vendredi 29 novembre 2013

Danse avec les loups

Pourquoi danse-t-on? Pour être en mouvement, pourrait-on croire, pour la grâce, pour le plaisir, pour l'énergie, pour la beauté, pour l'accord avec le ou les partenaire(s), pour s'épanouir, pour se libérer, pour se sentir vivre, pour être bien. On sent bien qu'il doit y avoir cent bonnes raisons
Mais certains pratiquent la danse en compétition et ont alors d'autres envies, d'autres motivations.
Ainsi Ludovic Chanton, un exemple sans doute parmi d'autres. Lors de concours, le jeune homme n'a qu'une idée: "mettre la raclée aux autres me motive à fond", dit-il. "Dès le matin des compétitions, on se lève avec l'idée de tout atomiser, et à l'entrée sur la piste, on veut tout éclater. (1)" Mettre la raclée aux autres est donc une motivation. On en a connu de plus nobles, de plus élégantes. On voit par là que la compétition change le regard.
Dans les années soixante-dix, écrit Sando Kaisen (2) , les arts martiaux s'implantaient en Europe: "le Japon venait nous transmettre le riche héritage de cet art que l'on nommait do, la Voie, la Voie qui mène à l'accomplissement de l'homme. Avant l'entraînement, on s'asseyait pour méditer et on pratiquait fortement. Il n'aura, hélas, pas fallu dix ans pour créer des ligues, des compétitions, des ceintures noires et des trophées, pour saccager la pure tradition et inonder la planète de ces nouveaux sports appelé karaté ou judo... Terminé l'idée même de Voie! Le monde moderne court après des ombres et ne comprend pas la racine. Il court après les feuilles en dénigrant cette racine. Rien de bon ne peut naître d'une telle attitude".

(1) La Nouvelle République, 18 novembre 2013.
(2) L'esprit du vin selon un moine zen, éditions Tarma 2013.

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