jeudi 12 décembre 2019

Ces mollahs malades

Les barbus iraniens détestent les femmes. En ont-ils si peur?
En août dernier, Saba Kordafshari, 20 ans, a été condamnée à une peine de vingt-quatre ans de prison et à la privation de ses droits civiques. Son crime: avoir participé à une manifestation contre le voile à Téhéran. Elle est ainsi condamnée pour "incitation à la corruption et à la prostitution" (quinze ans), pour "rassemblement en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale" (sept ans et demi) et pour "propagande antirégime" (un an et demi). Avant d'être arrêtée, elle avait diffusé, comme beaucoup d'autres femmes, des photos d'elle dans cette manifestation. 
D'autres femmes ont été condamnées pour avoir distribué, dans une rame de métro exclusivement réservée aux femmes, des roses blanches aux passagères à l'occasion de la Journée internationale des femmes. L'une d'elles, l'actrice Yasaman Aryani, a été condamnée pour cet acte à seize ans de prison (1). 
La sévérité des sentences pour des faits qui, dans tout pays démocratique et un peu sensé, ne sont que normaux, voire sympathiques, a surpris les femmes. "Sauf celles, écrit le site d'information Raseef22 (2), qui savaient que l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, surnommé l'Homme des exécutions, avait été nommé à la tête de l'institution (le Tribunal révolutionnaire islamique). Vingt-quatre ans de prison, cela paraît une vie entière, mais cela ne représente pas grand-chose pour celui qui, en 1988, a fait exécuter des milliers de personnes sans le moindre procès". 

On craint le pire, à nouveau, en Iran. Alors que la colère gronde dans les rues face au coût de la vie et à la corruption du régime, divers témoignages indiquent que la répression vise en priorité les femmes accusées par des religieux de "faire leur intéressante". Aujourd'hui, on atteint le sommet de l'ignominie avec cet appel d'un mollah à tuer les protestataires "de la manière la plus douloureuse possible en les pendant en public" ou encore "de leur couper les mains et les pieds pour les relâcher infirmes afin qu'ils servent d'exemples à d'autres, ou alors en les expulsant du pays" (3).
Au nom de quel dieu fou s'exprime ce personnage monstrueux?

On rêve de voir toutes les femmes musulmanes de la planète ôter leur voile, ne serait-ce qu'une journée, pour afficher leur solidarité avec leurs sœurs iraniennes. Là-bas, en Iran, ne pas porter le voile, ne peut être "un choix personnel". Le voile est une arme politique de répression des femmes.

(1) Une pétition d'Amnesty International pour la défendre:
https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/petitions/liberation-immediate-pour-yasaman-aryani
(2)  "Pour un moment de liberté", Raseef22 (Beyrouth), 29.8.2019, in Le Courrier international, 4.12.2019.
(3) https://www.lalibre.be/international/asie/leur-couper-les-mains-et-les-pieds-l-appel-de-l-iran-au-sujet-des-manifestants-5df0c603d8ad58130dd0d602

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