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lundi 24 octobre 2022

Allo ? Y a quelqu'un ?

Monsieur et Madame Orange,
cette lettre pour vous dire que je n’en peux plus, que je ne sais plus comment m’adresser à vous qui nous méprisez.
Depuis la dernière semaine de septembre, plus de quatre semaines donc, nous sommes déconnectés : plus de téléphone fixe, plus d’internet. Et chez vous, visiblement, tout le monde s’en moque.

On ne peut communiquer avec vous que via des machines. Le seul moyen de contacter le champion de la communication que vous êtes est mon téléphone mobile qui, quand je vous appelle, tombe sur votre ordinateur qui débite des messages déshumanisés. Je me suis parfois retrouvé sous la pluie (nous sommes dans une zone blanche…) à former le 3900 pour entendre une machine me demander de répondre à sa série de questions par oui ou par non.

Le 26 septembre, alors que nous sommes en panne depuis deux jours (il y a plus de quatre semaines donc), un message nous annonce ceci : « Votre ligne sera rétablie au plus tard le 29/09/2022 18:00 ».
Ce jour-là, à cette heure-là, rien n’avait changé. Entretemps, le 27, je recevais un message me disant que « le technicien est intervenu. Votre installation intérieure doit être vérifiée. »
Après de nouveaux appels, on nous annonce le passage d’un technicien le 1er octobre. Nous ne voyons personne, mais recevons un message nous signalant que « votre ligne est rétablie suite aux travaux réalisés sur notre réseau ». La machine qui a envoyé ce message est visiblement daltonienne, puisque notre Livebox clignotait toujours en rouge (ce qui est toujours le cas 23 jours plus tard).
Ixième coup de téléphone de ma part pour contredire l’information reçue. Une opératrice m’annonce alors le passage à domicile - enfin, une présence humaine ! - d’un technicien.
Ce dernier constate, le 8 octobre (il y a 16 jours donc) que le problème n’est pas lié à notre Livebox mais au réseau qui doit être réparé. Ce doit être fait dans les cinq jours ouvrables, me dit-il. Depuis, rien, sinon une valse d’appels ou de tentatives d’appels, des rendez-vous téléphoniques qui se succèdent sans résultat.

Vendredi dernier, le 21, je reçois un appel d’une opératrice m’annonçant que la réparation se fera ce jour-là avant 18h. Vers 17h, un de ses collègues m’appelle pour me signaler que l’intervention est reportée et qu’il me rappellera le… 27. J’exige qu’il m’appelle ce lundi pour me donner une date précise. Je reçois un message m’annonçant un appel ce lundi entre 12 et 13h. J’ai patienté, avant de découvrir un message envoyé à 12h36 nous informant que ce rendez-vous est reporté au lendemain entre 13 et 14h. Une heure plus tard, il est reporté d’une heure : entre 14 et 15h. Ce soir, à quel jour sera-t-il reporté ? De qui vous moquez-vous ?

Je tente de vous joindre pour protester. Je veux parler à un être humain ! Mais cette même voix enregistrée  - devenue insupportable - après la valse de ses mêmes sempiternelles questions que je connais par cœur, me demande si je veux annuler ce rendez-vous. Si je le fais, je sais qu’il ne se passera tout simplement rien. Je devrais à nouveau tout recommencer …

Nos appareils en wifi sont hors circuit depuis un mois, plus de radio, plus de télé, plus d’imprimante. Vous ne cessez de nous demander de patienter, puis de patienter encore et encore, c’est tout ce que vous êtes capable de nous proposer. Vous nous envoyez une information, puis son contraire.

En attendant, vous nous avez prêté une Airbox pour que nous puissions avoir un minimum de wifi. Cet AirBox fonctionne parfois (sans nous permettre toutefois  d’utiliser nombre de nos appareils), mais régulièrement nous nous trouvons à nouveau sans wifi, faute de réseau téléphonique mobile dans la maison. Ce fut le cas la majeure partie du temps ce dernier week-end. 

Monsieur et Madame Orange, que me conseillez-vous de faire ? Prendre un avocat ? M’enchaîner dans vos bureaux ? Changer d’opérateur ? 

Nous sommes abonnés chez vous depuis onze ans, depuis que nous nous sommes installés en France, mais visiblement, nous ne comptons pas. Un opérateur de télécommunication incapable de communiquer et irrespectueux de ses clients, voilà ce qu’est Orange. Hélas !

Allo ? Allo ? Alloooooo ?

