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samedi 21 octobre 2023

Avec foi et loi

Les barbares du Hamas qui, il y a deux semaines, ont massacré, torturé, violé, dépecé toute personne qui croisait leur chemin ou même qui se cachait chez elle ne peuvent être qualifiés de sans foi ni loi.
Le jeune fou furieux qui a tué récemment l'enseignant Dominique Bernard dans son lycée d'Arras n'est pas sans foi ni loi. Pas plus que celui qui a tué Samuel Paty il y a trois ans ou que celui qui a tué à Bruxelles des supporters suédois parce que des exemplaires du Coran ont un jour été brulés dans leur pays.
Tous ces islamistes qui tuent celles et ceux qui ne pensent pas ou ne sont pas comme eux ont foi en un dieu ou un prophète dont ils ont fait un être de terreur et de sang et c'est en son nom qu'ils agissent en tueurs.
Leur loi, c'est la charia qui les exonère de toute humanité et leur enjoint de faire disparaître les mécréants.
On ne peut qu'être horrifié par ces crimes et par leurs justifications. Le jeune Mohammed Mogouchkov qui a tué Dominique Bernard et a blessé grièvement deux autres membres du personnel de son ancien lycée s'est dit envoyé en enfer par la démocratie. Dans une courte vidéo enregistrée juste avant son passage à l'acte, il qualifie les Français de « peuple de mécréants ». « Vous m'avez appris ce que sont la démocratie et les droits de l'homme, et vous m'avez poussé vers l'enfer », poursuit-il, avant de prêter allégeance à l'État islamique. En attaquant sauvagement des enseignants, il s'est exclamé : « Qui te donne l'air que tu respires ? Qui est le seul Dieu ? Appelle Marianne, appelle ta République ».
Ces croyants qui rejettent les valeurs qui nous animent se donnent droit de vie et de mort sur les autres. Mais ils ne représentent pas l'islam, déclarent mollement les imams ou autres porte-parole des musulmans qui nous certifient que l'islam est une religion de paix. On n'arrive plus à les croire.

Six jours après le pogrom commis par le Hamas, Le Monde publiait une tribune d'Abdennour Bidar, philosophe spécialiste de l'islam (1). Il a très vite condamné "sans réserve, sans ambiguïté et sans aucune hésitation les massacres et prises d’otages perpétrés par le Hamas", et les dénonce "comme une pure barbarie et sauvagerie absolument injustifiables". Il a exprimé sa "compassion envers tous les Israéliens, toutes les victimes de toutes nationalités, qui sont (s)es sœurs et frères en humanité (...)". Mais, dit-il, "je suis également très alarmé de constater que, du côté musulman, se fasse attendre à ce point une prise de parole à la hauteur de la gravité des faits. Je ne voudrais pas que dure trop longtemps ce silence aussi assourdissant, ou bien que nous n’entendions que des prises de parole désespérément incapables d’échapper à l’ambiguïté ou à la demi-mesure. J’appelle donc les autorités musulmanes de France à réagir enfin". Et il les appelle à "le faire bien, c’est-à-dire de façon décente. Car il est à l’inverse indécent d’entendre, ces derniers jours, des déclarations qui voudraient expliquer ce qui s’est passé en arguant de la situation intolérable faite par Israël aux habitants de la bande de Gaza, ou de tout ce que l’on peut reprocher à l’extrême droite israélienne nationaliste ou ultraorthodoxe. Cela, parfaitement entendable en soi, n’est pas recevable aujourd’hui : il y a un temps pour chaque chose, une éthique du juste moment, et c’est cette temporalité qui doit être respectée. En de pareilles heures, il s’agit de condamner et de compatir, et non pas de relancer un débat ni de prétendre l’élargir, ce qui ne fait que noyer l’horreur dans le relativisme." Abdennour Bidar réclame "une parole claire, forte, responsable et courageuse des représentants de la communauté musulmane de France ! ".
Le philosophe s'insurge aussi "contre ceux qui, en France et de par le monde, voudraient faire de cette barbarie une cause religieuse, en l’occurrence la cause de l’islam. Non ! Non, l’islam ne saurait être légitimement invoqué ici, et personne n’a le droit de se réclamer de l’islam pour commettre ou prétendre fonder en raison l’irrationalité de tels actes. Aucune sacralité n’exonère leurs auteurs du sacrilège qui est le leur, à l’encontre de la personne humaine, de l’humanité, et d’une religion − l’islam − qu’ils prétendent servir alors qu’ils l’assassinent".

