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vendredi 24 janvier 2020

Ceux qui m'aiment prendront le train

C'est la fête dans la région de Châteauroux: on annonce de nouveaux vols charters au départ de l'aéroport Marcel-Dassault de Déols, vers la Laponie, la Jordanie, l'Albanie, la Croatie, la Bulgarie et l'Autriche. Les vols vers la Laponie fin février sont déjà complets. Il paraît que c'est une bonne nouvelle pour la région. Dépêchons-nous d'aller visiter ces splendides pays avant que le réchauffement climatique ne les ait rendus invivables.
Le président de l'aéroport espère surtout rétablir des vols réguliers avec Nice et Londres. Ils ont  été supprimés voici quelques années, "frustrant ceux qui rêvaient d'ailleurs", écrit Bertrand Slézak en édito dans La Nouvelle République - Indre (1). Le grand titre en une de ce quotidien est d'ailleurs:  "Du rêve au départ de Châteauroux". Peut-on suggérer à ceux qui rêvent d'ailleurs de prendre le train? Et aux journalistes de prendre un peu de recul et de s'interroger sur les conséquences pour la planète de ces pratiques d'un autre âge?
La semaine dernière, le Courrier international publiait "Les destinations préférées du New York Times"? Parmi celles-ci, "Rurrenabaque, un joyau écolo à découvrir en Bolivie".  On trouve là, nous dit-on, des espaces luxuriants d'une beauté stupéfiante" et "un des plus beaux exemples de biodiversité de la planète". La Bolivie a reçu le prix de la meilleure destination verte des World Travel Awards. "Profitez-en dès à présent, avant que d'autres touristes n'y affluent", nous conseille le New York Times. La destination est peut-être verte, mais le moyen de transport pour y arriver est vraisemblablement noir et l'afflux de touristes aura inévitablement des conséquences catastrophiques sur la zone. Mais, qu'importe?, pourvu qu'on rêve.
Les rêves de certains risquent fort de générer les cauchemars de tous.


(1)  "Rêve d'ailleurs" et "Onze destinations au départ de l'aéroport", La Nouvelle République Indre, 23.1.2020.


jeudi 9 août 2018

L'urgence

Ils ont beau le clamer dans toutes les langues du monde depuis de longues années, les scientifiques qui annoncent des catastrophes climatiques ne sont pas entendus, rendus inaudibles par le vacarme des moteurs d'avions et le bruit de la circulation automobile (1).
L'Europe suffoque sous la chaleur, les incendies et les inondations se succèdent un peu partout dans le monde, l'eau manque et manquera de plus en plus, mais l'homme n'est pas prêt à modifier son mode de vie. "La croissance, ce pacte faustien, est parvenue à monter, en chacun de nous, le consommateur contre le citoyen, écrit Philippe Lançon. Elle en a fait un personnage qui agit à court terme pour détruire sa destinée à plus ou moins long terme; qui, tel Saturne devenu fou, dévore donc malgré lui ses enfants. Il y a du Trump, qu'on  le veuille ou  non, en chacun de nous." (2) Notre souci premier est de prendre l'avion pour la Costa Brava, le Mexique ou les Seychelles.  Ou de n'avoir plus de bouchon sur l'autoroute de la mer.
Nos représentants politiques l'ont bien compris, qui continuent à prendre des décisions qui vont accélérer un peu plus vite encore le désastre planétaire. A défaut d'être négociable - comme l'affirmait je ne sais quel (ir)responsable politique, notre mode de vie est irresponsable et devient réellement criminel.
L'homme est un imbécile suicidaire.

