dimanche 6 janvier 2013

Vos beaux yeux, Marquis, d'amour mourir me font

On ne devrait jamais partir en vacances à la jonction de deux années. De l'une à l'autre, on a la faiblesse d'espérer un changement. On est fatalement déçu. On quitte la Wapi (cette magnifique Wallonie picarde que l'Europe entière - voire le monde - nous envie) fin 2012. On la retrouve début 2013. On constate que la féodalité se porte toujours aussi bien. A Tournai, le Marquis de Motte a prononcé ses voeux (1). Il espère le meilleur et il y croit comme chaque année, mais estime - répliquant à Bart de Leeuw van De Wever en Vlaanderen - que "le confédéralisme est un piège à cons". Sa phrase n'entrera pas plus dans l'Histoire que celle qu'il a paraphrasée: "le confédéralisme, c'est le fédéralisme des cons", avait déclaré bien avant lui quelqu'un d'autre (2). Après cette saillie forte, Rudy Ier attend des applaudissements qui n'arrivent pas. En grand professionnel, il enchaîne, sous le regard admiratif de ses courtisans réunis en la Halle aux Draps à Tournai. Ils sont nombreux. Très. Au point qu'il sont innombrables. Mais qu'importe pour lui? Il a tenu à saluer chacun personnellement. Il embrasse chacun et chacune d'entre eux. Peut-être l'an prochain les embrassera-t-il sur la bouche, à la soviétique. En attendant, nous assistons là à un grand moment d'autodémocratie. Une communion entre un chef et celles et ceux qui l'ont fait. C'est si beau à voir. Si émouvant. On est sûr que toujours ses chaussures seront bien cirées. C'est la marque du marquis.

(1) JT de la RTBF, 6 janvier 2012, 19h30.
(2) Mais qui donc?

3 commentaires:

gabrielle a dit…

(2) Un constitutionnaliste toujours hâlé.

Gérald a dit…

La longue file d'attente des fidèles ne ressemblait pas à celles des mariages, où on vient partager la joie des époux, mais bien à celles des manants venus s'incliner devant leur seigneur...

Michel GUILBERT a dit…

En effet, c'est Francis Delpérée qui est l'auteur de cette déclaration. Je l'ai lu tout à l'heure sur le site de l'Avenir, sous la plume de Géry Eykerman, l'hagiographe de Saint-Rudy (priez pour nous, pauvres manants).