Une semaine après, on attend toujours des paroles aussi fortes. On ne les a pas entendues non plus après l'assassinat de Dominique Bernard et celui des supporteurs suédois.
Dans La Libre Belgique (2), Fouad Benyekhlef et Hamid Benichou, militants laïques, demandent aux imams de "procéder à une importante autocritique". Les belles déclarations de principe en faveur de la paix et du rejet de la violence ne coûtent rien. "Si les religieux se sentent obligés de condamner les attentats commis au nom de l’islam, ils sont pourtant moins enclins à ouvrir les yeux sur l’état des lieux actuels. Car s’il est normal de condamner le terrorisme, cette normalité ne semble pas si évidente lorsqu’il s’agit de dénoncer de manière explicite les intolérances et les formes de rejet présentes dans l’islam de Belgique, qui peuvent également conduire à des situations violentes." (...)
"Dans cette ambiance de repli caractérisée par la frustration, le ressentiment et la victimisation, dans ce contexte de guerre israélo-palestinienne marquée par une incapacité de beaucoup à prendre ses distances avec l’islamisme coupable d’atrocités, il existe une double posture prégnante qui ne peut que nous inquiéter, entre les déclarations solennelles de religieux qui semblent se replier eux-mêmes comme dans une forteresse, qui feignent de se positionner comme inclusifs, ouverts et constructifs, mais qui ne cessent de sombrer dans un ultraconservatisme qui les place à l’arrière-garde, et sporadiquement dans la réaction. Les exemples sont nombreux, nous avons pu le constater avec ces positions risibles concernant l'Evras (note : éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle), ou encore avec leur mutisme concernant les actes barbares du Hamas et avec leur communication plate et molle suite au dernier attentat de Bruxelles." Les deux auteurs de cette tribune attendent des imams belges, dont ils dénoncent l'incompétence, des actes forts et une remise en question de certaines pratiques, un engagement clair en faveur de l’État de droit, de la liberté de conscience, du droit au blasphème, de la liberté sexuelle, du respect des minorités. "Les laïques musulmans doivent reprendre en main la question musulmane en Belgique et peindre un tableau en adéquation avec le véritable esprit belge : celui de leur vision d’une société ouverte, sans complaisance vis-à-vis des interprétations violentes ou liberticides. Ils doivent neutraliser les radicaux et instaurer un cordon sanitaire au sein de la communauté musulmane, une mesure que les religieux semblent incapables de mettre en place."

Si une religion n'est pas clairement dans la défense absolue de l'humanité, c'est qu'elle est nuisible.
En attendant, alors qu'on ne voit pas de signes ou si peu d'une prétendue islamophobie, les actes antisémites se multiplient et les juifs se voient obligés de se cacher. 
En attendant, on ne voit pas les foules musulmanes se presser dans les rues, comme elles le font chaque fois qu'est brulée une page du Coran quelque part dans la monde, pour manifester contre les crimes commis au nom de leur dieu.
En attendant, un peu partout, dans tous les camps, on en appelle à la vengeance, à plus de sang encore. Comme si verser le sang pouvait laver le sang. Assez !

Réécoutons Claude Nougaro, comme nous invite à le faire François Morel (3) :

Il serait temps que l'homme arrive
Sans l'ombre avec lui de la peur
Et dans sa bouche la salive
De son appétit de terreur

Assez ! Assez !
Crie le ruisseau dans la prairie,
Crie le granit, crie le cabri
Assez ! Assez !
Crie la petite fille en flammes
Dans son dimanche de napalm (4)

Note : je ne commente pas les propos des élus et des (ir)responsables de La France Insoumise (à la dignité). Je préfère ignorer leurs hurlements. Ces gens n'existent plus.

(1) https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/13/le-philosophe-abdennour-bidar-sur-l-attaque-du-hamas-contre-israel-vite-une-parole-claire-et-forte-des-representants-de-la-communaute-musulmane-de-france_6194215_3232.html
(2) https://www.lalibre.be/debats/opinions/2023/10/19/lettre-aux-imams-musulmans-il-est-temps-pour-vous-de-proceder-a-une-importante-autocritique-RQHVZFYDSRBU3MKG54THSHSTHU/
(3) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-francois-morel/le-billet-de-francois-morel-du-vendredi-20-octobre-2023-2305680
(4) https://www.paroles.net/claude-nougaro/paroles-assez
https://www.youtube.com/watch?v=vPsOvdOBon8

