Une fois de plus, une fois encore, Mahomet se dit que oui, vraiment, c'est dur, très dur, d'être aimé par des cons. Surtout quand ces cons sont aussi d'immondes crapules, de sombres barbares, d'infâmes salauds.

On ne retiendra pas le nom de l'infect terroriste qui a décapité vendredi un professeur d'histoire-géographie d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. Mais on se souviendra de cet enseignant. Il faut que vive son nom. Il s'appelait Samuel Paty et était, selon ses élèves, sympa, bienveillant, à l'écoute. Il donnait, disent-ils, envie d'apprendre, savait animer ses cours. Depuis des années, il travaillait notamment sur la liberté d'expression et tentait de faire vivre trois valeurs auxquelles il croyait passionnément: la liberté, l'égalité, la fraternité. Il jouait son rôle d'éveilleur, aidait ses élèves à comprendre le monde, à l'analyser, à devenir plus critiques, plus intelligents. Il les formait à devenir des citoyens. Et le voilà, pour ces raisons-là, sauvagement massacré par un jeune homme qui ne le connaissait pas, déformé par les propos outranciers et mensongers du père d'une élève et d'un pseudo imam islamiste, connu pour ses positions agressives, qui lui reprochaient d'avoir analysé en classe des caricatures de Mahomet.
On se le demande, à quoi sert l'école pour eux? A fermer plutôt qu'à ouvrir? A obscurcir les esprits plutôt qu'à les éclairer? A asservir plutôt qu'à rendre libre et autonome? Jusqu'où les laisserons-nous aller dans ces agressions des valeurs de la République? Combien de crimes encore les laisserons-nous commettre?
Comme l'écrit le Printemps républicain, "Aujourd’hui, nous en avons assez. Assez de pleurer nos morts. Assez qu’on s’en prenne aux premières lignes de la République. Assez de cette pieuvre islamiste qui prospère, qui plastronne, qui menace. Assez de voir nos amis, nos collègues, insultés, menacés, obligés de vivre sous protection policière depuis des années, dans l’indifférence quasi-générale. Assez que les courageuses et les courageux, les Jean-Pierre Obin, les Zineb El Rhazoui, les Mohamed Sifaoui, les Caroline Fourest et tant d’autres, soient attaqués sans cesse, et si peu défendus. Assez, par-dessus tout, du « pas d’amalgame », des « on peut être Charlie ou ne pas être Charlie ». Assez de ces quelques messieurs trop tranquilles qui, depuis les ministères ou sur les estrades, « observent » qu’il n’y a pas de problème avec la laïcité. Assez de l’hypocrisie et de la confusion intellectuelle qui règne dans ces organisations de gauche incapables de prendre la défense de Mila. Assez de voir les opportunistes du coexistentialisme qui rôdent comme des vautours autour de l’argent public et qui favorisent l’entrisme des Frères musulmans au nom du dialogue inter-confessionnel. Assez, par-dessus-tout, du pas-de-vague et des demi-mesures, des petites compromissions et des grandes lâchetés. Ne vous y trompez pas : les islamistes ne pleurent pas, ils rigolent. Ils ont réussi leur coup : ils sèment la terreur sans même se salir les mains. Dénoncer publiquement leur a suffi : l’objectif est atteint, l’effroi est général et la peur règne. Et leurs idiots utiles se jettent déjà à leurs pieds pour dénoncer « l’islamophobie » et faire de la politique politicienne." Le Printemps républicain appelle à "reprendre la main. Changer de braquet, enfin ! L’heure n’est plus à décrire l’islamisme, à le critiquer, à le dénoncer : il faut le démanteler. Le détruire. Le liquider. Mettre hors-la-loi les organisations qui se revendiquent ou s’inspirent de l’islam radical, celui des salafistes et des Frères musulmans en particulier. Il faut dissoudre ces associations, saisir leurs avoirs et traduire en justice leurs responsables. On ne s’en sortira pas autrement. Cela doit prendre effet immédiatement."
Il y a urgence, une urgence extrême, à "revoir entièrement les dispositifs publics de formation et d’accompagnement à la citoyenneté et aux valeurs de la République" et à "casser les ghettos où l’islamisme, mais aussi la violence gratuite, les trafics, la misère morale et matérielle prospèrent."
Alors, le nom de Samuel Paty continuera à nous aider à vivre.
Post-scriptum: Les réactions de colère, de tristesse et d'indignation sont nombreuses et indispensables. Et la Marseillaise résonne à l'unisson comme un rappel des valeurs de la République. Mais - il en fut plus qu'une fois question ici - qu'on change enfin les paroles de cet hymne guerrier! "Qu'un sang impur abreuve nos sillons"? L'infâme assassin de Samuel Paty a dû se dire la même chose en sortant son couteau.
P.S. 2: A lire, ce texte de Yannick Haenel qui chaque jour partage, sur le site de Charlie Hebdo, ses réflexions sur le procès des tueries de janvier 2015:
https://charliehebdo.fr/2020/10/proces-attentats/trente-quatrieme-jour-lhorreur-et-la-pensee/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=NOTIFICATION_PROCES_JOUR_34__ABOWEB&utm_medium=email
P.S.3: Et à écouter: Sophia Aram ce matin sur France Inter. Cinglante et très pertinente. A réécouter sur la page d’accueil de France Inter, dans le bas à gauche, rubrique Humour (mais ça n’en est pas) à 01.55.30. https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-19-octobre-2020
P.S.4: https://www.liberation.fr/france/2020/10/18/monsieur-paty-il-etait-trop-drole-on-voulait-tous-l-avoir_1802719
P.S.5: un ami me fait remarquer que, comme tant d'autres, je comprends mal la phrase "qu'un sang impur abreuve nos sillons": "Le sang "impur" qui abreuve nos sillons, c'est le nôtre, celui du peuple, par opposition au "sang bleu" des aristocrates qui ont trahi. On se bat contre l'ennemi de la révolution, et on offre notre propre sang impur. Ce vers exalte l'esprit de sacrifice et souligne la grandeur du peuple."