidarité. telle l'association Pierre Claver, "lieu de rencontre et d'étude" pour réfugiés en attente d'un titre de séjour. Elle aide quelque cent vingt personnes par semestre à se former, à travers des cours d'alphabétisation, d'histoire, de danse et de musique, le tout dans le respect de la laïcité. "Quand on arrive dans un pays, il faut arrêter d'être immigré, il faut vouloir entrer dans l'indifférence", estime Ayyam Sureau qui dirige l'association. "Ouvrir sa porte à l'autre, dit-elle, ce n'est pas un problème de menuiserie. Cela signifie qu'il faut tenir sa maison dans un état tel qu'à tout moment un étranger puisse y trouver sa place." (3)
(1) http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/09/refugies-le-maire-de-carhaix-se-denonce-au-fn_1378827
(2) http://www.liberation.fr/desintox/2015/09/11/refugies-nicolas-sarkozy-et-la-libre-circulation-de-l-intox_1379736
(3) Télérama, 19 août 2015.
samedi 18 mai 2013
En avant, la légion
On décore vraiment n'importe qui de la légion d'honneur, s'offusque Marine Le Pen. N'importe qui, insiste-t-elle. C'est vrai, on en a la preuve: ni elle ni son père ne l'ont reçue. C'est dire si on la donne au premier venu. Et voilà que la Ministre de la Culture entend l'attribuer à Bob Dylan. Ce n'est pas n'importe qui, d'ailleurs elle l'aime bien, dit Le Pen fille, mais quand même.
Le grand chancelier de l'ordre de la légion d'honneur, le général Jean-Louis Georgelin, lui aussi proteste. Il pourrait le faire en chantant, mais le protest-song ne semble pas être son style. Bob Dylan a été pacifiste pendant la guerre du Vietnam et a fumé de la marijuana. Vous rendez-vous compte? Un pacifiste ne mérite pas la légion d'honneur. Marcel Bigeard, lui, l'a reçue. Qui d'autre que lui la méritait mieux? On se le demande.
mardi 7 mai 2013
Rétrovisions
Le Siècle des Lumières est loin. La France serait-elle entrée dans celui de l'obscurité?
Les opposants au mariage pour tous affichent des positions totalement stupides et rétrogrades, quand elles ne sont pas aussi haineuses.
Voilà qu'un sondage nous indique que s'ils devaient voter aujourd'hui les Français devraient, au second tour, choisir entre Sarkozy et Le Pen. Les Français ne sont pas très progressistes. Ils adorent avancer en regardant dans un rétroviseur embué. La Marine fait fureur. Elle court les plateaux de télé, se pavane aux côtés de Nicolas Bedos, se glisse partout où on la réclame. C'est une bonne cliente pour les chaînes de télé qui n'ont pour conscience que leur taux d'audience.
Un sondage indique que 65 % des Français la trouvent courageuse (1). En trois ans, elle a été présente 122 jours au Parlement européen dont elle est membre (2). Les Français trouvent qu'on est bien courageux quand on travaille 40 jours par an, soit 3 jours par mois, pour un salaire mensuel de 10.500 euros nets (3).
Les Français ne font pas confiance à leur président. Il manque de prestance, de charisme, il n'a pas concrétisé en un an toutes ses promesses. Les Français aiment les chefs qui ont l'air de chefs et qui agissent vite et de manière carrée. Ils ne voulaient plus du trivial rouleur de mécaniques, ils l'ont remplacé par un président normal. Mais il l'est trop. Il ne se montre pas assez à la télé, disent-ils (3), il ne les fait pas rêver. Marine Le Pen les fait rêver. Et tant pis si ce sont des cauchemars. Au moins, ils ont des frissons.
Les Français aiment les gagnants, même s'ils trichent. Le cycliste Richard Virenque en fut un bel exemple. Aujourd'hui, à 81 ans, Gaston Flosse, poly-condamné, redevient président de la Polynésie. Tout est possible.
Les Français sont le peuple le plus pessimiste d'Europe (4). Tellement pessimiste qu'il est capable de se jeter dans la gueule de la louve.
Où sont les intellectuels français, où sont les artistes français?
Donnez-nous la lumière
Donnez-nous la beauté.
Dominique A
(1) Sondage Harris Interactive/LCP, cité dans le Vif, 26 avril 2013.
(2) www.boursorama.com/actualites/marine-le-pen-je-suis-une-sous-deputee-au-parlement-europeen-29-03-f33273f991a71dee0c9524eccfa83a88
(3) http://www.journaldunet.com/economie/magazine/le-salaire-des-politiques-et-des-elus/depute-europeen.shtm
(4) JT de la RTBF, 6 mai 2013.
jeudi 4 avril 2013
Médailles d'argent
Les pratiques de Jérôme Cahuzac font hurler la droite française. On ne la comprend pas. Elle devrait se réjouir de constater que ce qui fait sa principale valeur, l'argent, est ainsi vénéré par des gens qui s'affirment de gauche. Faire de l'argent à tout prix, le soustraire à l'impôt témoigne d'une attitude ultra libérale. Chacun fait fait fait ce qui lui plaît plaît plaît. La droite laisse passer là une occasion de triompher.
