mercredi 8 février 2023

Tristes artistes

Les débats et les prises de position qu'ont suscités ce qu'on appelle l'affaire Vivès renvoient à la question de la liberté artistique. Un artiste peut tout dire, estiment certains, parce que son rôle est de nous bousculer, de nous amener à nous interroger notamment sur les normes. Parlons-en des normes précisément : à quel moment sort-on de la création ? En quoi les récits autobiographiques de Gabriel Matzneff relatant ses relations sexuelles avec des enfants ou des adolescents (récits en leur temps encensés par une certaine intelligentsia) sont-ils de la création ? Transgresser, est-ce créer ? Hurler sa haine et appeler à la violence, est-ce créatif ? Ou au contraire destructif ?
On repense à ces rappeurs qui dans des chansons avaient, l'un (Nekfeu), appelé à "un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo", l'autre (le bien nommé Disiz la Peste), annoncé aux membres de l'équipe de Charlie Hebdo : "je vous couperai les mains" (1). Quel rôle de tels appels ont-ils pu avoir sur les esprits dérangés des sombres crétins qui ont massacré l'équipe de Charlie ?
Certains ne méritent pas le nom d'artiste.

(1) https://moeursethumeurs.blogspot.com/2015/01/la-question-des-limites.html

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