Note : Impossible de transmettre ce message à Orange sur son site. La seule possibilité d'écrire à ce champion de la communication, c'est via un "chat" où visiblement seuls trois ou quatre mots-clés peuvent être utilisés. 

Suite du feuilleton : ce lundi, à 14h17, alors que j'attends un appel d'Orange annoncé entre 14 et 15h (et confirmé ce matin par un sms), je reçois ce message : "Votre RDV téléphonique du 25/10 au (mon n°) entre 16:00 et 17:00  avec votre conseiller Orange est confirmé". Puis-je faire remarquer à Orange que "confirmer" signifie assurer l'authenticité de quelque chose ? On confirme une information déjà donnée. Ici, vous devriez dire que ce rendez-vous est reporté. On ne communique pas de manière hypocrite. Quittez le mépris et assumez vos non-décisions ! Quel message vais-je recevoir entre 16 et 17h ?

Episode 25 (?) : A 16h47, je reçois le sms suivant : "Votre RDV téléphonique du 1/11 au (mon n°) entre 14:00 et 15:00  avec votre conseiller Orange est confirmé". Quelle grossièreté ! Je téléphone aussitôt à Orange, me soumet à la litanie des questions automatiques et fait annuler ce rendez-vous reporté à une semaine. Au revoir et merci, me dit la voix. Je recommence l'opération, nouvelle série de questions et après quelques minutes de patience j'ai enfin une voix humaine au bout du fil. Auprès de qui j'exprime ma colère. La conseillère me dit ne pas comprendre pourquoi on ne m'a pas appelé, qu'une intervention est prévue sur la ligne le vendredi 28. Dois-je la croire ?

Episode 26 (25.10.2022). L'épisode du jour est consacré à la facture. Ce matin, ouvrant mes courriels, je découvre un message intitulé "Comprendre votre supplément sur votre facture du 25/10/2022". Mon sang ne fait qu'un tour : nous avons connu une panne de cinq à six jours début septembre et connaissons une panne complète depuis le 26 septembre et voilà que notre facture est augmentée ! Je clique dans le message sur "En savoir plus" et me retrouve sur le "chatbox" d'Orange qui propose un échange par écrit Je demande des explications, rappelant qu'une conseillère Orange m'a annoncé début septembre qu'elle ferait un geste en diminuant ma facture suite à la panne de cinq-six jours que nous avons alors connue, que nous sommes en panne depuis un mois, que cette augmentation est donc incompréhensible et inadmissible. C'est mon "correspondant" qui ne comprend pas : "voulez-vous que je vous mette directement en relation avec un humain ?", me demande-t-il. Oui, être en relation avec un humain, voilà qui me plairait. A vous de téléphoner, me dit-il. Visiblement, ses capacités sont limitées. Me voilà à former pour la ixième fois le 3900, à passer le cap des questions automatiques pour parler à un humain à qui, très fâché, je débite mon histoire. C'est normal que je n'ai pas eu de réduction sur ma facture de septembre, m'explique-t-il, puisqu'il faut sept jours de panne pour bénéficier d'une réduction d'1 € par jour. Je comprends que la panne a donc été trop courte d'un jour ! La réduction sera appliquée sur ma prochaine facture quand la panne sera réparée. Mais pourquoi alors sa collègue m'a-t-elle promis cette réduction? Il n'en sait rien. Il est désolé. Ils sont tous désolés que leurs collègues ait dit ce qu'il ne fallait pas dire ou n'ait pas rappelé après avoir promis de le faire, ou reporte sans cesse des rendez-vous ou annonce une réparation qui n'a pas eu lieu. Le monde d'Orange me rend fou.


Episode 27 (le 28.10.2022). Reçu un sms d'Orange : "Le technicien est intervenu ce 28/10. Ce service ne sera pas facturé." Il ne manquerait plus que cela ! La panne perdure. Ça fera cinq semaines demain. 
Appel d'un conseiller Orange ce soir, qui vient aux nouvelles suite à l'intervention du technicien. Ah bon ! La panne n'est toujours réparée ? Pourtant, le technicien est intervenu. Puisque c'est comme ça, il nous envoie un technicien expert. Mais que sont donc les autres alors ? Il viendra lundi. A suivre.

