dimanche 22 janvier 2023

Dieu, orphelin de naissance

Quand j'étais enfant, en cours de religion, au catéchisme, on m'a assuré que "Dieu est amour". Très vite, les cours d'histoire se sont opposés à ce (trop) beau principe. Combien de guerres au nom d'un dieu quelconque ? Combien de centaines de millions d'êtres humains molestés, emprisonnés, torturés, violés au nom d'un dieu ou l'autre ?
Pourquoi tous ces représentants de Dieu ont-ils des pratiques diaboliques ? Pourquoi sont-ils si violents ? Pourquoi aujourd'hui tous ces ayatollahs et ces mollahs emprisonnent-ils, violent-ils, massacrent-ils leur propre peuple ? Leur dieu n'est que haine.
Pourquoi tous ces névrosés haïssent-ils les femmes ?
Le régime théocratique iranien n'est qu'une forme de fascisme qui empêche la liberté de pensée et d'expression, qui nie les droits humains et déteste les femmes et fait usage des pires formes de violences contre ses opposants. 

Au début de la prétendue révolution iranienne en 1979, une délégation féministe française, présidée par Simone de Beauvoir, a été se rendre compte de ce qu'était cette révolution qui portait l'espoir de certains intellectuels occidentaux qui se sont brillamment fourvoyés (Sartre et Foucault notamment). Tout à coup, pour eux, la religion n'était plus l'opium, mais l'espoir du peuple.
La journaliste Sylvie Caster faisait partie de cette délégation, elle y était pour Charlie Hebdo. Dans les articles qu'elle a écrits sur cette visite - qui leur a notamment permis de rencontrer durant cinq minutes, à condition de porter un voile sur la tête, un vieux barbu nommé Khomeiny - elle rappelle que la sourate IV, verset 38 du Coran indique que "les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci, et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter leurs femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises. Elles conservent soigneusement pendant l'absence de leur mari ce que Dieu a ordonné de conserver intact. Vous réprimanderez celles dont vous aurez à craindre l'inobéissance ; vous les relèguerez dans des lits à part, vous les battrez. Mais aussitôt qu'elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle. Dieu est élevé et grand." Magnifique dieu capable de tant de mansuétude pour la femme obéissante !
Voilà pourquoi "L'Islam est beau", ont entendu un peu partout Sylvie Caster et ses consœurs. "Les femmes islamiques nous chantaient la complémentarité des sexes. Le mérite selon les actions et pas selon le sexe. Et c'était vraiment à croire qu'on n'avait pas lu le même livre. Elles nous agitaient l'Occident pourri. Synonyme des vices. Brandi comme l'épouvantail des fois vertueuses. La polygamie moins laide que les tapins de France. La femme voilée plus libre que l'Occidentale, unique objet sexuel."
"C'était le rigolard dialogue  carmélites - sourdedingues. Car si on employait les mêmes mots (liberté, droits des femmes, objet sexuel), ils n'avaient pas du tout le même sens. Comment dire que devoir se voiler le corps, les cheveux pour arriver à être un peu considérée comme un être humain, c'est n'être rien d'autre que de la bidoche néfaste, tentatrice diabolique. Rien de moins qu'un être humain qui doit se cacher tout entier. Alors que l'Occident, avec ses vulves béantes, sa porno sinistre, ses dragueurs, ses violeurs, sa triste chaire, lui aussi, est notre Occident. Et qu'il ne semble effectivement guère mieux avec sa viande à l'étal." (1)
Depuis lors, une écrivaine comme Chadortt Djavann a montré combien le tchador était lié à la pornographie, combien il ne fait qu'exacerber le désir masculin de voir ce qu'il cache. "La sécurité des femmes n'a jamais été aussi en péril que depuis que les dogmes islamiques font office de loi dans ce pays. Dès qu'une femme cherche une rue, a l'air perdue, paraît hésitante, flâneuse, rêveuse, pensive, gaie, souriante ou même triste, dès qu'elle a une démarche élégante, une paire de chaussures voyantes, un voile glissant, un jean moulant, un manteau un peu court, dès qu'elle est maquillée, jeune, belle ou laide..., elle est abordée par des mâles, à pied ou en voiture, à l'affût de proies." (2)
En Iran, on tue des femmes pour un voile glissant. Au nom de Dieu. Quel est donc ce dieu masculiniste qui méprise les femmes, crache sur elles, les enferme, les bat, les viole, les tue ? Dieu devrait consulter un psychanalyste. Son absence de mère explique sans doute son rejet maladif des femmes.

(1) Sylvie Caster, "Dieu est grand mais petite est sa liberté", Charlie Hebdo, 5.4.1979, in Charlie Hebdo, 4.1.2023.
(2) Chadortt Djavann, "Les putes voilées n'iront jamais au paradis !", 2016, Le Livre de poche 34637.

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