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jeudi 6 juin 2013

Cris et frémissements

Dans cette salle d'attente d'un hôpital, la télé diffuse un match de tennis féminin. On ne peut échapper aux cris d'une joueuse qui accompagnent chacune de ses balles. Elle ahane. On se dit qu'elle devrait arrêter de se faire du mal. Qu'attend la Ligue des Droits de l'Homme pour faire interdire Roland-Garros? En sortant, on voit les panneaux routiers invitant à respecter le silence autour de l'établissement.

Sur la Première (chaîne radio de la RTBF), on essaie d'écouter les infos. On ne peut échapper à la pub omniprésente et surtout à l'une d'elles, vociférante: un homme nous annonce en hurlant qu'il n'est pas coucou. S'informer est une activité qui réclame courage et abnégation.

Sur la Une télé (RTBF), dans le JT de 19h30, Malika Attar nous annonce pour ce soir (1) une de ces belles histoires dont elle a le secret: celle d'une maman qui a tué l'un après l'autre ses trois enfants dès leur naissance et a caché leurs corps dans son congélateur. On n'a pas encore vu l'émission qu'on a déjà hâte d'être le mercredi suivant pour découvrir une autre belle histoire de Tante Malika.

Allez savoir pourquoi, il y a des jours où on rêve d'île déserte.

(1) 5 juin 2013.

lundi 16 avril 2012

Une page de publiphobie

Vacances en France. On se désintoxique de la télé et on écoute plus quotidiennement encore que d'habitude France Inter. On ne s'étendra pas ici sur la qualité - indéniable - des programmes de la chaîne généraliste publique, mais quand on retrouve sa petite sœur belge, la Première, ce qui saute à l'oreille c'est que cette dernière ressemble à une vulgaire chaîne commerciale. Ses programmes sont truffés de pubs aussi agressives qu'intrusives. Les pubs s'installent n'importe où, coupent en morceaux les émissions. Sans respect pour les présentateurs, leurs invités, leurs auditeurs.
Un exemple ce lundi: dans le Forum de Midi, Fabienne Vande Meerssche se penche sur les problèmes de la STIB. Pour ce faire, elle reçoit différents invités et dialogue avec les auditeurs. Mais, régulièrement, elle se voit forcée de leur proposer de "se retrouver après ceci". "Ceci" étant une page de pub. Ces pubs qui nous prennent pour des cons trouvent difficilement leur place dans des émissions qui parient sur notre intelligence. Avec France Inter, on écoute vraiment la différence. On prolonge alors ses vacances.

mercredi 15 septembre 2010

La Première nous prend pour des cons

Que reste-t-il de la Première (chaîne radio de la RTBF) depuis que le billet de Paul Hermant en a disparu? Disparu de l'émission du matin du moins. Selon certaines sources, on pourrait l'entendre dans une autre émission, à une autre heure. Lesquelles? C'est un secret. Apparemment bien gardé. Revenons à la question: que reste-t-il de la Première? De la pub. J'allume la radio un matin, vers 8h25, 8h30. J'y entends une publicité, puis, deux, puis trois. Finalement quatre. J'ai enfin droit au "Café serré" de Thomas Gunzig. Le présentateur a ensuite juste le temps d'annoncer une nouvelle page de publicité. Je coupe ma radio. Je la rallume en fin d'après-midi de retour du travail. Je préfère la Première à Classic 21 pour ne pas être importuné par le radioguidage qui ne me concerne pas. Mais on n'échappe pas au radioguidage. Il est partout. Sur la Première aussi. "Vous êtes ralentis par un accident à hauteur de Grand-Bigard", m'informe le radioguideur. J'apprends aussi que je ralentis fortement à hauteur du carrefour Léonard et que je suis quasiment à l'arrêt sur six kilomètres en direction de Mons. C'est bien mal me connaître, moi qui suis en train de pédaler allègrement (ou presque) et sans obstacle, le long de l'Escaut en direction de la France. Retour au présentateur. Il a juste le temps d'annoncer sa séquence suivante. Elle suivra la pub, nous dit-il. Je coupe ma radio. Finalement, je préfère de loin le ronronnement des péniches et le cri des canards. Les canards cancanent, nous précise Robert. Le Petit.

lundi 4 janvier 2010

Une seule chaîne?

