vendredi 28 octobre 2011

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Etre bourgmestre, parlementaire ou ministre? Le choix est difficile. On ne voudrait pas être à la place de ces malheureux qui doivent choisir. D'ailleurs, certains n'y arrivent pas. Toutes ces fonctions sont passionnantes. Nombreux sont les candidats, d'ailleurs déjà en fonction, qui se refusent à ce choix. Ainsi Paul Magnette vient de se faire plébisciter comme tête de liste du Ps à Charleroi aux élections communales d'octobre 2012. Mais, nous dit LLB (1), il "a laissé planer l'ambiguïté quant à son avenir politique et au choix qu'il ferait, entre le poste de bourgmestre de Charleroi en cas de victoire socialiste (2), ou les fonctions de ministre qu'il continuerait à exercer". J'irai là où je serai le plus utile, a-t-il déclaré. Ce que visiblement il est incapable de savoir aujourd'hui. Il faut croire qu'il sera le plus utile partout. C'est pourquoi c'est là qu'il est candidat: partout. Mais que ses électeurs se rassurent (s'il le fallait): il ne les trompera pas. Une déclaration qu'on a un peu de mal à comprendre. On n'est pas électeur potentiel du camarade Magnette, mais comment pourrait-il ne pas tromper ses électeurs, si, candidat à la fonction maïorale, il ne devait en définitive pas l'exercer? A Tournai, Rudy Demotte est dans la même position. Mais lui ne choisira de toute façon pas: il a déjà placé dans l'ombre un homme de paille qui oriente les décisions du Collège communal. Il ne trompera pas l'électeur et sera partout, au(x) gouvernement(x) et à l'exécutif communal tournaisien. Mais après tout, quand on est le maillot jaune de la Wallonie (qui gagne) (3), pourquoi devrait-on choisir? Laissons ces choix triviaux aux porteurs d'eau.

D'autres sautent en parachute sur une commune. Si la voie vers le poste de bourgmestre de leur commune leur est bouchée, ils s'installent dans une autre. On a ainsi vu tout récemment l'inoxydable Michel Daerden pré-annoncer son accession au maïorat de Saint-Nicolas, commune voisine de la sienne, où ses propres co-religionnaires l'ont exclu à jamais de l'exécutif. Ces candidats coucous posent - aussi - des questions relatives au respect de la démocratie. Et de l'éthique. "Les personnes ordinaires, oserait-on dire normales, celles qui n'appartiennent pas à la nomenclature politique, ne se présentent pas aux élections dans une ville ou un village où elles viennent d'emménager, et encore moins s'il s'agit d'une domiciliation formelle ou temporaire", écrit Paul Vaute dans LLB (4). Dans certains partis, et pour de nombreux électeurs visiblement, il semble normal qu'un parachuté, peu au fait des réalités locales, déboule en tête de liste, comme pour prendre - de force - une ville. Et Paul Vaute de rappeler les cas de Frédéric Daerden (fils de Michel) passant d'Ans à Herstal, d'Alain Mathot (fils de Guy) de Flémalle à Seraing, de Christophe Collignon (fils de Robert) d'Amay à Huy (où il est aussitôt bombardé président du CPAS). Rudy maillot jaune Demotte (qui au moins n'est pas fils de - ou alors d'Eddy peut-être?) était trop à l'étroit dans sa petite commune de Flobecq, ce qui l'a obligé à sauter sur Tournai.

Mais que le bon peuple wallon se rassure: l'éthique politique est de plus en plus respectée.

(1) 24 octobre 2011
(2) qui peut avoir des doutes, malgré les casseroles du Ps dans cette ville transformée en quincaillerie?
(3) voir http://rudydemotte.info/b/?p=2347
(4) Parachutes rosés, LLB, 22 octobre 2011

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Très joli titre.