samedi 10 avril 2021

Après eux, le chaos

Les élus devraient rester responsables, au-delà de leur mandat, de la situation chaotique qu'ils ont créée. David Cameron, alors premier ministre, a voulu le référendum sur le Brexit. Nigel Farage et le Ukip, en bons populistes, ont usé et abusé des arguments les plus fallacieux pour que le leave l'emporte. Aucun d'eux n'a ensuite assumé ses responsabilités, aucun d'eux n'avait réellement imaginé quelles conséquences concrètes aurait ce Brexit. Visiblement, personne n'avait envisagé qu'à cause précisément de ce retrait de l'Union européenne le Royaume puisse se désunir au point qu'il a aujourd'hui atteint, personne n'avait pensé que cinq ans plus tard les violences - qu'on croyait appartenir à une autre époque - se déchaîneraient à nouveau en Irlande du Nord. Pour éviter la recréation d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, une frontière économique a été instaurée entre l'île et la Grande-Bretagne. A la colère des Unionistes qui se sentent trahis par Londres. Depuis une douzaine de jours, des émeutiers affrontent les forces de l'ordre. Il y a deux jours, les violences ont gagné les Républicains, les deux camps se balançant des projectiles par dessus le "mur de la paix".

Au lendemain du référendum, on a vu Cameron remettre sa démission, puis s'en aller tranquillement en sifflotant. Peu après, Farage s'est retiré, exprimant sa satisfaction d'avoir accompli sa mission. Le gouvernement britannique devrait lui faire comprendre que la mission est loin d'être terminée, qu'il a bouté le feu au Royaume désormais désuni et l'envoyer aujourd'hui en Irlande du Nord régler le conflit. L'obliger à assumer des responsabilités qu'il a toujours fuies. 

Résumons-nous: les capacités des nuisances des populistes sont infinies. 

(Re)lire sur ce blog "Référendum, piège à con", 25.6.2018

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