mardi 11 mars 2025

Libérez Boualem Sansal

Depuis quasiment quatre mois, Boualem Sansal est emprisonné par le régime algérien. Régime dictatorial et aussi antisémite. "Selon des sources judiciaires algériennes, rapportait en février Le Courrier international (1), des hommes sont venus dans la chambre du romancier pour lui conseiller vivement de changer de conseil et de prendre « un autre avocat français non juif. » Pour essayer de l’en convaincre, ces émissaires particuliers ont expliqué que le remplaçant non juif de Me François Zimeray aurait une chance d’obtenir un visa afin de pouvoir le visiter." Dans la foulée, l'écrivain a entamé une grève de la faim. On cherche en vain de ses nouvelles depuis lors. Son avocat, qui n'a toujours pas pu le voir, vient d'affirmer qu'il n'en a plus aucune depuis deux semaines.
En février, de nombreux écrivains, francophones et étrangers, se sont rassemblés à Paris pour réclamer la libération de l'écrivain franco-algérien.
Le Monde (2) rapporte que pour Pascal Bruckner, l’embastillement de Sansal est le symptôme de la « peur profonde » qui anime ce régime. "Tout pouvoir qui emprisonne un écrivain est un pouvoir faible et, en général, il ne dure pas, a prévenu Sylvain Tesson, avant de cingler : « Le président Tebboune possède les clés d’une geôle, mais c’est tout le pouvoir qu’il possède. Dans l’histoire de l’humanité, personne ne citera jamais plus une seule phrase de lui, alors que l’œuvre de Boualem demeurera vivante. » S’adressant à son tour au dirigeant algérien afin de lui confier une « parole amicale », Daniel Pennac a lancé : « Pour l’amour de l’intelligence et de la douceur humaine, rendez sa liberté à Boualem… et, tant que vous y êtes, rendez-lui aussi l’Algérie »".
"Des écrivains ont stigmatisé les « idiots utiles, bien installés dans leur sofa parisien, qui pinaillent » (selon les mots de Sorj Chalandon), jusqu’à insinuer que, au fond, Sansal l’a bien cherché… « Aurait-il dû dire patati, et pas dire patata ? La vie intellectuelle est pleine de Purgon et de Diafoirus qui tâtent le pouls et la conscience de l’écrivain emprisonné », a déploré Philippe Lançon. « Nous sommes là pour toi, Boualem, a promis Paule Constant, nous sommes là pour toi sans l’ombre d’un “mais”. »"
Le 13 mars, c'est à Bruxelles qu'aura lieu un rassemblement de soutien à l'initiative des Universalistes. "Libérez Boualem Sansal, là, immédiatement, sans condition !!! Emprisonné depuis le 16 novembre 2024, l'immense romancier franco-algérien, est arbitrairement détenu, en Algérie, accusé de « complot contre la sûreté de l’État ». Condamné au silence et à l'isolement, il n'a pas pu s'exprimer depuis, tout comme ses avocats. Alors on spécule sur sa condition. D'autant plus que sa santé décline et qu'il est atteint d'un cancer. A nos yeux, cette situation est scandaleuse et il s'agit d'y mettre fin le plus rapidement possible.Venez faire entendre votre voix, le 13 mars prochain à 20h, au théâtre La Tricoterie, aux côtés de nombreux intellectuels, artistes et politiques qui prendront la parole pour exiger sa libération immédiate et inconditionnelle. Soutenons Boualem Sansal !"

(1) https://www.courrierinternational.com/article/justice-algerie-boualem-sansal-a-decide-d-entamer-une-greve-de-la-faim_228048
(2) https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/19/des-ecrivains-reunis-en-soutien-a-boualem-sansal-a-l-institut-du-monde-arabe-nous-sommes-la-pour-toi-sans-l-ombre-d-un-mais_6553357_3212.html

Aucun commentaire: