vendredi 16 septembre 2016

Candidato-sceptique

Nico l'énervé est prêt à tout pour redevenir président de la République française. Et surtout à tenir un discours guère différent de celui à la fille à papa. Marine Le Pen doit aujourd'hui se sentir moins seule dans son climato-scepticisme. Celui qui en 2009 affirmait que les pays riches ont une responsabilité historique en la matière pense à présent que l'homme n'est pas seul responsable du changement climatique et qu'il n'y a que lui pour être assez arrogant pour penser qu'il peut changer le climat. D'ailleurs, dit-il, "ça fait 4,5 milliards d'années que le climat change" (1). Il y a quelques années, il avait déjà dit: "l'environnement, ça commence à bien faire". Peut-on lui suggérer quelques autres saillies?
- La qualité de l'air, ça commence à bien faire!
- La Terre, ça commence à bien faire.
- Moi qui bois du Vichy, je ne comprends pas qu'on s'inquiète pour la qualité de l'eau.
- Il faut être arrogant comme Darwin pour penser que sa théorie explique l'évolution des espèces, alors qu'on trouve toute explication sensée dans les racines de notre civilisation judéo-chrétienne.
Ce matin (2), l'écrivaine américaine Siri Hustvedt rappelait que Donald Trump a déclaré qu'il trouvait dégoûtante une femme qui allaite. La nature, ça commence à bien faire, doit-il se dire.
Aujourd'hui, Trump est au coude-à-coude, dans les sondages, avec Hillary Clinton. Comme Sarko l'est avec Juppé. Les élections, ça commence à bien faire.

(1) http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/09/15/les-volte-face-de-nicolas-sarkozy-sur-le-changement-climatique_4998385_4355770.html
http://www.marianne.net/hallucinant-virage-climato-sceptique-nicolas-sarkozy-100245751.html
(2) France Inter, émission "Boomerang", 16 septembre 2016.

1 commentaire:

Bernard De Backer a dit…

Parfaitement d'accord avec ce billet, mais Sarko a néanmoins soulevé un point qui a peu fait l'objet de commentaires et que les écologistes peinent à aborder, voire refusent d'aborder : la démographie. Cette question est même absente du nouveau manifeste ECOLO (ce qui a entraîné le départ de certains membres).

Je l'avais pointé ici : http://www.revuenouvelle.be/Bienvenue-dans-l-Anthropocene (voir avant dernier paragraphe et note 6).

Je me souviens d'une conversation avec une responsable écologiste, "de haut niveau", qui me confiait qu'elle ne savait pas comment aborder cette question. On connaît les paramètres du problème : la croissance démographique, c'est les pays du Sud, et ils ne sont pas responsables du réchauffement. De plus, la croissance démographique très forte, notamment au Sahel, est une des causes des flux migratoires qui ne font que commencer. Dès lors, pour certains, soulever la question démograhique c'est comme dire : vous les pays du sud, faites moins d'enfant et rester où vous êtes.

Le sujet est donc délicat, mais les écologistes et tous ceux qui sont préoccupés par les évolutions catastrophiques des équilibres écosystémiques (climat, biodiversité, salinité des océans...) ne peuvent se mettre la tête dans le sable en tablant sur la fameuse "transition démographique" (décroissance entraînée par le développement). Le problème, c'est que le développement en question ne se produit pas dans certaines régions du monde (Afrique, monde arabe). Et que, comme le soulignait Gauchet au sujet des flux migratoires vers l'Europe : "Les emplois s'en vont, les travailleurs arrivent".

Je pense dès lors que la question démographique est un sujet fondamental et qu'il ne faut pas se voiler la face ou refuser d'aborder le sujet "parce que Sarko l'a fait...".