Ca y est! La RTBF est en train de gagner son pari: se confondre avec RTL-TVI. Voilà longtemps que les deux JT nous proposent les mêmes sujets, souvent dans le même ordre. (Je me souviens qu'un copain qui travaille au JT de la RTBF me racontait, il y a bien dix ans, qu'il avait vu un éditeur jeter les bras au ciel et pousser des cris de joie en voyant à 19h les titres du JT de la concurrence. "Super! On a les mêmes!", s'était-il écrié.)
Voilà longtemps maintenant que la RTBF produit son émission sur les têtes à claque * pour concurrencer "Place royale" de RTL.
Longtemps que la pub a envahi les programmes de ce qu'on appelait encore (il n'y a pas si longtemps) le service public. Depuis un certain temps, les séries se voient insérer de la pub dans les pauses pudiquement qualifiées de "naturelles". Entendez par là les pauses qui sont prévues pour y glisser de la pub. Même le Jeu du Dictionnaire en radio est entrelardé de pubs. (du lard ou du cochon?)
Restait un rare verrou: la RTBF ne pouvait interrompre les films de cinéma qu'elle diffuse. Ce verrou vient de sauter en ce début d'année 2010. Preuve que nous sommes entrés de plein pied dans la modernité.
D'ailleurs, depuis le 19 décembre, la pub peut entrer absolument où bon lui chante, à part les JT et les programmes pour enfants. Ainsi en a voulu l'Europe. On appelle cela du "placement de produit". La Communauté française de Belgique s'est alignée sur la volonté européenne. Elle est la première, avec la Roumanie et la Slovaquie, à appliquer la directive.
Mais le CSA a mis les choses au point: les chaînes devront signaler que tel ou tel programme contient "des placements commerciaux de produits, marques ou services". Ouf! nous serons prévenus! Notre conscience sera préservée!
Finalement, Le Lay, patron de TF1, avit vu juste avant tous les autres, quand il déclarait (c'était en 2004): « A la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »
Le mieux que nous puissions faire, c'est de ne plus regarder la télé. Est-il encore bien utile d'avoir autant de chaînes si c'est pour qu'elles nous phagocytent toutes le cerveau? La Boétie appelait cela " la servitude volontaire". C'était au XVIe siècle. Celui de la modernité.

* les têtes à chapeau claque s'entend. Bien sûr!

jeudi 28 février 2008

LA RTBF nous prend pour des cons

La publicité est plus triomphante et plus présente que jamais. Elle est capable de débarquer, pas gênée, sans crier gare, au beau milieu des émissions, même celles du service public, en télé comme en radio (La Semaine infernale ou le Jeu des Dictionnaires, par exemple). Autrefois, elle était placée avant ou après les émissions. Maintenant, elle surgit en leur milieu. Et plus personne ne s’en étonne ni ne s’en offusque. Il y a quelques années, des voix s’étaient élevées pour protester contre les interruptions publicitaires que la RTBF voulait introduire dans les coupures « naturelles » (!) des séries. (Les coupures sont qualifiées de naturelles dans la mesure où un passage au noir se fait très naturellement au beau milieu d’une scène pour qu’un spot publicitaire s’y glisse le plus naturellement du monde...). Déjà, on sentait bien que les responsables de la RTBF nous prenaient pour des cons.
Ce jeudi soir, je restais scotché devant « Le papillon noir », un téléfilm que diffusait la RTBF. Au départ, j’avais l’intention de ne regarder que la première demie-heure, en attendant que débute « Envoyé Spécial » sur France 2. Mais j’ai laissé passer l’heure, incapable de décrocher de cette fiction à l’intérieur même de laquelle il est impossible de distinguer fiction et réalité. Et puis, Cantona y est assez impressionnant dans ce rôle de vagabond peut-être psychopathe. Et peut-être pas. Et puis voilà que ce thriller bien construit est interrompu brutalement (le mot n’est pas trop fort) par une page de pub. Sur une chaîne de service public ! (peut-être faut-il dire « sévices publics » désormais ?). Je me suis dit : les cons, ils ont réussi à me faire décrocher. Je ne connaîtrai pas la fin de l’histoire. Je suis passé sur « Envoyé Spécial » et un excellent reportage de Caroline Fourest: "Hymen, le poids des traditions". Merci la pub !
Pour une fois, je me demande si Ego 1er, roi des Français, n'a pas raison, quand il appelle à la suppression de la pub sur les chaînes publiques. A quoi joue donc le service public ? A ressembler au privé ? A transformer ses téléspectateurs en consommateurs ? Et que fait le CSA ? Y a quelqu’un ?

Post-scriptum : en général, en télé, je zappe les pubs systématiquement, ou au moins je coupe le son, ou alors j’arrive à ne pas les voir ni les entendre. Mais je dois avouer qu’il y a une (et une seule) pub que j’aime bien : c’est celle pour Spa Reine, "l’eau qui purifie". Il y en a trois versions. A chaque fois, un verre de Spa est balancé à la figure d’un(e) gros(se) con(ne). C’est la seule pub, à ma connaissance, qui fasse du bien.