Chaque matin, en ouvrant son ordinateur pour découvrir les nouvelles de la nuit, on espère apprendre la mort d'un tyran ou la chute d'un dictateur. Hier, la journée de dimanche a bien commencé : on apprenait que le Boucher de Damas a été forcé de fuir son pays, un pays qu'il mis à feu et à sang, dont il a tué 500.000 à un million de ses habitants et fait fuir des millions d'autres. Il s'est réfugié à Moscou. Il a démissionné, a déclaré le Kremlin dans cette novlangue (de pute) dont il est coutumier.
On pense aux amis syriens, à leur joie d'apprendre que s'en est fini de cette famille de dictateurs qui a fait régner la terreur sur son peuple pendant plus de cinquante ans. Reste à espérer que les libérateurs - présentés comme des islamistes assagis en radicaux - joueront ce rôle jusqu'au bout et que la Syrie connaîtra enfin la démocratie.
La fin d'Assad, estiment de nombreux commentateurs, est aussi celle de "l'axe de résistance iranien" et un échec pour Poutine, l'homme qui n'a jamais d'état d'âme, qui avait mis son armée au service du Boucher. Comme d'autres, on se met à rêver dans ce monde désespérant. Et si les mollahs iraniens subissaient le même sort ? Si, en quelques jours, le peuple se soulevait et l'armée, fatiguée d'être un instrument de répression, rendait les armes ou les retournait contre ses maîtres ? Si les mollahs et les ayatollahs couraient se réfugier à Moscou ? Et s'il arrivait la même chose en Russie, si les militaires épuisés et sacrifiés dans une guerre insensée signifiaient au tueur en série du Kremlin qu'il a perdu le pouvoir ? On les imagine alors tous se marcher les uns sur les autres pour entrer dans un avion. On les voit déjà réfugiés sur une petite île de l'Océan Arctique où monte chaque jour un peu plus le niveau de la mer à cause du dérèglement climatique.
Même si on sait que demain les nouvelles ne seront pas aussi réjouissantes, on sourit, on espère.
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