lundi 21 novembre 2016

Le lundi au soleil

Il y a des matins où on se lève l'esprit sombre, à l'annonce d'un Brexit ou de la victoire d'un Dingo Trump. Et puis, plus rarement, d'autres matins, où on se lève plus léger, avec le sourire.
Comme ce matin, suite à la lourde défaite, dans l'élection primaire de la droite française, de Nicolas l'indispensable. Sarkozy abandonne la politique. Il l'avait déjà annoncé il y a quatre ans et demi, suite à son échec face à François Hollande. Mais le virus fut plus fort. Sarko s'aimait trop pour ne pas revenir. Un des arts de la politique est de savoir se retirer à temps.  Et d'éviter de croire les sondeurs. L'électeur est une anguille qui vous glisse entre les estimations. A trop singer l'extrême droite, à tenir des propos qui sont l'exact contraire de ce qu'il a dit précédemment, à tenter de se faire passer - sans rire - pour le défenseur des milieux populaires face au système et aux élites, Sarko la girouette ne pouvait que dérouter (dans tous les sens du terme) les électeurs de droite. Si on y ajoute la batterie de casseroles qu'il traîne derrière lui, on comprend qu'il lui était difficile de gagner la course.
C'est le janséniste Fillon qui l'emporte largement, un vrai homme de droite, ultralibéral, conservateur, admirateur de Margaret Thatcher, favorable à un rapprochement stratégique avec la Russie. Il a bénéficié d'un soutien appuyé du mouvement "Sens commun", proche de la pseudo "Manif pour tous", il est favorable "à un vrai statut pour la femme au foyer" et a l'intention de supprimer cinq cent mille postes de fonctionnaires. Lui président, la France en bavera, mais tranquillement, sans éclat.
La situation aura le mérite d'être clair: un vrai candidat de droite, plutôt qu'un homme qui fait les yeux doux à l'extrême droite. Qu'en pense les électeurs du centre associés à la droite?
Dans sa déclaration, Nathalie Kosciusko-Morizet a affirmé que le grand perdant de cette primaire, c'est François Hollande. Pas elle, arrivée quatrième avec 2,6% des voix? Pas Sarkozy? Pas Poisson, pas Le Maire, pas Copé? Non, c'est François Hollande. 
La gauche, elle, partira à la bataille en ordre dispersé, sans vraiment y croire. La mobilisation de la droite, hier, devrait l'inciter à serrer les rangs. Mais les erreurs, les pertes de repère, les désillusions, les rancœurs, les querelles d'ego sont trop fortes. La fille à papa, elle, attend son heure. Tranquillement.
Ce matin, il y avait un joli soleil automnal. A présent, les nuages sont gris et la pluie est drue.

Post-scriptum: les réactions de la presse étrangère:
http://www.courrierinternational.com/article/vu-dailleurs-defaite-de-sarkozy-clap-de-fin-pour-le-berlusconi-francais

Aucun commentaire: