mercredi 3 juin 2009

En lisant Vialatte

"Qu'est-ce qu'une vie sans dictionnaire? On se le demande. Une aventure manquée", écrit Alexandre Vialatte. Il faudra que je le dise à mes étudiants.
Ailleurs, ces réflexions sur la gloire. Pour tous ceux qui en rêvent. Et ils sont nombreux en cette période éminemment politique.
"La gloire est une affaire qui ne concerne plus l'homme auquel elle voudrait s'adresser. Je redoute le jour où Pourrat sera mis en bronze dans un square. D'abord, parce que, ce jour-là, pour ceux qui l'ont aimé, il sera mort une seconde fois. On n'est jamais plus mort qu'en bronze. Ensuite parce qu'à partir de ce geste nécessaire, il entrera dans l'anonymat. Il pleuvra, il fera noir, le square sera fermé; des enfants qui reviendront de l'école, regardant à travers la grille, verront cette silhouette dans l'ombre, plus noire que l'ombre, et demanderont qui c'est.
Avec respect au maximum. Voilà la gloire. Elle consiste à être oublié.
Oublié de façon personnelle."
On voit par là qu'il faut toujours lire Vialatte.

extraits de la "Chronique des grands micmacs", Pocket

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