samedi 29 octobre 2011

Jeux de vilains

Certains confondent victoire et écrasement. Il faut pas seulement gagner, il faut aussi massacrer l'adversaire. Et en plus, il est interdit de perdre quoi que ce soit.
Récemment, le Vif consacrait un article à l'augmentation des violences et des incivilités sur le bord des terrains de sport, de foot en particulier (1). De plus en plus de parents et d'entraîneurs confondent compétition et bataille. Des parents contestent l'arbitre, insultent l'entraîneur ou les joueurs adverses et parfois leurs propres enfants. Parfois, la violence est physique: gifle, coup de poing, voire de couteau. Visiblement, même très jeunes, les joueurs apprennent à commettre "de vilaines fautes". Ces excès surviennent surtout quand l'équipe supportée perd. Mais même quand elle gagne. "A l'exemple de cet entraîneur qui, (...) en préminimes B, a hurlé frénétiquement sur ses petits joueurs parce qu'ils venaient d'encaisser leur seul but du match, alors que son équipe menait largement l'adversaire (11-0)", écrit Sorya Ghali dans le Vif.
"Malheureusement, même chez les plus petits, confirme Jamal Ikazban, échevin des Sports à Molenbeek et président de l'école des jeunes du FC Brussels, des entraîneurs sont totalement focalisés sur le résultat, cherchant à satisfaire leur ego en remportant des victoires et qui ne voient dans les enfants que des adultes miniatures." Ce qui, on en conviendra, revient presque à dire que les sportifs adultes sont des brutes.
Il n'y a pas que dans le foot qu'on assiste à de telles dérives. Dans d'autres sports aussi. Mais également dans des compétitions intellectuelles. A l'heure où l'on annonce le retour sur les antennes de la RTBF de quelques émissions de Génies en herbe (2), je me souviens avoir dû calmer des profs à l'issue d'un match: ils engueulaient leurs candidats qui venaient de gagner par une trop courte victoire. "Vous ne voyez pas dans quel état ils nous ont mis?", m'a dit l'un d'entre eux, en nage, le noeud de cravate sur le sternum. Un autre jour, ce furent des professeurs de l'équipe vainqueur qui ont ramené à la gare les candidats de l'équipe vaincue, abandonnés par leurs enseignants furieux de la défaite.
Parlez-nous encore de la noblesse du sport et de la compétition qui aide à se dépasser.

(1) Foot: les parents, mauvais perdants (14 octobre 2011)
(2) http://www.lalibre.be/culture/mediastele/article/696483/
retour-de-genies-en-herbe-sur-la-rtbf.html

2 commentaires:

gabrielle a dit…

La RTBF envisage peut-être un pare-balles pour les nouveaux animateurs de Génies en herbe?

NB: le petit article de La Libre est grand moment de littérature.

Michel GUILBERT a dit…

En effet, l'auteur de l'article n'est pas un génie de l'orthographe.