mercredi 30 août 2017

La fabrique d'islamophobie

On reçoit d'un ami (qui nous veut du bien) une invitation à jeter un œil averti sur le blog d'un certain Issa Hamad. On y lit son billet intitulé "La femme diplômée et ses cornes diaboliques" (1). Dès les premières lignes, on pense à un gag, à une provocation qui va rapidement se dévoiler comme telle. Mais non, il faut se rendre à l'évidence (à défaut de se rendre à la raison): c'est très sérieusement que cet " auteur musulman maghrébin engagé" écrit que les filles "n'ont pas l'intelligence de comprendre quoi que ce soit", que "leur raison d'être" est de "devenir des épouses soumises et des mères aimantes", que "la jeune femme diplômée n'est qu'une petite idiote prétentieuse" et un fatras de bêtises du même tonneau. On se dit que ce texte doit dater du bas Moyen-Age, mais non, il est daté du 7 juillet de cette année. Nous sommes donc bien dans d'obscures années.
Un autre de ses billets s'intitule "La femme est un grand vide". Et il s'explique: "un vide sidéral qui ne désire cependant qu'à être rempli, être comblé. Ça tombe bien, l'homme est un remplisseur dans l'âme. Seulement voilà: le vide féminin engloutit toujours ce dont on le remplit." Ce qui est étonnant avec cet "auteur", c'est qu'il dénonce du haut de sa grandeur et de sa suffisance masculines la prétention féminine. A-t-il une mère, ce grand penseur, des sœurs, une compagne, des filles? N'a-t-il donc que mépris pour elles? Les considère-t-il comme stupides? A-t-il déjà discuté avec une femme, quelle qu'elle soit? A-t-il ne serait-ce que quelques notions de biologie? Croit-il, pour comparer "la femme" à "un grand vide", que seuls l'homme et ses petits spermatozoïdes créent la vie?
Algérien d'origine, habitant en région parisienne, Issa Hamad se donne des allures de Christ. Il s'est fait photographier en contre-plongée, les cheveux au vent. Visiblement assez jeune, il ne supporte pas "la modernité" (2) et est fier de se présenter comme un autodidacte sur les plans religieux et intellectuel. Apparemment, il n'a pas encore lu Charles Darwin, Simone de Beauvoir ou Mohammed Iqbal. Il doit évidemment détester Abdennour Bidar qu'il doit classer comme beaucoup d'autres intellectuels contemporains parmi les traîtres. On pense à celui-ci cependant quand il dit que "beaucoup de nos concitoyens de culture musulmane cherchent à élaborer un rapport libre à leur religion  - et non pas à être sempiternellement encadrés par des clercs, même éclairés. Ils en ont assez des prêchi-prêcha! Ils cherchent une relation intelligente, instruite, contemporaine, à leur foi et à la civilisation islamique mais ils ne trouvent presque rien... ou plutôt si hélas! Ils trouvent sur internet des textes de prêcheurs qui se font passer pour des penseurs." (3)

Ce n'est guère une surprise, Issa le prêcheur croit non seulement en son dieu mais aussi qu'existe un "Système mondialiste" qui oppresse le "musulman maghrébin éveillé de France" et qui promeut le métissage (que lui abhorre). Il a écrit un livre, "à la radicalité assumée", pour sauvegarder l'identité des musulmans de France.
Au-delà des bêtises d'un autre âge qu'il exprime sur son blog (il faut le reconnaître, avec un certain talent), l'homme s'avère dangereux, appelant clairement à la violence. Dans un billet intitulé "CHIRK, le crime impardonnable" (4), il affirme que "si le Prophète était avec nous en ce moment, ce sont ces nouvelles idoles (il cite notamment la République, BNP Paribas et le FC Barcelone) qu'il détruirait sans ménagement. Il bombarderait Wall Street et la City, les stades, les parlements, et toutes sortes de tours de Babel modernes, symboles de l'orgueil et des sacrilèges de notre temps. Il raserait tout ce qui usurperait la moindre parcelle de l'autorité divine. Il n'est plus avec nous. C'est donc à nous de le faire!".
Y aura-t-il quelqu'un pour faire taire ce fou de Dieu qui prétend prendre la place du Prophète? (Et d'ailleurs n'est-ce pas blasphémer que vouloir prendre cette place?) Au nom de la liberté d'expression a-t-on le droit de mépriser publiquement à ce point les femmes et, pire encore, d'appeler aux attentats? Combien sont-ils sur internet à distiller leur fiel, à répandre leurs "analyses" perverses, à appeler à la violence contre la société, à vomir leur haine des femmes, de la modernité, de l'Occident, du monde, de tous ceux qui ne pensent pas comme eux? Que font-ils de positif de leur vie? Qu'ont-ils reçu de la société? Que lui rendent-ils? De quoi vivent-ils? On aimerait avoir des réponses à tant de questions. Et à celle-ci aussi: savent-ils qu'ils sont, ces sinistres prophètes, les premiers fabricants de l'islamophobie?

Lorsque sans parti pris
On établit le bilan d' l'humanité d'aujourd'hui
I d'vient limpide comme un clair de lune 

et lumineux comme un clerc de notaire
Qu' c'est pas d' sitôt qu'les hommes s'ront frères
Et qu' malheureusement au contraire
Nous vivons à présent
Sous le signe affligeant
De la haine et d' ses affluents

C'est triste et déprimant !
Y a de la haine partout
Y a d' l
a haine tout autour de nous
Surtout partout où
Tout se passe par en d'ssous
De mémoire de grincheux
Jamais dans les yeux
On n' vit tant d'regards haineux

Ah y en a-t-y, y en a-t-y
De cette haine qui
Saoule les esprits qui
Perdent le sens d'la fraterni-
-té et ainsi
Çui d' l'altruisme aussi

(extrait de "Tyrolienne haineuse", Pierre Dac)

