lundi 6 octobre 2008

Les anti-éoliennes font beaucoup de vent

Difficile d'échapper aux opposants aux éoliennes en ce moment. Ce soir, déjà assez énervé par un sujet précédent (1), je fuis No Télé devant les arguments d'un anti-éolien de Leuze. Je zappe sur FR3 pour suivre les infos régionales. Et je tombe sur un sujet sur les anti-éoliens... J'ai coupé la télé.
Le Leuzois que j'ai esquivé estimait que les éoliennes coûtent une fortune à la collectivité en termes de certificats verts. S'insurge-t-il sur le coût bien plus ENORME des centrales nucléaires que nous payons tous? Parce que, aujourd'hui, d'un sujet à l'autre, un des arguments principaux de ceux qui s'opposent aux moulins à vent, c'est que ceux-ci rapportent de l'argent à quelques-uns. Je ne le conteste pas et j'admets volontiers que certains entrepreneurs ont flairé l'aubaine et espèrent installer des éoliennes un peu n'importe où. Mais les mêmes opposants n'ont jamais protesté, que je sache, contre Electrabel, gigantesque groupe privé très longtemps monopolitisque, qui s'est généré des bénéfices gargantuesques en nous faisant payer très cher son (notre) électricité nucléaire! Les nimbystes se découvrent, brusquement, des sentiments de protecteurs de la collectivité (pour un peu, on les croirait communistes - non, je rigole!) qui cachent mal leurs points de vue très personnels, très (trop) souvent réduits à l'esthétique. Les éoliennes gâchent leur paysage. Les mêmes ne se sont évidemment jamais demandé si leur maison est "belle", si les pylônes qui transportent l'électricité nucléaire sont élégants ou si l'avenir qu'ils espèrent pour les enfants (et ceux des autres) est lumineux.
Il faut dire qu'ils sentent bien qu'ils ont le soutien de leurs bourgmestres: ceux d'Antoing, de Brunehaut et de Tournai ont déposé un recours contre un projet d'éoliennes aux confins de leurs trois communes. "Il faut réfléchir", dit Pierre Wacquier, bourgmestre de Brunehaut, qui en veut bien chez lui, mais, désolé, "franchement, je ne vois pas où à Brunehaut. Notre territoire n'est pas bien grand." N'y voyez aucun nimbysme, bien sûr. D'autant qu'il "ne mène pas un combat contre les énergies renouvelables. Bien au contraire!" C'est pas que je ne veux pas, mais je ne peux pas! Son collègue tournaisien, Christian Massy, estime que "il n'y a pas le feu au lac, puisque la Wallonie a déjà dépassé les objectifs européens en matière d'énergie renouvelable." Manque de bol pour lui: trois jours après ces courageuses déclarations, l'Union européenne décidait de faire passer de 6 à 20% la part des énergies renouvelables. Le bourgmestre de Brunehaut va jusqu'à refuser le projet d'un agriculteur qui voudrait, grâce à une éolienne domestique de 18 m, produire l'électricité nécessaire à son entreprise agricole. Le bourgmestre s'y oppose, arguant de la proximité... d'une voie lente (attendue depuis plus de dix ans). On notera que le long de cette future voie lente s'élève depuis longtemps un pylône GSM au moins aussi haut.
Mais, on l'a compris, les bourgmestres, c'est comme les éoliennes: ça tourne avec le vent. Si des riverains sont contre, ils le sont aussi. Une voix, c'est toujours bon à prendre. Et le subjectif prend le dessus. On sent bien que ce n'est pas l'intérêt collectif qui compte, juste le sentiment de riverains qui trouvent qu'une éolienne "c'est pas beau" et que de ce fait leur maison va perdre de la valeur.
Dans "Le divorce français", le journaliste François de Closets pointe ces politiques qui suivent l'opinion publique: "C'est parce que le peuple peut se tromper que les élites doivent avoir le courage de prendre des décisions impopulaires. Si vous ne prenez pas de décision impopulaire, vous ne gouvernez pas."
Chez nous, ne cherchez pas "l'élite", elle se fond dans le peuple. Non aux éoliennes, mais oui au centre de glisse, soi-disant créateur d'emplois, gaspilleur d'eau, d'énergie et de nature et générateur de CO2. C'est qu'une élection, ça se mérite chaque jour!

(1) un ministre-présidents (je ne citerai pas son nom) serrant les mains de manifestants protestant contre le coût de la vie, comme s'il n'appartenait pas aux décideurs. Ahurissant, mais culotté, je m'incline!


Derrière leur auvent, et
dans un climat de réchauffement,
les bourgmestres d'Antoing et de Brunehaut
se sont associés,
Fini donc les ambiances électriques
c'est donc cela la vie en rose!

Je sais,
C'est rotor...mais j'en suis pale !

Et si on veut tout des Magnette tiser
Qu'on le fasse avec force 5 !

Skier fait, ( ce recours ) est
blanc de cohérence
comme neige au soleil.
Bon prince,
CO2 que je remet...
un bonnet...
d'âne.

Patrick A

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord avec l'analyse!! Personnellement je suis SIDERE des arguments utilisés.
Extrait du site "Eoliennes à tout prix":
"Les éoliennes menacent-elles votre santé? Oui, et en voici les symptômes: Déprime, Stress, Irritabilité, Angoisses, Nausées, Troubles du sommeil et du repos, Arythmies cardiaques, Céphalées, Vertiges, Nausées, Nystagmus (oscillations involontaires oculaire), Trémulations (agitation involontaire), Dyspnées (sensation pénible de la respiration), Troubles circulatoires, Troubles visuels, Diarrhées, Acouphènes (bourdonnement d'oreilles) , l'effet stroboscopique peut entraîner des troubles épileptiques, Influence sur la Qualité et Quantité du Sommeil..."
Tiens! pas de cancer ou de constipation, de bronchite (ben oui les courants d'air) ou de torticolis (si je regarde trop une éolienne), pas de leucémie ou de mutations génétiques (comme pour le nucléaire), ... ??
NO COMMENT !!!!!
En tout cas, le nimbysme apparaît comme une maladie psychologique qui affecte très fort les capacités de raisonnement.