L'extrême droite, elle, devrait la jouer profil bas. La famille Le Pen a, en son temps, fait sienne la donation qu'avait faite au Front national feu un industriel du ciment. Jean-Luc Mélenchon l'a rappelé (1). Les Le Pen ont eux aussi un sentiment fort pour l'argent et guère de vergogne.
(1) AFP, 4 avril 2013, 16h38
http://actu.orange.fr/politique/affaire-cahuzac-le-pg-denonce-les-aboiements-de-marine-le-pen-caniche-fidele-afp_1472786.html
(1) AFP, 4 avril 2013, 16h38
http://actu.orange.fr/politique/affaire-cahuzac-le-pg-denonce-les-aboiements-de-marine-le-pen-caniche-fidele-afp_1472786.html
lundi 18 juin 2012
Lendemain de veille
Les résultats des législatives françaises offrent de quoi se réjouir et de quoi s'inquiéter. Commençons par nous réjouir. C'est une occasion qu'il ne faut jamais laisser de côté. Quand on est réveillé, même à cinq heures du matin, par un coucou, un vrai, il est bon de se réjouir. On fait de même quand on retrouve un billet de 50 euros (ou même de 20) au fond d'une poche d'un pantalon oublié ou quand on reçoit un message d'un vieil ami tout aussi oublié. Et plus encore d'une vieille.
On se réjouit donc de la courte défaite (les plus courtes sont les meilleures, dit-on) de la Le Pen du nord. Elle déposera plainte, elle est sûre qu'on lui a volé sa victoire. C'est de vilaine guerre, elle est comme cela, on le sait, elle ne peut pas perdre. Les autres ont toujours tort alors qu'elle a raison contre le monde entier. C'est de famille. On se réjouit aussi de la défaite des lécheurs du cul du FN (qu'il a lourd): les Guéant, les Morano, les Lefebvre, les Raoult, ces "caricatures de la Sarkozye" (1) sont battus et tout à coup c'est l'été, malgré la pluie et la fraîcheur.
Mais on s'inquiète aussi. De constater que la victoire de la Le Pen du sud (celle de la troisième - qu'on espère être la dernière - génération) a été largement favorisée par le maintien au second tour d'une candidate socialiste qui a refusé de se retirer pour lui faire barrage, son ego ne pouvant l'imaginer. On s'inquiète aussi d'une trop large victoire du PS. De sa condamnation de ses dissidents, ces candidats qui ont eu l'outrecuidance de s'opposer aux ukases du parti qui entendait bien parachuter un candidat vedette adoubé par l'état-major. Pour bien connaître, depuis un certain temps, celui de Wallonie, on sait combien un PS triomphant est capable de se voir tout-puissant et de penser que les règle sont faites pour les autres. On l'a vu dans le Pas de Calais où un PS débordant et sans limite a fait le nid de l'extrême droite. Il est parfois bon d'avoir la victoire modeste et de se rappeler qu'il n'y a pas loin du Capitole à la roche tarpéienne. Bref, qu'il faut toujours se méfier de soi-même.
(1) http://www.rue89.com/rue89-politique/2012/06/17/
legislatives-ce-quil-faut-retenir-du-second-tour-233103
vendredi 1 juin 2012
Faussaire
Faire le buzz, c'est être à la mode. La mère Le Pen est une fashion victime. Elle n'a pas résisté. Elle a distribué à Hénin-Beaumont un faux tract de Jean-Luc Mélenchon, reprenant une phrase qu'il a, dit-elle, prononcée: "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb". On ne s'étendra pas ici sur la phrase, qui témoigne plutôt de bon sens si on voit l'évolution de nos sociétés et de la démographie. Mais pour Marine Le Pen il s'agit évidemment de l'utiliser comme un épouvantail. La phrase est inscrite, en français et en arabe, sur fond vert, couleur d'Islam, et est accompagnée du nom et de la photo du candidat du Front de Gauche. Rien n'indique qu'il s'agit là d'un faux, émanant du Front National. Sa présidente l'assume pleinement. Il s'agissait de faire un coup médiatique, explique-t-elle. Elle ne voit pas où est le problème. J'ai fait le buzz, je suis contente, laisse-t-elle entendre avec son sourire carnassier. Elle laisse surtout voir quelles sont les méthodes qu'utilise sans vergogne l'extrême droite: faux et usage de faux. Mais faut-il s'en étonner? A grossier personnage, grossière manoeuvre.