A proximité de Poitiers, l'autoroute A10 sera élargie à trois voies plutôt que deux sur une petite centaine de kilomètres (3). Il s'agit là d'un projet "d'utilité publique". On est en droit de s'interroger sur cette notion, quand on sait que des études ont prouvé que toute nouvelle voie ou élargissement de voirie génère plus de trafic. Et donc de pollutions de tous types.
Même type de projet autour de la capitale belge: selon l'échevine en charge de la mobilité, la Ville de Bruxelles aurait décidé d'élargir le ring, la voie dite express (mais totalement engorgée) qui la ceinture (4).
En Autriche, le parti d'extrême droite, membre du gouvernement, annonce son intention de fixer les vitesses maximales sur autoroutes à 140 km/h plutôt que 130. Une très mauvaise idée, rappellent des associations de défense de l'environnement, tant pour la santé publique que pour les émanations de CO2 (5).
Ubu Trump, qui semble décidément s'être donné pour mission d'aggraver le plus possible le dérèglement climatique, assouplit les normes anti-pollution des voitures (6).
En Belgique, et sans doute dans bien d'autres pays, les ventes de climatiseurs explosent (7). L'homme réchauffe un peu plus la planète pour tenter de supporter les effets du réchauffement qu'il a provoqué. L'homme est un peu bête.

Les solutions sont nombreuses, connues depuis longtemps et à défaut d'avoir été adoptées en temps utile devraient l'être aujourd'hui dans l'urgence et de manière radicale: investir massivement dans les transports en commun et les rendre accessibles via des tarifs peu coûteux; interdire les voitures en ville; faciliter au maximum l'usage du vélo; développer le télétravail; taxer très lourdement tous les dérivés du pétrole: gasoil, mazout, essence, kérosène; imposer une TVA sur les billets d'avions; limiter drastiquement le nombre de vols d'avion; développer le transport par voie d'eau et le ferroutage; taxer  les marchandises aux kilomètres parcourus; appliquer réellement le principe pollueur - payeur; interdire les pesticides et herbicides; augmenter le prix de l'eau; ne plus construire que des bâtiments passifs. Il en est bien d'autres encore, mais qui en parle et surtout qui les applique aujourd'hui? Où sont les visionnaires audacieux? Où sont les politiques et les électeurs courageux? Les solutions existent, mais aucun élu n'oserait les mettre en œuvre de crainte de ne pas être réélu. Et peu de citoyens font le choix d'une politique écologique qui pourtant s'avère, plus que jamais, indispensable. La résistance au changement reste importante, même si le dérèglement climatique impose ses propres changements qui vont de plus en plus rendre la vie sur terre insupportable (8). Tous ces chefs d'Etat, ces gouvernements ne semblent pas voir que leur pré carré brûle et que gouverner un tas de cendres ne présente aucun intérêt.
On voit par là que partout à travers la planète on manque de responsables politiques responsables.
Le pire est devant nous et nous y allons la fleur au fusil, demeurés que nous sommes.

"Ça fait moins peur
De mourir à plusieurs.
Avec ardeur,
Nous sommes nos fossoyeurs"
Arno, Mourir à plusieurs.

"J'étais pourtant, et plus que jamais, conscient que l'humanité ne méritait pas de vivre, que la disparition de cette espèce ne pouvait, à tous points de vue, qu'être considérée comme une bonne nouvelle"
Michel Houellebecq, La possibilité d'une île.

A lire: http://www.lalibre.be/debats/opinions/la-terre-se-meurt-nous-le-savons-et-nous-le-nions-5b6b1132553269254891c976

(1) "Le grain de poivre", Charlie Hebdo, 8.8.2018.
(2) http://www.lesoir.be/171876/article/2018-08-07/van-ypersele-sur-le-climat-le-niveau-daction-est-trop-faible-par-rapport
(3) https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/a-10-feu-vert-pour-2x3-voies-entre-veigne-et-poitiers?queryId%5Bquery1%5D=57cd2206459a452f008b4594&queryId%5Bquery2%5D=57c95b34479a452f008b459d&page=10&pageId=57da5ce0459a4552008b4567
(4) http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/la-ville-de-bruxelles-serait-favorable-a-l-elargisssement-du-ring-philippe-close-nuance-ecolo-fulmine-5b646cf655324d3f13ba4b92

