jeudi 23 novembre 2023

Le temps des aboyeurs

C'est un rouleau compresseur. L'extrême droite est en marche, elle progresse à grandes enjambées un peu partout à travers la planète. Voilà que l'Argentine sera présidée par un bûcheron qui s'aidera de sa tronçonneuse pour faire son travail de sape de l'Etat. Et voici que les Pays-Bas choisissent prioritairement Geert Wilders et son parti trompeusement appelé "de la liberté" pour les diriger (1).
On entend ceux qui minimisent, qui rappellent que Trump et Bolsonaro n'ont fait qu'un mandat, puis ont été battus, qui estiment qu'il faut cesser de vouloir à tout prix empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir, qu'on en fait ainsi une victime et que, si elle devait diriger leur pays ou leur région, elle montrerait rapidement son incompétence. C'est oublier, ou minimiser, les dégâts qu'elle peut faire.
En Argentine, on a entendu ce fou furieux de surexcité de Millei (cet homme est inqualifiable) annoncer qu'il compte supprimer les ministères de l'éducation, de l'environnement, de la culture, qu'il interdira l'avortement, qu'il privatisera tout ce qui peut l'être, qu’il abrogera la loi encadrant les loyers.  
En Italie, la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, a certes été obligée de mettre de l'eau dans son vin dans son rapport à l'Union européenne, notamment pour ce qui concerne l'accueil des migrants qu'elle avait promis d'interdire totalement, mais elle inquiète particulièrement dans le domaine culturel. Elle vient de nommer à la tête de la Biennale de Venise et de la Mostra l'ex-journaliste d'extrême-droite Pietrangelo Buttafuoco. Et depuis un an, des membres de Fratelli d'Italia, le parti de Meloni, ont été nommés à la direction de la RAI et du Musée international des Arts du XXIe siècle, le Maxxi. Voilà qui ressemble à une mise au pas (2).
Un peu partout dans le monde, le racisme et l'antisémitisme augmentent de plus en plus, considérés comme une opinion comme une autre. Il en va de même du sexisme ou de l'homophobie. L'accession au pouvoir de l'extrême droite va plus encore libérer les aboyeurs, voire les agresseurs qui se sentent légitimés dans leur expression une fois que leur parti est au pouvoir. Après tout, une des bases de ces partis d'extrême droite est le rejet de l'autre. Mais il arrive toujours que l'on soit un autre...

(1) Lui reste à former une majorité, ce qui n'est heureusement pas acquis.
(2) Franc-Tireur, 15.11.2023.

1 commentaire:

Anne-Marie Decoster a dit…

Nous sommes cernés. La Wallonie, c'est un peu le village d'Astérix. Jusqu'à quand?