mardi 8 mai 2012

Profil grec

On est content d'être belge, plutôt que grec. Quand on est belge, on a droit à 510 jours (au moins) pour former un gouvernement. Quand on est grec, à 48 heures, pas plus.  C'est comme cela. Les marchés n'ont pas le temps. Il est déjà question de nouvelles élections qui annuleraient celles de dimanche dernier (il y a deux jours à peine). On ne discutera pas. Après tout, la Grèce est le berceau de la démocratie. La démocratie fonctionne dorénavant en temps réel. Elle n'a plus droit à la réflexion et à la négociation qui consomment un temps irréel. Elle doit produire des résultats immédiats. 
En Grèce, voilà que des néo-nazis, venus de nulle part, sinon d'une période obscure, occuperont vingt-un sièges du Parlement sur trois cents. Leur chef fait son entrée à une conférence de presse. Les journalistes sont fermement invités à se lever, par respect pour lui. Ceux qui n'ont pas le sens du respect sont invités à sortir (1). En cette journée anniversaire de la fin de l'horreur nazie, des néo-nazis annoncent que les étrangers n'auront plus droit de cité dans leur pays. On a envie de les prendre au mot. On imagine que plus aucun étranger ne mette les pieds en Grèce.  Le premier secteur économique du pays, le tourisme, s'effondrerait. On comprend par là que les néo-nazis grecs sont aussi stupides que leurs équivalents de toute l'Europe. Il existe une internationale de la bêtise, celle de ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur ventre. Ce qui n'est déjà pas rien. On en convient.

(1) JT de France 2, 8 mai 2012

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Une analyse de la situation en Grèce (trouvée sur le blog de Jean Quatremer qui connaît bien le pays également): http://www.grececontemporaine.ch/?p=150#more-150