jeudi 13 février 2025

Un monde encrapulé

Le club des crapules (comme l'appelle le Sunday Times -1) s'est considérablement élargi. A Poutine, Xi Jinping, Khamenei et Kim Jong-un s'ajoutent maintenant Trump et sa bande de cowboys qui jouent au shérif. On peut y ajouter Netanyahou et on a une sacrée brochette de gangsters sans foi (sinon celle que chacun a en lui-même) ni loi (sinon celle qu'ils imposent violemment aux autres). A voir la montée en puissance des populistes et des extrémistes de droite, le club risque de s'élargir beaucoup plus encore dans les années à venir.

Ubu Trump a l'intention de s'approprier la bande de Gaza et de la transformer en un immense temple de la consommation. Il avait déjà, lors de son premier mandat, le même projet pour la Corée du Nord. Ce président n'est qu'un vulgaire promoteur immobilier des années '60. "A l'époque, il avait fait miroiter la perspective d'une Corée du Nord prospère, en sécurité, riche en investissements occidentaux et en stations balnéaires, en échange d'un désarmement nucléaire de la péninsule", rappelle The Sunday Times (1) Il poursuit aujourd'hui le même rêve à Gaza. Les Gazaouis n'ont qu'à aller se faire voir ailleurs, en Egypte et en Jordanie par exemple. Et qu'on ne demande pas à Trump de se soucier de l'avis de la population nord-coréenne ou gazaouie. Il n'a que mépris pour elles. Il en autant pour les Ukrainiens.
Voilà qu'il négocie directement avec le tueur en série Poutine sur le dos des Ukrainiens. Il n'a jamais caché son admiration pour le tsar de la mafia russe et discute avec l'agresseur sans faire de même avec l'agressé. John Bolton, un de ses anciens  conseillers, affirme (2) que "le président Trump s'est rendu à Poutine, avant même que les négociations n'aient commencé". Il se dit convaincu que "Poutine ne veut pas du tout négocier avec Zelensky. Il veut négocier avec Trump parce qu'il pense qu'il peut obtenir davantage de résultats avec lui. Et il a raison." Il sait que pour Trump peu importe la justice, ses intérêts priment. "Honte à l'administration Trump!", dit encore Bolton.

Le monde est aujourd'hui sous la coupe de brutes qui imposent leurs vues, qui négocient entre eux, se partagent le monde, sacrifient sans états d'âme des populations. Les crapules mènent le monde. L'hiver pourrait être long.  

(1) Roger Boyes, "Le Club des crapules prévoit le crépuscule américain", The Sunday Times (Londres), 29.10.2024, in Le Courrier international, 21.11.2024.
(2) site de La Libre, 13.2.2025.

2 commentaires:

Bernard De Backer a dit…

Après la harangue et les insultes de Vance à Munich, nous voilà fixés. Les herbivores européens sont entourés des carnivores à l'Est, à l'Ouest et au Sud. Il va falloir que la lapin européen sorte des phares de la voiture et se mettent à construire ses défenses. Le problème, c'est qu'il y a également des carnivores au sein de l'UE, soutenus par les autres. Notamment (mais pas seulement) parce que les bien-pensants n'ont pas voulu voir certains problèmes. Pendant ce temps, le plus effrayant est le démantèlement de la démocratie américaine à une vitesse grand V. Les contre-pouvoirs s'effritent les uns après les autres, la rue est muette, les "woke" se terrent. Et la peur qui s'installent chez les gens virés et ceux qui risquent de l'être bientôt. Les USA deviennent au mieux un "démocratie illibérale". Au pire...

Michel GUILBERT a dit…

Oui, il est plus que temps que les démocrates sortent de la sidération et réagissent concrètement. A chaque déclaration fracassante de plus du clan des nuisibles, les démocrates sont "sidérés", nous dit-on. On a compris depuis longtemps qu'on doit désormais s'attendre à tout. Et surtout au pire.