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samedi 6 mai 2023

Un monde fou

Vous plantez des arbres et des arbustes, tant et plus. Vous laissez pousser librement, un peu partout, herbes et fleurs sauvages. Vous respectez les haies. Vous laissez des tas de foin et de branchages pour qu'ils servent d'abris aux animaux. Et puis vous levez le nez. Et un découragement soudain vous tombe sur les épaules en voyant des dizaines de traces de passage d'avions. 
Vous vous souvenez de ce que vous avez entendu ces derniers jours. Air France a augmenté ses tarifs mais ses vols ne désemplissent pas, au contraire. Le nombre de vols de jets privés a explosé. Les voyageurs aériens sont toujours plus nombreux. Les agences touristiques et le commerce français réclament plus de vols au départ de la Chine : les touristes chinois sont de bons clients. 
Vous vous souvenez aussi avoir entendu que les stations de sports d'hiver ont fait le plein cet hiver et que les autoroutes sont saturées lors de tous les longs week-ends de ces semaines-ci.
Vous vous demandez qui sera tenu responsable de ce suicide collectif.



Et, parfois, vous vous dites qu'il vaudrait mieux ne regarder le ciel que la nuit.





jeudi 18 juillet 2019

Mes propositions à la nouvelle ministre de la transiton énergétique

Bon, maintenant ça suffit, on arrête les conneries. On voit où elles nous ont menés. 21°C à 800 km du Pôle Nord. Chez nous, des épisodes de canicule et de sécheresse de plus en plus importants et fréquents. Ailleurs, des ouragans, des pluies diluviennes. Un manque d'eau qui tue. Population, animaux et arbres. Ça suffit.
Voilà ce qu'on va faire. 
D'abord, on interdit la création de toute nouvelle route ou autoroute (même un tronçon, c'est non!), de tout nouvel aéroport (même une extension), de tout nouveau port. Il y en a plus qu'assez.
On investit massivement dans les transports en commun, on rouvre des lignes de chemin de fer et de bus et on augmente fortement le prix du litre de carburant.
Les nouvelles voitures mises sur le marché ne pourront être qu'électriques et devront obligatoirement être partagées. On diminue les vitesses sur routes et autoroutes (Les Etatsuniens et les Canadiens sont limités à 100 km/h sur autoroute et ne sont pas jaunes de rage).
On taxe enfin - et solidement - le kérosène et les billets d'avion et on fixe un quota de kilomètres par personne. Chacun dans sa vie a le droit de parcourir, par exemple, 10000 km en avion. Pas plus. Le reste, on le fera à la voile. Ou à la rame.
On favorise par tous les moyens (fisc, infrastructures) l'usage du vélo, de la voile, du cuistax, du kayak, etc.
On taxe énormément, mais alors énormément, tout produit alimentaire qui voyage sur plus de, disons, 100 km. Plus il vient de loin, plus il est taxé. C'est compliqué? Non, c'est complexe. Mais on a inventé la roue, l'arbre à came, l'extasy, l'ordinateur, la carte routière qui parle et les baskets qui clignotent. Alors, ça ne doit pas être bien difficile. Ce n'est qu'une question de volonté.
On enterre les accords de type CETA qui favorisent la circulation de marchandises à travers la planète.
On ferme toutes les mines de charbon et on fixe une limite (basse, bien sûr) annuelle à la production de pétrole. Démerdez-vous.
Puisque la plupart des gens ne veulent pas voir une éolienne dans leur environnement, chaque famille recevra un générateur à pédales pour produire l'électricité qui lui est nécessaire. C'est bénéfique pour la santé et pour l'équilibre de la sécurité sociale. 
Chacun n'a le droit d'acheter un téléphone mobile que tous les vingt ans.
On interdit de transformer en zone constructible des zones agricoles, vertes, forestières, etc. Donc, plus aucune nouvelle zone constructible. Il y a des maisons à vendre et des sites à réaffecter un peu partout. Et la construction de maisons quatre façades est désormais interdite.
Plus question de gagner de nouveaux pâturages pour le bétail sur des zones forestières.
On fixe un quota d'eau par personne, pas bien cher. Mais au-delà la facture sera très salée. Et tant pis pour les piscines individuelles.
On interdit totalement les pesticides.
On réduit drastiquement le nombre des espèces chassables pour préserver la biodiversité.
Et une dernière chose encore: on arrête le homard aussi.
Voilà, on commence par là, y a du boulot. Et on fait le point dans un an. Si vous voulez d'autres idées, n'hésitez pas à me contacter.
Un truc encore: qu'on ne vienne pas me dire que c'est fasciste de réduire la liberté individuelle, que chacun a le droit de vivre comme il l'entend. On l'a fait, on l'a trop fait, vivre comme on l'entend. On est libre de quoi aujourd'hui? De mourir la gueule ouverte? 