(1) http://www.issahamad.net/la-femme-diplomee-et-ses-cornes/#comment-132
(2) l'usage d'un blog, c'est moderne, non?
(3) "Plaidoyer pour la fraternité", Abdennour Bidar, Albin Michel, 2015.
(4) 11 juillet 2017.



dimanche 4 juin 2017

Dangereux ramadan

Depuis plusieurs années, depuis qu'une partie des musulmans a basculé dans la violence et l'extrémisme, des services de sécurité un peu partout dans le monde nous disent qu'il faut être plus prudent encore en période de ramadan. Que le risque d'attentat est alors plus important. On l'a entendu ce matin encore, suite au massacre commis à Londres hier soir.
J'avoue ne pas bien connaître le sens de ce jeûne diurne forcé, mais je comprends (très) mal pourquoi, s'ils poussent certains à la violence, il n'est pas appliqué avec plus de souplesse. Et surtout pourquoi il entraîne, chez certains, de telles dérives lâches, imbéciles et haineuses.

Quel est le rôle des religions? Servent-elles à élever ceux qui y croient ou à les écraser en leur faisant sentir leur poids ? L'imposition du ramadan est-elle humaine? A-t-il réellement du sens?
Je pense à ce jeune homme qui, il y a trois jours, a quitté rapidement le cours qu'il suivait pour rentrer dormir chez lui, affirmant combien ce jeûne est difficile à vivre. Que gagne la religion et ceux qui la guident à rendre la vie impossible aux croyants, à amener ceux-ci à préférer dormir que se cultiver? Comment des étudiants peuvent-ils étudier et espérer réussir leurs examens en luttant toute la journée contre la faim? En quoi cette imposition de la privation peut-elle rendre les gens plus intelligents?
Comment des personnes qui connaissent des conditions de travail extrêment pénibles, sur des chantiers, dans des ateliers, peuvent-elles travailler sans manger ni boire durant dix-sept heure sans mettre leur santé en péril? Certains rares imams affirment que "la religion musulmane n'oblige pas les fidèles à se mettre en danger pour suivre le ramadan". Mais la toute grande majorité considère que tout bon et vrai musulman ne peut rien avaler, pas même un verre d'eau. Quelle est la part d'humanité d'une telle religion?

En Tunisie, un prédicateur s'est institué flic du ramadan. Il filme les gens qui ne le respectent pas et diffuse ses images sur les réseaux sociaux. Il dénonce les patrons de bars et de restaurants qui laissent leur établissement ouvert, même discrètement. Le harceleur va jusqu'à se faire accompagner d'un huissier de justice pour mieux stigmatiser les gens qui entendent vivre librement (1).
Le respect du ramadan n'est pas une obligation en Tunise, ce qui n'a pas empêché la justice de condamner jeudi dernier à trois mois de prison quatre jeunes qui avaient eu l'outrecuidace de manger et de fumer dans un jardin public (2).
On voit par là, une fois encore, qu'il n'y a pas d'un côté un Islam tranquille et de l'autre des fous furieux qui utilisent la religion musulmane come prétexte mais n'y entendraient rien. Il y a une lente dérive stalinienne d'une religion qui, de plus en plus en plus, impose ses règles draconiennes par le contrôle social. "Le problème, écrit Chadortt Djavann (3), vient de cette plus-value morale accordée depuis des années aux pratiques religieuses. Le problème vient du fait que, depuis trente ans, les islamistes ont inculqué à des adolescents de confession musulmane que manger du porc est mal, que ceux qui mangent du porc sont impurs. Le problème, c'est que, dans un environnement islamisé, idéologisé, des crétins mentalement fragiles et manquant de culture et de langage peuvent se sentir coupables et impurs parce qu'ils forniquent ou ne font pas le ramadan, et risquent de se radicaliser rapidement, sans même jamais avoir été des musulmans pratiquants."
Le problème, c'est que nous, braves démocrates soutiens de la diversité culturelle, tout athées, agnostiques ou non pratiquants que nous soyons, nous considérons que les religions sont respectables, mêmes dans leurs pratiques stupides qui semblent n'avoir d'autre objectif que d'empoisonner la vie des croyants.

"C'est à chaque musulmane et à chaque musulman, estime Abdennour Bidar (4) de décider librement du rapport qu'il veut avoir à sa tradition spirituelle. Il faut que les musulmans fassent le ménage - pas par la violence mais par l'éducation, le débat interne - de tous les stéréotypes du bon musulman et de la bonne musulmane: faire ses cinq prières, ne pas manger de porc, vivre halal, etc. Et qu'ils se débarrassent aussi de tout ce qui est archaïque: la dissimulation complète du corps pour les femmes, y compris les petites filles, le refus de la mixité, l'école musulmane pour se couper des infidèles, la conviction que l'islam est la meilleure des religions, l'interdiction de remettre en cause le caractère de vérité absolue du Coran, le dogme d'une doctrine unique qui doit rester vraie et appliquée sans tenir aucun compte des changements de temps et de lieu, etc. Nous sommes au XXIe siècle!"