jeudi 26 avril 2012
La gangrène s'étend
La France sent mauvais. Un policier est mis en examen pour "homicide volontaire". Ses collègues manifestent. Le président-candidat-président les soutient avec la virulence qu'on lui connaît. Il demande au parquet de faire appel. Il est pour la "présomption de légitime défense" des policiers. Le président, qui a vécu, vit et vivra dans des quartiers difficiles (c'est ce qu'on croit comprendre de son discours) (1) estime que les habitants de ces quartiers doivent pouvoir vivre en paix. Il suscite l'enthousiasme chez ses supporteurs qui eux aussi, sûrement, vivent la même situation, à Neuilly ou dans le XVIe, par exemple. Et puis l'homme abattu était un récidiviste, en liberté conditionnelle. Bref, un criminel. Où est le problème? Le Ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, soutient et la police et son président. Même s'il comprend que la magistrature (qui rappelle qu'on ne peut confondre mise en examen et condamnation) s'offusque de ses réactions, il trouve qu'elle a tort. On ne touche pas à la police.
Un des grands principes d'une démocratie est la séparation des pouvoirs. L'exécutif n'a pas à intervenir dans les décisions du judiciaire. Entre ces deux tours des élections, la France de Sarkozy semble être un peu moins démocratique.
Le Sarkozy court derrière La Le Pen. Il l'estime d'ailleurs compatible avec la république. Les vrais vainqueurs du premier tour sont bien les Le Pen, fille et père. L'une sourit, arrondit les angles, s'offusque des propos outranciers de son père: oui, le parti est bien dédiabolisé, entendez normalisé; l'autre rassure la vieille garde facho par ses propos à l'humour plus que douteux et aux références honteuses: oui, le parti reste bien celui du diable.
Marine Le Pen sait que la séduction paye. Son résultat au premier tour n'est guère surprenant. Dans le spectacle-animation "Elise et nous", qui met en scène trois candidats aux élections - dont une représentante du Bloc national, les scores de cette dernière (le public vote en fin de débat) ont énormément progressé depuis que la comédienne joue plus à la Marine: texte inchangé, mais dits plus doucement et avec le sourire. Elle a bondi de 10 à 25%.
Marine Le Pen peut aussi remercier Nicolas Sarkozy qui lui a ouvert une voie royale. En supprimant la police de proximité, remplacée par une police de répression (2), il n'a fait qu'empirer le problème de la sécurité. En supprimant des milliers de postes dans l'éducation, il témoigne de son mépris pour la jeunesse et l'avenir. Moins les électeurs sont instruits, et donc capables de critique, d'analyse et de distance, plus ils vote(ro)nt pour le Front national. En mettant en avant le moindre fait d'insécurité, en courant prendre dans ses bras les victimes, en pointant du doigt les Roms et les sans-papiers, Nicolas Sarkozy a ouvert un boulevard à l'extrême droite. "(Le succès du FN) se résume pour moi en une phrase, explique Manuel Abramowicz (3): c'est l'échec de la copie et la victoire de l'original."
La transformation du FN n'est que leurre. On a ravalé la façade, repeinte en blonde. Mais dès qu'on pousse la porte du F Haine, l'odeur reste la même: mélange d'odeur d'égout et de renfermé. Le programme sent le rance, la nostalgie, le patriotisme anti-dreyfusard est devenu anti-musulman. Les mensonges et les déformations sont devenus des habitudes. Marine Le Pen stigmatise "l'invasion migratoire", "en chiffrant à 6 millions le nombre de titres de séjour accordés à des immigrés en vingt ans, alors que l'INSEE l'évalue autour de 2 millions, sans même tenir compte des immigrés retournés dans leur pays d'origine". (4) Quand Marine Le Pen proclamait haut et fort que la France devait quitter la zone euro pour revenir à ce bon vieux franc (un point de son programme disparu de ses tracts depuis que des commerçants et les PME lui ont fait comprendre que ce projet était ridicule et dangereux), elle estimait que cette sortie de l'euro ne conduirait qu'à une dépréciation nationale de 9,7%, "alors que les économistes les plus favorables à l'abandon de la monnaie européenne évoquent, eux, une dévaluation de 20 à 30% et que les économistes libéraux de l'Institut Montaigne pronostiquent une baise de 50%". (4) Mieux valait donc parler de la viande halal, en manipulant, une fois encore, les chiffres.
Le FN a beau se teindre en blonde, "il reste autoritariste, dirigiste, pour le contrôle sur les libertés, avec juste un zeste de modernité", estime Manuel Abramowicz (3).
En attendant, ce parti de braves patriotes sème ses métastases à droite. "Le patriotisme est l'ultime refuge des canailles", estimait l'écrivain anglais Samuel Johnson (5). C'était au XVIIIe siècle. Celui des Lumières.
