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lundi 9 décembre 2024

A qui le tour ?

Chaque matin, en ouvrant son ordinateur pour découvrir les nouvelles de la nuit, on espère apprendre la mort d'un tyran ou la chute d'un dictateur. Hier, la journée de dimanche a bien commencé : on apprenait que le Boucher de Damas a été forcé de fuir son pays, un pays qu'il mis à feu et à sang, dont il a tué 500.000 à un million de ses habitants et fait fuir des millions d'autres. Il s'est réfugié à Moscou. Il a démissionné, a déclaré le Kremlin dans cette novlangue (de pute) dont il est coutumier.
On pense aux amis syriens, à leur joie d'apprendre que s'en est fini de cette famille de dictateurs qui a fait régner la terreur sur son peuple pendant plus de cinquante ans. Reste à espérer que les libérateurs - présentés comme des islamistes assagis en radicaux - joueront ce rôle jusqu'au bout et que la Syrie connaîtra enfin la démocratie.
La fin d'Assad, estiment de nombreux commentateurs, est aussi celle de "l'axe de résistance iranien" et un échec pour Poutine, l'homme qui n'a jamais d'état d'âme, qui avait mis son armée au service du Boucher. Comme d'autres, on se met à rêver dans ce monde désespérant. Et si les mollahs iraniens subissaient le même sort ? Si, en quelques jours, le peuple se soulevait et l'armée, fatiguée d'être un instrument de répression, rendait les armes ou les retournait contre ses maîtres ? Si les mollahs et les ayatollahs couraient se réfugier à Moscou ? Et s'il arrivait la même chose en Russie, si les militaires épuisés et sacrifiés dans une guerre insensée signifiaient au tueur en série du Kremlin qu'il a perdu le pouvoir ? On les imagine alors tous se marcher les uns sur les autres pour entrer dans un avion. On les voit déjà réfugiés sur une petite île de l'Océan Arctique où monte chaque jour un peu plus le niveau de la mer à cause du dérèglement climatique.
Même si on sait que demain les nouvelles ne seront pas aussi réjouissantes, on sourit, on espère.

samedi 24 février 2018

Une communauté peu commune

Combien de fois dans une vie se sera-t-on senti impuissant, honteux, rageant de voir des innocents se faire massacrer sans qu'on n'arrive à lever le petit doigt?
Il y a eu, qu'on y assiste quasiment en direct ou qu'on le découvre peu après, le Cambodge tout entier, Sabra et Chatila, Sarajevo et Srebrenica, Kigali et l'ensemble du Rwanda, Alep et tant d'autres villes et régions où des crimes de masse ont été perpétrés sans que ce qu'on appelle la communauté internationale ne réagisse. 
Il y a aujourd'hui la Ghouta en Syrie où Bachar el-Assad fait tranquillement massacrer ses compatriotes par centaines. Cinq cents en sept jours. Bientôt des milliers sans doute, vu l'incapacité du reste du monde à empêcher cette tuerie programmée.
Honte à Assad qui tue son propre peuple juste pour pouvoir prolonger (de combien de temps?) son pouvoir. Honte à Poutine qui le soutient activement. Honte à l'Iran et à ses barbus qui servent un dieu aux mains pleines de sang. Honte aussi à ceux qui détournent pudiquement les yeux en renvoyant dos à dos armée syrienne, rebelles et jihadistes de Daech. 90 % des victimes syriennes sont le fait de l'armée d'Assad. Cet homme est un boucher.
Et nous, nous sommes là, navrés, scandalisés de voir des enfants, des femmes, des hommes  mourir sous les bombes de celui qui n'a jamais mérité d'être leur président.
Il y a quelques années, Barak Obama et le reste des pays démocratiques ont laissé passer les occasions, qui ne manquaient pas, d'intervenir fermement en Syrie en rappelant le pouvoir en place au respect des règles minimales. Assad et Poutine ont bien compris qu'ils pouvaient tout se permettre, que nous nous contenterions de dire que ça ne se fait pas.
L'ONU se trouve prisonnier de ses propres règles de fonctionnement. Poutine le cynique n'est pas prêt à lâcher son allié sanguinaire et utilisera jusqu'au bout son droit de veto pour éviter toute décision du Conseil de Sécurité qui permettrait une intervention forte en Syrie.
Combien de fois dans une vie est-on assourdi par son propre silence?