(1) http://www.lalibre.be/actu/international/faites-le-ramadan-ou-vous-serez-filme-et-denonce-5931a75acd702b5fbeeec05c
(2) Le non respect du ramadan est aussi devenu un délit en Algérie et au Maroc. Relire sur ce blog "En cas de faim, est-ce le loup qui fait la loi?" (22.9.2010) et "Les criminels au jus d'orange" (14.7.2015).
(3) Chadortt Djavann, "Comment lutter efficacement contre l'idéologie islamique", Grasset, 2016.
(4) Abdennour Bidar, "Plaidoyer pour la fraternitéé, Albin Michel, 2015.


mardi 14 juillet 2015

Les criminels au jus d'orange

Quel est le rôle d'une religion? Empêcher les gens de vivre, leur "pourrir" la vie? Quand elle est  religion d'Etat, elle devient alors outil de contrôle, de répression, voire de terreur.
Au Maroc, cinq jeunes sont en prison (à Boulmharez, de sinistre réputation) depuis une semaine et devraient être jugés aujourd'hui. Leur crime: avoir bu un jus d'orange sur la place Djemaa el Fna en plein après-midi (1). Ce qui est interdit, même par la loi marocaine, durant le ramadan. L'Etat qui devrait - via ses lois - protéger les citoyens des abus dont ils pourraient être victimes de la part de leurs proches, de leurs employeurs, des religions, des sectes, a ici intégré le droit islamique dans sa législation. Et visiblement, le salafisme gagne du terrain et la délation devient pratique courante. Même si elle est souvent le fait d'hypocrites: combien de ceux qui ont dénoncé ces jeunes, combien d'imams mangent et boivent chez eux, à l'abri des regards? Que s'imaginent tous ces Tartuffe violents? Que la foi naît de la terreur? 
Le pseudo Etat islamique n'est que l'exacerbation des dérives de l'islam. Mais tant de pays appréciés de la plupart des puissances occidentales, tels le Maroc et l'Arabie saoudite (qui fait appliquer la charia, fait fouetter, lapider, décapiter les impies), laissent l'islamisme faire leurs lois. "La France, écrit Abdennour Bidar, reste amie de l'Arabie saoudite qui impose et propage dans le monde un islam hyperrigoriste et autoritaire." (2)
Il faut sortir de l'esclavage à sa propre religion, dit encore Bidar. "C'est à chaque musulmane et à chaque musulman de décider librement du rapport qu'il veut avoir à sa tradition spirituelle. Il faut que les musulmans fassent le ménage - pas par la violence mais par l'éducation, le débat interne - de tous les stéréotypes du bon musulman et de la bonne musulmane: faire ses cinq prières, ne pas manger de porc, vivre halal, etc. Et qu'ils se débarrassent aussi de tout ce qui est archaïque: la dissimulation complète du corps pour les femmes, y compris les petites filles, le refus de la mixité, l'école musulmane pour se couper des infidèles, la conviction que l'islam est la meilleure des religions, l'interdiction de remettre en cause le caractère de vérité absolue du Coran, le dogme d'une doctrine unique qui doit rester vraie et appliquée sans tenir aucun compte des changements de temps et de lieu, etc. Nous sommes au XXIe siècle!"
Reste à espérer qu'aujourd'hui les juges marocains se rangeront, dans leurs décisions, du côté du progrès et de la liberté plutôt que du côté de l'obscurantisme malfaisant. Qu'ils feront de l'anti-jeûnisme.

(1) http://www.marianne.net/prison-jus-orange-qui-offense-ramadan-100235447.html
(2) Abdennour Bidar: Plaidoyer pour la fraternité, Albin Michel, 2015.

vendredi 13 février 2015

D'autres voix, d'autres voies

A quelque chose malheur est bon, dit le proverbe. On peut l'espérer. Les massacres perpétrés, en France, en Irak, au Nigéria et dans tant d'autres pays, au nom d'Allah ou de son prophète, suscitent de plus en plus de réactions d'intellectuels du monde musulman invitant celui-ci à une auto-critique et une solide et énergique remise en question.

L'imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, estime qu'il faut "adapter l'islam à la mentalité française (1). C'est lui qui, à la sortie du dernier numéro de Charlie Hebdo, rappelait que "c'est grâce à la liberté que les musulmans peuvent s'exprimer et pratiquer" (2).

Apparaît, à travers une utilisation violente de l'islam, "la grande misère des magistères musulmans contemporains, écrit Rachid Benzine (3), qu'il s'agisse de l'islam qui s'est implanté ces cinquante dernières années en Europe occidentale à la faveur des mouvements migratoires, ou de l'islam qui domine de nos jours dans la majorité des pays musulmans, et surtout dans le monde arabe". Il estime que le Coran n'a jamais été autant brandi et instrumentalisé, mais, dit-il "jamais il n'a été à ce point méconnu et malmené par ceux-là mêmes qui ont la bouche pleine de ses versets mais qui cherchent surtout à imposer leurs propres vues, à réparer leurs frustrations, à exercer leur haine au nom de Dieu".


