jeudi 7 juillet 2011

De la nécessité de penser

Elio Di Rupo avait à peine rendu publique sa note de formateur qu'il se trouvait déjà un politologue pour la commenter (1). Carl Devos, de l'Université de Gand, que l'on dit relativement proche de Bart De Wever, a salué "une vraie note de formateur" et le courage du candidat premier ministre. Mais il s'interroge: "est-ce qu'il y a actuellement encore dans ce pays un homme ou une femme politique capable de formuler des propositions et une note acceptables par tous?". La réponse à cette mauvaise question est évidemment négative. La question est plutôt celle de la volonté des partis politiques d'entrer en négociation et de rechercher un consensus. Aucun politique ne sera évidemment capable de marier l'eau et le feu si l'eau entend rester glaciale et le feu ardent. Une bonne négociation est celle qui adopte la stratégie du gagnant-gagnant: j'accepte de lâcher une part de mes revendications pour aboutir à un accord acceptable par tous. J'accepte donc de perdre un peu pour qu'ensemble nous gagnions. La NVA est dans une stratégie tout autre, celle du gagnant-perdant, elle s'est elle-même enfermée dans une logique et un projet - l'indépendance de la Flandre et donc la fin de la Belgique - qui l'empêchent de faire le moindre pas vers l'autre communauté. A moins qu'elle en décide autrement aujourd'hui. Mais demain?
A Bart De Wever, cette réflexion d'un très vieil homme dans le film Antares de Götz Spielmann: "je préfère penser, sinon personne ne le fera".

(1) LLB, 5 juillet 2011

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