Post-scriptum: le Conseil de Sécurité de l'ONU réclame - enfin - un cessez-le-feu en Syrie.
http://www.lalibre.be/actu/international/le-conseil-de-securite-de-l-onu-reclame-a-l-unanimite-un-cessez-le-feu-en-syrie-5a91a1c6cd70b558ed7ca572

http://www.lalibre.be/actu/international/syrie-plus-de-500-civils-tues-en-sept-jours-de-raids-sur-la-ghouta-5a915b99cd70f0681dd6bdb6
http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/02/24/plus-de-500-morts-civils-au-septieme-jour-de-bombardement-sur-la-ghouta-orientale_5262081_1618247.html
(Re)lire sur ce blog "Alep, notre honte", 2.10.2016.

dimanche 2 octobre 2016

Alep, notre honte

Où sont-ils tous ces candidats aux élections qui appellent au respect des valeurs de la République? A la liberté, à l'égalité, à la fraternité? Où sont les partis politiques démocratiques, les syndicats? Où sont les organisations de défense des droits de l'homme? Où est l'ONU? Où sont les militants de Nuit debout? Où sommes-nous? Où suis-je? Nous devrions être jour et nuit devant l'ambassade de Russie, devant le siège de nos gouvernements qui font aveu d'impuissance, nous devrions hurler pour dire notre colère, pour appeler au respect de la vie, à l'humanité. Alep ne sera demain plus que ruines et visiblement Assad et son complice Poutine ont décidé de la rayer de la carte syrienne, elle et tous ses habitants. Allant jusqu'à bombarder les hôpitaux, massacrer les sauveteurs, tuer indisctinctement enfants, hommes, femmes, vieillards. Nos gouvernement condamnent "avec la plus grande fermeté" ces agressions barbares et nous, nous sommes désolés.
Tout comme il faudra bien qu'un jour George W. Lying Bush soit traduit devant un tribunal international pour la guerre qu'il a menée conre l'Irak (avec les conséquences que l'on sait), il faudra aussi que Bachar el Assad et Vladimir Poutine répondent de crimes contre l'humanité. Et nous de notre silence gêné.

Post-scriptum: une manifestation ce mardi à Bxl:
http://www.lalibre.be/debats/opinions/alep-pourquoi-je-manifeste-ce-mardi-a-bruxelles-57f377b6cd70e9985fe99aac

http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/10/01/syrie-le-plus-grand-hopital-d-alep-a-nouveau-touche-par-des-bombardements_5006660_1618247.html
http://www.liberation.fr/planete/2016/10/02/a-alep-mourir-de-soif-vaut-il-mieux-qu-etre-tue-par-les-bombardements_1518234

mercredi 12 mars 2014

Loup, m'entends-tu?

C'est parce qu'on l'y a appelé que Vladimir Poutine a décidé d'intervenir en Ukraine. C'est ce qu'il affirme. Le nouveau Petit Père des Peuples n'entend-il aucun appel en provenance de Syrie? N'entend-il  pas les cris des femmes qui y ont été violées par dizaines de milliers (1), des enfants qui y sont torturés, des hommes de tous âges qui s'y font massacrer chaque jour? Lui seul peut contraindre son protégé, le Boucher de Damas, à changer d'attitude. Mais Poutine semble avoir l'ouïe sélective. Hélas.

(1) 50.00 au moins, voir le terrifiant témoignage de la journaliste du Monde Annick Cojean
dans " 28' ", Arte, 10 mars 2014.