Il faut lire le Coran avec un regard actualisé, affirme Mohd Asim (4): "alors que d'autres religions ont connu assez tôt leurs mouvements de réforme et leurs grands rénovateurs, l'islam est resté une religion du VIIe siècle". Un texte n'est qu'un texte, dit-il, tout dépend de l'interprétation qu'on en fait: "le texte a été écrit dans un contexte, dans une époque. Quand ce contexte change, la lecture et l'interprétation que nous en faisons doivent faire de même." Or, on assiste, selon lui, à "une stagnation obscurantiste au centre de l'islam (c'est-à-dire dans le monde arabe) qui bloque la circulation vitale vers le cœur".


Il nous faut notre Vatican II, lui répond en écho Slim Laghmani (5): "si aujourd'hui on confond l'islam, au nom duquel les pires horreurs sont commises, et l'islamisme, qui les glorifie, c'est parce que rien ne les distingue dans leur compréhension du texte. Ils adoptent les mêmes paradigmes, les mêmes méthodes, les mêmes techniques d'interprétation. Ce qui les distingue, ce n'est pas leur compréhension du texte, mais les décisions politiques relatives aux attitudes à adopter. Un immense travail reste à faire, ce qui est de notre responsabilité." Il constate que, hélas, ceux qui s'y sont aventurés ont été ou ignorés ou exécutés. "Tant qu'on ne le fera pas (ce travail), il sera difficile de convaincre, autrement qu'en recourant à des arguments d'autorité, que l'islamisme est une interprétation maladive de l'islam."

"Les musulmans ne peuvent plus nier que le terrorisme a quelque chose à voir avec leur islam, affirme la sociologue allemande Necla Kelek (6). L'islamologue tunisien Abdelwahab Meddeb, qui s'est éteint voilà quelques semaines, écrivait: La question de la violence de l'islam est une vraie question. Les musulmans doivent admettre que c'est un fait, dans le texte comme dans l'histoire telle qu'ils la représentent eux-mêmes. Nous avons affaire à un prophète qui a tué et qui a appelé à tuer. Aux musulmans d'organiser le débat comme ils le souhaitent. C'est en affrontant leurs pratiques qu'ils seront respectés en Europe, dit-elle. "Les musulmans organisés veulent que leurs conceptions religieuses, comme le port du voile, le sacrifice du mouton ou les fêtes religieuses soient reconnues comme des droits. Mais le débat restera obsolète tant qu'il n'abordera pas les questions de laïcité, d'égalité entre hommes et femmes et de responsabilité individuelle."

Il ne faut surtout pas plier face à ceux qui, au nom de leur religion, veulent imposer leur terreur, affirme Ayaan Hirsi Ali (7). "Nous devons reconnaître que les islamistes d'aujourd'hui sont animés par une idéologie politique, qui est inscrite dans les textes fondamentaux de l'islam. Nous ne pouvons plus faire comme s'il était possible d'établir une distinction entre les actes et les idéaux qui inspirent ces actes." (...) "Plus nous répondrons à leurs demandes, plus nous nous autocensurerons. Plus nous adopterons une approche conciliatrice, plus l'ennemi sera insolent. Il n'y a qu'une réponse possible à cet attentat djihadiste écœurant contre l'équipe de Charlie Hebdo. Les médias et dirigeants occidentaux ont l'obligation de défendre les droits les plus élémentaires de la liberté d'expression, sous une forme satirique ou autre. L'Occident ne doit plus faire de concessions, ne doit plus être contraint au silence. Nous devons émettre un message unanime aux terroristes: votre violence ne peut pas détruire notre âme."

Le professeur de philosophie Sofiane Zitouni a salué le dessin de Luz en une du dernier Charlie (8): "le prophète de l'islam, Mohamed, pleure avec nous toutes les victimes de la barbarie et de l'ignorance, et demande à Allah le pardon pour les nombreuses brebis égarées se réclamant de sa religion alors qu'elles n'ont toujours pas compris l'essentiel de son message". 