lundi 20 décembre 2010

Patinage

La neige est un révélateur. Sur son blanc manteau (comme dit la télé locale qui parle comme un instituteur d'autrefois), tout se voit. Notamment les absurdités de notre système.
Les camions se retrouvent à l'arrêt, leurs chauffeurs sont mécontents. On apprend qu'en dix ans le nombre de camions sur les routes belges a augmenté de 20%. Le nombre de kilomètres parcourus par les poids lourds a augmenté de 40% en quelques années. (1) Les responsables politiques nous disaient haut et fort qu'il fallait inverser la tendance. Encore raté.
Ce dimanche, 20.000 vols (vingt mille, oui) devaient parcourir le ciel européen. Seuls (!) 6500 d'entre eux ont pu être effectués. (2) Des voyageurs se retrouvent bloqués par milliers dans des aéroports où ils n'avaient pas prévu de se trouver. Leur situation n'est pas drôle. Mais pas plus inattendue que celle des camionneurs. La météo avait annoncé de fortes chutes de neige et d'énormes difficultés de circulation. Mais l'homme est fort, il est tout puissant même. Il allait pouvoir rouler ou voler malgré le temps. Encore raté. Comme il ne peut s'en prendre au ciel, il peste sur le sol et ceux qui sont chargés de dégager les routes recouvertes par une neige aussi abondante qu'opiniâtre.
Quand un volcan islandais avait perturbé une bonne partie de la circulation aérienne, on pouvait - si l'on était naïf ou démesurément optimiste - penser que l'on allait changer de manière de se déplacer. Mais rien ne peut arrêter l'homme du XXIe siècle quand il a besoin de bouger. C'est plus fort que lui. Sauf quand il tombe sur plus fort que lui. La neige, par exemple, ou un volcan. Bref, la nature qu'il n'a pas totalement domptée. Alors, l'homme du XXIe siècle n'est pas content. Il peut même aller jusqu'à se fâcher.


Ceci dit, j'ai pris le train ce dimanche pour aller voir l'expo Tati à Gand, deux trains à l'aller, deux au retour. Ils étaient à l'heure, parfois même à l'avance. Et le personnel était charmant.


(1) JT RTBF, 18.12.2010
(2) JT RTBF, 19.12.2010

samedi 17 avril 2010

Que les volcans d'Auvergne se réveillent!

Enfin, le secteur aéronautique prend sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la diminution des consommations d'énergie! C'est quand le trafic s'arrête qu'on prend conscience de son importance. Et de son absurdité. Au JT de FR2 hier soir, on a pu entendre des voyageurs regretter d'être privés d'un vol Paris-Brest. A mon avis, il doit y avoir des trains entre ces deux villes. Des TGV même. Pourquoi faire circuler des avions?
Vu la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, sur laquelle tout le monde s'accorde aujourd'hui (*), il serait grand temps que l'Union européenne- si soucieuse de ce combat - s'accorde pour interdire une série de sauts de puce par avion, les vols intérieurs en France, en Allemagne, en Espagne et ailleurs, les liaisons entre Paris, Bruxelles, Amsterdam, Londres, etc.
Le phénomène engendré par le volcan islandais nous permet d'apprendre qu'à l'aéroport d'Heathrow, chaque minute un avion décolle ou atterrit. On est constamment à la limite de l'accident, nous disent les contrôleurs aériens. Et que représentent, face au moindre avion qui décolle, nos misérables efforts pour laisser la voiture au garage au profit du vélo?
Quand j'étais jeune (pas de commentaire, s'il vous plaît), si je vous voulais me rendre à Dakar ou à Québec (j'en rêvais, mais ne l'ai pas fait alors), il y avait un avion par semaine. Peut-être deux. Et, étudiant, il fallait travailler au moins un mois, pour se le payer.
Aujourd'hui, il y a au moins un vol par jour qui m'est proposé. Et parfois à des prix aussi ridicules que scandaleux.
Le business s'y retrouve. Pas la nature. Mais elle reste la plus forte. Elle se marre pour l'instant. Et d'après ce qu'on annonce, elle pourrait garder le sourire un certain temps.

(*) à part l'un ou l'autre Claude en mal de notoriété.

Post-scriptum qui n'a absolument rien à voir: image amusante aux JT hier soir. Dans une course de F1, un pilote perd ses deux roues avant. A 250 km/h, selon le JT de la RTBF. 300 km/h, selon celui de FR2. Je n'ai pas regardé TF1, ni RTL. Mais ça devait être vite.