Episode 28 et dernier de cette saison (le 31.10) : la Live box fonctionne à nouveau après plus de cinq semaines de panne. Le technicien expert annoncé est passé. C'était le même qui était passé le 8 octobre, un sous-traitant d'Orange, qui nous avait dit qu'il ne pouvait faire plus, que c'était à l'équipe réseau d'Orange d'intervenir. Il n'a pas vraiment trouvé d'explication à la panne, mais l'a réparée. C'est bien un expert. Ouf !

vendredi 12 novembre 2021

L'élégance du sanglier

Mais quelle surprise ! Que lui est-il arrivé ? Voilà que le patron des chasseurs français n'est qu'un chasseur. Il aimait présenter les chasseurs comme les premiers et les meilleurs des écologistes. "La chasse durable que nous pratiquons a une fonction dans une approche écologique moderne de nos territoires", écrit-il dans une luxueuse plaquette intitulée "La chasse, cœur de biodiversité". La Fédération nationale des chasseurs qu'il préside entend "agir encore et toujours pour la biodiversité", se vantant de "sauvegarder et exiger que les biocorridors soient respectés", de "ramasser annuellement des déchets dans la nature", d' "entretenir des passages à faune", de "suivre et étudier les espèces migratrices" ou encore de "réguler les espèces invasives exogènes". Et voilà que, sans crier gare, il nous dit: "j'en ai rien à foutre de réguler". Quelle déception ! On lui faisait tellement confiance à cet homme délicat. Invité, sur RMC, à réagir à des images montrant des daims parqués dans un enclos pour y être tranquillement tirés, Willy Schraen a affirmé qu'il n'a pas à jouer “les petites mains de la régulation” de la biodiversité. “Moi mon métier c’est pas chasseur, j’en ai rien à fout' de réguler”, a-t-il déclaré. Son truc, c'est “du plaisir dans l’acte de chasse”. 
Voilà donc que les chasseurs prennent plaisir à chasser. Qui s'attendait à une déclaration aussi bouleversante ? "T'as rien compris à la chasse ! J'vais t'expliquer ce que t'as pas compris. Toi, tu penses qu'on est là pour réguler ?, demande-t-il à son interlocutrice (1). Mais t'as pas compris ?  T'as pas compris que nous c'est une passion ? T'as pas compris qu'on prend du plaisir dans l'acte d'chasse. T'as compris ça ? Tu crois qu'on va dev'nir, nous, les p'tites mains de la régulation ? Moi, mon métier, c'est pas chasser. J'en ai rien à fout' de réguler ! Je vais à la chasse parce que c'est une transition extraordinaire dans ma passion et j'y prends du plaisir." Bientôt, il nous dira qu'il n'en a "rien à fout'" des accidents de chasse - dont certains mortels - qui se sont multipliés depuis le début, récent, de la saison.

Sur la couverture de la plaquette de la Fédération nationale des Chasseurs, on découvre qu'il s'agit d'une "association agréée au titre de la protection de l'environnement" dont elle n'a rien à fout'.  Y est reproduite cette phrase de Rudyard Kipling: "N'admettez rien a priori si vous le pouvez le vérifier". Je l'avoue: je n'avais pas admis que les chasseurs étaient les rois des écolos. Ce brave Willy, qui tutoie si sympathiquement ses détracteurs, vient de m'aider à le vérifier.

(Re)lire sur ce blog: "Chasse punitive", 25.9.2021; "L'âge de chasse", 22.9.2019; "La saison des Tartarin", 13.9.2018; "La fable du loup et du rap", 17.2.2015.

(1) https://www.huffingtonpost.fr/entry/chasse-willy-schraen-nen-a-rien-a-foutre-de-reguler-avec-la-chasse-et-provoque-un-tolle_fr_618bebfee4b06de3eb7e05cf

mardi 6 novembre 2018

Vieux con

Sa différence avec le Front national? "Le F.N. n'a jamais proposé de sortir de l'Union européenne", dit-il. Lui, le Frexit, c'est son credo. C'est toute sa vie. François Asselineau est président (sans doute à vie) d'un parti confidentiel qu'il a créé: l'Union populaire républicaine. Si populaire que son parti revendiquait l'an dernier une quarantaine de membres dans l'Indre et que pour la campagne présidentielle de 2017, Asselineau a recueilli 0,84% des suffrages. Ce qui lui permet de prendre les autres élus de haut et en premier lieu le président de la République qu'il appelle "Micron". Et qu'il traite de "dictateur", de "crétin politique" ou de "petit con". Visiblement, la notion d'assertivité lui est aussi étrangère que les pays voisins. On a parfaitement le droit de critiquer quelqu'un d'autre, de ne pas être d'accord avec lui, mais on peut en parler dans une certaine forme de respect, en gardant sa propre dignité, à tout le moins sans abreuver l'adversaire d'insultes. Mais Asselineau ne semble exister (comme tant de gens aujourd'hui sur les réseaux dits sociaux) que dans l'injure et la certitude qu'il comprend tout mieux que les autres (les autres étant de toute façon des cons). 
A Chateauroux où il a fait son show récemment durant trois heures, ils étaient, à voir la photo, une centaine à l'écouter, l'applaudir, le féliciter. De quoi? On ne sait. De sa grossièreté? De son agressivité? De ses velléités de casseur? De ses analyses simplistes? Sait-il, lui aussi, que les gens méprisants sont méprisables? Voilà pourquoi on se permet de le considérer comme un vieux con. Il nous en donne le droit.

