mercredi 26 mars 2014

Tour de passe-passe

La confection des listes pour le deuxième tour des municipales donne lieu au meilleur et au pire. 
Courageusement, des listes de gauche se retirent pour empêcher le FN de l'emporter. C'est le cas à Carpentras où le candidat du PS a décidé de jeter l'éponge - une décision qu'on imagine douloureuse - pour éviter que le si délicat Aliot (qui traite une journaliste de "pute" parce qu'elle a simplement fait son travail) ne l'emporte.
A Châteauroux, autre cas de figure: le socialiste Marc Bottemine a été sèchement battu par son concurrent UMP, arrivé largement en tête. Il vient de conclure, avec le soutien du ministre Michel Sapin,  une alliance avec deux listes de "divers droite" pour tenter de l'emporter quand même. Il apparaît désormais comme un candidat sans étiquette (1). Tout ceci pour le bien de la ville et de ses habitants, nous dit-il. On n'en doute pas une seconde. Pas un instant, on ne soupçonnerait qu'il conclue de telles alliances contre nature par ambition personnelle.
Tout aussi courageux, Jean-François Coppé et l'UMP ont choisi le ni-ni: ni le Front républicain, ni le Front national. Et tant pis, si cette position lâche permettra à l'extrême droite de conquérir d'autres mairies. De toute façon, 55% des sympathisants de l'UMP sont favorables à des alliances avec le FN.
Celui-ci a presque réussi à se dédiaboliser. Des candidats de droite l'aident à terminer le travail en concluant des accords avec lui. C'est le cas en Moselle et dans le Val de Marne.
A Avignon, le FN est arrivé en tête avec quasiment 30%. Le directeur du Festival de Théâtre menace de déménager celui-ci en cas de victoire de l'extrême droite: "je ne vois pas comment le festival pourrait vivre, défendre ses idées qui sont des idées d'ouverture, d'accueil de l'autre, avec une mairie FN, ça me semble inimaginable" (2). Les électeurs avignonnais sont-ils conscients de la contradiction, qu'on ne peut voter pour le parti du repli sur soi et avoir un festival ouvert sur le monde?
La menace FN est toujours plus précise. Il est urgent de sonner le tocsin. Où sont les artistes, surtout les populaires, ceux qui peuvent parler "aux gens"? Qu'attendent-ils pour se manifester?

(1) JT France 3 Centre, 25 mars 2014, 19h.

1 commentaire:

gabrielle a dit…

La semaine qui a précédé le premier tour les médias télévisés ne se sont pas privés de faire du matraquage sur "l'abstention record annoncée" et sur "la victoire annoncée de l'extrême-droite", un peu comme s'ils souhaitaient ce taux et cette "vague".

Au lendemain de l'élection on à peine entendu parler dans les JT des 30.000 communes sur 36.000 et des qui ont tout simplement eu leur maire du premier coup.
C'était tellement plus chouette pour l'audimat de donner la parole à Hénin-Beaumont, Perpignan, Forbach, Béziers, St Gilles, etc.