jeudi 11 juillet 2019

Même les mollassons vont dans le mur

Pendant le réchauffement, les affaires continuent.
Le dérèglement climatique n'est plus contesté par personne aujourd'hui, sauf par ceux pour qui l'évolution de la planète est subordonnée au gonflement de leur portefeuille. On pourrait donc croire que tous les projets néfastes à l'environnement, à la biodiversité et au climat se sont évaporés d'eux-mêmes. Il n'en est rien. Les promoteurs d'Europa City en région parisienne rêvent toujours de leurs pistes de ski et de leur méga complexe commercial dédié à une consommation sans limite (1). Les projets d'autoroutes, d'agrandissement d'aéroports, d'élevage industriel, d'utilisation de pesticides et d'autres activités dévoreuses d'espace et pollueuses de l'air se poursuivent comme dans les années '60. Il n'est point de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Le gouvernement français vient de décréter une taxe sur les billets d'avion. Elle pourrait se monter jusqu'a dix-huit euros. C'est déjà ça, peut-on se dire. Mais la taxation du kérosène n'est toujours pas plus à l'ordre du jour que la dimunition des vols.
Nous sommes en situation d'urgence et on nous propose au mieux des mesurettes.
Chaque lobby défend son (gros) bout de (très) gras, arguant qu'il n'est responsable que d'une si infime part du réchauffement. 

Les transports sont la première source de gaz à effet de serre en France: ils ont produit en 2017 30 % des émissions en équivalents CO2. Et les voitures particulières sont responsables de près d'un sixième de la contribution française au réchauffement climatique. Plus que les poids lourds. Mais le lobby de la bagnole sait qu'il peut compter sur "quarante millions d'automobilistes" qui estiment toujours que leur voiture, c'est leur liberté et que rouler (vite) est un plaisir et doit le rester.
Quand donc l'Union européenne refusera-t-elle d'homologuer de nouveaux véhicules s'ils ne sont pas réellement propres? Si c'était le cas, on veut bien prendre les paris: la recherche en la matière s'accélérerait soudain.
L'agriculture produit 19 % des émissions françaises de gaz à effet de serre, la moitié venant de l'élevage. Donc de ce qui sera ensuite de la viande. Mais qui oserait remettre en question une alimentation qui reste majoritairement carnée? Et surtout le sacro-saint barbecue? Et comment justifier qu'on pourra demain importer, plus facilement encore qu'aujourd'hui, de la viande du Canada, du Brésil ou d'Argentine?

Certes, au niveau mondial, la  France ne produit que 1% des gaz à effet de serre. Loin, très loin des 28 % de la Chine ou des 15 % des Etats-Unis. Mais quel pourcentage de gaz à effet de serre nos pays importent-ils avec les produits qu'ils achètent à ces pays?
Dans leur grande majorité, les entreprises pas plus que les citoyens ne sont prêtes à changer leurs habitudes et leur fonctionnement.
On voit par là que le réchauffement est tel qu'il nous rend léthargiques.

(1) (Re)lire sur ce blog: "La cécité de la social-démocratie", 26.3.2019 et "Tant d'émotions si naturelles", 27.10.2014.
(2) https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/08/voiture-industrie-viande-quelles-sont-les-causes-du-rechauffement-climatique-en-france_5486767_4355770.html