Jean-Sébastien Le Berre, "Le one-man-show de François Asselineau", La Nouvelle République-Indre, 6.11.2018.

jeudi 8 décembre 2016

Insupportables hyènes

Question: Comment appelle-t-on le gîte de la hyène?
Réponse: Internet.
Après avoir lu sur les sites de la Libre Belgique et du Soir les articles saluant la mémoire  de Jacky Morael, j'ai commis l'erreur de vouloir lire les commentaires des lecteurs. La plupart sont des messages de condoléances, de sympathie, de tristesse. Mais quelques-uns sont cyniques, moqueurs, irrespectueux, grossiers, parfois répugants. Certains commentateurs en disent plus sur leur niveau d'humanité (extrêmement faible) que sur l'objet de l'article.
Signe des temps, ces gens si peu humains ne se cachent plus. Il y a deux, trois ans encore (1), les hyènes utilisaient un pseudonyme pour cracher leur bave. Aujourd'hui, elles affichent leur identité, sans complexe.
Sur l'un des deux sites que j'évoquais, un article évoque les magouillages d'un élu qui se serait fait rembourser ses vacances sous prétexte de congrès. Vrai ou faux, qu'importe, les hyènes n'attendaient que cet os sur lequel elles se jettent en glapissant. "TOUS les élus de TOUS les partis" font pareil", proclame l'une d'elles à qui est étrangère toute notion de nuance.
Les hyènes sont les petits soldats du populisme.

(1) A (re)lire sur ce blog, sur le même sujet, dans les mêmes circonstances (hélas) "Dany Josse et les hyènes", 5 mai 2011.

jeudi 17 mars 2016

Les rustres du XVIe

Les "affreux, sales et méchants" ne sont pas ceux que l'on pense. Des habitants du "saazième" arrondissement de Paris sont venus hurler, en costume cravate et manteaux de fourrure, leur haine des sans abri lors d'une réunion d'information. La mairie de Paris va créer à l'entrée du bois de Boulogne un centre d'accueil d'urgence pour deux cents personnes. Totalement inacceptable pour un millier de personnes dont le principal argument se résume au coût élevé de leur appartement. Peut-on tolérer de voir des sdf depuis un logement payé six cents mille euros? A ce prix-là, on a le droit de ne pas voir la misère.
Les insultes et grossièretés ont fusé à l'adresse de la maire de Paris, absente lors de ce débat, de l'un de ses adjoints, de la préfète de Paris et du recteur de l'université de Paris-Dauphine qui accueillait ce qui devait être une rencontre et s'est transformé en concours de crachats. "Dégage!", ont crié au recteur les voisins en colère, alors qu'ils étaient chez lui. Chez ces braves gens du XVIe,  la grossièreté le dispute à l'irrespect. Le bois de Boulogne n'est pas constructible, hurlent les opposants. Pourtant, leur fait-on remarquer (1), une dizaine de leurs clubs sélects y ont été érigés. Oui, mais en toute légalité, répondent-ils. Le centre d'accueil sera tout aussi légal. Mais cette légalité-là, ils n'en veulent pas. Un sans abri est-il légal?
On se pose une question: a-t-on demandé aux sdf s'ils ont envie de se réfugier dans un quartier de rustres braillards, égoïstes et mal éduqués?

(1) interview de Monique Pinçon-Charlot, Journal, France Inter, 16 mars 2016, 13h
et http://www.liberation.fr/france/2016/03/17/le-xvie-est-l-arrondissement-de-l-entre-soi-bourgeois_1440315

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75016/insultes-en-pagaille-a-la-reunion-sur-le-centre-pour-sans-abri-du-bois-de-boulogne-14-03-2016-5626601.php
http://www.liberation.fr/france/2016/03/15/insultes-vociferations-des-habitants-du-xvie-dechaines-contre-un-centre-pour-sdf_1439624