Le philosophe Abdennour Bidar dénonce "la sous-culture de l'islam". Avec cet acte de barbarie (les massacres des 7, 8 et 9 janvier), on a, dit-il (9), "l'occasion de ce que Pierre Rabhi appelle une insurrection des consciences: on ne peut plus laisser passer, il faut intensifier le combat. Contre le défaitisme, le renoncement aux valeurs de la République, de l'humanité, des droits de l'homme. Contre l'idée aussi que derrière chaque musulman il y aurait un terroriste en puissance, que par essence l'islam serait une religion violente. Contre enfin, dans le monde musulman, la sous-culture de l'islam, qui donne le bâton pour se faire battre et alimenter ce type de préjugés...". A ceux, musulmans ou non, qui pensent qu'on ne peut rire de tout et qu'il faut respecter le sacré il répond: "le rire, nous a appris Bergson, est une catégorie de l'esprit critique! Il en va non seulement de la liberté humaine, mais de la puissance de l'affirmation de l'être humain face à ce qui le tétanise, le sacré et la mort. Soit nous choisissons une transcendance qui nous écrase et ne nous laisse d'autre attitude possible que la prosternation et la soumission, et là, on arrête de rire. Soit on affirme que la liberté humaine est à la hauteur de cette transcendance, on la regarde dans les yeux, et on rit. Ce qui est en jeu, c'est bien le choix qu'on fait de notre humanité. Si l'on considère, après Pascal, que l'homme n'est pas seulement faible et misérable, mais qu'il y a aussi en lui quelque chose de l'infini, on n'a pas à se laisser impressionner par ce qui nous dépasse. Le sacré est à notre démesure. Les dieux sont à notre démesure. Donc, Charlie, qui les contestait, avait une fonction métaphysique".

(1) Revue de presse, France Inter, 13 février 2015, 8h30.
(2) www.sudouest.fr/2015/01/13/l-imam-de-bordeaux-sur-les-caricatures-tout-le-monde-a-le-droit-de-s-exprimer-1795577-681.php
(3) Auteur de Les nouveaux penseurs de l'islam (Albin Michel), "L'après-"Charlie": le salut par l'Histoire?", La Libre Belgique, 4 février 2014.
(4) "Une religion prisonnière de son passé", NDTV (New Delhi, 12 janvier 2015), in Le Courrier international, 29 janvier 2015.
(5) "Il nous faut notre Vatican II", Leaders (Tunis, 12 janvier 2015), in Le Courrier international, 29 janvier 2015.
(6) "Allemagne, année zéro", Die Welt (Berlin, 23 janvier 2015), in Le Courrier international, 29 janvier 2015.
(7) "C'est l'islam qui est coupable", De Volkskrant (Amsterdam, 9 janvier 2014), in Le Courrier international, 29 janvier 2015.
(8) www.liberation.fr/societe/2015/01/14/aujourd-hui-le-prophete-est-aussi-charlie_1180802
(9) "Pour une réforme de l'islam", Télérama, 21 janvier 2015.

mardi 13 janvier 2015

Qui est donc responsable?

L'enquête devra déterminer qui a armé, et éventuellement mandaté, les assassins de Charlie Hebdo. Mais il y a aussi une autre question: qu'est-ce qui a poussé certains à considérer que Charlie Hebdo devait être éradiqué, certains à aller jusqu'à commettre cet acte odieux et d'autres encore à se réjouir que ce soit chose faite? Il y a eu des appels de rappeurs à autodafé et à agression (1). Il y a cette idée, érigée par certains en principe, qu'on ne peut représenter le Prophète et moins encore s'en moquer. Que le faire serait preuve d'islamophobie. Et qu'il n'est que logique que les islamophobes paient un jour pour leur faute. Mais de quelle faute parle-t-on?
Je l'ai écrit souvent (2), il est temps d'en finir avec ce terme pervers d'islamophobie. Une invention de barbus qui est censé interdire qu'on les critique, eux et leurs pratiques. Ce terme n'existe pas pour qualifier des attaques contre d'autres religions. On ne parle pas de christianophobie, alors même que les pratiquants de cette religion sont aujourd'hui les plus menacés dans le monde. On ne parle pas de charliphobie, alors que les appels à agression se sont multipliés (le plus souvent dans l'indifférence générale). On ne parle pas d'écolophobie, alors que des militants écolos se font insulter - et parfois tuer - un peu partout. Il y a toute cette gauche européenne bien pensante qui se dépêche de traiter d'islamophobes tous ceux, de gauche comme de droite, qui ont l'outrecuidance d'être critiques par rapport à l'islam et ses pratiques. Donc, supprimons ce terme d'islamophobie de notre vocabulaire. Car de deux choses l'une: soit il s'agit de racisme, d'agressions, d'attentats (quant on s'attaque à des croyants en fonction de ce qu'ils pensent, à leurs mosquées, leurs églises, leurs synagogues, etc.) et ces faits sont condamnables par la loi, soit il s'agit de critique d'une religion et de ses pratiques et on entre alors simplement dans le jeu démocratique du débat d'idées. Pour l'instant, le terme d'islamophobie entretient - à dessein - la confusion. 