(1) Journal parlé, 13h, France Inter, 26 avril 2012
(2) lire sur ce blog "Le regard qui tue", 27 mars 2012
(3) LLB, 24 avril 2012
(4) Marianne, 14 avril 2012
(5) cité par John Irving dans son (excellent) dernier roman: "Dernière nuit à Twister River", (Seuil 2011)
vendredi 20 avril 2012
Retour(s) de campagne 2
"Je parle au cortex, pas aux tripes", déclare Eva Joly (1) qui a bien compris que le choix, aux élections présidentielles surtout, est émotionnel. On demande aux candidats du rêve et de la vibration, pas du rationnel. Eva Joly, aussi respectable, rigoureuse et intéressante soit-elle, ne dégage pas de good vibrations.
"Je me méfie instinctivement des gens qui se donnent pour mission de me faire rêver", écrit Jacques Julliard (2). "Je trouve proprement ineptes les appels permanents à l'irrationnel, sous prétexte que, sans lui, on s'ennuie. Imbéciles, mais c'est vous qui obligez les candidats à promettre sans arrêt, à mentir toujours plus de crainte de vous décevoir", ajoute l'éditorialiste qui soutient François Hollande.
La problématique de l'environnement et donc l'avenir de la planète n'auront pas été au coeur des débats durant cette campagne. Sans doute ne font-ils pas rêver. Mais entre PS et UMP, quelles différences dans ce domaine? C'est toujours la voie d'un développement dépassé qui est privilégiée. "L'environnement, ça commence à bien faire", avait déclaré l'énervé président. Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, chef de groupe PS à l'Assemblée nationale, cité parmi les possibles premiers ministres, défend bec et ongles, son projet d'aéroport du Grand Ouest. Il est prévu depuis 1964, il n'y a aucune raison de ne pas le concrétiser enfin sur près de 1500 hectares (dont 800 de béton). Au mépris de toutes les règles et de tous les problèmes environnementaux et énergétiques actuels. Dans une tribune du Monde, il parlait des opposants comme de "partisans de l'immobilisme" et d'un "modèle social basé sur le refus de toute forme de progrès et le repli sur soi!" (3).
Des militants du Ps belge se sont rendus en car au meeting de François Hollande ce mardi à Lille. Ils chantent l'Internationale. Elle n'avait pas mérité cela. C'est faux, très faux (4). On regrette le temps où les socialistes chantaient "Le chiffon rouge" de Michel Fugain. Cette gentille chanson convenaient mieux au projet révolutionnaire socialiste.
Le journaliste américain Philip Gourevitch ne s'étonne pas que très (très) peu d'Américains sachent que des élections présidentielles se préparent en France, moins encore que personne là-bas ne connaisse le nom de François Hollande. "Cela prouve qu'ils se font finalement une idée très juste de l'élection, écrit-il. Parce qu'au fond il n'y a qu'un candidat dans cette campagne, et c'est le président sortant. Si Hollande l'emporte, ce ne sera pas parce qu'il est désiré, mais parce que Sarkozy est devenu indésirable. (...) Sarkozy est lui-même son unique adversaire." (6)
Marine Le Pen qualifie certains de ses adversaires d' "affreux soixante-huitards attardés" (5). Venant d'une répugnante extrémiste retardée, le compliment vaut son pesant de bêtises.
Le mot de la fin à Caroline Fourest et Fiammetta Venner, à l'adresse de celles et ceux qui seraient tentés de voter pour la candidate du FN. "Ceux qui souhaitent se défouler peuvent faire du sport. Ceux qui veulent envoyer un message n'ont qu'à militer dans des associations. Voter Front national relève de la facilité. Ce geste aggrave la situation au lieu de résoudre les problèmes. Ceux qui choisissent quand même de voter FN ont une pointe d'infantilisme dans le cœur. Il faut être un grand enfant pour croire que l'on peut tout avoir: la sécurité d'un Etat fort et payer moins d'impôt, l'immigration zéro et la retraite à 60 ans. En bon parti démagogique, le FN leur promet. Il faut avoir le courge de leur dire qu'il leur ment. Et qu'ils doivent choisir: vouloir la retraite à 70 ans (sans immigration) ou la retraite plus tôt mais accepter l'immigration. Si nous avons besoin de l'immigration, il faut bien l'intégrer. Mais comment convaincre les nouveaux citoyens de se sentir pleinement citoyens si le FN monte? La xénophobie défait l'intégration, donc la cohésion." (7)
(1) JT de France 2, 19 avril 2012
(2) Marianne, 7 avril 2012
(3) Tribune publiée dans Le Monde du 15 février 2011, citée dans Télérama, 28 mars 2012
(4) JT RTBF, 18 avril 2012
(5) Journal parlé de 13h, France Inter, 20 avril 2012
(6) Télérama, 18 avril 2012
(7) C. Fourest et F. Venner: "Marine Le Pen - biographie", Grasset 2012
voir aussi www.youtube.com/watch?v=BnYmV8WoTFg
(4) JT RTBF, 18 avril 2012
(5) Journal parlé de 13h, France Inter, 20 avril 2012
(6) Télérama, 18 avril 2012
(7) C. Fourest et F. Venner: "Marine Le Pen - biographie", Grasset 2012
voir aussi www.youtube.com/watch?v=BnYmV8WoTFg
mardi 17 avril 2012
Retour(s) de campagne 1
Installons-nous dans la campagne française. Asseyons-nous et observons ce qui s'y passe. Un coucou joue les réveille-matin; il a dû s'installer dans le nid des autres. Un vieux renard se plante devant nous, il nous regarde droit dans les yeux. Puis, brusquement, il fait demi-tour. Un héron nous survole; il pousse des cris. Une grenouille avance à petits sauts; elle semble se croire aussi grosse que le boeuf du pré voisin. Un chevreuil franchit une clôture, insaisissable. Un rapace nous survole; il trace de grands cercles, guettant ses proies. Les moutons sont nombreux; ils paissent tranquillement.
