samedi 6 juin 2009

La politique, une affaire familiale?

Un petit tour en Flandre récemment m'a permis de constater que sont nombreux les candidats fils, fille ou petit-fils "de". Ce que confirme un billet de Jan Detroyer (rédacteur en chef de TV Brussel) dans la Libre (04.05.2009), intitulé "Les dynasties politiques". Il nous apprend qu'en Flandre un bourgmestre sur quatre est descendant d'un homme politique. Et que dix pour cent des élus flamands dans les différentes assemblées sont le fils ou la fille d'un parlementaire. Le Vif d'hier nous apprend que ce pourcentage est le même du côté francophone et relève que "sur les douze membres francophones du gouvernement fédéral, cinq peuvent être catalogués comme fils de ou fille de."
En Flandre, on connaissait déjà Freya Vandenbossche et Bruno Tobback, voilà qu'on découvre les têtes de Tom Dehaene, Peter Van Rompuy, Caroline De Padt, Eva Vanhengel ou Jean-Jacques De Gucht. Ou encore celle de Mathias De Clercq, fils de Yannick, échevin, et petit-fils de Willy, ancien vice-premier-ministre.
Côté francophone, il y a les pères et fils Collignon, Daerden, Lutgen, Wathelet, Michel, Mathot, Van Cauwenberghe, Delizée, il y a le père, la fille et le fils Onkelinx. Dans notre coin, on connaît Charles Picq et "Monsieur fils" devenu échevin là où son père fut bourgmestre. Sur les listes, on vient de voir apparaître la fille du bourgmestre d'Antoing, Bernard Bauwens. On avait vu précédemment, à Tournai, celle de l'échevin Michez. Je me souviens avoir lu les déclarations d'un de ces pères, affirmant qu'il pouvait quitter tranquillement la vie politique, la relève étant assurée.
Un des élus sortants du Parlement wallon s'appelle Langendries et se prénomme Benoît, fils de Raymond, député européen lui aussi sortant et bourgmestre de Tubize. Il a visiblement fallu cette campagne électorale que pour que des habitants de son coin, se rendent compte qu'il est député wallon depuis cinq ans...
"On voit surgir, écrit Jan Detroyer, une version modernisée du pouvoir héréditaire propre à l'ancien régime. Si l'endogamie a décimé les élites de l'ancien régime, le népotisme politique au sein de la classe dirigeante flamande - le terme d'élite n'est pas vraiment approprié - est un cancer de la démocratie. On dit que les partis politiques sont devenus des PME en quête de parts de marchés, on pourrait ajouter qu'elles risquent de devenir des PME familiales. Il est peu probable que ce sera de ce système de démocratie héréditaire que jailliront les nouvelles idées dont aura besoin la Flandre au XXIè siècle."
"Le souci n'est pas que les enfants de politiques se lancent dans ce domaine, indique dans le Vif le politologue gantois Carl Devos. Mais que tout soit plus facile pour eux, que tout se passe plus vite. Cela va à l'encontre du principe selon lequel tout un chacun a les mêmes chances d'être élu."

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