Il est évident que la grande majorité des musulmans ne voulait pas voir des assassins agir au nom de l'islam et tout aussi évident qu'il faut éviter les amalgames. Mais l'islam doit admettre qu'elle  (voir note en bas de page) a une face sombre, qu'une de ses composantes est aujourd'hui extrêmement violente. Quand on a la tête dans le sable, il est difficile d'avancer. "Il y a aujourd'hui une lepénisation de l'islam, estime le réalisateur Romain Goupil (3), même si les musulmans en sont les principales victimes."
Dans sa remarquable "lettre ouverte au monde musulman" (4),  parlant du "démon" DAESH, le philosophe Abdennour Bidar estime qu'il est évidemment indispensable que le monde musulman proclame qu'il dénonce la barbarie commise en son nom, mais que c'est insuffisant, qu'il ne peut se réfugier dans l'autodéfense "sans assumer aussi, et surtout, la responsabilité de l'autocritique". Au-delà de l'indignation, dit-il, c'est le moment d'une remise en question. "Le monstre est sorti de ton propre ventre, le cancer est dans ton propre corps." De nombreuses voix s'élèvent, dit-il, au sein de la communauté musulmane pour amener l'islam à effectuer son aggiornamento, mais elles ne sont pas encore assez nombreuses, assez entendues. "Tu as choisi, dit-il au monde musulman, de croire et d'imposer que l'islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu' il n'y a pas de contrainte en religion." Il appelle à instituer la "liberté spirituelle à la place de toutes les lois inventées par des générations de théologiens!". Il invite à ouvrir les esprits. "Il y a tant de ces familles, tant de ces sociétés musulmanes où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès le plus jeune âge et où l'éducation spirituelle est d'une telle pauvreté que tout ce qui concerne de près ou de loin la religion reste ainsi quelque chose qui ne se discute pas."
Comment s'étonner alors que, lors de débats dans des écoles, ces derniers jours, des collégiens et des lycéens affirment que les dessinateurs de Charlie l'ont bien cherché, qu'on peut tout faire sauf se moquer du Prophète et que ces assassinats sont donc logiques? Comment s'étonner que lors de ces débats certains de ces jeunes de 14-15 ans aient découvert le mot athéisme, aient découvert, effarés, que certains ne se reconnaissent aucun dieu et en nient même l'existence (5)? "Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants", poursuit Abdennour Bidar. Il faut, selon lui, que l'islam entame une profonde réforme dans le sens de la liberté de conscience, de l'émancipation des femmes, de l'égalité des sexes, la démocratie, la tolérance, la réflexion et la culture critique du religieux. 
Sa critique est sévère, il le reconnaît, mais, dit-il, "tous ceux qui ne sont pas assez sévères avec toi - qui te trouvent toujours des excuses, qui veulent faire de toi une victime, ou qui ne voient pas ta responsabilité dans ce qui t'arrive - tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service".

A Châteauroux, ce dimanche après-midi, les organisateurs du rassemblement en hommage à Charlie avaient invité les représentants des religions à s'exprimer.  Le premier à le faire, de manière très (trop) véhémente, fut celui des musulmans. Il condamna les assassinats, mais pour, aussitôt après, estimer qu'il faudrait "des garde-fous à la liberté d'expression" (6). Quelques sifflets lui répondirent. Dimanche soir, sur France 2 (3), le représentant de "Reporters sans frontières" a annoncé qu'il comptait inviter les représentants des différentes religions à signer une charte d'engagement à ne pas vouloir imposer le sacré aux autres. Pour lui, "la liberté d'expression n'a pas de religion".

Parmi les responsables présumés de l'état d'esprit actuel, de cette montée de la violence, il  y a ceux-là mêmes qui se sont fabriqués sur le sentiment d'insécurité et la peur, ces partis politiques d'extrême droite qui ont fait du rejet de l'autre leur fonds de commerce, ces pseudo intellectuels qui pensent avec le regard dans le rétroviseur, nostalgiques d'un temps où les peuples étaient, pensent-ils, plus homogènes, sans ces immigrés qui ont envahi l'Europe. "Il faut rejeter les professeurs de désespérance, disait récemment Abdennour Bidar (7), les sirènes de la haine et du rejet. Le temps de la fraternité doit venir."
On ne demande qu'à y croire.

(1) sur ce blog, : "La question des limites", 9 janvier 2015.
(2) sur ce blog:
- "Faut-il enfiler une burqa pour parler de l'islamisme - (1) 6 septembre 2010 - (2)  9 septembre 2010.
- "Islamofolies", 19 avril 2013.`
(3) Emission d'hommage à Charlie Hebdo, France 2, France Inter, etc., soirée du 11 janvier 2015.
(4)
www.huffpostmaghreb.com/abdennour-bidar/lettre-ouverte-au-monde-m_1_b_6443610.html
(5) témoignage d'une enseignante, France Musique, 13 janvier 2015, vers 8h15.
(6) www.lanouvellerepublique.fr/Indre/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/01/12/Une-confusion-d-emotions-2182414
(7) dans l'émission "28 minutes", Arte, la semaine dernière.
Note: me relisant, je constate que j'ai automatiquement féminisé l'islam, alors que c'est plutôt une affaire mâle...
A propos d'Abdennour Bidar, lire aussi sur ce blog "Modérons-nous", 3 novembre 2011.