Mais où est cette campagne électorale française, hors des médias audiovisuels? Se promenant dans le centre de la France, entre Creuse et Vienne, on voit des panneaux vides d'affiche. Parfois l'une ou l'autre de Mélenchon. Aucune autre. Sinon une affiche du candidat Sarkozy aveuglé par deux autocollants du Front de Gauche. Sur le marché d'un petit bourg, cinq ou six militants qui soutiennent François Hollande devisent entre eux, se soucient peu des passants. Une militante des Verts parvient à surmonter son pessimisme et, seule, distribue le programme d'Eva Joly. La France profonde est loin de l'Elysée.
La mère Le Pen (qui est aussi la fille) est à la traîne dans les sondages. C’est de leur faute. Un sondeur ne donnant de bons sondages est un mauvais sondeur. Pour chaque pourcentage supplémentaire qu’elle obtiendra (elle en est convaincue), elle demande que les directeurs des instituts de sondage lui versent un mois de leur salaire. Elle reversera ces sommes à des organisations de bienfaisance. Madame a ses pauvres et ses œuvres. Elle ne s’estime pas reconnue à sa juste valeur. Mais peut-on être aimée quand on n’est pas aimable ? Pendant ce temps, quatre militants du FN, dont le secrétaire départemental du FN de la Haute-Vienne, ont été arrêtés pour avoir menacé les consommateurs d’un bar à Limoges. Armés d’une batte de base-ball, d’une matraque et d’un couteau, ils ont insulté les personnes présentes, les ont traités de « sales communistes » et de « petits-bourgeois ». Ils ont une excuse : ils sortaient d’une réunion du Front National (1). Marine Le Pen n’a pas de chance, elle est mal entourée. Elle oscille entre Calimera et Cruella.
Nicolas Sarkozy sera un autre président, un président différent. Il l’affirme la main sur le cœur. « C’est comme dire à sa femme, Je te promets, je vais changer, écrit Sandrine Blanchard dans Le Monde. Sous-entendu : Je ne serai plus le même. Laisse-moi une deuxième chance. J’ai vieilli, je ne cache pas mes cheveux blancs, je me suis apaisé, je te comprends mieux. » (2) Et s’il fut un président bling-bling, ce n’est pas de sa faute, mais celle de son ex-femme, Cécilia, c’est elle qui a organisé la soirée au Fouquet’s, elle qu’il a essayé de reconquérir sur le yacht de Bolloré. Donc, Nicolas Sarkozy a changé. C’est finalement ce qu’il fait de mieux, changer d’avis. « Les élections sont comme une thérapie pour lui, ça lui donne l’occasion de se transformer. Il devrait annoncer dans son prochain meeting : Cette fois-ci, pour changer, je ne changerai pas. », écrit Mathieu Lindon dans Libération (3), « D‘habitude les candidats disent Voilà ce que je ferai, lui en est réduit à dire Voilà ce que je ne ferai plus. Tout le monde veut être l’anti-Sarkozy, même Nicolas Sarkozy. Il va finir par lâcher : On n’en serait pas là si j’avais été président ces dernières années. »
Il a changé, mais continue à gesticuler, "ivre de lui-même" (5). « L’énergie dont il fait preuve dans la dernière ligne droite ressemble à bien des égards à de l’agitation », écrit Paul Quinio (4) "La France est à la recherche de quelqu'un qui mette le pays en mouvement et pas seulement lui-même", écrit Der Spiegel (5).
A dix-huit jours du premier tour, il présente enfin son programme. Si tant est qu'il en ait un. Un jour, il est européen. Le lendemain, il est eurosceptique. Un jour, il soutient les grandes fortunes; le lendemain, il veut les taxer. Il est "le président qui veut être roi", mais qui n'est que "un homme sans vraie conviction politique" (5).
