jeudi 22 août 2019

Ça sent l'automne

L'Union européenne ne fait plus rêver, nous dit-on. Ce qui est faux. Ils sont au moins trois en Belgique qu'elle fait frémir. Kris Peeters, Didier Reynders et Laurette Onkelinx lorgnent sur le poste de commissaire européen.
Les francophones ont plus de chances de voir un ou une des leurs occuper la fonction. C'est leur tour.
Didier Reynders a une première fois été élu député en 1992. Depuis, il a sans cesse été réélu. Vingt-sept ans donc qu'il est député. Et il est ministre depuis 1999. Vingt ans donc. 
Laurette Onkelinx a été élue députée fédérale en 1987, puis a, elle aussi, été ministre non stop, assumant divers portefeuilles à différents niveaux de pouvoir, de 1992 à 2014. Pendant vingt-deux ans donc. Depuis, elle est redevenue "simple" députée. Elle avait annoncé qu'elle se retirait de la "vie politique active". Mais voilà qu'elle se verrait bien commissaire européenne. C'est vrai: pourquoi s'arrêter en si bon chemin, alors que voici trente-deux ans qu'elle multiplie les mandats?

La volonté d'une part de plus en plus importante des électeurs de voir un renouvellement de la représentation politique est superbement ignorée par celles et ceux qui sont en place et n'envisagent aucunement de la céder. Vingt-sept ans et trente-deux ans de mandats, c'est au moins quinze et vingt de trop. Le problème, c'est que s'ils sont en poste depuis si longtemps c'est qu'ils sont constamment réélus. Peut-être par des électeurs qui eux-mêmes souhaitent un renouvellement mais continuent à voter pour les mêmes vieilles têtes pour être fidèles à leur parti.
Il est temps de limiter strictement les mandats, non seulement en nombre mais aussi en durée. Deux mandats rémunérés dans une vie, c'est bien assez. Cette limitation permettrait à plus de citoyens d'exercer des mandats politiques et d'en finir avec la notion de classe politique.

Reste à espérer que le mandat belge de commissaire européen - comme tout autre d'ailleurs - sera confié à quelqu'un de plus jeune et pas à un abonné à Cumul+. Quelqu'un qui aurait des idées fortes pour revaloriser et (re)populariser l'idée européenne, et l'armer pour lutter contre le dérèglement climatique et les nationalismes. Et pas à de vieilles barbes, même féminines, sans autre projet que de jouer à la guéguerre entre partis dépassés et de flatter leurs ego.

https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/qui-sera-le-prochain-commissaire-europeen-belge-ecolo-veut-un-debat-a-la-chambre-5d5ebd03f20d5a1dbdfb6f54

2 commentaires:

Philippe Dutilleul a dit…

Entièrement d'accord avec cette analyse qui m'incite à penser que la vieille classe politicienne belge, pourtant ébranlée, n'est pas prête de céder sa place, quitte à laisser ce pays (que j'ai quitté sans regret) à l'agonie et à renforcer les extrêmes.... Ph. Dut.

Michel GUILBERT a dit…

Je n'ai pas plus de regret que toi, Philippe!
Et tu as raison: l'entretien de ce vieux système ne fait et fera que renforcer les extrêmes.