A suivre.
(1) Libération, 4 avril 2012
(2) Le Monde, 12 avril 2012
(3) Libération, 7 avril 2012
(4) Libération, 10 avril 2012
(5) "De president die koning wil zijn", repris dans Knack, 21 mars 2012
lundi 10 octobre 2011
Gentils dictateurs
Pourquoi l'extrême gauche et l'extrême droite ont-elles tant de sympathie pour les dictateurs? On se le demande. Car on le constate.
Pour certains militants d'extrême gauche, c'est un Occident avide de pétrole qui a soutenu des va-t-en guerre lybiens contre un colonel Kadhafi qui est loin d'être le monstre qu'on essaie de faire croire qu'il est. Et son collègue Bachar El Assad a multiplié les gestes d'ouverture, ouvrant peu à peu son pays à la démocratie, sans être compris par certains Syriens assoiffés de pouvoir. C'est que l'Occident entend, en soutenant les opposants lybiens et syriens, s'attaquer au nationalisme arabe, voilà l'explication. Il s'agit de faire tomber un président syrien qui incarne "le front du refus face à l'ordre impérial".
Le président iranien Ahmadinedjad bénéficie aussi de leurs sympathies. Ils entendent nous le démontrer en publiant ses discours truffés de références à dieu qui est à l'origine de toute chose, discours dès lors incompréhensibles, échappant à toute (notre) logique, truffés de syllogismes, véritable monuments d'obscurantisme et d'hypocrisie.
Le président biélorusse Loukachenko a aussi droit à leur soutien. Et si une manifestation de l'opposition a été réprimée, c'est parce que celle-ci a contesté le résultat d'une élection qu'elle suppose frauduleuse. On comprend par là qu'elle n'avait pas à contester. (1)
Pour cette extrême gauche, tout le monde ment. Sauf elle, bien entendu, à qui on ne la fait pas. Elle seule connaît et dit la vérité - c'est ce qu'on doit comprendre, puisque ces observateurs et analystes se posent en contrepoint des médiamensonges. Toute la presse est qualifiée d'industrie de la désinformation. Un ministre de la défense devient un ministre de la guerre. On est dans le même registre que l'extrême droite. Le même type de vocabulaire outrancier, les mêmes termes simplistes et insultants. Le même tous dans le même sac. Il suffit qu'un dictateur soit anti-américain pour qu'il devienne sympathique, même si on lui reconnaît parfois quelques excès. Et les peuples de ces dictateurs ont tort de se révolter plutôt que d'utiliser la voie légale et démocratique. De toute façon, les opposants de dictateurs anti-américains sont forcément suspects. Surtout d'être manipulés par les Américains. L'anti-américanisme sert d'idéologie à une extrême gauche qui, entre un dictateur qui s'oppose à l'épouvantail yankee et son peuple qui souffre, a choisi son camp, celui de son allié dans ce qui vire à la haine viscérale de l'Occident. Le peuple, lui, ne compte guère. Malgré les souffrances et les violences qu'il subit.
L'extrême droite agit de même. Le Front national français aime autant l'Iran d'Ahmadinejad que l'Irak de Saddam Hussein. Dans "Marine Le Pen" (2), Caroline Fourest et Fiammetta Venner rappellent que le Le Pen père s'est rendu à l'ambassade d'Iran à Paris en février 2009 pour y célébrer le trentième anniversaire de la Révolution islamique. "Je me suis toujours rangé derrière les nations libres qui n'acceptent pas le diktat d'autres pays", expliquait celui qui était alors encore président du FN et qui, lors de la première Guerre du Golfe, avait publié une déclaration de soutien au président irakien qu'il considérait comme "un dictateur libéral". Les deux journalistes racontent que lors d'une soirée costumée, à cette même époque, chez les Le Pen, les "yankee go home!" fusaient. Comme dans la meilleure tradition de l'extrême gauche. Le Pen, rappellent-elles, était proche des Mobutu, Hassan II, Omar Bongo, Houphouët-Boigny, dictateurs autoritaires et nationalistes. Comme le régime chinois, constatent-elles, le FN met en avant la souveraineté des Etats, le droit de chaque chef d'Etat ou de gouvernement de faire ce qu'il veut chez lui.
En Côte d'Ivoire, au lendemain des dernières élections présidentielles fin 2010, Marine Le Pen a pris le parti du vaincu: Laurent Gbagbo. L'ex-président, nationaliste, est l' inventeur du sanglant concept d'ivoirité qui, comme le soulignent les deux journalistes, s'apparente à celui de préférence nationale.
Ces dernières années, plusieurs dictateurs sont tombés. On s'en réjouit. Mais on entend bien que ceux qui tiennent encore trouvent des soutiens aux deux extrémités de l'échiquier politique.
Pour certains militants d'extrême gauche, c'est un Occident avide de pétrole qui a soutenu des va-t-en guerre lybiens contre un colonel Kadhafi qui est loin d'être le monstre qu'on essaie de faire croire qu'il est. Et son collègue Bachar El Assad a multiplié les gestes d'ouverture, ouvrant peu à peu son pays à la démocratie, sans être compris par certains Syriens assoiffés de pouvoir. C'est que l'Occident entend, en soutenant les opposants lybiens et syriens, s'attaquer au nationalisme arabe, voilà l'explication. Il s'agit de faire tomber un président syrien qui incarne "le front du refus face à l'ordre impérial".
Le président iranien Ahmadinedjad bénéficie aussi de leurs sympathies. Ils entendent nous le démontrer en publiant ses discours truffés de références à dieu qui est à l'origine de toute chose, discours dès lors incompréhensibles, échappant à toute (notre) logique, truffés de syllogismes, véritable monuments d'obscurantisme et d'hypocrisie.
Le président biélorusse Loukachenko a aussi droit à leur soutien. Et si une manifestation de l'opposition a été réprimée, c'est parce que celle-ci a contesté le résultat d'une élection qu'elle suppose frauduleuse. On comprend par là qu'elle n'avait pas à contester. (1)
Pour cette extrême gauche, tout le monde ment. Sauf elle, bien entendu, à qui on ne la fait pas. Elle seule connaît et dit la vérité - c'est ce qu'on doit comprendre, puisque ces observateurs et analystes se posent en contrepoint des médiamensonges. Toute la presse est qualifiée d'industrie de la désinformation. Un ministre de la défense devient un ministre de la guerre. On est dans le même registre que l'extrême droite. Le même type de vocabulaire outrancier, les mêmes termes simplistes et insultants. Le même tous dans le même sac. Il suffit qu'un dictateur soit anti-américain pour qu'il devienne sympathique, même si on lui reconnaît parfois quelques excès. Et les peuples de ces dictateurs ont tort de se révolter plutôt que d'utiliser la voie légale et démocratique. De toute façon, les opposants de dictateurs anti-américains sont forcément suspects. Surtout d'être manipulés par les Américains. L'anti-américanisme sert d'idéologie à une extrême gauche qui, entre un dictateur qui s'oppose à l'épouvantail yankee et son peuple qui souffre, a choisi son camp, celui de son allié dans ce qui vire à la haine viscérale de l'Occident. Le peuple, lui, ne compte guère. Malgré les souffrances et les violences qu'il subit.
L'extrême droite agit de même. Le Front national français aime autant l'Iran d'Ahmadinejad que l'Irak de Saddam Hussein. Dans "Marine Le Pen" (2), Caroline Fourest et Fiammetta Venner rappellent que le Le Pen père s'est rendu à l'ambassade d'Iran à Paris en février 2009 pour y célébrer le trentième anniversaire de la Révolution islamique. "Je me suis toujours rangé derrière les nations libres qui n'acceptent pas le diktat d'autres pays", expliquait celui qui était alors encore président du FN et qui, lors de la première Guerre du Golfe, avait publié une déclaration de soutien au président irakien qu'il considérait comme "un dictateur libéral". Les deux journalistes racontent que lors d'une soirée costumée, à cette même époque, chez les Le Pen, les "yankee go home!" fusaient. Comme dans la meilleure tradition de l'extrême gauche. Le Pen, rappellent-elles, était proche des Mobutu, Hassan II, Omar Bongo, Houphouët-Boigny, dictateurs autoritaires et nationalistes. Comme le régime chinois, constatent-elles, le FN met en avant la souveraineté des Etats, le droit de chaque chef d'Etat ou de gouvernement de faire ce qu'il veut chez lui.
En Côte d'Ivoire, au lendemain des dernières élections présidentielles fin 2010, Marine Le Pen a pris le parti du vaincu: Laurent Gbagbo. L'ex-président, nationaliste, est l' inventeur du sanglant concept d'ivoirité qui, comme le soulignent les deux journalistes, s'apparente à celui de préférence nationale.
Ces dernières années, plusieurs dictateurs sont tombés. On s'en réjouit. Mais on entend bien que ceux qui tiennent encore trouvent des soutiens aux deux extrémités de l'échiquier politique.
(1) En ce 10 octobre 2011, explique Amnesty International Belgique, le Bélarus a été choisi comme pays cible de la principale action pour cette Journée mondiale contre la peine de mort, (...) en raison du secret qui entoure le recours à la peine de mort dans ce pays". Une pétition appelle le président Loukachenko à instaurer un moratoire sur les exécutions et à commuer toutes les condamnations à mort et à franchir ainsi une première étape vers l'abolition de la peine capitale dans le pays". Pétition à l'adresse suivante: www.isavelives.be/fr/node/7897
(2) Grasset, 2011
lundi 16 avril 2007
Le Pen comme alternative?
Entendu ce matin au Journal Parlé de la RTBF, un électeur de Le Pen expliquer que s'il vote pour le vieux facho (il ne l'a pas dit comme cela), c'est parce qu'il est opposé au permis à points: on empêche de rouler d'honnêtes gens qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler, alors qu'on laisse courir les délinquants!
La veille, au JT de la RTBF, un ancien mineur du Nord expliquait que s'il va voter Le Pen c'est parce que la droite a créé une situation sociale déplorable. La gauche? On l'a déjà eue, c'était pas mieux. Reste l'alternative Le Pen. Ruquier fait des dégâts avec son émission "On a tout essayé". Mais, quand les français auront tout essayé, que restera-t-il d'eux et de la France? Se le demandent-ils?
Dans son programme, Le Pen place en tête le dossier immigration: les aides sociales et les allocations familiales seront réservées aux seuls français, le regroupement familial sera supprimé, la France sortira de l'espace Schengen. Au hasard (ou presque) des autres dossiers: rétablissement de la peine de mort, construction de nouvelles prisons, présomption de légitime défense pour la police, remise en question de la dépénalisation de l'avortement, refus du mariage homosexuel, sanctuarisation (sic) de l'école (suppression des "heures de vie de classe"), suppression des allocations sociales et famialiales pour les familles d'enfants perturbateurs, rétablissement de l'autorité à l'école et des mérites de la sélection, refus de la coopération policière et judiciaire européenne, libération au maximum des entreprises des contraintes qu'elles subissent, libération du travail et de l'entreprise de l'étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme. Restons-en là. Pétain est encore vivant.
Mais c'est bien Le Pen qui est invité sur toutes les chaînes télé et radio. Le vieux néo-fasciste (comme on l'appelait encore en 2002 et comme on ne l'appelle plus aujourd'hui) peut aujourd'hui développer comme et où il l'entend ses discours de peur, de haine, de rejet de l'autre, de populisme, de poujadisme, de réaction, de nationalisme et de démagogie. Il est loin le temps où sa venue générait des manifestations de protestation. Les médias et l'opinion publique l'ont banalisé (jusqu'à en faire un "candidat érotique"? , comme l'écrit Jean-Baptiste Thoret dans Charlie Hebdo du 11 avril).
Le voilà donc comme une alternative pour les déçus, les beaufs, les râleurs, les individualistes forcenés, les cyniques, les je-m'en-foutistes, les je-les-emmerde-tous.
Aux royaume des aveugles, les borgnes sont rois...
(Et tant pis si ce royaume est - pour l'instant...- une république.)
La veille, au JT de la RTBF, un ancien mineur du Nord expliquait que s'il va voter Le Pen c'est parce que la droite a créé une situation sociale déplorable. La gauche? On l'a déjà eue, c'était pas mieux. Reste l'alternative Le Pen. Ruquier fait des dégâts avec son émission "On a tout essayé". Mais, quand les français auront tout essayé, que restera-t-il d'eux et de la France? Se le demandent-ils?
Dans son programme, Le Pen place en tête le dossier immigration: les aides sociales et les allocations familiales seront réservées aux seuls français, le regroupement familial sera supprimé, la France sortira de l'espace Schengen. Au hasard (ou presque) des autres dossiers: rétablissement de la peine de mort, construction de nouvelles prisons, présomption de légitime défense pour la police, remise en question de la dépénalisation de l'avortement, refus du mariage homosexuel, sanctuarisation (sic) de l'école (suppression des "heures de vie de classe"), suppression des allocations sociales et famialiales pour les familles d'enfants perturbateurs, rétablissement de l'autorité à l'école et des mérites de la sélection, refus de la coopération policière et judiciaire européenne, libération au maximum des entreprises des contraintes qu'elles subissent, libération du travail et de l'entreprise de l'étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme. Restons-en là. Pétain est encore vivant.
Mais c'est bien Le Pen qui est invité sur toutes les chaînes télé et radio. Le vieux néo-fasciste (comme on l'appelait encore en 2002 et comme on ne l'appelle plus aujourd'hui) peut aujourd'hui développer comme et où il l'entend ses discours de peur, de haine, de rejet de l'autre, de populisme, de poujadisme, de réaction, de nationalisme et de démagogie. Il est loin le temps où sa venue générait des manifestations de protestation. Les médias et l'opinion publique l'ont banalisé (jusqu'à en faire un "candidat érotique"? , comme l'écrit Jean-Baptiste Thoret dans Charlie Hebdo du 11 avril).
Le voilà donc comme une alternative pour les déçus, les beaufs, les râleurs, les individualistes forcenés, les cyniques, les je-m'en-foutistes, les je-les-emmerde-tous.
Aux royaume des aveugles, les borgnes sont rois...
(Et tant pis si ce royaume est - pour l'instant...- une république.)
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